- 27/08/10, 01:13 #1On m'a suggéré de donner mon point de vue sur les relations de couple entre québécoise et français, étant en couple depuis presque six mois (faut bien commencer quelque part) avec un homme merveilleux, tout juste débarqué de son pays plein de baguettes.
Inutile de préciser que c'est mon histoire à moi que je raconte ici et que ce texte ne reflète pas l'opinion de la totalité des québécoises en couple avec des français. Il est aussi notable de ne pas tout mettre sur le dos de la différence culturelle alors que chacun a une personnalité et un vécu propre qui influera sur le comportement.
''Voulez-vous vous joindre à nous, les filles?''
C'est ce que m'a dit Julien la première fois que je l'ai vu. C'était en mars dernier, aux foufounes électriques.
Tout d'abord, je dois dire que chaque fois que j'ai été abordée dans un bar par un garçon, les intérêts de ce dernier ont été purement physiques et que jamais une rencontre dans de telles circonstances a mené vers une relation sérieuse et durable. Donc, lorsque Julien nous a offert, à moi et ma copine, de boire un verre en sa compagnie ainsi que celle des pvtistes fraîchement arrivés à Montréal qui l'accompagnaient, je m'attendais pas à grand chose. Notez bien, aussi, que les français ont la réputation d'être de grands séducteurs alors que les québécois ont plutôt tendance à se la jouer discret et paresseux quand arrive le moment de séduire. Je suis désolée pour les québécois qui liront ce mot mais j'ai l'impression que c'est un peu pour cete raison que les québécoises projetent une image de femme indépendante et fortes; parce que nous n'avons tout simplement pas le choix d'aborder les garçons pour engager la conversation. C'est, du moins, ce que j'ai vécu chaque fois que je suis sortie dans un bar dans le but de ''pouche-pouter'' mon charme sur un mâle en rute.
Après notre rencontre, Julien et moi avons échangés nos numéros de portable. J'ai cru comprendre qu'en France, un homme qui demande un numéro à une femme dans ce genre de contexte n'est pas nécessairement intéressé à une relation sentimentale avec elle. Un québécois qui demande un numéro à une fille est forcément intéressé à revoir celle-ci plus intimement. Julien et moi avons donc passé plusieurs soirées ensemble sans aucun indice d'intérêt de la part des deux parties. Ce n'est qu'une fois le premier baiser échangé que l'histoire s'est quelque peu compliquée. Comme l'a précisé mon collègue d'étude socio-affective dans son -très juste- texte sur les relations de couple, les québécois(es) ont besoin de quelques semaines, voire mois, avant de s'engager sérieusement avec quelqu'un. En plus, il est ''permis'' lors de la période de fréquentation, de voir d'autres gens, d'embrasser d'autres garçons même. Pour les français, échanger un baiser est un symbole très fort, de fidélité, et permet à deux personnes d'être officiellement liés. Je ne suis ni top-modèle, ni mangeuse d'hommes, mais j'ai eu la chance (?) d'embrasser beaucoup de garçons sans qu'aucune conséquence s'en suive. Lorsque mon amoureux et moi nous sommes embrassés pour la première fois, nous nous sommes aussi disputés. Romantique, n'est-ce pas? Pas parce qu'il embrassait mal, au contraire, mais parce que pour lui, nous étions un couple alors que j'en étais tout simplement pas à ce stade.
Nous avons eu besoin de quelques semaines supplémentaires que Julien a trouvé particulièrement éprouvantes parce que lui voulait quelque chose que je n'étais pas prête à lui offrir. Une relation officielle qui nous obligeait à nous afficher aux yeux de tous, à nous promener main dans la main dans la rue, à changer notre statut de relation sur Facebook, à s'inclure dans nos vies au quotidien.
Finalement, je suis tombée amoureuse.
C'est ce qui me fallait pour avoir envie de partager ma vie avec lui. Toutes nos disputes (elles ne sont pas si nombreuses) reposent sur le fait que notre évolution sentimentale diffère de celle véhiculée en France. Ici, on nous apprend à être prudentes et patientes pour que nos relations soient vraies, sincères et durables. Pour les français, et c'est encore une impression, il est facile de se jumeler avec quelqu'un, passer du bon temps, mais l'engagement profond prend plus de temps. Au Québec, la tendance revient aux jeunes familles, au mariage chez les moins de vingt-cinq ans. Permettez-moi de douter qu'il se passe la même chose de l'autre côté de l'eau. Bref, si l'on grossit le tableau à la loupe, les québécoises prennent leur temps, tombent amoureuses et s'engagent fermement. Les français tombent amoureux, s'engagent et prennent leur temps. Ils gardent, selon moi, un rapport adolescent très longtemps envers les relations de couples.
