Il y a un peu plus de deux mois, l’office du Tourisme de Taiwan nous a proposé de venir découvrir son île. Mais pas n’importe comment : à vélo ! À l’occasion du Festival de vélo à Taiwan (où de nombreuses équipes s’élancent à travers tout le pays pour différentes épreuves à vélo), l’office du tourisme a réuni une équipe de jeunes venant du monde entier et m’a proposé de faire partie du voyage. J’ai rapidement accepté, un peu trop rapidement peut-être, je n’avais alors pas pris conscience de l’énorme challenge que cela représentait : 900 kilomètres en 9 jours !

Je vous ai proposé récemment le récit de mes aventures:

Désormais, il me paraît intéressant de vous donner quelques informations pratiques sur le tour de Taïwan à vélo, si cela vous intéresse.

Taiwan et le vélo  

Taiwan est plus grand que ce que beaucoup imaginent. L’île de Taiwan ne se limite pas à sa capitale au nord de l’île, Taipei. Du nord au sud, comptez près de 400 kilomètres. D’est en ouest, comptez près de 150 kilomètres. Au centre de l’île, on trouve une grande chaine montagneuse (une centaine de montagnes dépasse les 3000 mètres) dont le plus haut sommet, Yu Shan – la montagne de Jade – s’élève à 3 952 mètres ! Une piste cyclable vous propose de faire le tour de l’île (en évitant au maximum les montagnes) en 900 kilomètres environ.

Depuis de nombreuses années, Taiwan a développé un réseau important de pistes cyclables à travers tout le pays. Certaines portions sont sur le bord de la route, avec des voies réservées aux vélo, quand d’autres portions sont uniquement dédiées aux vélos. Les villes sont souvent « bike friendly« , avec notamment des rampes pour les vélos dans les gares, par exemple. Il y a aussi des vélos en libre-service dans des villes comme Taipei (les YouBikes), Taichung (les IBikes) ou encore Kaohsiung.

Enfin, Taiwan est l’île qui a vu naître l’équipementier de vélo Giant. Personnellement, je ne les connaissais pas, mais Giant est l’un des plus gros équipementiers de vélo au monde. Son fondateur, King Liu, âgé de 82 ans, continue d’aller au bureau en vélo. Il réalisait encore le tour de Taiwan à vélo il y a 2 ans. En 2008, il reliait aussi Beijing (Pekin) à Shanghaï (plus de 1000 km !) pour vérifier que ses vélos fonctionnaient correctement. Le directeur exécutif de Giant, Tony Lo, 68 ans, était le leader d’une des équipes qui a réalisé le tour de Taiwan en même temps que moi.

Quel itinéraire ? 

Le tour que j’ai réalisé se présentait ainsi :

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Je l’ai fait dans le sens des aiguilles d’une montre mais le tour se fait généralement dans le sens antihoraire. J’ai réalisé ce tour sur 9 jours, mais il est évidemment possible de prendre plus de temps pour le faire. Il est également envisageable de le faire encore plus rapidement. Lors du festival de vélo auquel j’ai assisté, certains ont réalisé ce tour en 7 jours et les plus sportifs en 5 jours seulement !!

La portion sur la côte est, entre Yilan County et Hualien County (la partie non marquée sur l’image), a été réalisée en train, la route entre ces deux villes étant jugée trop dangereuse et inadaptée pour la plupart des cyclistes : les routes sont étroites, il n’y a pas de pistes cyclables dédiées et les voitures roulent assez vite sur une route contenant un nombre assez important de côtes.

L’essentiel du trajet est plutôt plat, avec quelques montées un peu plus exigeantes, mais cela reste relativement faisable dans l’ensemble. Toutefois, 3 portions du trajet peuvent être un peu plus compliquées (elles l’ont été énormément pour moi) :

  • Le premier jour pour moi (le dernier jour pour ceux qui font le tour dans le sens antihoraire), une section entre Taipei et Yilan est assez difficile. Il s’agit de passer un col relativement important pour passer de la partie ouest à la partie est de l’île.
  • Dans le sud du pays (le 4e jour pour moi), mes camarades ont dû monter une côte assez importante sur 12 kilomètres. Personnellement, je ne m’en sentais pas capable, et j’ai préféré monter dans le van qui nous accompagnait. Dans l’autre sens, la pente est un peu moins raide, mais nettement plus longue.
  • Sur la côte ouest de Taïwan, le vent du nord venant de face peut parfois compliquer votre avancée.

