Cher lecteur, si tu es arrivé ici sans avoir lu la première partie, il serait bon que tu ailles y jeter un coup d’œil avant. Tu y apprendras comment reconnaître le politiquement correct, une étape capitale pour la survie du français en Amérique du Nord.
La phase I de ce sujet vous laissait plus ou moins dans le jus, dans l’expectative, et c’était voulu…

Certains se sont dit, «
- ouais, bon ben c’est de l’hypocrisie, quoi » d’autres «
C’est vrai, on rencontre ça ici, rien d’exceptionnel » ou encore «
ok, où il veut en venir là ? Y a ça en France aussi » (et nous reviendront sur ce dernier point).
Parfait, vous avez sans le savoir utilisez la meilleure défense du français face au politiquement correct… En effet, seul un esprit peut combattre un art, et dans notre cas, c’est : « l’esprit critique ! »
L’esprit critique à la rescousse :
Rassurez-vous, ça fait pas mal, vous êtes né avec, c’est comme le vin et le fromage, ça vient avec le territoire. Héritage de Descartes, de nos grands penseurs et philosophes, et d’un système scolaire qui pousse au développement de la culture générale (pour ceux qui écoutent, pas ceux qui brûlent les voitures des profs sur le parking), l’esprit critique vous servira dans bien des domaines, mais particulièrement dans celui du politiquement correcte, exemple :
Une fois repéré la présence du politiquement correcte chez votre interlocuteur (voir Phase I) vous le regardez droit dans les yeux et amorcez une autocritique cinglante :
«
- Hé arrête de me charrier, ça me fait une coupe de douille, je ferais aussi bien de sortir avec un sac sur la tête, ça ferait moins jazzer ! » Et là, c’est le canadien qui est pris de court, car vous venez de sortir du script… C’est pas prévu dans le politiquement correcte ça madame, non, non non… L’autodérision, il n’a pas de réponse pour ça !
Il est à vous maintenant, profitez-en pour le finir en lui expliquant l’origine de l’expression « coupe de douille », que c’est de l’argot, patati, patata. Ou sinon lancez-lui un souvenir bien personnel à la face (vous savez, la fois où à cinq ans vous aviez trouvé les ciseaux à couper les poils du nez de votre grand père et avez passé un quart d’heure tout seul dans la salle de bain à vous faire des mèches avec).
Le canadien tombe sous le charme, vous avez gagné son respect, et si c’est quelqu’un que vous côtoyez régulièrement, vous verrez que très vite il viendra vous demander votre avis sur tout un tas de choses, curieux d’avoir votre opinion, votre point de vu de français.
Avec modération tout de même :
Maintenant soyons clair; Vous avez les outils, utilisez-les convenablement… En effet. L’esprit critique est une telle antithèse du politiquement correcte, qu’utilisé à mauvais escient ou à outrance, il est la cause principale de notre réputation internationale de râleurs.
Je vous livre ici un scoop : Le français n’est pas râleur, il est simplement critique.
C’est le négationnisme de la communauté internationale face à un comportement qu’ils ne comprennent pas qui nous a valu cette réputation. C’est juste un malentendu, mais ce n’est pas de leur faute, ils n’ont pas l’esprit critique nécessaire pour comprendre…
C’est donc bien à nous de faire l’effort, de comprendre que les œillères du politiquement correcte bloquent le champ de vision de beaucoup, à nous d’analyser ce trait de société, de nous armer de patience, de l’accepter (après tout on est chez eux), et de ne pas déraper en devenant hautain (un autre trait qui nous suit partout dû en grande partie à notre culture générale).
Un juste équilibre si vous voulez entre critique, culture et autodérision, mais surtout, un esprit ouvert, mais alors là, GRAND COMME ÇA… (insérer image du grand canyon ici)
Dans le troisième et dernier volet de cet article nous ferrons un compendium du politiquement correcte afin d’illustrer par l’exemple ses dangers ou son absurdité dans la société moderne. Nous résumerons en une phrase le comportement à avoir et aussi, malheureusement, il faudra bien aborder l’arrivée du politiquement correcte dans la société française…