S'il n'y a qu'une chose à retenir à propos des québécoises, à mon avis, c'est qu'elles sont farouches et difficiles à attraper mais à partir du moment où elle s'arrête de virevolter dans tous les sens pour te regarder dans les yeux, elle est là pour rester. Avec tout son coeur.
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- 28/08/10, 06:53 #2Quel beau texte tu nous as concocté! Tu écris très bien et c'est un plaisir de te lire. Amusant d'imaginer les Foufounes Électriques déboucher sur quelque chose d'aussi romantique
Qu'en pensez-vous chers Français?
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- 28/08/10, 10:39 #3Amélie : Tu compares les femmes québécoises aux hommes français... Je suis curieux de voir les réponses des femmes françaises qui, je pense, sont aussi prudentes. Ce qui doit déranger le plus c'est effectivement les messieurs et leurs gros sabots, les lourds, ceux qui ne réfléchissent qu'avec leur ... quel manque de romantisme !
Pour ce qui est du retour aux jeunes familles, est-ce la même tendance dans les grandes villes ? En France, j'ai l'impression que le comportement diffère dans les grandes villes par rapport à la province... Tu sais le(la) "Parisien(ne)" est "overbooké(e)" pas de place pour l'amour même si au fond de lui il se sent seul et qu'il aimerait tant qu'on s'occupe de lui (A prendre sur le ton de l'humour moqueur).
Sans doute la "classe" sociale (je n'aime pas trop ce terme), la tranche d'âge, l'éducation, définissent largement le comportement amoureux.
J'ai une question ... Est-ce que pendant cette période de fréquentation, les permissions sont les mêmes pour les hommes ? Est-ce un jeu peut-être de susciter le désir d'une personne convoitée en embrassant une autre personne ? Peut-être cela aurait difficile pour toi que ton homme finisse par se lasser de cette attente ? (Heureusement pas et tant mieux !)
Mesdemoiselles et Messieurs, je suis curieux de vous lire !
- 28/08/10, 11:27 #4Bonjour Amélie,
Tout d'abord merci pour le récit de ton vécu, ça confirme ce que j'avais pu lire à droite à gauche, à propos des différences dans les relations en France et au Quebec (Canada?).
Le passage qui résume très bien tout ce que tu as dit, et qu'il va falloir s'efforcer à intégrer
C'est assez déstabilisant, et intéressant cette différence culturelle entre nos deux pays. Même pour nous messieurs (qui sommes souvent étiqueté de pas sérieux et ne souhaitant pas s'engager), et bien du coup, les rôles sont inversés. Il y a plus de chance pour que l'on s'attache à la demoiselle avant que ce soit réciproque!
Je me pose les mêmes questions ...
- 28/08/10, 11:56 #5Ca correspond assez à ce que tu nous avais décrit.
Qu'est ce qu'on pourrait en penser ? Pas grand chose, les québécois sont ainsi et je ne pense pas qu'on puisse juger la façon de faire.
A mon avis, ce texte risque de choquer plus d'un français/française (il me semble que lorsque tu nous racontais ça Matthieu, certain hallucinaient). Ceci dit, je trouve quand même cette approche des relations plutôt pas mal, plus simple qu'ici.
En France, on officialise trop vite une relation, dès qu'on a passé une soirée ensemble on est 'en couple'.
Du coup, lorsque ça le fait pas, on a plus de mal à s'en défaire...
- 28/08/10, 12:17 #6Magnifiquement écrit et point de vue très interressant (ou du moins enrichissant ). Et surtout merci de préciser qu'il ne s'agit que de "généralités". Moi on m'a toujours dit qu'il existait de tout dans la nature et qu'il y en avait pour tout le monde
Ca me rappelle la pêche à l'anguille -----> [- ]
C'est toujours un plaisir de vous lire !
@+
- 28/08/10, 14:24 #7Ce n'est pas tout le monde qui se permet d'embrasser (voire plus) d'autres personnes durant la période de "fréquentation". Cela n'empêche pas de garder une distance émotionnelle face au nouveau partenaire Pas besoin de virevolter de droite à gauche pour susciter l'intérêt de l'autre! Plusieurs même serait dégoûté(e) d'apprendre que leur nouveau partenaire à embrassé d'autres personnes... Sans nécessairement se révéler par de la jalousie, ce comportement peut facilement en décourager plusieurs de continuer la relation naissante. D'ailleurs, Amélie n'a jamais dit qu'elle embrassait d'autres personnes, seulement qu'elle tenait prenait son temps
Il n'y en a pas tant que ça qui se permettent de virevolter à droite à gauche, encore moins qui le disent. Je connais pleins de gens qui le font, j'en connais encore plus qui ne l'ont jamais fait!
