
Le transporteur WestJet, établi à Calgary, évalue la possibilité de lancer une ligne aérienne régionale l'an prochain, faisant ainsi concurrence à Air Canada et à Porter Airlines sur ce marché.
La compagnie de Calgary pourrait créer, en 2013, une société soeur spécialisée dans les vols de courte distance. La décision sera prise d'ici le début du mois de février. L'entreprise exploiterait 40 avions turbopropulsés afin d'effectuer de nouvelles liaisons entre des marchés existants.
La décision ne sera pas prise sans consultations, a indiqué la direction.
«La prochaine étape est de présenter le projet à nos employés à travers le pays, a dit Jennifer Sanford, porte-parole du transporteur. En raison de notre culture d'entreprise, nous croyons que c'est la bonne manière de procéder. Il est important de noter qu'aucune décision ne sera prise sur ce projet jusqu'à ce que nous ayons la chance d'entendre leur point de vue.»
Une expansion régionale serait logique pour WestJet, car le marché aérien s'est déjà transformé de la même façon dans d'autres pays.
C'est du moins ce que croit Mehran Ebrahimi, directeur du groupe d'étude en management des entreprises de l'aéronautique à l'UQAM. «Ce que nous vivons, a-t-il précisé, est la reproduction de ce qui s'est passé en Europe et ailleurs. Les compagnies à bas prix prennent de l'importance. Le nombre de passagers augmente. La solidité financière est au rendez-vous et on se permet de lancer de nouveaux projets.»
Selon M. Ebrahimi, WestJet s'attaque directement au créneau de Porter Airlines. Cette dernière effectue surtout des vols de courte distance. Les deux entreprises grandissent plus rapidement que le marché canadien. Porter détient environ 10% des parts, alors que WestJet en occupe plus du tiers.
«Porter Airlines et WestJet considèrent Air Canada hors jeu, a ajouté Mehran Ebrahimi. Ses tarifs sont élevés, le service n'est pas nécessairement meilleur et il n'est pas si important dans les courts trajets.»
Si WestJet va de l'avant avec une telle poussée de croissance, elle devra acheter des avions turbopropulsés. Elle n'indique pas si l'appareil Q-400, de Bombardier, fait partie de ses plans.
«Je ne suis peut-être pas objectif, mais selon moi, le Q-400 est mieux adapté au climat canadien», a dit Mehran Ebrahimi.
À l'heure actuelle, l'entreprise utilise 97 appareils de Boeing. Elle en attend 38 d'ici 2018.