Charlotte, retour 5 ans après sur son voyage en Amérique latine
pvtistes
Bonjour Charlotte, en 2018 on publiait ton témoignage “Charlotte : explorer seule l’Amérique du Sud pendant des mois”. Avec le recul, qu’est-ce que t’ont apporté ces voyages ?
Bonjour et merci pour cette nouvelle interview qui me permet encore une fois d’analyser le chemin parcouru ! Ce voyage m’a beaucoup apporté et m’apporte encore tellement aujourd’hui.
En 2017, quand je suis partie seule avec mon gros sac à dos que j’arrivais à peine à porter en direction de Buenos Aires, je ne m’attendais pas du tout à ce que j’allais vivre. Que ce soit finalement l’imprévu qui m’a mené à découvrir de nombreux pays, alors qu’initialement je devais partir pour un PVT d’un an en Argentine ou encore les rencontres, les paysages, les cultures mais surtout, découvrir des capacités que je n’avais jamais osé soupçonner en moi.
Je dirais avec du recul que ces voyages m’ont surtout apporté un voyage intérieur finalement. Partir seule, à l’autre bout du monde, avec comme seul repère son sac à dos c’est un sacré challenge !
Si je dois vraiment me concentrer, alors je dirais que je garde en mémoire les moments de révélations que j’ai pu avoir à mon sujet. À travers tous ces moments de liberté face à des paysages et des cultures incroyables, j’ai pu me concentrer sur moi-même. Je n’avais jamais de réseau et peu de périodes avec une connexion wifi, ça oblige à réfléchir, à écrire, à replonger dans notre vécu et essayer de comprendre ce qu’on fait ici et notamment ce qui m’a poussé à faire ce voyage seule.
Ces voyages m’ont apporté des réponses sur ma personnalité, je me suis rendue compte que j’avais une grande capacité d’adaptation, que la solitude ne me gênait pas parce que j’ai su apprendre à apprécier ma propre compagnie. J’ai développé la confiance en soi qui clairement avant mon départ était à un niveau très très bas. J’étais persuadée que ce qu’on m’avait dit petite était ma personnalité et qu’il ne fallait pas sortir ces cases-là : « Charlotte elle est timide, sensible, elle a besoin de repères, elle est fragile, elle est optimiste, elle ne sait pas se défendre, elle est d’accord avec tout le monde, ne donne pas son opinion réelle… » par exemple.
Je me sentais moi-même durant ce voyage longue durée. J’ai alors découvert que j’étais très sociable, que je m’ouvrais facilement aux autres, que je m’adaptais sans problème à mon environnement, que je n’avais pas besoin de repères, qu’au contraire, je détestais la routine même ! L’ennui est mon pire ennemi. Par contre oui, je suis très sensible et toujours aussi optimiste. J’affirme bien mieux mes opinions depuis ce voyage aussi, et, j’apprends à m’affirmer professionnellement. Tout ça vient de la confiance en soi que je n’avais pas avant de partir et que j’avais besoin de trouver seule. Ce ne sont que de petits exemples et nous n’avons pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour le découvrir d’ailleurs, il suffit de s’isoler un peu du reste du monde et travailler sur soi.
Le fait d’être au bout du monde par contre m’a permis de confirmer ma passion pour le voyage et le voyage en sac à dos encore plus ! Je n’ai pas peur non plus de voyager solo même si j’apprécie beaucoup de voyager à plusieurs, c’est totalement différent. Ça m’a aussi appris à sortir de ma zone de confort et ça, ça aide au quotidien. Quand je me sens inconfortable dans une situation, que ce soit au travail ou ailleurs, quand j’ai peur du défi à relever, je me souviens de ce que j’ai vécu à travers ce long voyage, les difficultés rencontrées et soudain, je trouve le courage de sortir de cette zone de confort pour aller plus loin et continuer d’apprendre et évoluer.