Un attachement démesuré d'un côté peut, selon mon expérience, inciter le nouveau partenaire à vouloir choquer l'amoureux transi en embrassant d'autres personnes. Une façon comme une autre de se protéger et d'affirmer son indépendance... Mais ce ne sont pas tous les garçons ou les filles, encore une fois, qui ont le cran et/ou la morale qui leur permet d'agir ainsi.
La Québécoise moyenne est probablement tout aussi romantique que la Française moyenne, ce sont seulement les manières de le manifester qui diffèreront parfois...
Le vrai mot-clé d'une relation mixte, c'est à mon avis : s'adapter à la personne unique et merveilleuse qu'on a devant soi. Ça se saurait s'il y avait une méthode unique pour ne pas faire de faux pas . Ne prenez pas pour acquis que la Québécoise (ou le Québécois) peut agir comme ceci ou cela, prenez pour acquis que probablement ses codes sociaux seront différents des vôtres à certains degrés. Si vous vous mettez sur la même longueur d'onde à peu près, c'est déjà merveilleux! Les extrêmes sont rarement propices pour développer une relation et entrainent généralement la fuite. L'important est de se respecter dans le processus : s'adapter est une chose, adopter un comportement contraire à sa morale ou son tempérament en est une autre.
De toute façon, pour la majorité d'entre nous, le jeu n'est pas de multiplier les partenaires, mais bien de trouver une personne avec qui on aura envie de faire du chemin
- 28/08/10, 14:28 #8bah moi je pense que tu as vu juste
marrant en france on en a aussi beaucoup des comme ça :triste:
des comme ça aussi on en a t'inquiètes :triste:
ça m'arrive aussi d'aller chasser, seule d'ailleur, c'est plus facile, comme ça c'est eux qui t'abordent, si t'y va avec ton groupe de copine, ça impressionne ces messieurs
Je n'ai pas de statu amoureux sur facebook, à quoi bon si c'est pour avoir des commentaires douteux
Euuu bah ça dépend comme tu dis de la personne, pas de la nationnalité. Je n'ai jamais dis je t'aime... même en étant amoureuse. Je me reserve ça pour la personne qui saura entendre ce message
Ce n'est pas le fait québécois, c'est L'AMOUR!
- 28/08/10, 14:30 #9
- 28/08/10, 17:37 #10Merci pour ce texte enrichissant !
Amusant d'imaginer les Foufounes Électriques déboucher sur quelque chose d'aussi romantique
Merci à tous ceux qui contribuent à relater leurs expériences, ca donne vraiment un regarde différent de ce qu'on l'on pouvait se faire (du moins pour ma part). Prendre en compte les éléments que vous apportez me permettra surement d'être vraiment plus « aware » une fois installé à Montréal dans quelques mois.
Je ne sais pas si cela à un lien avec le fait que la vie soit plus calme, posée et que les gens prennent le temps de vivre, mais ça me paraîtrait logique que ça découle de tout ça. Pour avoir fait les quatre coins du Québec et rencontré pas mal de monde durant mes séjours, la conception du temps au Québec n'est vraiment pas la même qu'en France et plus particulièrement qu'à Paris.
Bref, au plaisir de te/vous relire
- 29/08/10, 13:32 #11Hey merci Amélie, c'est très apprécié !
On est vraiment content de vous avoir sur le forum Mathieu (LaPoire) et toi ! D'ailleurs, je vais de ce pas aller demander aux modos si on peut pas ajouter un bouton afin de suivre les interventions de certaines personnes.
Aouch, aouch, aouch... Alors pour tout le reste on peut s'adapter mais ça effectivement, ça va vraiment pas être facile pour nous les mecs. Apparemment c'est quand même plutôt limité (celles qui le font ?), tant mieux lol. TANT MIEUX ! LOL
Merci pour tout ce partage en tout cas, un homme averti en vaut deux !
A bientôt pour d'autres lectures, Rédactrice ^^
- 29/08/10, 15:38 #12
- 29/08/10, 15:47 #13
- 29/08/10, 22:42 #14
- 30/08/10, 22:50 #15Merci à tous pour vos commentaires! Je suis de retour, après un week-end extraordinaire! Ce qu'il y a de génial dans ma relation de couple, mis à part le fait que je sois amoureuse de l'homme le plus merveilleux sur terre, c'est que je peux émerveiller mon copain avec pleins d'endroits qu'il ne connait pas. Nous sommes allés passer notre dimanche au Mont-Tremblant, monsieur a adoré!
Je voulais aussi mentionner un truc que j'ai oublié d'inclure dans mon billet.
