Bonjour, est-ce que tu peux te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Bénédicte, j’ai 30 ans et je rentre d’un PVT au Brésil qui a duré un an ! Je suis originaire d’Hérouville-Saint-Clair près de Caen.

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Pourquoi as-tu décidé de faire un PVT au Brésil ?

C’est un choix qui date depuis une dizaine d’année en réalité.

En 2012, l’année de mon baccalauréat, j’ai rencontré Anne-Marie Crosville, une femme engagée en Amérique latine depuis plus de 37 ans. Anne-Marie est la personne la plus impressionnante que je connaisse, tant par son parcours audacieux que par son grand cœur. Elle a ouvert un centre pour les enfants des quartiers populaires, le centre Luiz Itamar, à Cachoeirinha, dans le sud du Brésil. Ce centre accueille les enfants et leur offre un moment de paix et de plaisir avant qu’ils ne retournent à un quotidien parfois dangereux, qui les oblige à mettre de côté leur jeune âge pour se comporter en adulte.

Un peu perdue après le bac, c’est à ce moment-là qu’Anne-Marie m’a invitée à venir passer un mois dans son centre. J’ai donc préparé le voyage et je suis partie avec Théo, mon petit ami de l’époque. C’était ma première expérience en dehors de l’Europe, et elle a été la plus dépaysante et la plus marquante. En 2016, j’ai renouvelé l’expérience pendant un mois, avec ma grande sœur.

Et le choix du Brésil s’est fait car je voulais approfondir cette expérience et surtout car j’ai eu un véritable coup de coeur pour la culture et l’énergie positive que j’y ai trouvées.

C’est en cherchant différentes options de visas que j’ai pensé au PVT. J’avais entendu parler du PVT pour le Canada, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, mais quand j’ai su qu’il en existait un pour le Brésil, j’étais ravie et j’ai immédiatement postulé avant que mes trente ans n’arrivent !

Quel était ton projet pour ce PVT ?

Mon projet consistait principalement à découvrir de nouvelles choses, de nouveaux lieux et à redécouvrir ce que je connaissais déjà. Il s’agissait également de compléter mon expérience dans le travail social en France en y apportant une perspective plus interculturelle, et d’acquérir d’autres connaissances humaines. Aller au contact d’associations et faire du bénévolat. Mais avant tout, c’était une occasion de profiter, de se déconnecter et de vivre pleinement cette énergie brésilienne, si réjouissante et unique !

Plus concrètement, rien n’était vraiment défini. Je savais plus ou moins où je voulais aller et ce que je voulais faire. Et je suis plus que ravie de tout ce que j’ai accompli là-bas !

Comment se sont passées ton arrivée au Brésil et ton installation ?

Mon arrivée a été très positive : j’étais tellement contente d’avoir enfin atteint mon objectif. C’était une vraie déconnexion avec ma vie en France et une nouvelle (re)connexion avec le Brésil.

Les dix premiers jours, je suis arrivée à Recife, au nord du Brésil, avec une très bonne amie brésilienne vivant à Paris, Neka, et un autre ami, Quentin. Nous étions hébergés chez la famille de Neka, qui nous a accueillis de manière incroyablement chaleureuse.

J’ai finalement décidé de rester avec eux. Ils m’ont accueillie comme si j’étais leur propre fille. J’avais une chambre dans un immense appartement, situé dans un condomínio avec piscine et salle de sport, et surtout, la mer et le soleil à portée de main. Cette vie de rêve a duré quelques semaines avant que je ne reparte pour Porto Alegre, une région du sud que je connaissais déjà, plus rurale, avec un tout autre décor et un climat complètement différent (froid), mais où je retrouvais des amis de longue date, Gabriela et Renato.

Évidemment, j’ai eu un moment de panique lorsque mes amis préparaient leurs valises pour rentrer en France. Je me demandais clairement ce que j’étais en train de faire ! La mère de mon amie, Tia Nelcia, et toute la famille m’ont entourée de tellement d’amour ce soir-là que je n’ai pas pu rester inquiète bien longtemps !

Je ne remercierai jamais assez Neka, cette amie si importante, qui m’a permis de faire de si belles rencontres. J’en profite donc pour laisser ce petit message ici ! (Saudades da Família Moraes de Recife !)

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Est-ce que tu parlais portugais ?

Je savais me débrouiller, car j’avais appris auparavant avec Duolingo, en écoutant de la musique, et surtout en restant en contact avec mes amis rencontrés en 2013, Renato et Gabriela. On s’envoyait des audios, parfois en français, parfois en portugais.