Quand faire le tour de Taiwan à vélo ?

Je l’ai fait au début du mois de novembre. Le climat était frais au nord et plus chaud au sud (nous avons eu deux jours à trente degrés). Nous avons alterné entre un temps nuageux, ensoleillé et un peu de pluie brève.

Les professionnels qui nous accompagnaient lors de ce voyage m’ont dit que les meilleures périodes pour faire du vélo autour de Taiwan était l’automne et le printemps. L’été, pendant la saison des typhons, la chaleur, l’humidité et la pluie rendent ce type de voyage vraiment difficile. L’hiver, quant à lui, est peut-être un peu trop frais.

Pour qui ce tour de Taiwan à vélo est fait ? 

Pour les fans de vélo, assurément. Si vous aimez faire du vélo et pratiquez ce sport de façon régulière, je ne peux que vous recommander de faire le tour du pays. Il s’agit à la fois d’un challenge sportif et de la découverte des paysages fantastiques de Taiwan (particulièrement la côte est, avec ses merveilleuses rizières et le sud, avec ses collines). Certains paysages sont splendides, dramatiques… on en prend plein la vue. Et puis, vous aurez réalisé le tour d’un pays en vélo et ça, ça n’est pas rien !

Pour les sportifs ! Ce type de challenge pourrait vous intéresser pour les mêmes raisons que ci-dessus. Si votre condition physique est bonne, vous ne devriez pas avoir de difficulté particulière à effectuer le tour de Taiwan à vélo. Un de mes camarades d’aventure qui adore faire du sport et réaliser des challenges fous, ne savait même pas faire du vélo 3 mois avant de réaliser ce tour ! Il a appris à en faire pour faire ce voyage et il a fait tout le trajet avec une énergie débordante du début à la fin.

Pour les autres, c’est à vous de voir. Je ne suis moi-même pas une fan de vélo, et surtout pas une grande sportive, mais j’ai adoré cette expérience et je me suis pris au jeu du challenge que cela représentait. Je ne vais pas vous dire que ça n’a pas été difficile, mais ça n’a pas été aussi insurmontable que je me l’étais imaginé. À noter que j’ai tout de même réalisé quelques parties de ce trajet en van (un peu plus d’une centaine de kilomètres en tout).

La préparation physique

On ne va pas se mentir, réaliser le tour de Taiwan à vélo, à cette allure, nécessite de bonnes conditions physiques. Vous allez faire une centaine de kilomètres tous les jours, à une vitesse comprise entre 20 et 25 kilomètres/heure en moyenne. Pour une personne qui fait régulièrement du sport, et notamment du vélo, le tour de Taiwan est tout à fait envisageable. Pour une personne un peu moins sportive, mais qui adore le vélo, préparez-vous bien et vous devriez y arriver sans trop de difficultés. Une préparation quelques semaines avant le départ reste tout de même nécessaire (il est recommandé de s’y mettre à fond au moins deux semaines avant le départ). Votre dos et vos jambes vont être énormément sollicités.

Je m’étais préparée en allant courir (ok, une fois :p), en faisant un peu de vélo (vélo d’appartement à deux reprises, et vélo dans les Nouveaux Territoires de Hong-Kong à deux reprises sur du plat pendant 20 kilomètres à chaque fois). J’avais aussi mollement fait du renforcement musculaire pour mon dos.
Si c’était à refaire, je travaillerais beaucoup plus au niveau des muscles de mon dos qui m’a fait énormément souffrir au début du séjour. Je me serais également entraînée pour monter des côtes, mais cela était compliqué à faire à Hong-Kong.

Quoi emporter ? 

Voici la liste qui m’a été donnée avant le départ :

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Je vous propose de revenir en détail sur certains de ces éléments.

La crème solaire : elle est absolument essentielle, puisque le soleil peut taper fort. On prend de belles couleurs lors de ce séjour et on acquiert rapidement les marques de bronzage du cycliste.

Le maillot de bain : parmi les hôtels où nous descendions, beaucoup proposaient des sources d’eau chaude. Certaines étaient non-mixtes et il fallait être nus (comme les onsens au Japon) et d’autres nécessitaient effectivement de porter un maillot de bain. Les sources d’eau chaude sont géniales à Taiwan, et sont une véritable bénédiction après une journée complète de vélo.