Le but premier de ma version des relations de couple mixtes est de présenter la différence entre moi qui suis québécoise avec un français et Mathieu qui est québécois avec une française. Une française n'attendra pas la même chose d'une relation qu'une québécoise. Si on prend l'exemple du rendez-vous au restaurant, la copine de Mathieu aurait pu être choquée de constater qu'au Québec, les hommes ne se sentent aucunement obligés de payer l'addition au complet. Il est donc courant que, même lors d'un premier rendez-vous, les deux personnes séparent l'addition. Ayant fréquentés beaucoup de français, j'ai cru remarquer qu'en France, la galanterie oblige l'homme à assumer tous les coûts des premières sorties.
De l'autre côté, les québécoises sont habituées à être financièrement indépendantes. Julien aurait pu donc être refroidi par mon refus catégorique de le voir payer tout, tout le temps.
Laissez-vous gâter, messieurs. On adore ça vous chouchouter.
- 30/08/10, 23:48 #16
- 31/08/10, 01:28 #17Hey all !
Julien c'est donc moi. Amélie écrit superbement et a su ( et elle sait encore ) lire en moi comme un livre ouvert.
Je me sent ainsi obligé d'apporter mon petit + a ce sujet, étant la moitié de l'équation parfaite !
Le plus déroutant je pense a été, pour ma part, la différence de rythme, et la façon d'aborder la relation. Le plus drôle, c'est que nous avons, avec le temps, inversé les tendances, ainsi que la volonté d'engagement:
En effet, tout a été trop vite pour Am au début, puis pareillement pour moi. Je ne vais pas exposer ma vie sentimentale ici non plus, mais il me tardait de me poser enfin avec "ZE One" et de cesser les histoires sans lendemain.
Il y aussi le très juste:
il est ''permis'' lors de la période de fréquentation, de voir d'autres gens, d'embrasser d'autres garçons même. Pour les français, échanger un baiser est un symbole très fort, de fidélité, et permet à deux personnes d'être officiellement liés.
Je ne sais plus ou j'avais entendu ça ( peut être une chanson d'icit ), mais il semblerait assez commun d'entendre une Québécoise poser ces questions, après seulement 5 mns d'échange avec un gars. Au moins, les deux parties savent sur quel pied danser.
On peut donc résumer par le simple fait que oui, nous sommes toutes et tous différents, peu importe la culture, le pays, etc ... mais il suffit d'utiliser ce que le bon Dieu ( ou vos parents, accessoirement ) vous ont donné de plus cher: la parole, et dans un sens plus large, la communication !
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- 03/10/10, 16:30 #18Que c'est beau tout ça!
Comme toi Julien j'espere trouver "mon Amélie" que cela soit au Canada ou alors ailleurs dans le monde, en tout cas vous faites envie...
Et j'espere vous rencontrer très vite une fois que je serais sur Montreal!
Sinon Amélie, quand tu parles des québécois qui sont discrets et paresseux quand il s'agit de séduire, tu parles du fait de venir aborder des femmes inconnues (et la c'est pas facile du tout si on est timide et/ou qu'on ne sait pas trop le faire "classieusement") ou alors de concretiser une fois l'approche faite et/ou les bons signaux envoyés par la femme ?
- 28/05/11, 12:59 #19je pense que la relation et la facon de voir les choses ne dépend pas seulement de la nationalité mais plutot du contexte dans lequel on se trouve. pour ma part, je pense que les relations que j'ai eu avec des quebequoises n'ont jamais souffert de la distance de la relation de l'un et de l'autre, je suis assez en phase avec elles sur ce point la.
Ce qui est agreable au quebec, pour un francais du moins, et de voir chez la jeune demoiselle convoité un peu d'intéret pas toujours systematiquement caché sous une tonne de timidité, ou pire, de faux sans interet.
Toujours est'il que votre histoire est fort sympathique et que ca me rassure un peu de voir un couple franco-quebequois qui marche (enfin j'espere que c'est toujours le cas depuis le dernier message), car on voit bien souvent des couples francais et rarement des couples mixtes
- 28/05/11, 17:07 #20ahaha oui ça fonctionne toujours! On s'est d'ailleurs avoués récemment que ce serait bien différent si nous étions de même nationalité: notre intérêt commun l'un envers l'autre est très axé sur l'exotisme qui ne cessera jamais! On ne se lasse pas de comparer nos deux cultures, de rire des expressions qu'utilise l'un ou l'autre et d'appliquer notre mixité au quotidien. Nous vivons maintenant ensemble, nous nous marierons cet été et nous partons nous installer pour un moment en France: oui, notre histoire est toujours d'actualité!
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