Mais en réalité, une fois sur place, je me suis dit : « Oh là, t’as du boulot ! ». J’avais l’impression de ne rien comprendre ! J’ai voyagé du nord au sud, puis du sud au nord, et les accents sont totalement différents, certains mots changent d’une région à l’autre… Ce n’était pas simple de suivre au début, mais ça s’est amélioré assez rapidement !

Donc, j’ai lu, j’ai écouté beaucoup de podcasts, j’ai suivi des comptes Instagram de professeurs, j’ai traduit des chansons… Et le portugais brésilien est vite arrivé !

J’ai profité de ce voyage pour certifier mon niveau avec l’examen Celpe-Bras à l’Université Fédérale du Pernambuco. Cette épreuve permet aux étrangers d’obtenir une certification linguistique en portugais-brésilien.

Est-ce que tu as travaillé pendant ton PVT ? Si oui, quel genre de travail ?

Je me suis improvisée professeure de français en ligne, d’abord par nécessité financière, mais finalement, parce que cela me faisait davantage voyager d’avoir des élèves du monde entier ; j’y ai pris goût. L’interculturalité à travers les classes était vraiment riche, j’ai appris à aimer davantage ma langue et ma culture en la transmettant. J’ai énormément appris de l’image de la France et des Français à l’international. Américains, Brésiliens, Espagnols, Italiens, Russes… Il y avait que des personnes intéressantes.

Puis, j’ai profité du temps restant pour travailler bénévolement avec la Livroteca de la Favela de Pina, une fois que j’étais de retour à Recife, d’octobre 2023 à juillet 2024. Dans cette association, je donnais quelques cours de français aux parents des enfants, mais je jouais principalement au football avec les enfants !

Est-ce que c’est simple de trouver du travail quand on est en PVT au Brésil ?

Ça dépend dans quel domaine je pense, mais par exemple dans le milieu de la restauration et du service, ça peut aller assez vite, surtout dans les villes touristiques. Si on a un domaine bien spécifique, comme dans ma situation, c’est assez difficile, car les lois ne sont pas les mêmes et le travail non plus.

Je devais travailler dans un restaurant français à Rio de Janeiro, les gérants étaient supers, mais le salaire que j’aurais reçu aurait été le prix d’une chambre pour me loger, ce n’était pas faisable. J’ai travaillé quelques jours dans un café, et ça m’a davantage permis de découvrir le métier de barista et de pratiquer le portugais que de réellement gagner de l’argent, ce qui m’allait bien à ce moment du voyage.

Donc, j’ai développé davantage les cours de français en ligne. Et c’est d’ailleurs ce que faisaient deux autres amies francophones que j’ai rencontrées là-bas.

On travaille en ligne et on peut voyager, c’est le top !

Le salaire minimum pour 44 heures de travail, c’est 1324 reais. Avec le taux de change d’aujourd’hui ça fait environ 237 euros par mois. C’est bien de partir avec de bonnes économies si on veut réellement profiter/voyager.

Est-ce que tu as rencontré des difficultés pendant ton séjour ?

La principale difficulté était le fait qu’il fallait rester vigilante dans certains endroits, car un sentiment d’insécurité pouvait parfois se faire sentir, surtout à travers les témoignages des locaux.

Et juste une fois, j’ai dû me rendre à l’hôpital pour une forte fièvre (époque de la dengue), et les infirmières m’ont fait une injection qui a provoqué un malaise qui m’a vraiment sonnée. J’ai perdu connaissance, et … mon portugais pendant 5 minutes ahah.

Donc voyageurs pvtistes au Brésil : si on vous propose de prendre du benzetacil au Brésil, et surtout si vous êtes sensibles aux médicaments : evitez-le !

Et comme si cela ne suffisait pas, cet épisode est arrivé pendant les vacances de l’une de mes meilleures amies, Camille, qui venait me voir à Rio de Janeiro. Elle attendait dans la salle d’attente, sans parler portugais et sans savoir ce qui m’arrivait. Quelle galère ! Mes amis brésiliens m’ont ensuite expliqué que cette injection était très douloureuse et qu’il valait mieux l’éviter.

Est-ce que l’aspect sécurité était quelque chose qui t’inquiétait pour ce PVT ? Est-ce que tu t’es sentie en danger à certains moments ?