En 2017, quand je suis partie seule avec mon gros sac à dos que j’arrivais à peine à porter en direction de Buenos Aires, je ne m’attendais pas du tout à ce que j’allais vivre. Que ce soit finalement l’imprévu qui m’a mené à découvrir de nombreux pays, alors qu’initialement je devais partir pour un PVT d’un an en Argentine ou encore les rencontres, les paysages, les cultures mais surtout, découvrir des capacités que je n’avais jamais osé soupçonner en moi.
Je dirais avec du recul que ces voyages m’ont surtout apporté un voyage intérieur finalement. Partir seule, à l’autre bout du monde, avec comme seul repère son sac à dos c’est un sacré challenge !
Si je dois vraiment me concentrer, alors je dirais que je garde en mémoire les moments de révélations que j’ai pu avoir à mon sujet. À travers tous ces moments de liberté face à des paysages et des cultures incroyables, j’ai pu me concentrer sur moi-même. Je n’avais jamais de réseau et peu de périodes avec une connexion wifi, ça oblige à réfléchir, à écrire, à replonger dans notre vécu et essayer de comprendre ce qu’on fait ici et notamment ce qui m’a poussé à faire ce voyage seule.
Ces voyages m’ont apporté des réponses sur ma personnalité, je me suis rendue compte que j’avais une grande capacité d’adaptation, que la solitude ne me gênait pas parce que j’ai su apprendre à apprécier ma propre compagnie. J’ai développé la confiance en soi qui clairement avant mon départ était à un niveau très très bas. J’étais persuadée que ce qu’on m’avait dit petite était ma personnalité et qu’il ne fallait pas sortir ces cases-là : « Charlotte elle est timide, sensible, elle a besoin de repères, elle est fragile, elle est optimiste, elle ne sait pas se défendre, elle est d’accord avec tout le monde, ne donne pas son opinion réelle… » par exemple.
Je me sentais moi-même durant ce voyage longue durée. J’ai alors découvert que j’étais très sociable, que je m’ouvrais facilement aux autres, que je m’adaptais sans problème à mon environnement, que je n’avais pas besoin de repères, qu’au contraire, je détestais la routine même ! L’ennui est mon pire ennemi. Par contre oui, je suis très sensible et toujours aussi optimiste. J’affirme bien mieux mes opinions depuis ce voyage aussi, et, j’apprends à m’affirmer professionnellement. Tout ça vient de la confiance en soi que je n’avais pas avant de partir et que j’avais besoin de trouver seule. Ce ne sont que de petits exemples et nous n’avons pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour le découvrir d’ailleurs, il suffit de s’isoler un peu du reste du monde et travailler sur soi.
Le fait d’être au bout du monde par contre m’a permis de confirmer ma passion pour le voyage et le voyage en sac à dos encore plus ! Je n’ai pas peur non plus de voyager solo même si j’apprécie beaucoup de voyager à plusieurs, c’est totalement différent. Ça m’a aussi appris à sortir de ma zone de confort et ça, ça aide au quotidien. Quand je me sens inconfortable dans une situation, que ce soit au travail ou ailleurs, quand j’ai peur du défi à relever, je me souviens de ce que j’ai vécu à travers ce long voyage, les difficultés rencontrées et soudain, je trouve le courage de sortir de cette zone de confort pour aller plus loin et continuer d’apprendre et évoluer.
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Quel pays a été le plus marquant et pourquoi ?
J’en citerai 3 pour différentes raisons : l’Argentine, la Colombie et la Bolivie.
L’Argentine a été un vrai coup de cœur, c’est le pays par lequel je suis arrivée, je me suis sentie chez moi là-bas, ce qui est une sensation assez étrange à l’autre bout du monde. J’y ai fait de magnifiques rencontres. Je suis d’ailleurs toujours en contact avec l’une d’elle. J’ai vécu des expériences plus uniques les unes que les autres et je suis tombée amoureuse de la Patagonie.
La Colombie pour sa joie de vivre, ses couleurs, la musique partout tout le temps, son ambiance si spéciale, la bienveillance des Colombiens, l’amour qu’ils ont pour la vie et c’est un pays avec des paysages verdoyants et uniques.
