Bonjour ! Pouvez-vous nous parler un peu de votre petite famille ?
Bonjour à tous, nous sommes la « Carpenters family », une famille originaire du sud-ouest de la France qui a décidé de tout quitter pour deux ans afin de vivre au Canada.
Nous avons deux enfants, une petite fille de 4 ans et demi et un petit garçon de 18 mois.
Gaëtan, le papa, est gestionnaire de paie et ressources humaines et moi, Camille, la maman, je suis contrôleuse de gestion. Nous avons 35 et 32 ans.
Cela faisait des années que nous voulions vivre à l’étranger, avant même d’avoir les enfants, mais ça ne s’était jamais concrétisé.
Après avoir essayé d’avoir le PVT en 2014 et 2015, nous l’avons tous les deux obtenu en 2016. Mais la décision de partir n’a pas été facile à prendre : pourquoi quitter un CDI pour moi ? Pourquoi quitter une situation somme toute assez facile ?
Nous avons hésité plusieurs mois avant de se dire que nous n’avions qu’une seule vie et qu’on regretterait de ne pas l’avoir fait. De plus, dans la petite ville où l’on vivait, Gaëtan ne trouvait pas de poste durable et enchaînait les petits contrats.
Nous sommes des serials voyageurs donc notre famille n’a pas été étonnée de ce choix, ils connaissaient le projet d’expatriation et ils nous connaissent nous, surtout.
L’obtention des autorisations de séjour pour toute la famille
Nous avons tous les deux obtenu un PVT de deux ans. C’était LA condition pour partir, afin de pouvoir être en mesure de travailler immédiatement.
Nous avons rempli le formulaire sur la famille (en mentionnant que nous venions accompagnés de nos deux enfants), et avons joint les passeports des enfants sur nos deux demandes. On a suivi le tutoriel pour remplir sa demande de PVT et tout s’est bien passé.
Nous nous sommes fait quand même une grosse frayeur avec le PVT de Monsieur. Nous avons loupé le paiement de la demande d’une journée. Je crois qu’il y a eu un bug de date sur l’interface d’EIC. Nous avons envoyé un mail et il a été invité à représenter une demande (il a donc eu deux invitations au PVT 2016 ! Je vous le dis, il était fait pour nous cette année).
Les enfants vont être sous un statut visiteur. Du fait de leur âge, ils n’ont pas besoin de permis d’études.
Partir en famille, ça demande une vraie préparation « matérielle », non ?
C’est le plus compliqué à mon sens. On ne part pas tout seul, donc il faut prévoir un minimum de choses.
Déjà, choisir une destination où se poser a été très difficile. On a éliminé l’ouest du Canada, trop loin pour nos familles. Moi je voulais aller du côté de l’Ontario, pour améliorer mon anglais et que les enfants soient bilingues. Mon mari, qui parle assez mal anglais, a eu peur de ne pas trouver d’emploi. Nous avons donc décidé d’arriver à Montréal et de voir où le vent nous portera.
En se renseignant, on savait qu’à Montréal, il était difficile d’avoir une place en garderie. Nous avons donc contacté les garderies dans tout Montréal via le site laplace0-5 ou magarderie. Nous avions trouvé une place vers le parc Jarry avant notre départ. Mais une fois sur place, la garderie ne m’a pas plu du tout, du coup j’ai changé.
On a eu de la chance d’être arrivés en juin : les garderies sont en pleine période d’inscription, il y a donc de la place. Enfin, je parle des garderies privées car en CPE [Centre de la petite enfance, NDLR], là il n’y en a pas. En garderie privée, on paye 35 $ par jour (on sera remboursé l’année suivante) alors que dans un CPE, on paye 7 $/jour !
Pour l’école de notre fille, nous avons contacté la commission scolaire de Montréal pour l’inscrire. On nous a indiqué que cela se ferait à l’arrivée. Nous devions les rappeler en Juin et, dans la semaine de notre arrivée, nous avions rendez-vous avec eux (notre fille devait être présente au rendez-vous). Nous l’avons inscrite à ce moment là.
Vient ensuite la question du logement : « comment on fait les premiers jours / semaines ? ».
Pour ne pas perturber trop les enfants on s’est dit qu’il serait plus simple de faire appel à un courtier en immobilier (totalement gratuit pour le locataire) pour qu’il nous trouve un appartement dans un quartier sympa. Et c’est ce qu’on a fait !
Notre recherche s’est porté sur le quartier Jarry, à proximité de la garderie. Nous avons pu voir les appartements et le quartier grâce à Google Earth ou Google street view ! On a trouvé un appart à 50 mètres de la garderie initialement prévue et à 100 mètres de la future école de notre fille ! Le courtier nous a été recommandé par une famille « rencontrée » sur Instagram.
Pour le déménagement, là c’était un peu plus compliqué … Nous avions décidé de tout vendre car nous n’avions rien de précieux à nos yeux. Cependant, nous avons des enfants qui eux, sont attachés à des jouets, des peluches etc. Hors de question de les perturber encore plus.
Nous avons donc acheté des cantines en fer : une petite pour des livres d’enfants, une grande pour des jouets et une autre pour nous. Ces cantines ont été envoyées par avion la semaine de notre départ (pour environ 500 €). Nous avons préféré ça au bateau car c’était plus rapide.
Parlons budget !
Avec une famille, il faut un minimum d’argent :
- Billets d’avion : un aller avec Air transat en classe club pour profiter de deux bagages par personne de 32 kilos et un retour modifiable à l’infini → 2 800 € pour 4.
