J'ai envie de rappeler une chanson qui résume bien la situation "Ne la laisse pas tomber, ce n'est pas si facile d'etre une femme libérée..."
Dans le genre chanson sexiste elle bien bonne celle-là. Pour résumer les paroles : les femmes sont des petites choses fragiles, alors laissons les se libérer, mais faut continuer à les protéger tout de même ces petites bêtes. C'est un peu un contresens de citer ces paroles comme leitmotiv féministe...
---------- Message ajouté à 10h16 ---------- message précédent à 09h56 ----------
Aujourd'hui, l'image du féminisme paraît dégradé voir nuisible parce qu'on trouve leurs demandes trop exigeantes ou déraisonnables.
Mais ce n'est pas "aujourd'hui". ça a toujours été le cas. De la même façon que n'importe quel combat d'émancipation, qu'il soit antiraciste, antisexiste ou autre, les détracteurs sont en général de deux sortes : ceux qui se déclarent ouvertement opposés et qui ne s'en cachent pas et ceux qui tortillent des fesses sur le thème "non mais je suis d'accord mais faut pas exagérer quand même".
Hommes (et femmes) se rebiffent donc car maintenant que l'égalité est (relativement) proche, certains ont peur d'une société dominée par les femmes. Au passage, il existe dans de nombreuses cultures, des sociétés matriarcales (et donc dominées par les femmes). Et je ne parle pas de la Grèce proto-antique qui avait élevé la femmes aux rangs de divinités parce qu'elles étaient la source de la vie (jusqu'à ce que les hommes se rendent compte qu'il fallait un homme pour cela aussi...).
Je trouve que c'est hors de propos. Là, on déplace le débat. Qu'il s'agisse de sociétés matriarcales ou de théorie du complot de la domination des femmes, il ne s'agit pas de féminisme.
Encore une fois, le féminisme se résume de façon simple : le combat pour une égalité de traitement. Moi, en tant que personne, je veux être traitée en fonction de mes capacités propres, et pas en fonction de mon appartenance à un genre. Hors, aujourd'hui ce n'est pas le cas. Imaginons que je me retrouve avec un homme et qu'il y ait un travail un peu physique à faire. Systématiquement, ce sera à lui qu'on le demandera. Pourquoi ? parce qu'il est un homme. Alors même que je pourrais être plus musclée ou plus entrainée. ça peut sembler un détail mais c'est un exemple d'application d'une généralité à un cas particulier. Je suis écartée, non pas parce que je suis moins capable, mais parce que je suis une femme. Il y a donc inégalité de traitement. Encore une fois, ça peut sembler anecdotique mais c'est inquiétant sur ce que ça dit de notre société qui se pense égalitaire mais qui applique toujours les mêmes vieux clichés.
Vous pensez que le combat est dépassé ? Ouvrez un catalogue de jouets à Noël. Vous avez encore des pages filles (rose bonbon) et des pages garçons (bleu). C'est insidieux et ça conditionne les gamins dès l'enfance : tu veux être normal ? alors applique les normes sociales rétrogrades. C'est ainsi que les schémas sexistes se transmettent que les femmes sont parfois les meilleures ennemies de ces combats.
Concernant les lois sur la parité de représentation, je suis partagée. Le principe me déplait (en raison du principe d'égalité de traitement que j'évoquais plus haut), mais il est parfois tellement désespérant de voir l'immobilisme général qu'on finit par se demander si ce n'est pas le seul moyen de faire changer les perceptions.
Enfin, arrêtez de parler de "LA" femme bordel (même si je sais Arthur que tu le fais en partie pour dénoncer ces clichés (enfin, je crois))! C'est bien la pire négation de l'individualité et qui vient alimenter les généralités sexistes.
Petite mise au point donc : le 8 mars est la "journée internationale des droits des femmes" et n'est pas "la journée de la femme". Le principe de dédier une journée à ce thème est déjà assez dérageant (après la journée contre le sida, la journée contre le cancer, la journée pour les femmes...), mais alors si en plus les gens ne sont pas foutus de faire la différence et de voir la contre productivité de l'erreur...