Dans la région de Piura, au nord-ouest du Pérou, il existe un petit paradis terrestre sur la côte pacifique où les surfeurs se retrouvent, où le temps passe plus lentement et où le ciel est quasiment tout le temps bleu : Mancora, et plus précisément Las Pocitas de Mancora.
J’ai senti avant même d’arriver sur place que l’endroit serait ressourçant et permettrait de remplir mes batteries à bloc avant de continuer à gambader à travers le Pérou.
Le premier soir, après le trajet en bus sous une chaleur écrasante et le stress de trouver un mototaxi pour arriver à mon logement, la tension redescend et j’envoie valser chaussettes, baskets et sac à dos pour sauter avec délices dans les vagues fraîches du Pacifique.
Je suis vraiment émue de me baigner dans un autre océan, de l’autre côté de la planète. À ce moment, je réalise que je suis LOIN de chez moi.
Le ciel se teinte peu à peu de tons pastel mauve et parme d’une chambre d’enfant et, le soir suivant, c’est un mélange de rouges orangés éclatants tel un feu de bengale qui enflamme l’horizon.
Je me laisse absorber par le spectacle grandiose jusqu’à ce que le soleil plonge dans la mer.
Et oui, j’ai un peu l’impression de flotter comme dans un rêve… même si je me fais dévorer par les moustiques. Note perso : penser au répulsif pour le lendemain. Car chaque soir j’irai voir le coucher de soleil pour me laisser hypnotiser par les couleurs et l’atmosphère de fête qu’il y a en bord de mer.
Certaines phrases reviennent en boucle comme pour nous imprégner de l’atmosphère ambiante : « profite, tu es au paradis », « ne dis du mal de personne, nous sommes une grande famille dans ce village ».
Le centre-ville à taille humaine invite aux conversations spontanées, à rire de tout et de rien ; il fait beau, chaud et la nourriture est excellente. Les purées de mangue, les avocats gorgés de soleil, le ceviche frais (plat typique du Pérou à base de poisson), la liste des délices culinaires est longue et mon QG restera le Black Sheep Coffee : produits frais, cuisine locale et options végétariennes délicieuses.
J’apprends vite à négocier avec les mototaxis dans ce lieu touristique pour éviter que les prix ne gonflent de manière démesurée en comparaison de ce que paient les locaux. Au marché local, on est quelque peu dévisagé… Disons que je n’ai pas encore eu le temps de bronzer et que je ne me fonds pas trop dans le paysage. Je sens les regards sur moi, ce n’est pas forcément agréable, je fais vite mes courses et je ressors.
En s’habituant au rythme du lieu, je remarque que certains horaires sont préférables pour éviter d’attendre 45 minutes pour retirer de l’argent.
Pendant plusieurs jours, je vais avoir à négocier avec la nature autour de moi. Ce n’est pas encore la jungle amazonienne, mais les fourmis vont s’inviter un peu partout dans le logement, les araignées, les oiseaux colorés qui s’arrêtent à quelques centimètre de moi, interloqués : on se demande qui dérange qui dans son quotidien… et cerise sur le gâteau avec un petit minou qui restera collé à mes basques pendant les repas et qui fera sa sieste en face de mon lit.
Mais le plus surprenant sera le bruit des vagues la nuit venue. Elles se fracassent sur le rivage d’une manière si violente que depuis mon logement ouvert où je vis à moitié dehors, j’ai l’impression d’entendre des coups de tonnerre chaque fois qu’un rouleau s’écrase sur la plage à marée haute. Et je sursaute à plus d’une reprise avant de tomber dans les bras de Morphée.
Le cadre idyllique de Mancora fait parler les cœurs des plus romantiques et on peut assister à des scènes telles qu’un mariage sur la plage.
L’heure du départ à sonné et en pleine après-midi, alors que le soleil brûle, notre bus a plus d’une heure de retard.
Visiblement, ça ne fait stresser personne, je finis donc par lâcher prise. Ce qui m’amène à entamer la discussion avec un couple de Péruviens à l’arrêt de bus, ils m’invitent à attendre au frais et m’offrent une glace. Pendant un quart de seconde, j’ai l’impression d’être avec des parents bienveillants qui me guideront d’ailleurs pour le trajet en bus et les étapes de mon retour à Piura. Magda me donnera même des chifles (chips salées de banane plantain) dans le bus, pour être certaine que j’ai quelque chose à manger en arrivant le soir. Une vraie mère poule, et à l’autre bout du monde, venant d’une inconnue, la bienveillance fait toujours très chaud au cœur.
Fascination et osmose avec la nature resteront les maîtres-mots de cette semaine unique. J’ai été subjuguée par la force et la beauté des éléments. Et même si on se rassure avec le fameux « je reviendrai », j’ai conscience, plus que jamais, que je n’étais que de passage ici.
Malgré le fait d’aimer les habitudes et que celles-ci s’installent rapidement, chaque étape de ce voyage a été temporaire et j’ai encore plus savouré l’aspect éphémère des découvertes et ces moments suspendus hors du temps.
J’ai juste un sac à dos et pourtant je me sens milliardaire. Apprendre à savourer chaque étape, c’est peut être ça le bonheur…
« Le bonheur n’est pas seulement une destination à atteindre, c’est aussi une manière de voyager » Margaret Lee Runbeck
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