Du répulsif anti-moustique : je n’en ai pas eu besoin très souvent, mais il vaut mieux en avoir en effet.

Lecteur MP3 : faire du vélo en écoutant de la musique est très agréable, surtout vers la fin de journée quand vous commencez à compter les derniers kilomètres avant l’arrivée. Vous pouvez aussi prévoir une petite batterie portable pour le recharger pendant le déjeuner. La musique vous donne également bien plus de motivation. Je n’avais pas mon lecteur MP3 le premier jour (j’avais oublié de le charger). Quand j’ai commencé à écouter de la musique en roulant, j’avais bien plus de motivation !

La lessive : vous devez prévoir de laver vos habits tous les jours, et souvent, vous devrez le faire à la main. Personnellement, j’avais un pain de savon pour le linge à défaut d’avoir trouvé de la lessive de type Genie (lessive liquide pour laver ses vêtements à la main) que je vous recommande fortement d’emporter avec une petite brosse (une brosse à ongle faisait très bien le job de mon côté). Le vélo est un sport salissant (je l’ignorais totalement), entre la transpiration et la boue que vous pouvez facilement avoir sur vous si la pluie commence à tomber.
Dans les hôtels, on trouvait souvent des petites machines qu’ils appelaient des « dryers » (sèche-linge), mais qui étaient plutôt des essoreuses puissantes. En effet, le linge séchait (ou du moins, se vidait de son eau), mais il n’était pas sec pour autant et il fallait le faire sécher pendant la nuit.

Un appareil photo : j’avais emporté avec moi une Go Pro montée sur un stick empruntée à une amie et mon appareil réflexe. Si c’était à refaire, je ne prendrais pas mon réflexe, qui est bien trop encombrant pour voyager à vélo (il restait dans le van la plupart du temps) et je ne pouvais l’utiliser que lorsque nous faisions de vraies pauses. Certains avaient de petits appareils photo compacts qu’ils pouvaient glisser facilement dans les poches arrières de leur maillot pour s’arrêter parfois en chemin pour faire des photos. Une des personnes qui avait pas mal voyagé en vélo auparavant avait ajouté une sacoche à l’avant de son vélo pour y placer un petit appareil photo hybride. Enfin, un autre de mes camarades avait emporté un drone qui, bien que peu pratique (il ne pouvait l’utiliser que lors des pauses), lui a permis de faire de magnifiques prises de vue de Taiwan. Là aussi, pensez à emporter des batteries supplémentaires si vous en avez.

This photo describes what I had in mind when I heard I was cycling around Taiwan. It’s simply magical to see these short mental images in real photographs. 9 days – 900 km #followthejourney _______________________________. ???. ? www.thetravelersbuddy.com . ? facebook: thetravelersbuddy . ?: Rice fields , Taiwan . Use our tag followthejourney and join the adventure! . ________________________________. #travelstoke #backpackertravel #wanderlust #travellingthroughtheworld #travelphotograph #travellandscape #photooftheday #instatravel #travelgram #backpackertravel #natgeoadventure #exploretaiwan #amazingtaiwan #iseetaiwan #erlebetaiwan #igerstaiwan #taiwan #taiwantrip #taiwangram #taiwanlife #ig_taiwan #vscotaiwan #iformosa #everydaytaiwan #igtaiwan #instameettaiwan

Une photo publiée par Juan Martinez (@travelersbuddy) le

Les médicaments : j’avais emporté des bandelettes imbibées de baume du tigre pour un effet rafraîchissant et apaisant sur les muscles. Je les ai utilisées pour mon dos quand je pédalais et cela faisait vraiment du bien. J’avais aussi emporté un décontractant musculaire pour en prendre un à la fin de la journée pour les courbatures. J’en ai surtout pris les premiers jours. J’avais enfin emporté une crème à base de vaseline et d’aloe vera à utiliser comme un après soleil et sur les irritations qui pouvaient apparaître ici et là.

