L’Amazonie depuis Leticia en Colombie

Leticia : une porte d’entrée unique sur l’Amazonie Colombienne

Leticia est une petite ville de Colombie, posée sur les rives du plus grand fleuve du monde : l’Amazone. Située au cœur de la région appelée “Trois frontières”, elle marque la rencontre de trois pays : Colombie, Pérou et Brésil.

Fondée en 1867 comme port fluvial péruvien par Benigno Bustamante, Leticia a été rattachée à la Colombie en 1922. Aujourd’hui, c’est une petite ville animée où circulent tuks-tuks et petites barques, et où le marché local permet de goûter aux spécialités de l’Amazonie.

Toutefois, on y passe plus qu’on n’y reste. Leticia c’est avant tout un point de départ idéal pour pénétrer au cœur de la forêt amazonienne et découvrir la richesse du fleuve et de sa biodiversité.

Comment s’y rendre ?

En avion : depuis Bogotá, il faut environ 2 heures de vol.

Par bateau : des liaisons fluviales existent vers Iquitos (Pérou) et Manaus (Brésil). Le voyage est long et le bateau avance lentement. C’est une belle aventure (il faut prévoir plusieurs nuits en hamac à bord).

À l’arrivée, il faudra payer une taxe touristique de 50 000 Col$ (environ 11 €).

L’Amazonie colombienne : immensité et isolement

L’Amazonie c’est plus du tiers de la Colombie. C’est d’ailleurs la plus vaste région du pays, mais aussi la moins peuplée. Elle abrite près de 62 groupes ethniques différents (indigènes) et concentre à elle seule 10 % de la faune mondiale. On y rencontre dauphins roses, ouistitis, caïmans noirs, paresseux, singes hurleurs, saïmiris, capucins, oiseaux innombrables, insectes de toutes formes et couleurs, et bien d’autres encore.

Petite info : Le dauphin rose de l’Amazonie (Inia geoffrensis) est une espèce endémique des bassins de l’Amazone et de l’Orénoque. Il mesure entre 2 et 2,80 mètres et peut peser jusqu’à 200 kg.

Quand partir ? Les saisons en Amazonie

On dit souvent qu’il faut découvrir l’Amazonie deux fois. Une fois pendant la saison des hautes eaux et une fois pendant la saison des basses eaux. Les paysages et les animaux observés changent d’une saison à l’autre.

• Saison des hautes eaux (novembre à mai) : le fleuve envahit une partie de la jungle. On passe plus de temps en bateau, il y a davantage de moustiques et de pluies.
• Saison des basses eaux (août à octobre) : une grande partie de la jungle se découvre, permettant plus de randonnées à pied.

Partir en excursion dans l’Amazonie depuis Leticia

La plupart des voyageurs choisissent un trek de plusieurs jours. Généralement entre 2 et 5 nuits, accompagné d’un guide local. Ces excursions combinent des randonnées dans la jungle, de la navigation en barque sur le fleuve et des moments de découverte de la faune, de la flore et parfois des communautés indigènes.

Il existe également des tours d’une journée, plus accessibles, mais ils donnent une idée limitée de la richesse de la région. Pour une expérience complète, nous vous recommandons de prévoir au moins 2 ou 3 jours.

Le choix du guide

Un bon guide est essentiel pour profiter de l’expérience. Certains connaissent parfaitement la faune, les plantes médicinales et savent adapter la difficulté du trek aux participants.

• À privilégier : choisir un guide recommandé par plusieurs voyageurs (forums, groupes Facebook de francophones en Colombie). Un guide fiable pourra proposer différents types de parcours : observation d’animaux, découverte de communautés, trek en autonomie “mode survie”, etc.
• À éviter : les guides proposés directement dans la rue. Ne réservez pas un guide à l’aveugle. Il y a beaucoup d’histoires en Amazonie où certains guides ne tiennent pas compte des conditions physiques de leurs clients, ne prennent pas assez d’eau, où le guide change plusieurs fois pendant l’excursion.

Les activités typiques lors d’un trek

• Randonnées de jour : observation d’oiseaux, de singes (hurleurs, capucins, saïmiris), de paresseux et d’une grande variété d’insectes.
• Randonnées de nuit : découverte des espèces nocturnes (tarentules, serpents, grenouilles, etc.).
• Navigation sur le fleuve Amazone : dauphins roses, oiseaux aquatiques, singes sur les rives, etc.
• Navigation nocturne : caïmans.
• Pêche au piranha : souvent incluse dans les excursions.
• Immersion dans une communauté indigène : certaines agences proposent de partager un repas ou de passer une nuit au sein de villages ouverts au tourisme.

Hébergement pendant les excursions

Les conditions d’hébergement sont basiques et dépendent du type d’excursion choisi :

• Hamac sous un abri en pleine jungle.
• Maisons flottantes sur les lacs.
• Logements simples au sein de communautés indigènes.

Ces conditions rustiques font partie intégrante de l’expérience.

Conseils pratiques

• Condition physique : une bonne endurance est nécessaire, les marches sont longues sous une chaleur humide.
• Santé : vaccin contre la fièvre jaune fortement recommandé.
• Pantalons et hauts à manches longues en tissu léger.
• Lampe torche puissante pour les randonnées nocturnes.
• Jumelles pour l’observation des animaux.
• Batterie externe pour recharger téléphone ou appareil photo.

Depuis Leticia, les excursions en Amazonie offrent une immersion dans l’une des régions les plus riches en biodiversité au monde. Elles permettent d’explorer la jungle, d’observer la faune de jour comme de nuit, de naviguer sur l’Amazone et, selon les choix, de rencontrer certaines communautés locales.

Bien préparé et accompagné d’un bon guide, c’est l’expérience la plus marquante d’un voyage en Colombie.

Communautés indigènes vs tribus isolées : une distinction essentielle

Lors d’une excursion en Amazonie, il est possible de rencontrer des communautés indigènes qui ont choisi d’ouvrir leurs portes au tourisme. Ces communautés partagent leur quotidien, leurs traditions et parfois accueillent les visiteurs pour une nuit ou un repas. Cela se fait dans un cadre respectueux et volontaire.

En revanche, il est strictement interdit de visiter les tribus indigènes isolées, et ce pour plusieurs raisons :

• Cadre légal : ces tribus ne sont pas soumises à nos lois. En cas de problème, c’est leur propre système qui prime.
• Santé : elles ne sont pas immunisées contre de nombreuses maladies que nous pouvons leur transmettre sans le savoir.
• Préservation culturelle : la simple curiosité peut suffire à bouleverser leurs traditions. En voyant nos vêtements, nos objets ou en entendant nos récits, certaines tribus ont déjà abandonné des pratiques ancestrales au profit d’habitudes occidentales.

Comme le dit une expression locale : “La curiosité, c’est la mort de la culture”.
Notre rôle, en tant que visiteurs, est donc de respecter leur isolement et de les protéger de notre influence.

Enfin, il arrive que certains indigènes se déplacent en ville, comme à Leticia. Ils peuvent paraître différents par leurs codes, leurs habitudes ou leur manière de s’habiller. Là encore, l’attitude à adopter est l’observation respectueuse, sans jugement ni intrusion.