Le Mexique est une terre d’artisanat dont la qualité est reconnue nationalement et internationalement. Les ressources naturelles du territoire fournissent de nombreux matériaux que les artisans travaillent pour élaborer leurs créations. L’ artisanat mexicain est fondamentalement lié aux zones rurales du pays et fait la renommée de chaque région. En effet, les techniques sont transmises de génération en génération, souvent au sein de la même famille. Au niveau des motifs et des symboles, les artisans s’inspirent de l’histoire du pays, de ses légendes, de sa faune et de sa flore pour créer des ornements riches en détails, uniques en leur genre et toujours très colorés.
Petit tour d’horizon de l’artisanat mexicain…
De plus en plus d’objets sont fabriqués de façon industrielle : ce sont ceux qu’on retrouve sur les grandes places touristiques, les marchés de souvenirs, etc. Leur prix est accessible mais la qualité est moindre. Dans ces endroits, les contrefaçons sont nombreuses (bijoux soit disant en pierre obsidienne qui n’en sont pas par exemple).
Pour de l’artisanat authentique fait à la main, favorisez l’achat directement à l’artisan ou via des boutiques certifiées. Le prix sera plus élevé mais la qualité est nettement supérieure. De plus, chaque pièce nécessite des heures de travail qui doivent être rémunérées.
Un fonds public a été créé par le gouvernement (FONART – Fondo Nacional para el Fomento de las Artesanías) pour “promouvoir l’activité artisanale et contribuer à la génération d’un revenu familial plus élevé pour les artisans grâce à son développement humain, social et économique”. En vous rendant sur le site, vous aurez plus d’informations sur comment acquérir de l’ artisanat mexicain de bonne qualité.
Les alebrijes
Ce sont des créatures fantastiques combinant les attribut physionomiques de divers animaux réels ou imaginaires. Ces figurines sont réalisées selon la technique de la cartonería (cartonnerie) qui consiste à mouler du papier humide et le durcir à l’aide d’une pâte spéciale. Elles sont ensuite décorées de motifs géométriques et peintes de couleurs vives. Dans la région de Oaxaca, elles sont réalisées en bois et les alebrijes traditionnels représentent des êtres mythologiques.
Leur invention date des années 30 et est attribuée à Pedro Linares, un artisan de la Ville de Mexico. Dans son sommeil, il aurait été visité par des êtres étranges qu’il a voulu représenter à son réveil. Ses sculptures ont tellement plu qu’elles se sont rapidement répandues dans le pays et font maintenant partie de l’imaginaire culturel et artistique du Mexique. Les villages de San Antonino Arrazola et San Martín Tilcajete (Oaxaca) abritent de nombreux ateliers de fabrication qu’il est possible de visiter.
Depuis 2007, le musée d’Art Populaire de Mexico organise la “Nuit des Alebrijes”, un défilé avec des sculptures gigantesques mesurant jusqu’à 4 m de hauteur et réalisées avec toutes sortes de matériaux.
Le chapeau de charro
Ce chapeau haut avec un bord large et relevé est l’un des objets les plus emblématiques du Mexique, communément nommé sombrero en français. Il était traditionnellement porté par les cavaliers (charro), mais de nos jours on voit beaucoup de musiciens de mariachi en porter. La forme du chapeau protège du soleil, du vent, de la poussière et en cas de chute de cheval, mais permet également d’attiser un feu ou encore de donner à boire à son cheval. Il est fabriqué en feutre de laine, paille de blé, poils ou peau de lièvre et est ensuite bordé avec une ou plusieurs couleurs. Il est plus ou moins résistant selon le matériau utilisé et sa valeur augmente en fonction du détail des décorations qui sont réalisées par l’artisan.
L’arbre de vie (árbol de la vida)
C’est une sculpture en argile, plus ou moins grande et complexe selon les modèles. Originaire de l’État de Mexico (Metepec) et de Puebla (Izúcar de Matamoros), elle est désormais fabriquée partout au Mexique. Bien qu’on trouve aujourd’hui des arbres de vie purement décoratif, ils ont été créés à des fins religieuses et gardent cette influence chrétienne. En effet, ce sont des réinterprétations des arbres bibliques originaux et ils étaient utilisés pendant l’époque coloniale pour enseigner le mythe de la Création. Ils se lisent de haut en bas et comportent de nombreux symboles et allégories religieux (fruits sacrés, personnages réels ou mythologiques, animaux, plantes…). Peint ou laissé brut, humoristique ou non, précision des finitions ou apparence plus brute : chaque arbre de la vie est unique !
