La sécurité est un vrai point de questionnement quand on souhaite partir en PVT au Brésil.
On le sait parce qu’on l’a entendu maintes et maintes fois dans les médias, mais aussi parce qu’à partir du moment où on informe nos proches de notre envie de partir au Brésil, on nous liste tout ce qui peut nous arriver.
Alors, le Brésil est-il un pays aussi dangereux que ce que l’on entend ?
La réponse va être un peu en demi-teinte. Attention, ceci concerne en majorité les grandes villes ! Les petites villes sont beaucoup plus tranquilles, même si nous vous conseillons de rester vigilants.
Le plus gros danger, c’est de penser qu’il n’y a pas de danger
Après avoir été conditionné pendant plusieurs semaines, voire plusieurs années, à penser au Brésil comme une destination dangereuse, le constat est pratiquement unanime : on ne se sent pas en danger.
C’est une sensation étrange, après s’être attendu à être sur le qui-vive, de finalement ne pas constater de dangers immédiats et permanents.
Il faut le dire, le Brésil n’est pas un coupe-gorge.
Oui, vous pouvez marcher tranquillement dans la rue. Oui, vous pouvez porter des bijoux. Oui, vous pouvez sortir votre téléphone de votre poche. Oui, vous pouvez sortir la nuit.
Mais, parce qu’il faut bien un mais, toutes les situations citées ci-dessus sont accompagnées d’une condition :
- Vous pouvez vous promener tranquillement mais il faut éviter certains quartiers, surtout les quartiers déserts (par exemple un quartier d’affaires pendant le week-end).
- Vous pouvez porter des bijoux mais pas des bijoux de valeur.
- Vous pouvez sortir votre téléphone mais pas trop longtemps. Le mieux, si par exemple vous cherchez votre chemin, c’est de rentrer dans une boutique.
- Vous pouvez sortir la nuit mais pas vous promener, ni vous éloigner de la foule. Vous allez d’un point A à un point B et il faut prendre des taxis / Uber pour ces trajets.
En tant qu’étrangers qui ont toujours vécu dans des environnements plus ou moins sécuritaires, nos habitudes reviennent malheureusement souvent au galop, surtout en ce qui concerne l’utilisation du téléphone dans la rue.
Heureusement, les Brésiliens sont là pour nous rappeler que nous ne sommes pas en Europe. Il n’est en effet par rare qu’un Brésilien vous signale quand vous devriez ranger votre téléphone.
De manière globale, les Brésiliens savent que leur pays peut être dangereux et sont prévenants avec les étrangers. Donc, si un local vous dit de ranger votre téléphone, rangez-le sans vous demander si ce n’est pas un peu excessif.
Cette sensation de “non-danger” est illusoire, il faut donc constamment être vigilant avec ses affaires, avec son verre et avec soi-même (tant qu’à faire).
Que peut-il m’arriver ?
Quand on parle de danger, il ne faut pas tout de suite imaginer un danger pour vous en tant que personne physique. En effet, vous vous rendrez compte assez vite que vous aurez plus peur pour vos affaires que pour vous-même.
Alors bien sûr, le Brésil ne fait exception à aucune règle, tous les dangers qui existent ailleurs existent aussi ici. Mais majoritairement, vous aurez surtout affaire à deux principaux problèmes : le vol et les agressions (dans le but de vous voler).
Le vol
Le vol représente le plus gros danger que vous aurez à côtoyer au Brésil. Pendant toute la durée de votre séjour, vous devrez être extrêmement attentifs à vos affaires et ce, où que vous vous trouviez.
Le Brésil est un pays qui connaît de très fortes inégalités. Des quartiers très riches peuvent se trouver juste à côté de quartiers très pauvres. N’oubliez jamais que pour les locaux, nous sommes des “gringos” (étrangers), comme ils nous appellent, et nous avons de l’argent. Pour éviter de trop attirer les regards et les envies, il vaut mieux éviter de porter sur soi des objets de trop grande valeur, tels que des bijoux, des montres, des vêtements avec des marques apparentes. En bref, restons simples 😉
Les agressions
Il se peut qu’un jour, vous vous fassiez braquer avec une arme au Brésil… Si vous vous retrouvez dans cette situation, ne résistez surtout pas et donnez tout ce qu’on vous demande.
L’objectif des agressions armées est de vous voler et non de vous blesser. Cependant, si vous résistez, vous les mettez dans une situation stressante. C’est là qu’ils peuvent devenir violents. Ne prenez aucun risque.
Les autres dangers
Comme mentionné un peu plus haut, tous les autres types d’agressions existent également. Donc, comme partout ailleurs, il faut être vigilant.
Par exemple, ne laissez jamais votre verre sans surveillance lorsque vous sortez dans des bars, restaurants ou boîtes de nuit, et ce, que vous soyez un homme ou une femme.