Enfin, la Bolivie parce que j’ai vécu 3 mois à Cochabamba dans une ONG « Bolivia Digna ». C’était clairement « l’auberge espagnole » là-bas ! Nous vivions à plusieurs dans une maison appartenant à l’ONG, au cœur de Cochabamba. Il y avait des Français, des Belges, des Allemands, des Hollandais et même une Autrichienne. De nombreux européens finalement ! L’ONG a créé un centre socio-culturel dans deux quartiers défavorisés (on peut même dire qu’il s’agit de bidonvilles) auprès des enfants. Une école a été construite dans chacun de ces 2 quartiers où l’instruction était donnée le matin par des bénévoles boliviennes et l’après-midi nous leur proposions des activités ludiques, sportives, toujours avec un sens éducatif. Les enfants étaient si reconnaissants de notre investissement auprès d’eux. Ils détestaient quand il y avait les vacances scolaires parce que ça les obligeait à aller travailler et l’école leur manquait beaucoup. Le matin, nous aidions à l’école quand c’était possible. Avec ma qualification d’auxiliaire de puériculture, j’allais aussi à l’hôpital deux fois par semaine accompagner les enfants malades qui avaient peu de visites. C’est pourquoi ce pays m’a marqué plus que n’importe lequel. J’espère y retourner un jour et aider à nouveau cette population pour laquelle j’ai un attachement très particulier. J’ai toujours des nouvelles via le directeur de l’ONG, les choses évoluent dans le bon sens et c’est beau à observer même de loin.
La Colombie pour sa joie de vivre, ses couleurs, la musique partout tout le temps, son ambiance si spéciale, la bienveillance des Colombiens, l’amour qu’ils ont pour la vie et c’est un pays avec des paysages verdoyants et uniques.
Enfin, la Bolivie parce que j’ai vécu 3 mois à Cochabamba dans une ONG « Bolivia Digna ». C’était clairement « l’auberge espagnole » là-bas ! Nous vivions à plusieurs dans une maison appartenant à l’ONG, au cœur de Cochabamba. Il y avait des Français, des Belges, des Allemands, des Hollandais et même une Autrichienne. De nombreux européens finalement ! L’ONG a créé un centre socio-culturel dans deux quartiers défavorisés (on peut même dire qu’il s’agit de bidonvilles) auprès des enfants. Une école a été construite dans chacun de ces 2 quartiers où l’instruction était donnée le matin par des bénévoles boliviennes et l’après-midi nous leur proposions des activités ludiques, sportives, toujours avec un sens éducatif. Les enfants étaient si reconnaissants de notre investissement auprès d’eux. Ils détestaient quand il y avait les vacances scolaires parce que ça les obligeait à aller travailler et l’école leur manquait beaucoup. Le matin, nous aidions à l’école quand c’était possible. Avec ma qualification d’auxiliaire de puériculture, j’allais aussi à l’hôpital deux fois par semaine accompagner les enfants malades qui avaient peu de visites. C’est pourquoi ce pays m’a marqué plus que n’importe lequel. J’espère y retourner un jour et aider à nouveau cette population pour laquelle j’ai un attachement très particulier. J’ai toujours des nouvelles via le directeur de l’ONG, les choses évoluent dans le bon sens et c’est beau à observer même de loin.
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Quel est ton meilleur souvenir de cette période ?
Quelle question difficile ! Si je réfléchis bien à ce qui m’anime le plus quand je repense à cette période, on peut dire que mon meilleur souvenir est la période où j’ai vécu en Bolivie pour l’ONG. C’était pour moi la plus belle façon de terminer ce voyage, même si ce fût d’autant plus difficile de devoir rentrer en France par la suite. Cette période faisait sens à plusieurs de mes valeurs personnelles et professionnelles. C’est d’ailleurs, ce que je recherchais en partant en Amérique du Sud, sans même le savoir réellement.
pvtistes
Le moins bon ?