Les objets de barro
Le barro (boue argileuse) est très utilisé au Mexique. On en trouve de 3 couleurs selon la région et le processus de cuisson de l’argile :
- Rouge : le plus commun, on le retrouve dans de nombreuses régions. C’est celui qui est utilisé pour la fabrication des assiettes et coupelles traditionnelles que vous verrez dans beaucoup de cuisines mexicaines.
- Noir : déjà utilisé par d’anciennes civilisations mais la méthode de fabrication a été redécouverte en 1950 par Rosa Real Mateo de Nieto, à San Bartolo Coyotepec (Oaxaca).
- Vert ou vernis : particulièrement présent à Michoacán et Oaxaca.
La plupart des pièces ont une fonction utile (récipient, coupe, vase…), mais le barro sert aussi à réaliser des sculptures décoratives ou symboliques (masque, figurine…). Le travail des formes et des motifs sera alors plus original voire excentrique.
Les tapis de laine
Vous en verrez partout si vous allez dans la région de Oaxaca, où ils sont produits depuis des siècles. La laine est produite sur place, traitée, colorée avec des pigments naturels et filée à la main, puis travaillée sur des métiers à pédales. Les tisserands réalisent des pièces colorées avec des motifs géométriques, des formes symboliques ou des dessins originaux. Certains tapis sont ornés de franges.
Le sarape
Le sarape serait né au 16e siècle à Tlaxcala, d’un mélange entre un ancien vêtement traditionnel des peuples autochtones et de la cape espagnol importée par les colons. Il est devenu particulièrement célèbre depuis que sa production est réalisée dans la ville de Saltillo (Coahuila) et qu’il s’est transformé en vêtement emblématique du Mexique. Cette grande pièce de tissu rectangulaire, réalisée en coton ou en laine sur un métier à tisser, est portée comme une cape par les hommes. Elle sert initialement à se protéger du froid et de la pluie. Maintenant, le sarape est aussi utilisé en tant que couverture, tapis ou comme décoration.
L’équivalent pour les femmes serait le rebozo, un châle à la forme similaire mais avec une texture plus fine et des motifs colorés différents.
L’art Huichol
Originaires du centre du Mexique (Jalisco, Durango, Zacatecas et Nayarit), les Huichol (peuple autochtone aussi nommé Wixárika) ont développé un art unique pour matérialiser leur cosmovision ancestrale. Pour cela, ils collent avec de la cire d’abeille des fils en laine peignée sur un cadre de bois pour représenter différents motifs religieux. Chaque tableau nécessite des semaines de fabrication à cause de la précision du travail. L’arrivée des perles (chaquira) au Mexique a permis d’étendre leur pratique graphique grâce à des supports et des formes plus variées. Ils créent toutes sortes d’objets colorés, notamment des bracelets, des crânes et des animaux qu’ils recouvrent de perles. Si certaines de ces créations ont aussi une portée symbolique, la plupart sont des objets commerciaux destinés aux touristes.
Huipil et guayaberas
Le huipil est un vêtement porté par les femmes autochtones depuis l’époque préhispanique. La coupe, les couleurs utilisées et les motifs brodés varient selon les régions, les croyances et symboles de chaque communauté, le contexte (usage quotidien ou cérémoniel) et le statut social. Le huipil a un caractère historique et religieux. C’est également un emblème de résistance culturelle puisqu’il a survécu à la colonisation et représente la fierté des peuples autochtones.
Pour les hommes, le vêtement traditionnel le plus emblématique est la guayabera. C’est une chemise de coton, à manches courtes ou longues, avec deux poches en bas du vêtement et des broderies. Elle est portée dans toute la région tropicale du sud du Mexique, mais est particulièrement liée à la région du Yucatán. À l’origine utilisé par les paysans pour les travaux des champs, ce type de chemise a gagné en élégance et en prestige au fur et à mesure. C’est maintenant une pièce vestimentaire très prisée qui permet aux artisans textiles de démontrer leur savoir-faire.
L’ artisanat mexicain ne s’arrête pas là : on pourrait également citer le travail du papier avec les piñatas, les créations de tête de mort et de Catrina en lien avec la fête des morts, la vannerie avec des feuilles de maïs séchées, les bijoux en pierres et métaux, la céramique, la poterie, la ferronnerie … L’inventivité et la pluridisciplinarité des artisans n’ont pas fini de vous surprendre !
Aucun commentaire
{{like.username}}
Chargement...
Voir plus