Ça inquiétait plus mes proches que moi. Non pas que je sois inconsciente, mais en réalité, la représentation positive que j’avais en tête dépassait toutes ces inquiétudes. L’accueil, la chaleur humaine, et la joie de vivre ; tout ça occupait plus mon esprit que l’aspect d’insécurité.

J’ai ressenti dans le discours des Brésiliens une grande peur de manière générale : « attention à cette rue », « attention de ne pas sortir à cette heure », « tu es gringa (étrangère) attention à tes affaires ». Alors j’ai vraiment fait attention, en essayant de ne pas développer ce sentiment de peur qui aurait pu être néfaste à mon voyage.

En réalité, en un an, j’ai eu peur qu’une seule fois. J’ai été témoin d’un braquage de voiture à quelques mètres de moi. Il y avait des hommes armés qui arrêtaient les véhicules pour les voler. Avec mon copain, nous avons dû courir puis nous cacher chez l’habitant le plus proche.

Je pense n’avoir jamais couru aussi vite aux 100 m que cette fois-là !

Mais encore une fois, ça n’est arrivé qu’une fois, et en appliquant les conseils des personnes locales, il n’y a pas de problème.

J’ai beaucoup entendu : « Le danger est dans les endroits où il y a de la richesse, pas dans les quartiers pauvres où il n’y a rien à y voler ». Le risque majeur est de se faire voler, donc c’est important de ne pas se balader avec des bijoux, ou avec des vêtements de marques apparentes.

Est-ce que tu as pu rencontrer facilement des gens, que ce soit des Brésiliens ou d’autres pvtistes/voyageurs ?

Oui, j’ai trouvé ça super facile ! Je trouve les Brésiliens très accueillants et aidants dans l’intégration, ça a été super simple. Mes amis français, qui sont venus me rendre visite pendant mon séjour, ne parlaient pas la langue mais ont réussi à interagir et à avoir de nombreuses discussions facilement !

Je suis restée quelques mois en colocation avec quatre Brésiliens, colocation que j’ai trouvée sur Web Quarto, bon plan quand on cherche une chambre chez l’habitant ! De plus, j’ai repris les entraînements d’athlétisme là-bas, j’ai rencontré beaucoup de monde.

Il y a aussi des groupes Facebook « Les Français à Rio de Janeiro » ou « Les Français à Recife/Olinda », groupes qui m’ont permis d’entrer en contact avec d’autres voyageurs. J’ai rencontré des francophones qui ont été de vrais piliers à certains moments du voyage.

Et comme je l’ai mentionné rapidement avant, j’ai rencontré mon copain, meu namorado, avec qui j’ai réalisé une bonne partie du voyage. Nous sommes rentrés en France ensemble, il apprend le français et, à mon tour, je lui fais découvrir la culture d’ici. Cette rencontre a été évidemment la plus marquante du voyage. Trouver son partenaire de l’autre côté de l’océan, et rentrer chez soi avec lui, c’est quelque chose de très fort ! (Merci Gustavo pour cette aventure !)

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Est-ce que tu peux nous parler d’un de tes meilleurs souvenirs pendant ce PVT ?

C’est un peu difficile d’en choisir un seul, car, à la lecture de cette question, j’ai plusieurs images qui me viennent en tête !

Noël avec la famille de Neka, le jour de l’An avec Gustavo sur la plage de pina à Recife, les pieds dans le sable, tout le monde habillé en blanc, et devant le concert d’Alceu Valença. La chaleur et la fête au carnaval, les jus de fruits de la passion, la musique dans les rues, les gens qui chantent, les danses, le maracatu, voir des amis arriver à l’aéroport (Manon, Camile, Neka, Max et Rapha) etc.. Évidement tout ça, c’était super fort.

Mais si je devais choisir un souvenir, ce serait quand mes amis du lycée, Raphaëlle et Maxime, sont venus me voir, et que nous avons voyagé six semaines ensemble. Sur un coup de tête, nous avons décidé d’aller à Rio de Janeiro alors que ce n’était pas dans notre programme.

Un jour, nous avons voulu aller dans un restaurant dans les hauteurs de Rio de Janeiro, Flor do Céu. Le restaurant est au plein coeur d’une petite favela, et pour y parvenir il fallait passer par des chemins très étroits entre des maisons, avec des enfants qui jouaient parterre, des dames qui nettoyaient leur linge et évidemment un fond musical de funk.

Le restaurant était vraiment super bon et avec une vue magnifique. Au moment de repartir, la cuisinière, Monica, était inquiète de nous laisser rentrer seuls, elle a donc appelé un ami à elle pour qu’il nous ramène. Nous avons donc attendu Clovis, qui était en réalité le chauffeur du bus « ESCOLA », qui venait tout juste de déposer les enfants de l’école.

