Localisation
Nantes, France
Profession
Infirmière soins intensifs néonatals

On a rencontré Charlotte, une PVTiste qui a vu ses plans de voyages bouleversés… pour le meilleur ! Elle nous raconte ses aventures en Amérique du Sud.

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Bonjour Charlotte ! Peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Charlotte, j’ai 25 ans, je suis française et je suis auxiliaire de puériculture depuis 4 ans maintenant. Arrivée en PVT Argentine en octobre 2017, je suis actuellement en Bolivie jusqu’à début juillet où je rentrerai en France.
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Tu as donc commencé ton aventure par un PVT Argentine. Pourquoi avoir choisi ce pays ?
Pour être honnête, c’était d’abord un projet à deux, en couple. Mon compagnon a toujours rêvé d’aller à Buenos Aires et nous voulions partir longtemps en voyage. Je me suis vraiment intéressée de près à ce pays et suite à cela, je rêvais de découvrir la Patagonie ! Finalement, nous avons rompu quelques temps après mais ce projet ne sortait pas de ma tête. Avec le recul, à l’époque, j’avais plus besoin de ce voyage que lui. J’avais besoin de faire ce voyage seule, refaire un point sur ma vie, me connaître vraiment, me lancer dans des projets qui me tenaient à cœur. Je voulais découvrir Buenos Aires et faire des treks en Patagonie, le grand air, seule pour se découvrir, se retrouver aussi.

J’ai mis du temps avant de me lancer dans le PVT, c’était un projet à deux donc je m’étais déjà renseignée dessus mais je ne me voyais pas partir seule. J’ai donc cherché d’autres projets, trouver un lieu où rester toute l’année, une association, un projet humanitaire. Mais lors de mes recherches, rien de tout ça me convenait et j’avais en tête l’Argentine, Buenos Aires, le tango, les déserts et la Patagonie qui me semblait magique ! J’ai donc décidé d’essayer seule cette aventure, j’ai ainsi fait ma demande de PVT en juillet et je suis partie en octobre.
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Comment s’est passée ton expérience en Argentine ?
L’arrivée en Argentine fût difficile, non pas à cause du pays, mais surtout parce que j’ai eu la sensation de faire une erreur, j’ai voulu faire demi-tour. Je pleurais encore le départ déchirant avec mes proches. Puis finalement, aussi parce que je suis têtue et que je n’aime pas commettre d’erreur, je me suis obligée à sortir et visiter la ville. Ce fût la meilleure décision de ma vie ! Une fois dehors, je me suis sentie bien, il y avait une bonne ambiance, du soleil, les gens qui parlaient espagnol, qui étaient souriants. La sensation d’être en vie et d’être à la bonne place ! En auberge par contre c’était plus difficile, les personnes parlaient toutes en anglais et ne faisaient pas d’efforts pour l’espagnol ou pour que je comprenne. Mon anglais est très basique et avait disparu de mon cerveau à ce moment-là !

Mon séjour en Argentine reste mon meilleur souvenir jusque-là. J’y ai fait de très belles rencontres du côté de Cordoba, je suis devenue très amie avec Evangelina qui vit là-bas et qui m’a accueillie chez elle. J’ai vécu des moments très intenses en sa compagnie, vraiment des choses que je ne pouvais pas imaginer vivre. Suite à sa rencontre j’ai continué de voyager dans le pays tout en cherchant du volontariat et/ou du travail. Au final, j’ai surtout voyagé. J’ai fait des treks en Patagonie, je suis restée longtemps là-bas, c’était un rêve éveillé cette belle Patagonie.