Un corsaire / short / pantalon de vélo : pour moi, c’est peut-être l’accessoire le plus important. Comme je ne connaissais rien au vélo en tant que sport, j’ignorais jusqu’à l’existence de ces collants, corsaires et shorts équipés de rembourrage au niveau de l’entre-jambe. Même si malgré tout ceci, on ressent tout de même la douleur, il est évident qu’elle est bien moins intense avec cette petite « couche » qui nous protège. Maintenant, entre choisir un short, un corsaire, ou un collant qui arrive jusqu’en bas des chevilles, je ne saurais quoi vous recommander. Toutefois, un de mes camarades regrettait un peu le short car les frottements permanents de sa peau derrière les genoux lui faisaient des irritations. Il s’est dit qu’il ne les aurait sûrement pas eu avec un corsaire ou un short. Il vaut mieux en avoir un de bonne qualité (mon seul gros investissement pour l’équipement) pour éviter d’avoir des irritations.

À noter qu’il existe aussi des sous-vêtements rembourrés pour vous permettre de porter d’autre types de vêtements (comme des pantalons de rando, par exemple).

Le maillot de vélo : lui aussi est très important. Les équipes de Giant nous en avaient fournis deux, mais j’en avais aussi emporté un acheté chez Decathlon à Taipei avant le départ (oui oui, ils ont Décathlon là-bas). Personnellement, je trouve ça assez moche, mais c’est vrai que c’est très pratique pour le vélo : les matières sont douces, suffisamment élastiques et les poches à l’arrière permettent de mettre ses lunettes de soleil, un bandeau ou un appareil photo, qui sont ensuite accessibles à portée de main.

Les chaussures et les chaussettes : il n’est pas obligatoire d’acheter des chaussures spécialement dédiées au vélo et qui s’accrochent à des pédales spéciales. Certaines de mes camarades d’aventure qui pratiquaient le vélo en avaient, mais pas la majorité. De bonnes chaussures de sport avec une semelle assez épaisse font largement l’affaire. Pour les chaussettes, si vous n’avez pas de chaussures de vélo, il est inutile de prendre des chaussettes spécifiquement adaptées (ce n’est même pas du tout recommandé, car des chaussettes de cyclistes ne sont pas compatibles avec des baskets de sport). Des chaussettes classiques de sport suffisent.

Le vélo : j’allais oublié ! C’est évidemment lui le plus important. Il était lui aussi fourni par Giant, de même qu’une gourde, une petite sacoche et un casque. Le vélo était vraiment top : c’était un vélo sportif très léger, avec des roues fines et une selle assez confortable. Nous voyagions sur la route et des pistes cyclables bétonnées, donc nous n’avions pas besoin de roues épaisses pour faire du vélo tout terrain. La légèreté des vélos nous permettait d’aller assez vite. J’ai même réussi à atteindre la vitesse de 46 kilomètres par heure (en descente évidemment), ce qui reste sacrément impressionnant quand on est dessus. Le vélo était adapté à la taille de chacun d’entre nous (nos tailles nous avaient été demandées avant le début du séjour pour nous donner des vélos adaptés). Pour les connaisseurs, on avait un modèle Rapid 3 de 2013. Je n’avais besoin d’aucun équipement pour mon vélo puisque tout était fourni par Giant qui disposait également de pièces de rechange, au cas où.

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Les lunettes de soleil : j’avais acheté des lunettes de type sport, un peu allongées (dont je ne suis clairement pas fan) pour le voyage (je n’avais pas investi des sommes faramineuses non plus) et clairement, ça n’était pas vraiment utile. Des lunettes de soleil basiques, qui vous protègent évidemment bien du soleil, suffisent amplement.

Un bandana :  les équipes de Giant nous avaient aussi fourni des tissus en forme de bandeaux élastiques assez grands (une vingtaine de centimètres de long). C’est un accessoire assez pratique pour se protéger contre la pollution en ville, contre le froid autour du cou ou pour le mettre dans ses cheveux juste en dessous du casque pour éviter les frottements et absorber la transpiration (on part dans le sexy là…).

Toutes nos affaires nous suivaient pendant l’ensemble de notre séjour dans les deux vans qui accompagnaient notre groupe, nous n’avions rien à porter. Nos valises se trouvaient dans l’un des vans, et les affaires dont on pouvait avoir besoin au quotidien (appareil photo, tenue de pluie, passeport, argent…) se trouvaient dans un autre van pour que l’on puisse y accéder facilement.