Le moins bon, c’est plus facile de le choisir. C’était la période des fêtes au Chili, période où les Chiliens attendent que l’été arrive et se fichent un peu de Noël alors que moi j’adore cette fête ! Être loin des siens lors de cette période c’est particulier et d’autant plus difficile quand la famille chez qui on vit ne comprend pas les émotions que vous ressentez. Je vivais dans une famille chilienne en échange de travailler dans un salon de thé comme serveuse et commis de cuisine. Ils étaient gentils et plutôt bienveillants en général mais nous avions des difficultés à nous comprendre sur certains sujets. Ce fût la période la plus difficile et la plus triste de mon voyage. Ce mois de décembre m’a paru INTERMINABLE, vraiment !
pvtistes
Quelles sont pour toi les plus grandes différences entre la culture d’Amérique latine et la culture européenne ?
Actuellement, ma meilleure amie parcourt le monde avec son mari pour plusieurs mois et ils sont en Amérique latine. Ça ravive de fortes émotions chez moi mais je me suis surtout rendue compte qu’il y a de nombreux petits détails qu’on oublie au fil du temps. Par exemple, comment s’organisent les transports là-bas, les rues parfois très sales, l’absence de toute notion d’écologie (j’ai d’ailleurs découvert que des poubelles de tri étaient installées maintenant – bien que non utilisées à bon escient !), la nourriture parfois spéciale (le cochon d’inde au Pérou !), la négociation avec les locaux, la musique dans les rues, les routes qui ne ressemblent en rien à du bitume, les longs passages à la douane lorsqu’on change de frontière…
On se souvient des paysages parce que ça nous marque et que nous avons des albums photos, on se souvient des moments passés avec les locaux car ils sont uniques au monde, mais j’ai remarqué qu’après ces longs mois en Amérique latine, l’environnement autour ne me choquait plus et j’avais totalement omis de ma mémoire ces petits détails qui font que c’est ça qui dépayse finalement ! Tellement que je ne l’ai pas vraiment raconté quand j’évoquais mes aventures.
C’est avec le voyage de ma meilleure amie en ce moment, qui elle, raconte ce qui la choque, qui relève les différences entre ce continent et le nôtre que OUI, il y a un vrai choc des cultures et de vraies différences. Au fil des mois, je me suis complètement adaptée à mon environnement, tellement que très sincèrement peu de choses me choquaient.
La mémoire me revient sur ces fameux détails et je me souviens notamment que nous n’avions pas du tout la même notion de ponctualité. Par exemple, au restaurant, à l’arrêt de bus (d’ailleurs on en parle des « collectivos » qui attendent toujours que le bus soit plein pour démarrer ? En Bolivie, record d’attente avant départ : 2 h 30 !), une heure pour se retrouver avec un ami… Tu as donné un RDV à un ami à 14 h par exemple, tant qu’il arrive avant 15h il est « à l’heure » ! Quand j’ai vécu chez une Argentine à Cordoba, j’ai fini par m’y faire !
Il y a aussi la gastronomie, soyons honnêtes, c’est bon mais pas très sain. Il m’était très difficile de trouver un endroit avec des plats équilibrés. L’Amérique latine c’est de la cuisine avec de nombreux féculents (riz et pomme de terre essentiellement) et la viande (par contre, très très bonne viande !) et surtout bien souvent, le mode de cuisson c’est la friture ! En Bolivie, je n’avais jamais vu ça, ils font cuire les pâtes dans une grosse poêle avec de l’huile et un peu d’eau. Les Italiens seraient fous s’ils voyaient ça ! Heureusement, parfois je suis bien tombée, notamment lors de mes excursions. Lors de mon trek vers le Machu Picchu, les cuisiniers nous faisaient de bons plats variés, équilibrés et délicieux. J’ai mangé le meilleur ceviche de ma vie là-bas ! Pareil lors de mon excursion en 4×4 au Sud Lipez et au salar d’Uyuni en Bolivie, nous avions quelques légumes frais qui étaient délicieusement cuisinés.
