La culture des cadeaux
Au Japon, l’échange des cadeaux est extrêmement important et assez codifié. En plus des fêtes de fin d’année, il y a d’autres périodes où l’on offre des cadeaux. Ça vaut également pour les collègues. Il est coutume de ramener à ses collègues un petit souvenir de ses voyages, surtout si vous avez eu le « culot » de prendre des vacances pour cela ! En effet, on raconte que ramener des souvenirs est un moyen de s’excuser de son absence, puisque cela fait peser une charge de travail supplémentaire sur ses collègues.
Les omiyage sont ces souvenirs que l’on rapporte obligatoirement à ses collègues et proches. C’est un business juteux au Japon. Généralement, les cadeaux tournent autour de la nourriture et vos collègues risquent d’être déçus si vous ramenez un porte-clé. Au Japon, on aime manger, et chaque région à une spécialité culinaire phare pour les omiyage. Pour éviter tout faux pas, consultez cette liste en anglais de toutes les omiyage par région.
Inutile, cependant, d’acheter quelque chose pour chacun. Pour les collègues, il est d’usage maintenant d’offrir une grosse boîte que l’on fait tourner au bureau. Vous pouvez en revanche prendre quelque chose de spécial pour votre patron, cela sera perçu comme normal (et pas forcément lèche-botte). Au niveau des prix, n’achetez pas quelque chose de trop onéreux ; cela pourrait mettre mal à l’aise vos collègues. En général, les prix des omiyage varient entre 500 et 2 000 ¥ (environ 4 à 14 €).
En-dehors des omiyage obligatoires après chaque voyage, on voit parfois les collègues faire un pot commun pour une naissance ou un anniversaire, comme on le verrait en France ou au Canada. Cela se fait surtout dans les petites entreprises.
Des cartes de vœux représentant l’animal du zodiaque chinois, nengajō, sont également envoyées aux collègues et aux partenaires commerciaux.
Alcool et gueule de bois collective
Le rôle de l’alcool dans la société
Le Japon est une société de groupe prônant la retenue, la hiérarchie et la politesse. Il est donc parfois difficile de savoir ce que pensent réellement les gens (honne VS tatemae). Vient donc le rôle de l’alcool. Il permet de se désinhiber et d’écorcher les bonnes manières offrant ainsi une excuse pour exprimer sa réelle personnalité et ses opinions. En bref, tout ou presque peut être dit, ou fait, et sera pardonné du moment que vous êtes ivre ! Une fois de retour au travail, tout le monde fera comme si rien ne s’était passé.
On a souvent l’image des salarymen (les employés en costard cravate) endormis dans les rues de Shibuya en pleine gueule de bois, mais il faut savoir qu’au Japon, la consommation d’alcool a chuté de 25 % en 25 ans, conduisant le Japon à faire une campagne de promotion (et non de prévention !) de l’alcool chez les jeunes.
Les sorties pour boire entre collègues s’appellent nomikai (réunion pour boire) et sont extrêmement courantes. Cela peut être tous les soirs, ou de temps en temps seulement. En plus des nomikai, vous avez en fin et début d’année le bonenkai et le shinenkai du bureau. Cela serait très malvenu si vous n’y assistez pas ! On vous en dit plus dans notre article Les célébrations du Nouvel An.
Le but, au-delà d’offrir une forme d’expression non censurée excusée par l’ivresse, est de resserrer les liens entre les employés. C’est aussi l’opportunité d’avoir des discussions plus privées avec ses collègues. D’ailleurs le mot nomikai vient de nomu (boire) et de kai (se rencontrer).
Le nomikai en entreprise : us et coutumes
Un moment où l’on peut déroger à de nombreuses règles sociales
Dans beaucoup d’autres pays, il ne serait clairement pas approprié de finir à danser éméché sur une table devant son patron. Par contre, au Japon, cela ne pose pas vraiment de problème et il est normal d’être ivre pendant les nomikai. On assiste parfois à des scènes surprenantes où les employés se lâchent et n’hésitent pas à démontrer franchement ce qu’ils ont sur le cœur, et ce, peu importe le statut hiérarchique de l’interlocuteur : cela s’appelle le bureikô.
Qui paie l’addition ?
En règle générale, les supérieurs payent. Si la hiérarchie n’est pas très marquée ou que l’on sort souvent ensemble, on partage la note.
Et si vous ne voulez pas boire ?
Ne jamais boire sera un peu compliqué pour votre vie sociale et professionnelle au Japon, mais ne vous sentez pas forcé à joindre la débauche si vous ne le voulez pas. Un soda ou un cocktail sans alcool feront très bien l’affaire, évitez juste de boire un verre d’eau ou un café alors que tout le monde est en mode « apéro ». Il est d’ailleurs très mal vu de forcer quelqu’un à boire. Notamment, pousser lourdement les femmes à boire pendant les nomikai n’est pas banal, ce concept a même un nom, le aruhara (alcool-harcèlement). Si vous vous trouvez dans cette situation, refusez net et restez sur vos gardes car malheureusement le harcèlement sexuel (sekuhara) n’est peut-être pas loin.
Les faux pas à éviter
Attendez toujours que le supérieur (ou l’ainé du groupe) fasse le mouvement en premier (choisir le bar, s’asseoir, commander, boire, fumer…). Ne devancez pas les autres, sous risque de bafouer la hiérarchie.
Ne remplissez jamais votre verre en premier et veillez à remplir continuellement le verre des autres.
Lorsqu’on vous tend un verre, il est plus poli de l’attraper à deux mains en preuve de respect (une sur le côté et une en dessous).
Ne commandez jamais uniquement pour vous, faites le tour de la table avant pour savoir si quelqu’un veut quelque chose. Si vous êtes en présence de supérieurs bien plus âgés que vous, laissez-les commander.
Enfin, c’est plus une information qu’un conseil : si l’odeur de la cigarette vous dérange, préparez-vous à être gêné dans les bars car beaucoup permettent de fumer à l’intérieur. On en parle sur le forum : Fumer au Japon.
Vous pouvez également participer aux ateliers gratuits de préparation au départ au Japon avec une membre de l’équipe de pvtistes.net qui a fait un PVT au Japon. Pour s’inscrire.
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