« Pain is inevitable »

Sur le briefing qu’on nous a donné, il y avait cette mention : « la douleur étant inévitable pour un tel séjour, nous vous recommandons de prendre vos propres médicaments contre la douleur. « 

Et effectivement, on peut souffrir par mal lors d’un tel voyage (pas au point de tout abandonner toutefois). Petit tour d’horizon des douleurs et des désagréments que mes camarades et moi avons pu ressentir :

  • Mal de dos : personnellement, c’était surtout au niveau du haut du dos que c’était le plus douloureux. Une de mes camarades a aussi pas mal souffert à cet endroit.
  • Les courbatures : elles peuvent être partout, notamment aux jambes (cuisses, mollets, fesses), mais aussi à des endroits que je n’imaginais pas. J’ai par exemple eu des courbatures aux muscles situées sous le pouce !! (j’ai découvert des muscles dont j’ignorais l’existence…)
  • Les irritations : elles aussi peuvent être partout, derrière les genoux, sous les fesses, sous les seins, au pli du bras. La crème hydratante est absolument nécessaire pour ce type d’irritations.
  • Les douleurs musculaires : essentiellement sur les jambes, surtout au niveau des cuisses.
  • Les douleurs articulaires : les articulations (en particulier les genoux) sont mis à rude épreuve. Pour les genoux, remonter votre selle peut limiter un peu ce type de douleurs.

En regardant sur le site de l’institut de recherche et de bien-être de la médecine et du sport santé, j’ai trouvé d’autres maux. Si vous souhaitez voir la liste, elle est dispo sur cet article.

Comment le tour Formosa 900 fonctionne ?

Je n’avais trouvé que peu d’informations en français avant de partir, et les informations sur le site de Giant n’étaient pas hyper claires dans la partie anglaise. Donc je vais vous donner ici quelques détails. Les services, dans le cadre d’un tour de ce style, vont être de vous faciliter la vie au maximum (n’avoir rien à porter, n’avoir pas à chercher d’endroit où dormir, ne pas avoir à comprendre les cartes ou savoir quand changer de direction). Vous êtes choyé. Votre seule mission, c’est de pédaler et d’apprécier les paysages.

L’encadrement

Nous étions 16 personnes dans le groupe (une chouette colonie de vacances au passage, j’ai vraiment rencontré de merveilleuses personnes venant d’Amérique, d’Europe et d’Asie). Nous étions encadrés par 4 personnes  :

  • Une leader d’équipe en van qui organise l’ensemble du voyage.
  • Un leader d’équipe en vélo qui définit l’allure générale du groupe et nous guide sur la route.
  • Une personne à l’arrière qui s’occupe des gens qui sont justement… à l’arrière du groupe.
  • Une dernière personne conduisant le second van qui récupère ceux qui s’arrêtent en chemin et qui peut aussi faire des réparations quand c’est nécessaire.

Ces quatre personnes nous encadrent en permanence, même si l’allure entre tous les participants n’est pas la même. Avec une organisation extrêmement bien huilée entre les membres de l’équipe en van et à vélo, on sait toujours où aller, quelle direction prendre et où nous arrêter. Jamais personne n’est laissé tout seul à l’arrière. Ils veillent également à notre sécurité en permanence, en s’assurant par exemple que nos retours sur route après les pauses se fassent dans les meilleures conditions. Ce sont nos anges gardiens, nos boussoles !

Nous avions donc deux vans avec nous :

  • Le premier van contenait nos affaires de la journée (affaires personnelles, appareils photos…). Comme les vans de pvtistes en Australie, au Canada ou en Nouvelle-Zélande, par exemple, il était aménagé à l’arrière comme un garde-manger. À chaque pause, on pouvait remplir nos gourdes avec de l’eau, il y avait des fruits, des confiseries, des boissons énergisantes ou encore des sodas. C’était un peu notre caverne d’Ali Baba.

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  • Le deuxième van contenait nos valises.

Les deux vans disposaient d’un porte-vélo et d’un vélo de rechange si l’un d’eux avait un gros problème qui n’était pas réparable.