Une autre grande différence que je relèverais serait la proximité facile, la chaleur des locaux. Ils nous mettent vite à l’aise, ils sont généreux, essaient de te connaître, aiment sincèrement te faire partager l’histoire de leur pays, leur région, leur ville. Quand je suis arrivée à Cordoba en Argentine, j’ai été très bien accueillie, on m’a emmené sortir avec les amis d’Evangelina chez qui je vivais qui m’ont eux-mêmes très vite adopté alors que je n’arrivais pas à aligner plus de 3 phrases. Ils ne se moquaient pas de moi, ils faisaient juste en sorte que je me sente bien et que je puisse vivre une expérience unique. En Colombie, j’ai vécu aussi chez l’habitant qui tenait à nous partager des recettes d’« arepas » puis en Bolivie, j’ai été touchée en plein cœur par la réelle bienveillance et l’accueil chaleureux des locaux. Je suis toujours tombée sur des personnes sincèrement généreuses et ouvertes d’esprit instantanément sans qu’aucune méfiance ne s’installe envers moi avec mon gros sac à dos pas discret !
On se souvient des paysages parce que ça nous marque et que nous avons des albums photos, on se souvient des moments passés avec les locaux car ils sont uniques au monde, mais j’ai remarqué qu’après ces longs mois en Amérique latine, l’environnement autour ne me choquait plus et j’avais totalement omis de ma mémoire ces petits détails qui font que c’est ça qui dépayse finalement ! Tellement que je ne l’ai pas vraiment raconté quand j’évoquais mes aventures.
C’est avec le voyage de ma meilleure amie en ce moment, qui elle, raconte ce qui la choque, qui relève les différences entre ce continent et le nôtre que OUI, il y a un vrai choc des cultures et de vraies différences. Au fil des mois, je me suis complètement adaptée à mon environnement, tellement que très sincèrement peu de choses me choquaient.
La mémoire me revient sur ces fameux détails et je me souviens notamment que nous n’avions pas du tout la même notion de ponctualité. Par exemple, au restaurant, à l’arrêt de bus (d’ailleurs on en parle des « collectivos » qui attendent toujours que le bus soit plein pour démarrer ? En Bolivie, record d’attente avant départ : 2 h 30 !), une heure pour se retrouver avec un ami… Tu as donné un RDV à un ami à 14 h par exemple, tant qu’il arrive avant 15h il est « à l’heure » ! Quand j’ai vécu chez une Argentine à Cordoba, j’ai fini par m’y faire !
Il y a aussi la gastronomie, soyons honnêtes, c’est bon mais pas très sain. Il m’était très difficile de trouver un endroit avec des plats équilibrés. L’Amérique latine c’est de la cuisine avec de nombreux féculents (riz et pomme de terre essentiellement) et la viande (par contre, très très bonne viande !) et surtout bien souvent, le mode de cuisson c’est la friture ! En Bolivie, je n’avais jamais vu ça, ils font cuire les pâtes dans une grosse poêle avec de l’huile et un peu d’eau. Les Italiens seraient fous s’ils voyaient ça ! Heureusement, parfois je suis bien tombée, notamment lors de mes excursions. Lors de mon trek vers le Machu Picchu, les cuisiniers nous faisaient de bons plats variés, équilibrés et délicieux. J’ai mangé le meilleur ceviche de ma vie là-bas ! Pareil lors de mon excursion en 4×4 au Sud Lipez et au salar d’Uyuni en Bolivie, nous avions quelques légumes frais qui étaient délicieusement cuisinés.
Une autre grande différence que je relèverais serait la proximité facile, la chaleur des locaux. Ils nous mettent vite à l’aise, ils sont généreux, essaient de te connaître, aiment sincèrement te faire partager l’histoire de leur pays, leur région, leur ville. Quand je suis arrivée à Cordoba en Argentine, j’ai été très bien accueillie, on m’a emmené sortir avec les amis d’Evangelina chez qui je vivais qui m’ont eux-mêmes très vite adopté alors que je n’arrivais pas à aligner plus de 3 phrases. Ils ne se moquaient pas de moi, ils faisaient juste en sorte que je me sente bien et que je puisse vivre une expérience unique. En Colombie, j’ai vécu aussi chez l’habitant qui tenait à nous partager des recettes d’« arepas » puis en Bolivie, j’ai été touchée en plein cœur par la réelle bienveillance et l’accueil chaleureux des locaux. Je suis toujours tombée sur des personnes sincèrement généreuses et ouvertes d’esprit instantanément sans qu’aucune méfiance ne s’installe envers moi avec mon gros sac à dos pas discret !
