Discussion: E. NELLIGAN (pas la rue, le poète!)
- 23/05/07, 18:46 #1Qui connait Emile chez les Montréalais (...les autres aussi!)?? C'est LE plus grand poète de la ville, quartier Saint Louis.....
Petite bio....
Né le 24 décembre 1879 sur la rue La Gauchetière à Montréal, Émile Nelligan est aujourd'hui le plus connu de tous les poètes québécois. Très tôt, le jeune Nelligan ne démontre que très peu d'intérêt pour ses études et ne rêve que de poésie. À l'âge de 16 ans, il découvre les romantiques (Lamartine, Musset, Millevoye). Il quitte alors l'école, au grand mécontentement de ses parents. Son premier poème est publié dans «Le Samedi», le 13 juin 1896, qu'il signe du pseudonyme Émile Kovar. Il s'agit du poème intitulé «Rêve fantasque». Sous ce pseudonyme, huit autres de ses poèmes sont publiés dans les trois mois suivants. Le 10 février 1897, le jeune Nelligan est élu membre de l'École littéraire de Montréal.
Le 9 décembre 1898, Nelligan récite quelques-uns de ses poèmes en public pour la première fois, au château Ramezay. C'est son heure de gloire, et pourtant l'humeur du poète ne s'améliore point. Il s'engage dans la poésie spectrale, sombrement hallucinatoire. Ses crises de dépression se font de plus en plus fréquentes.
Le 9 août 1899, à la demande de son père, Nelligan est conduit à Longue-Pointe et interné à l'asile Saint-Benoît-Joseph-Labre. Ses docteurs diagnostiquent une «dégénérescence mentale», une forme de schizophrénie incurable. Il passe plus de 42 ans interné à l'asile. Il est souvent sollicité par les visiteurs, les infirmières et les médecins. Le 18 novembre 1941, Émile Nelligan meurt à l'hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu.
et grand poème!
LE LAC
Remémore, mon coeur, devant l'onde qui fuit
De ce lac solennel, sous l'or de la vesprée,
Ce couple malheureux dont la barque éplorée
Y vint sombrer avec leur amour, une nuit.
Comme tout alentours se tourmente et sanglote !
Le vent verse les pleurs des astres aux roseaux,
Le lys s'y mire ainsi que l'azur plein d'oiseaux,
Comme pour y chercher une image qui flotte.
Mais rien n'en a surgi depuis le soir fatal
Où les amants sont morts enlaçant leurs deux vies,
Et les eaux en silence aux grèves d'or suivies
Disent qu'ils dorment bien sous leur calme cristal.
Ainsi la vie humaine est un grand lac qui dort
Plein, sous le masque froid des ondes déployées,
De blonds rêves déçus, d'illusions noyées,
Où l'Espoir vainement mire ses astres d'or.
- 23/05/07, 19:05 #2Marie-Claire Blais, très grande romancière québécoise, use dans Une saison dans la vie d'Emmanuel d'intertextualité et fait référence au poème Les Corbeaux de Nelligan:
LES CORBEAUX J'ai cru voir sur mon coeur un essaim de corbeaux
En pleine lande intime avec des vols funèbres,
De grands corbeaux venus de montagnes célèbres
Et qui passaient au clair de lune et de flambeaux.
Lugubrement, comme en cercle sur des tombeaux
Et flairant un régal de carcasses de zèbres,
Ils planaient au frisson glacé de mes vertèbres.
Agitant à leurs becs une chair en lambeaux.
Or, cette proie échue à ces démons des nuits
N'était autre que ma Vie en loque, aux ennuis
Vastes qui vont tournant sur elle ainsi toujours,
Déchirant à larges coups de bec, sans quartier,
Mon âme, une charogne éparse au champs des jours,
Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier.
- 23/05/07, 21:57 #3salut delphine!!
je connais pas du tout Marie-Claire Blais... je vais chercher des infos!
et ce poeme de Nelligan est vraiment beau, ca me fait au Paradis Perdu de Milton.... et forcement aussi à l'Ane vit l' Ange....
Avis à tous les Pvtistes : quels poètes vous ont sauvés ???
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