Une journée type 

Tous les matins, une fois le petit-déjeuner pris, nous allons mettre nos valises dans le van destiné aux bagages et nous nous préparons à partir (remplir les gourdes, manger un fruit, s’échauffer, prendre tout ce dont on a besoin à vélo). On part ensuite pour 13-20 kilomètres environ avant la première pause. Généralement, les pauses se font à proximité de toilettes ou de convenience store (des supérettes de type 7eleven ou Family Mart) où l’on trouve aussi des toilettes et où l’on peut s’acheter deux trois bricoles si les boissons, les fruits et les confiseries proposées dans le van ne nous conviennent pas. Puis on refait de nouveau du vélo pendant 13-20 kilomètres avant une nouvelle pause. Après encore 13-20 kilomètres de vélo, voici le moment de la pause déjeuner où nous avons généralement une ou deux heures avant de reprendre la route. L’après-midi, c’est le même programme, avec des pauses prévues tous les 13-20 kilomètres environ jusqu’à arriveé à l’hôtel pour la soirée. Nous pouvons ensuite dîner et nous avons la soirée de libre. Quand l’hôtel est en ville, certains en profitent pour sortir, aller boire un verre (oui oui, même après 100 kilomètres dans les pattes…) ou goûter les spécialités locales (avez-vous déjà goûté de la glace au piment ?). D’autres choisissent d’aller se relaxer dans des hot springs (sources d’eau chaude) ou à la piscine des hôtels qui sont ouvertes jusqu’à 23 heures en général. Et puis, il faut aussi gérer l’intendance courante, comme laver ses vêtements et trouver un moyen de les faire sécher pour le lendemain.

En moyenne, on fait généralement entre 5 et 6 heures de vélo effectif dans une journée. On commence à pédaler vers 8 h, 8h30 environ et on termine généralement vers 16 h 30 – 17 h.

Un nouvel hôtel tous les soirs

C’était une nouvelle expérience pour moi. Même si j’ai eu beaucoup l’occasion de voyager par le passé, je restais généralement quelques jours à un endroit. Là, nous changions d’hôtel absolument tous les jours. Cela nécessite une petite organisation (que je n’avais pas…) puisqu’il faut tous les jours faire et défaire ses bagages.

Nous étions tous deux par chambre, non mixte. Il est possible d’être seul, mais évidemment, le prix sera un peu plus élevé.

Dans l’ensemble, les hôtels étaient bons et comprenaient tous des hot springs, une piscine et/ou une salle de sport. Tous les matins, nous avions aussi la possibilité de prendre des petits déjeuners consistants et hyper variés entre le sucré et le salé, les goûts asiatiques et occidentaux (oui, on peut déguster des nuggets et des frites pour le petit-déjeuner dans les hôtels de Taiwan !).

Le prix du tour avec Giant 

Le tour complet, appelé « Tour de Taiwan » (en référence au Tour de France) coûte entre 25 000 et 39 600 nouveaux dollars de Taiwan (TWD) en fonction du niveau de confort que vous souhaitez à l’hôtel. Par exemple, pour partager une chambre avec une seconde personne, le coût revient à 30 000 $TWD par personne, soit environ 890 euros. Ce prix inclut la location des vélos, l’encadrement du groupe, la nourriture et le logement pendant 9 jours et 8 nuits.

Faire le tour de Taiwan en indépendant ou en dans le cadre d’un tour

C’est évidemment à vous de voir. Si vous avez un temps limité, le tour est la meilleure option puisque vous n’avez à vous soucier de rien au niveau des préparatifs et des trajets. Vous n’aurez pas à vous arrêter pour vous assurer que vous êtes dans la bonne direction (rassurez-vous toutefois, la piste principale est assez bien indiquée) ou même à chercher un logement après une difficile journée de vélo.

Les avantages et les inconvénients de passer par un tour : 

Avantages

  • Vous n’avez rien à porter (pas de porte-bagages lourd…) qui vous ralentit.
  • Votre logement, la nourriture et l’itinéraire sont déjà organisés. Vous n’avez pas à vous soucier d’autre chose que de faire du vélo et profiter des paysages.
  • Votre sécurité est assurée et vous vous sentez vraiment protégé.
  • Si vous fatiguez, si vous n’aimez pas une portion de la route (ah les côtes !!!), vous avez toujours l’option de monter dans le van pour vous reposer. Ils mettront votre vélo sur le toit et vous pourrez pleinement vous reposer dans le van.
  • Vous pourriez faire de superbes rencontres tout au long de votre séjour.

Inconvénients

  • Lors d’un tel tour, l’accent est mis essentiellement sur le vélo et moins sur l’aspect culturel. Donc si pour vous, voyage rime avec découvertes culturelles et visites de musées ou de temples, vous pourriez être un peu déçu (on a visité quelques temples en chemin, mais c’était assez limité).
  • Vous roulez à votre propre allure, mais vous n’allez pas au rythme que vous pourriez souhaitez (vous ne pouvez pas vous arrêter plusieurs heures dans un coin que vous adorez).
  • On va avoir moins de contacts avec la population locale, si ce n’est vos guides, les membres de votre groupe et les personnes que vous pourriez voir dans les hôtels.
  • J’ignore quelle serait l’ambiance si le groupe était plus gros que le nôtre (une trentaine ou une quarantaine de personnes, par exemple).