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Ta manière d’être, de faire, ressentir était-elle différente après ce grand voyage ?
Oui, forcément sur certains points. En rentrant, je voulais raconter mes aventures, ce que j’avais vu et vécu à tous mes proches. Je voulais leur prouver que j’avais évolué, que j’avais travaillé sur moi-même, que j’étais une « aventurière », une femme courageuse et indépendante, que j’avais changé. Alors que je n’avais rien à leur prouver spécialement. Ces choses-là je les avais faite pour moi, les choix pris étaient par moi et pour moi. Mais j’avais, je me souviens, envie de leur crier « vous aviez tellement tort à mon sujet » ou quelque chose dans ce goût-là. Je suis très vite revenue à la réalité parce que je me suis aperçue que mes amis, ma famille, ils étaient impressionnés, admiratifs et fiers de moi sans avoir eu besoin de le souligner. Je n’avais pas besoin de leur prouver quoi que ce soit et surtout, j’avais besoin de revenir à la réalité.
Oui, mon voyage c’était une sacrée étape dans ma vie, une aventure unique, un gros challenge et une parenthèse pour moi-même mais la vie quotidienne de mes proches ne s’était pas arrêtée pour autant, il faut aussi en tenir compte. J’ai vite repris le travail et mes projets (1 mois après le retour en France) ce qui m’a poussé à me reconnecter encore plus à la vie quotidienne française.
Aujourd’hui, j’aime surtout me rappeler que nous avons de la chance en France et en Europe en général par notre qualité de vie et nos droits.
Aussi, je profite plus de l’instant présent, j’ose plus me lancer dans des projets même les plus fous, j’essaie de sortir régulièrement de ma zone de confort. Ce voyage m’a tout simplement appris que tout était possible alors pourquoi pas tout tenter ?! On a qu’une vie et je compte bien en profiter ! Depuis, je n’imagine plus la vie telle que je l’imaginais via ce que la société voudrait : être mariée, acheter, avoir des enfants… Je ne souhaite pas ce genre de vie bien que je respecte les personnes qui s’épanouissent vraiment là-dedans.
Oui, mon voyage c’était une sacrée étape dans ma vie, une aventure unique, un gros challenge et une parenthèse pour moi-même mais la vie quotidienne de mes proches ne s’était pas arrêtée pour autant, il faut aussi en tenir compte. J’ai vite repris le travail et mes projets (1 mois après le retour en France) ce qui m’a poussé à me reconnecter encore plus à la vie quotidienne française.
Aujourd’hui, j’aime surtout me rappeler que nous avons de la chance en France et en Europe en général par notre qualité de vie et nos droits.
Aussi, je profite plus de l’instant présent, j’ose plus me lancer dans des projets même les plus fous, j’essaie de sortir régulièrement de ma zone de confort. Ce voyage m’a tout simplement appris que tout était possible alors pourquoi pas tout tenter ?! On a qu’une vie et je compte bien en profiter ! Depuis, je n’imagine plus la vie telle que je l’imaginais via ce que la société voudrait : être mariée, acheter, avoir des enfants… Je ne souhaite pas ce genre de vie bien que je respecte les personnes qui s’épanouissent vraiment là-dedans.
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Qu’as-tu fait depuis ?
Je suis rentrée en juillet 2018 avec des projets plein la tête. Pour moi, il était primordial de préparer mon retour pour mieux le vivre. J’avais donc en tête de passer les concours pour devenir infirmière mais en attendant, mon objectif était d’avoir l’opportunité de travailler au sein de la protection de l’enfance en tant qu’auxiliaire de puériculture.