Bon à savoir : si vous vous déplacez de nuit, vous vous rendrez compte que votre chauffeur ne s’arrête pas ou peu aux feux rouges. Le risque de carjacking est en effet présent la nuit, alors pour éviter cela, ils ne s’arrêtent que quand ils sont obligés de le faire.
Quelques conseils
Tout d’abord, nous savons que la longueur de la liste peut faire un peu peur. Mais en réalité, ce sont en majorité des petites choses très simples à mettre en place. Vous prendrez d’ailleurs très vite l’habitude de les appliquer au quotidien.
Dans la rue :
- Gardez votre téléphone rangé tant que vous n’en avez pas besoin.
- Ne portez pas d’écouteurs (les Brésiliens en portent seulement quand ils font du sport).
- N’ayez que le strict minimum sur vous (surtout pour sortir le soir) : votre téléphone, un moyen de paiement, un peu d’espèces et la copie de votre passeport.
- En suivant la logique du conseil précédent : répartissez vos affaires. Si vous avez deux téléphones, ne prenez jamais les deux, si vous avez plusieurs cartes de crédit, ne les prenez jamais toutes.
- Encore une fois : ne vous promenez pas dans les rues la nuit sans but. En réalité, à part pour changer de bar, si celui-ci n’est pas loin et qu’il y a du monde dans la rue, ne marchez pas.
Dans les rassemblements :
- Prenez de petits sacs en bandoulière ou bananes sur lesquels vous pouvez facilement garder votre main quand vous êtes au milieu de la foule.
- Votre sac : n’hésitez pas à le retourner pour mettre l’ouverture contre vous.
- Votre banane : n’hésitez pas à la faire glisser dans les passants de votre short/pantalon pour éviter qu’on vous la détache sans que vous vous en rendiez compte.
À la plage :
- N’allez pas tous ensemble dans l’eau si vous êtes plusieurs.
- Ne perdez jamais vos affaires de vue, même quand vous vous mettez de la crème solaire. Votre sac doit toujours être face à vous.
- Pour vous allonger, privilégiez un drap ou paréo pour passer un peu plus inaperçu (les Brésiliens n’ont pas de serviettes, juste des paréos).
- Si vous êtes seul à la plage, vous pouvez faire garder vos affaires par des personnes à côté de vous. Conseil qui nous a été donné : choisissez une famille. Ils accepteront très facilement car c’est une pratique courante et, dans le cas très rare où ils penseraient à partir avec vos affaires, la présence des enfants les ralentiront.
Commander votre Uber (principalement la nuit) :
- Commandez-le quand vous êtes encore dans le bar.
- Mémorisez les derniers chiffres de la plaque d’immatriculation avant de sortir et rangez votre téléphone. C’est vous qui allez à lui quand vous voyez qu’il est arrivé.
- Restez très proche de la foule. En Europe, nous avons tendance à nous éloigner pour que le chauffeur nous voit plus vite, pas au Brésil.
Vous ne pourrez jamais tout éviter mais ces conseils peuvent vous permettre de vous protéger d’un certain nombre de vols ou agressions.
Nos derniers conseils seraient de :
- Regarder ce que font les Brésiliens pour vous adapter : s’ils ne sortent pas leurs téléphones, ne le faites pas non plus.
- Écouter votre ressenti : si vous n’êtes pas à l’aise, partez.
Les piqûres de rappel
Si à un moment vous avez l’impression qu’il n’y a aucun danger, le Brésil vous fera des petites piqûres de rappel. Ce ne sont pas de gros événements mais autant la forte présence policière que de petites choses autour de vous peuvent vous rappeler que vous êtes bien arrivés au Brésil.
Concernant la police, elle est très présente et patrouille beaucoup, que ce soit la police de la ville ou la police militaire. Ils sont très souvent armés de mitraillettes et les font légèrement dépasser par la fenêtre de leurs voitures pour qu’il n’y ait aucun doute : ils sont armés (ceci à surtout été vu à Rio de Janeiro).
Ces armes sont surtout dissuasives mais ils sont évidemment formés à s’en servir.
Il se peut qu’un jour vous assistiez à une arrestation un peu musclée, à un vol à l’arrachée ou simplement que des Brésiliens vous rappellent que votre comportement peut attirer un danger.
Toutes ces petites choses sont importantes pour ne pas oublier que la vigilance est de mise.
Les armes au Brésil
Sous la présidence de Jair Bolsonaro, les armes ont largement proliféré car il a rendu les lois plus permissives et les démarches d’obtention plus simples.
Toute considération politique mise à part, cela signifie surtout que les Brésiliens, et donc vos potentiels agresseurs, peuvent être plus souvent armés.
Selon Libération, le nombre de permis de port d’armes aurait augmenté de 500 % et les ventes de revolvers et de pistolets de 90 %.