Un de mes meilleurs souvenirs est donc de nous voir tous les trois, assis dans le bus d’école vide, redescendre la montagne, avec une vue incroyable de Rio de Janeiro.

Ce moment peut paraître simple quand on vit au Brésil, mais pour moi, c’était le début de l’aventure, et c’était incroyable de vivre cette solidarité, ce dépaysement, et cette bulle en dehors des lieux touristiques habituels.

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Est-ce que tu aurais des conseils à donner à des futurs pvtistes au Brésil ?

Premièrement : profiter de l’énergie brésilienne qui fait beaucoup de bien et se laisser porter par le voyage et les rencontres !

Ensuite, pour un conseil plus « pratique » : partir avec suffisamment d’économies. Le Brésil est un énorme pays, les déplacements se font principalement en bus (de nombreuses heures de bus) ou en avion, les prix peuvent être relativement chers.

Et aussi, apprendre les bases de portugais, je trouve ça important. Il y a des podcasts vraiment sympas comme Fala Gringo, des pages Instagram (@canalbrasileirices, @avecelisa, @paulcabannes), Duolingo, puis les musiques ! Je trouve ça bien, avant le voyage, de s’imprégner un peu de la culture et de la langue à travers ces outils.

Et comme disent les Brésiliens :  » Vai dar tudo certo ! » (Tout ira bien !).

Tu es rentré depuis peu, comment s’est passé ton retour en France ?

Le retour a été très difficile, et ça l’est toujours un peu aujourd’hui. On laisse ce qu’on a construit et on revient dans notre vie d’avant, où les choses restent à la fois les mêmes, mais pas exactement. On doit se réadapter à cette vie qu’on connaît, mais plus parfaitement.

Au Brésil, j’ai appris à prendre le temps, à relativiser, à me concentrer sur peu de choses à la fois, à prendre le temps de cuisiner. Comme me dit Julie, une très bonne amie, ce voyage a été un retour à l’essentiel. Je suis rentrée en portant beaucoup plus d’importance aux choses simples. Avec une joie de retrouver un confort et mes proches, mais une tristesse de ne plus être entourée par la joie brésilienne et de quitter la routine que je m’étais créée là-bas. Maintenant, à moi d’adapter mon quotidien français avec ce que j’ai appris au Brésil.

Quelques semaines avant de rentrer en France, j’essayais d’anticiper ce retour, mais en réalité, j’étais bloquée entre le sentiment de vouloir me préparer psychologiquement à ce retour et l’envie de profiter des derniers instants brésiliens. Il y a un mélange d’émotions vraiment étrange !

La transition est rude, mais je sais que je resterai toujours connectée à ce pays, déjà par l’histoire qui me lie à lui, mais aussi par Gustavo et sa famille, et la grande famille que je me suis créée là-bas !

Voyageurs qui rentrent et qui sont tristes : pensez au nouveau départ que vous allez construire avec cette expérience incroyable que vous venez de vivre !

D’autres projets de voyage ou de PVT ?

N’étant pas rentrée seule, les projets changent un petit peu, même si j’aurais adoré faire un PVT en Nouvelle-Zélande ! Nous allons économiser et (re)découvrir la France et l’Europe dans un premier temps.

Le prochain grand voyage sera de nouveau au Brésil, de nouveau à Recife, pour le mariage de Neka dont je suis témoin, madrinha. Cette nouvelle, quelques jours avant de rentrer en France, m’a fait énormément plaisir et m’a permis de relativiser dans ce moment déchirant du retour ! J’apprenais que mon amie allait se marier, et qu’en plus, j’allais devoir retourner à Recife… Quelle belle fin de voyage !

Ce PVT m’a permis de réaliser énormément de choses. Un an, ce n’était pas suffisant finalement. Je recommande mille fois ce visa à toute personne qui se pose la question de le faire !

Muito obrigada a organização do PVT ! Et merci à mes ami.e.s qui m’ont soutenu dans ce projet.

Enola

Je m'appelle Enola, je suis Française, j'ai fait un premier PVT en Corée du Sud et en ce moment je suis en PVT au Japon. Je vous partage ici sur pvtistes, mon expérience. :)

Hi, I’m Enola from France. I completed a working holiday in South Korea, and now I'm doing a whv in Japan. Stay tuned as I share my experiences here on pvtistes.

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