J’ai d’abord travaillé 3 mois dans une crèche puis à force de postuler spontanément dans les structures de la protection de l’enfance, j’ai fini par obtenir un poste ! J’ai travaillé là-bas de janvier à août 2019 tout en préparant le concours infirmier que j’ai obtenu. J’ai aussi fait du bénévolat auprès de la croix-rouge quelque temps. Je n’ai pas beaucoup voyagé ces dernières années parce que j’étais très occupée et que j’avais besoin d’économiser. Je suis allée seulement à Budapest toute seule en janvier 2019, c’était génial mais bien trop court.
De 2019 à 2022 j’étais donc en école d’infirmière, la reprise des études implique des sacrifices financiers et avec la crise sanitaire, je n’ai pas voyagé même si j’ai un peu visité quelques coins de France. Cela dit, même sans la crise sanitaire, je n’aurais pas pu financer de voyage où que ce soit. J’ai été diplômé en juillet 2022 et j’ai obtenu un poste dans un CHU où je suis encore. Le poste dont je rêvais depuis l’âge de mes 7 ans. Je soigne les bébés nés bien trop tôt, les grands prématurés.
Sinon, côté voyage, j’ai pu aller faire un tour de quelques jours à Lisbonne en juin 2022 pour l’EVJF de ma meilleure amie, j’étais ravie de repartir un peu à l’aventure !
J’ai d’abord travaillé 3 mois dans une crèche puis à force de postuler spontanément dans les structures de la protection de l’enfance, j’ai fini par obtenir un poste ! J’ai travaillé là-bas de janvier à août 2019 tout en préparant le concours infirmier que j’ai obtenu. J’ai aussi fait du bénévolat auprès de la croix-rouge quelque temps. Je n’ai pas beaucoup voyagé ces dernières années parce que j’étais très occupée et que j’avais besoin d’économiser. Je suis allée seulement à Budapest toute seule en janvier 2019, c’était génial mais bien trop court.
De 2019 à 2022 j’étais donc en école d’infirmière, la reprise des études implique des sacrifices financiers et avec la crise sanitaire, je n’ai pas voyagé même si j’ai un peu visité quelques coins de France. Cela dit, même sans la crise sanitaire, je n’aurais pas pu financer de voyage où que ce soit. J’ai été diplômé en juillet 2022 et j’ai obtenu un poste dans un CHU où je suis encore. Le poste dont je rêvais depuis l’âge de mes 7 ans. Je soigne les bébés nés bien trop tôt, les grands prématurés.
Sinon, côté voyage, j’ai pu aller faire un tour de quelques jours à Lisbonne en juin 2022 pour l’EVJF de ma meilleure amie, j’étais ravie de repartir un peu à l’aventure !
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Partir voyager plusieurs mois à l’étranger est-il pour toi un atout dans la recherche d’emploi en rentrant en France ou au contraire est-ce un frein ?
C’est clairement un atout ! Je pense que peu importe le domaine pour lequel on travaille, ce sera toujours un avantage. Que ce soit justement pour la capacité d’adaptation, l’apprentissage d’une nouvelle langue, d’une nouvelle culture, le courage, l’autonomie, la confiance en soi… Il n’y a que des avantages. Je suis infirmière et lors de mes entretiens, ma cadre de santé a préféré me poser des questions et échanger sur mon grand voyage plutôt que de parler de mes expériences de stages par exemple.
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As-tu des conseils pour les futurs expatriés ou ceux qui hésitent à se lancer ?
Vous en avez envie mais ça vous fait peur ? Allez-y quand même si ça vous tente !
N’écoutez pas ceux qui vous en croient incapables car, vous seul pouvez le savoir. Évitez de trop vous projeter et de vous dire « je pars au moins pour un an ! » parce que je trouve que ça met beaucoup de pression pour soi-même. D’ailleurs, pour l’égo aussi quand on dit aux autres « je reviens que dans un an » quand finalement on souhaite rentrer au bout de 4 mois. Quand cela vous angoisse, imaginez que vous êtes en vacances, un jour après l’autre et si vraiment ça ne va pas, s’autoriser à rentrer si l’envie nous prend. Juste le fait de vouloir essayer c’est courageux et peu de personnes osent sauter le pas ! Vous êtes partis 2 mois au lieu d’un an et alors ? Vous avez essayé et sûrement beaucoup appris déjà. Ce n’est pas un échec. Finalement, à visualiser jour après jour, j’ai fini par partir 10 mois et pas du tout de la façon dont je l’avais imaginé au départ.