À ce titre, évitez toute provocation et n’y répondez pas. Ceci s’adresse surtout aux hommes qui peuvent être plus souvent les cibles d’une agression violente. Au Brésil, les situations peuvent déraper assez vite.
La sécurité des femmes au Brésil
En tant que femmes au Brésil, nous ne nous sentons pas particulièrement en danger. En effet, c’est un constat assez unanime, nous ressentons, tout comme les hommes, la peur de nous faire voler mais cela n’a pas de relation avec le fait d’être une femme, comme le montrent ces quelques témoignages de femmes :
“En tant que femme à Rio, je me sens moins en danger qu’un homme parce que j’ai l’impression que les voleurs auront moins de scrupules à agresser physiquement un homme qu’une femme. Aussi, il n’y a pas de harcèlement de rue, ou alors très minime et c’est vraiment un grand repos moralement. Donc je me sens en insécurité par rapport aux vols, mais pas parce que je suis une femme”. Fiona, arrivée au Brésil en décembre 2021.
Au sujet du harcèlement de rue, chaque femme a sa propre expérience et Laurence, également arrivée en décembre 2021 en a une différente. Elle nous dit : “ce qui est embêtant pour moi c’est que j’ai presque plus de harcèlement de rue ici qu’en Belgique. J’ai les yeux bleus, je me décolore les cheveux, j’ai le crâne rasé, je suis un peu typée exotique du coup j’ai plus de remarques, de regards et on me drague plus souvent. Mais je ne me sens pas en insécurité”.
Ce qui va le plus ressortir quand nous parlons aux femmes autour de nous, ce sont les regards insistants. Il n’est pas rare d’en croiser mais cela ne va jamais se transformer en quelque chose de plus intrusif, comme se faire suivre ou insulter.
Aussi, les femmes n’ont aucun problème en ce qui concerne la manière dont elles s’habillent. Que ce soit court ou long, moulant ou large, décolleté ou pas, chaque femme est parfaitement libre de s’habiller comme elle l’entend.
“Depuis que je suis ici, je n’ai plus jamais ressenti la peur du viol, pour autant Dieu sait comment je m’habille sexy et court. Cette peur-là a complètement disparu, de même que celle de me faire siffler dans la rue parce que je suis habillée sexy”. Élodie, arrivée en janvier 2022 au Brésil.
Nous avons également demandé l’avis de Lucille qui voyage depuis un an en Amérique du Sud et qui est depuis deux mois au Brésil.
“Depuis que je suis en Amérique du Sud, je n’ai eu aucun problème. Néanmoins, je trouve qu’au Brésil il y a moins cette notion de “femme”, comme en Équateur par exemple, où on me disait que je ne pouvais pas sortir seule après 18 heures à Quito. Au Brésil, c’est les mêmes règles pour tout le monde. Selon moi, il y a du danger partout, il faut simplement s’adapter aux codes du pays dans lequel on est. Ma technique c’est de toujours demander à des locaux quelles sont les règles. En l’occurrence, ils ne m’ont pas donné de conseils spécifiques à suivre en tant que femme.
Ce que je conseille pour le Brésil c’est d’avoir juste une attitude décontractée, d’être simple et détendue car ils te ciblent surtout sur cette attitude. Aussi, il vaut mieux éviter de trop écouter ce que les gens qui ne sont jamais venus au Brésil disent. Il faut prendre les informations avec parcimonie et se faire sa propre idée, sinon on ne bouge jamais.
En tout cas, je ne me sens pas du tout en insécurité au Brésil parce que je suis une femme.”
Point sur la drague au Brésil
En soirée, vous vous ferez accoster, c’est une certitude. La drague au Brésil est assez directe, les locaux viennent facilement vous voir et si vous leur souriez, ils pourraient y voir une opportunité. En revanche, si vous leur dites non, ils ne seront absolument pas vexés. Ils partiront simplement continuer leur soirée.
En conclusion : oui, le Brésil est un pays dangereux à cause des risques de vols principalement, mais il ne faut pas dramatiser les choses. L’arrivée au Brésil demande un peu d’adaptation et la prise de nouvelles habitudes, mais il ne faut pas que ce point empêche votre départ car, le Brésil, c’est bien plus que cela !
(2) Commentaires
Très bonne article, mais attention quand j’ai voyagé à Jalapao au Brésil, dans la capitale Palmas j’ai pu laisser ma voiture avec des choses dedans car la ville est totalement sûr, vu les distances qui faut faire quand tu va commettre un vol, tu as 100% de chance de te faire arrêter
Salut Manuela, merci beaucoup pour ton commentaire ! C’est vrai qu’il faut souligner que toutes les villes du Brésil n’exigent pas la même vigilance. Cet article est plutôt généraliste, donc je conseillerais d’appliquer les conseils à chaque nouvelle destination, quitte à se relâcher un peu quand c’est possible 🙂
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