Je me suis sentie chez moi en Argentine, malheureusement je n’ai pas trouvé d’emploi là-bas. Cela reste ma plus grande déception, j’ai cherché mais je n’ai rien trouvé ou bien j’avais un niveau trop bas en espagnol comme en anglais. Et pour les volontariats, il faut savoir qu’il y a plus de demandes que d’offres. Je conseille à tous ceux qui partent en PVT de prendre des cours sur place en arrivant, l’espagnol s’améliorera beaucoup plus vite. interview Charlotte Amérique du Sud interview Charlotte Amérique du Sud interview Charlotte Amérique du Sud interview Charlotte Amérique du Sud interview Charlotte Amérique du Sud interview Charlotte Amérique du Sud
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Tu es ensuite partie pour le Chili. Pourquoi ?
J’étais en Patagonie en train de chercher un volontariat et comme je n’en trouvais pas je me suis dit « pourquoi ne pas chercher un volontariat au Chili ? ». J’ai postulé à quelques offres sur la plateforme workaway et j’ai obtenu mon premier volontariat. J’ai donc traversé la frontière pour me rendre sur le l’île de Chiloe au Chili. J’avais seulement un visa touristique de 3 mois et j’ai travaillé en échange du couvert et du logis durant le mois de décembre dans un salon de thé à Ancud. J’ai appris sur le tas comme on dit car ce n’est pas du tout ma profession et je n’avais jamais fait ça de ma vie. J’étais serveuse et commis de cuisine. J’ai adoré travailler là-bas, petite équipe au top, j’ai appris beaucoup de recettes que ce soit pour les plats ou les boissons. Je sais même utiliser la grosse machine à café !

Suite à ce volontariat je suis restée quelques jours au Chili pour visiter l’île de Chiloe.
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Tu as beaucoup voyagé pendant ces derniers mois. Comment t’es-tu organisée ?
En effet, après le Chili, je suis retournée en Patagonie Argentine jusqu’à Ushuaïa. Je suis allée à Rio de Janeiro pour le carnaval avec des amis qui m’ont rejoint de France. Cela était prévu bien avant mon départ du coup. J’avais des économies avec moi, je suis partie avec une somme d’argent qui me permettait de voyager économiquement. Suite à Rio, je suis allée en Uruguay, en Colombie (accompagnée d’un ami venant de France), au Pérou et enfin en Bolivie. J’ai décidé de voyager car j’avais les finances pour et surtout, en décembre j’ai trouvé un volontariat de deux mois (pour mai/juin 2018) dans une association à Cochabamba en Bolivie, ce qui m’a permis de pouvoir dépenser un peu plus sur les mois précédents. J’ai quasiment toujours dormi dans des dortoirs, parfois pas très bien. J’ai parfois préféré prendre des petits déjeuners tardifs et des dîners tôt pour économiser, pour l’eau j’avais mes pastilles désinfectantes, les vêtements quand je pouvais je les lavais à la main. Une chose sur laquelle je n’ai jamais économisé, c’est le bus. Pour ma sécurité, je prenais toujours un bus un peu plus cher mais « sécurisant ». Puis bien sûr j’ai beaucoup marché avec mon sac à dos, j’ai rarement pris le taxi, sauf de nuit. Les repas pas chers c’est vraiment ce qui m’a aidé, les menus à 2€ de la Colombie à la Bolivie c’était un grand avantage, en Argentine c’était plus des empanadas ou des choripans (pain saucisse), mais la vie était trop chère pour que je reste (logement, nourriture, transport). Dommage car cela reste mon pays coup de cœur.
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Tu es désormais en Bolivie pour quelques mois. Peux-tu nous en dire plus ?
Oui, en décembre 2017, j’ai trouvé une association prête à m’accueillir durant deux mois, en Bolivie. C’est une association qui a créé un centre socio-culturel pour les enfants car après l’école, ils étaient délaissés, dans la rue, à la maison mais pour travailler ou s’occuper des frères et sœurs.