Il faut aussi laisser place à l’imprévu, se dire qu’il y a des rencontres, des événements qui font que vos plans changeront. Osez et vous verrez, n’ayez pas de regrets. C’est VOTRE projet, VOTRE expérience, VOS choix et personne n’a le droit de juger ça. Ce serait dommage de passer à côté d’une des plus belles aventures de votre vie. C’est très enrichissant peu importe la durée et le pays.
Il faut aussi laisser place à l’imprévu, se dire qu’il y a des rencontres, des événements qui font que vos plans changeront. Osez et vous verrez, n’ayez pas de regrets. C’est VOTRE projet, VOTRE expérience, VOS choix et personne n’a le droit de juger ça. Ce serait dommage de passer à côté d’une des plus belles aventures de votre vie. C’est très enrichissant peu importe la durée et le pays.
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Et pour finir, quels sont aujourd’hui tes projets ?
Du côté des voyages, je pars faire un roadtrip en Islande avec des amis en juin 2023. J’ai trop hâte de reprendre mon sac à dos et partir à l’aventure !
Du côté professionnel, j’ai prévu de travailler en humanitaire d’ici 3 à 4 ans. J’ai déjà pris contact auprès des ONG pour connaître les conditions de recrutement, les conditions de travail, les contrats possibles, etc. Ceci est un projet à long terme, il faut au moins 2 ans d’expérience en tant qu’infirmière et obtenir au moins un niveau B2 en anglais que je n’ai pas encore. J’essaie alors de bosser mon anglais, ainsi que mon espagnol afin d’avoir une certification pour cette langue aussi.
En attendant de faire de l’humanitaire, j’ai prévu de partir 1 à 3 mois dans des petites associations/ONG en tant qu’infirmière bénévole du côté de l’Asie, j’espère d’ici 1 à 2 ans maximum réaliser ce projet-là. J’espère par la même occasion, retourner dans l’ONG en Bolivie un jour. J’ai la chance de pouvoir pratiquer un métier qui se fait partout dans le monde, autant en profiter ! Plein de belles choses à venir pour la suite je l’espère donc.
Jusque là je travaille dur sur mes projets et ils se concrétisent, il suffit d’y croire.
Du côté professionnel, j’ai prévu de travailler en humanitaire d’ici 3 à 4 ans. J’ai déjà pris contact auprès des ONG pour connaître les conditions de recrutement, les conditions de travail, les contrats possibles, etc. Ceci est un projet à long terme, il faut au moins 2 ans d’expérience en tant qu’infirmière et obtenir au moins un niveau B2 en anglais que je n’ai pas encore. J’essaie alors de bosser mon anglais, ainsi que mon espagnol afin d’avoir une certification pour cette langue aussi.
En attendant de faire de l’humanitaire, j’ai prévu de partir 1 à 3 mois dans des petites associations/ONG en tant qu’infirmière bénévole du côté de l’Asie, j’espère d’ici 1 à 2 ans maximum réaliser ce projet-là. J’espère par la même occasion, retourner dans l’ONG en Bolivie un jour. J’ai la chance de pouvoir pratiquer un métier qui se fait partout dans le monde, autant en profiter ! Plein de belles choses à venir pour la suite je l’espère donc.
Jusque là je travaille dur sur mes projets et ils se concrétisent, il suffit d’y croire.
Marie
En PVT au Canada de novembre 2021 à 2023, je répondrai à vos questions avec plaisir. Après un road trip en Amérique latine (Colombie, Bolivie, Pérou, Guatemala), je suis rentrée en France en juin 2024.
On a Working Holiday Visa in Canada from November 2021 to 2023, I will gladly answer your questions. After a road trip in Latin America (Colombia, Bolivia, Peru, Guatemala), I returned to France in June 2024.
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