Les avantages et les inconvénients de faire ce trip en indépendant 

Avantages

  • Vous choisissez votre itinéraire, et vous pouvez toujours sortir de l’itinéraire prévu si vous découvrez en chemin un lieu ou un endroit qui intéresse.
  • Vous êtes à votre rythme. Si vous aimez un endroit en particulier et que vous souhaitez vous arrêter plusieurs jours, c’est tout à fait envisageable !
  • Vous pouvez visiter les temples, les musées ou les petits recoins des régions que vous explorez et que vous pourriez ne pas voir lors d’un tour.
  • Parcourir Taïwan vous fera sûrement faire plein de belles rencontres. Les gens seront sûrement étonnés de vous voir seul parcourir le pays. Ils auront envie d’en savoir plus sur vous. C’est un bon moyen de briser la glace.

Inconvénients

  • Vous devez porter l’ensemble de vos affaires en permanence. C’est lourd et ça peut vous ralentir.
  • Vous devez gérer beaucoup d’intendance au quotidien : vous nourrir, dormir (si vous ne réservez pas de logement au préalable), laver vos vêtements, trouver votre itinéraire.
  • Vous pourriez rater certains coins sympa, n’ayant pas la même connaissance que les locaux (quoique vous pourriez avoir quelques recommandations en chemin !).
  • Vous devez toujours continuer d’avancer. À moins d’avoir une station de train à proximité, vous ne pouvez pas décider que vous ne ferez pas telle ou telle partie du trajet si vous êtes fatigué ou si elle vous paraît difficile.

Quelques conseils si vous souhaitez faire le tour en individuel

Si vous n’avez pas le budget pour ce tour, que vous n’avez pas suffisamment de temps ou autre, vous pouvez bien sûr envisager de faire tout ou partie de ce voyage par vous-même. Voici quelques recommandations que je peux vous donner, si c’est le cas :

  • Partez à plusieurs : le voyage sera moins dangereux, vous pourrez veiller les uns sur les autres, et les soirées seront sûrement plus sympa. Si vous voyagez seul, essayez de trouver des compagnons de voyage souhaitant faire un bout de chemin avec vous. C’est mieux pour le moral et pour votre sécurité.
  • Si vous souhaitez faire le tour complet de Taïwan : prévoyez plus de 9 jours pour le faire. Vous ne connaissez pas le pays, vous pourriez prendre du retard sur votre itinéraire ou perdre du temps à chercher votre chemin.
  • N’emportez pas trop d’affaires : vous devrez porter tout ce que vous avez avec vous.
  • Faites beaucoup de recherches en amont concernant votre itinéraire et les choses que vous souhaitez voir et faire. Même s’il n’est pas absolument nécessaire de préparer un programme à la minute près, vous pourrez ainsi définir les coins que vous voulez voir, où vous comptez dormir, etc.
  • Si vous n’avez pas beaucoup de temps et que vous ne pensez pas réaliser tout le tour du pays, je vous recommanderais dans ce cas-là de visiter la région Sud et Sud-Est de l’île (à partir du sud de Hualien) qui sont bien plus jolies et sauvages. Vous évitez la partie un peu dangereuse (celle que nous avons parcouru en train) et vous profiterez pleinement du coin.
  • Il est préférable d’avoir quelques bonnes bases de mandarin pour la vie quotidienne et l’orientation. Tout le monde ne parle pas forcément anglais à Taiwan.
  • Respecter le code de la route à vélo : à Taiwan, on roule à droite. Surtout, on s’arrête au feu. À deux roues (vélo ou scooter), il est obligatoire de changer de direction en deux temps quand on arrive à une intersection. Ce petit schéma pourrait vous éclairer.

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  • Enfin, n’hésitez jamais à demander de l’aide aux Taïwanais. Ils sont adorables et essayeront toujours de vous aider du mieux qu’ils peuvent.
Marie

J'ai quitté pvtistes.net depuis le 30 avril 2021. Je ne suis donc plus en mesure de répondre en MP ou sur le site
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