Grâce au centre socio-culturel, les enfants retrouvent leurs places et apprennent en s’amusant. Mon rôle étant de leurs proposer des activités en lien avec l’hygiène et la nutrition puis aussi de m’occuper des plus petits en garderie car j’ai de l’expérience professionnelle dans la petite enfance.
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Quels sont tes meilleurs souvenirs de ces mois de voyage ?
Oh, il y en a tellement ! Déjà ce que je retiens c’est le dépassement de soi. Je me suis surpassée sur beaucoup de choses, physiques et mentales. Je retiens mes magnifiques treks en Patagonie, le glacier Perito Moreno, la baleine que j’ai vue, les pingouins, les lions de mer… L’ambiance de la Colombie, la sensation d’être chez moi à Buenos Aires, le salkantay trek pour voir le majestueux Machu Picchu. Puis bien sûr, le séjour dans le Sud Lipez et le salar d’Uyuni en Bolivie où j’ai vu le plus beau lever de soleil de ma vie. Et je pense à mes deux semaines de dingues à Cordoba avec Evangelina ! interview Charlotte Amérique du Sud interview Charlotte Amérique du Sud IMG_0337 interview Charlotte Amérique du Sud
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Et les pires ?
Les pires, on les oublie et c’est pas plus mal. Je citerai en premier la fois où on m’a arnaquée et que l’on m’a volé l’équivalent de 250€, dur d’être seule quand on veut du réconfort. En deuxième, je dirai les fêtes de fin d’années qui n’ont pas été roses, j’étais dans une famille peu sensible aux fêtes et savoir que tout le monde se voyait et s’amusait loin et sans moi c’était très difficile. En troisième je dirais l’Uruguay qui m’a un peu ennuyé, j’ai adoré Punta del Diablo, le reste j’ai trouvé le temps long, je me suis sentie seule vraiment. Toutes les fois où je me suis sentie seule, fatiguée, personne pour me consoler, les couacs de retraits de liquide, les couacs de bus, les dortoirs bruyants, le manque d’hygiène… Tout ça, ce sont des moments difficiles mais sans ça le voyage ne serait plus une aventure !
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Parles-tu espagnol ? As-tu rencontré des difficultés liées à la langue ?
Oui, maintenant. Et encore, il est loin d’être parfait, je fais des fautes de conjugaison, de grammaire, je manque de vocabulaire mais je comprends et on me comprend. J’avais appris l’espagnol au collège et j’avais un bon niveau donc j’ai vite retrouvé les bases. L’application duolingo m’a beaucoup aidé aussi avant et lors de mon arrivée. Le plus dur fût en Argentine car ils prononcent l’espagnol différemment. Les « ll » et les « y » se prononcent « ch » c’est assez perturbant ! La langue m’intéressait beaucoup donc je m’y suis faite rapidement.
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Beaucoup se demandent si les pays d’Amérique du Sud sont sans danger lorsqu’on voyage. Peux-tu nous donner ton ressenti ?
Il faut savoir que oui, il y a un danger. Comme partout maintenant. Il suffit de suivre des règles de base : la nuit, sortir uniquement en groupe, jamais seule, ne pas montrer de signes de richesse (bijoux, appareil photo), peu d’argent sur soi, se renseigner AVANT sur les quartiers, la politique actuelle, les risques généraux (taxis officiels, méthodes de vols, d’arnaques). Plus nous sommes renseignés moins on prend de risques et plus on est en sécurité. Je ne me suis pas sentie en danger parce que j’ai suivi ces règles et que je me suis beaucoup renseignée, c’est important.
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Et maintenant, quels sont tes projets ?
A mon retour en France, j’envisage de reprendre des études d’infirmière pour être puéricultrice. Les soins, c’est ce qui me passionne depuis toujours et ce voyage m’a fait comprendre qu’il fallait au moins essayer, rien n’est impossible. J’ai aussi en tête de retourner à Buenos Aires au moins durant quelques mois pour m’y installer vraiment, trouver un emploi avant de partir et vivre sur place avec un logement à moi, vivre avec les locaux, être dans leur quotidien. Peut-être entre l’écrit et l’oral de mon concours avant d’entrer en école, qui sait ? L’avenir est plein de surprises mais on peut toujours le choisir.

Merci Charlotte d’avoir partagé tous ces souvenirs et ces aventures avec nous !

Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(2) Commentaires

Annaïk I |

Merci pour ton témoignage Charlotte! T’es photos sont très belles 😉

Charlotte I |

Merci c’est très gentil, avec ce genre de paysage c’est facile d faire de belles photos ?