- Assurance → 712 € x 4
- Nous sommes partis avec une enveloppe de 14. 000 € pour vivre les 3 premiers mois. Ça paraît beaucoup mais l’argent part vite : il faut se meubler, payer le premier et le dernier mois de loyer etc…
Partir avec des enfants, ça fait parfois peur ?
Il reste une question essentielle que beaucoup de personne ne comprennent pas en France « pourquoi partir avec les enfants ? C’est risqué ! »
On fait partie des gens qui voyagent avec leurs enfants depuis qu’ils sont bébés. On pense que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs mais qu’elle est différente et on veut leur montrer cette différence.
Nous savons que nous allons avoir des difficultés à trouver du travail, nous allons nous sentir seul très certainement. Mais notre force, ce sont nos enfants ! On ne sait pas si on va rester deux ans, mais au moins on l’aura fait !
Comment avez-vous préparé les enfants à ce départ longue durée ?
Assez peu en fait, le dernier est vraiment petit donc on n’a pas vraiment discuté de ça avec lui.
Pour la plus grande, c’est différent. Nous avons acheté des livres qui parlent du Québec, on a beaucoup lu avec elle, notamment ce livre. On a regardé sur internet la faune canadienne, les aurores boréales, le lac Louise (elle s’appelle Louise et rêve donc d’y aller). Bref, on a essayé de lui donner envie de venir.
On lui a expliqué pourquoi on partait et qu’effectivement elle verrait moins sa famille et qu’elle changerait d’école. Nous lui avons dit que c’était un choix de son papa et de sa maman mais que c’était aussi pour elle et son frère, que pour le moment, elle le « subissait » mais qu’on était certain qu’elle serait contente. On lui a demandé de nous faire confiance.
Pour Louise, le départ et l’arrivée ont été difficiles. Quitter la famille a été très dur, surtout à l’aéroport. Là encore, on l’a consolée, on lui a expliqué pourquoi on faisait ça et on lui a redemandé de nous faire confiance, que le principal, c’était de vivre ça tous les quatre. Puis, au moment de prendre l’avion, elle était toute contente : il y avait « des feuilles sirop d’érable » sur les avions.
On dit souvent que les enfants s’adaptent hyper vite, que c’est facile pour eux, mais en fait, il ne faut pas sous-estimer qu’on les déracine et qu’il faut comprendre et accompagner leur tristesse et leur peur. Ça fait 15 jours maintenant que nous sommes arrivés et elle va bien, elle dit qu’elle aime le Canada, elle s’adapte.
Concernant Édouard, notre bébé, il n’y a rien à signaler à part le décalage horaire. C’est plus simple à cet âge-là.
Le décalage horaire est d’ailleurs été assez rude la première semaine pour toute la famille : se lever à 5h du matin, ça fait mal. Mais après une semaine, c’était réglé.
Avez-vous quelques anecdotes sur les premiers pas de vos enfants au Canada ?
Le premier jour, pour faire plaisir à Louise, nous sommes allés au McDo. Louise a commandé un « Joyeux Festin » (Happy Meal) et la dame lui a demandé « tu veux des croquettes (Nuggets) ? ». Louise nous a regardé avec des yeux tous ronds et lui a répondu « bah, non ! Moi je suis une petite fille, pas un petit chien ! ».
Plus généralement, ce qui me frappe ici, c’est que les gens adorent les enfants : notre fils fait des « checks » dans le métro à tout le monde en partant, et Louise tape la discussion avec les gens.
En faisant les courses ce midi à Costco (alerte bon plan pour les familles !!!), il y avait derrière nous un monsieur qui avait pris 4 énormes sacs de graines pour oiseaux, Louise était très étonnée et a commencé à me poser des questions. Le monsieur a entendu, il a sorti son téléphone pour lui montrer les oiseaux qu’il avait, ce qu’il faisait etc…
Maintenant que vous faites partie de ceux qui ont « osé l’aventure », quels conseils donneriez-vous aux parents qui veulent partir en PVT en famille ?
Je leur recommanderais d’essayer de garder son stress pour soi et ne pas surestimer l’adaptation des enfants. Ils vont être déphasés, stressés et donc agacés. Les premiers jours sont difficiles, il n’y aucun répit pour les parents et c’est franchement dur. On se demande vraiment pourquoi on fait tout ça ?.
Il faut bien ménager les enfants, surtout la première semaine, où il faut aller faire les démarches (NAS, les téléphones, internet, Ikea etc…).
Il faut prendre du temps pour eux, c’est essentiel : aller dans les parcs, au Musée pour enfants de Laval, faire des sorties etc… Je pense qu’il faut 10 jours pour commencer à toucher terre et à recommencer une routine, si importante pour des petits.
Rendez-vous dans quelques mois pour savoir si la couleur de l’herbe nous plait au Canada !!!
Retrouvez la famille Carpenters sur Instagram
(NDLR: la suite de leurs aventures est à lire ICI)
(28)Commentaires
Euphelie
Camille
Je suis ravie de vous lire et j’attends avec impatience le reste de vos aventures en famille.
Nous envisageons de partir en famille également avril mai de l’année prochaine. Notre fils aura 4 ans et demi et notre fille 6 mois car je suis actuellement enceinte de 6 mois. J’ai eu mon PVT mais pas mon conjoint, lui il envisage de reprendre des études pour pouvoir rester plus facilement sur le territoire avec nous…
Mais nous avons tellement de questions… Et à la fois aucune car hyper excité de tout quitter ! Je crois que c’est de la folie ce qu’on s’apprête tous à vivre et à faire vivre à nos enfants chéris ! Alors force à vous et au plaisir de vous relire !
Euphelie
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