Discussion: Premiers pas au Japon - accès logement
- 05/02/22, 01:53 #1Hello !!
Je me souviens de cette discussion que j'ai ouvert sur les frais de contrat (pour résumer : dans les share house, il y a souvent des frais "cachés" qui vont de 200 à 800euros pour l'ouverture de dossier, garantie, key monnaie etc. Ca vaut pas forcément le coup de vivre à Oakhouse ou autre compagnie de share house, en particulier pour un seul mois où les frais ne seront pas amortis). Je me dis que ce serait cool de faire un petit retour après mes 2 ans passés au japon, pour tous les futurs.es pvtistes !!
Donc ce que j'ai fait, et qui est à mon humble avis pas mal : j'ai réservé depuis la France 1 mois dans une coloc à Oakhouse. Je partageais à 2 une chambre pour 1 personne à Akihabara et même si c'est cher pour ce que c'est, c'était ok. Dans les 7 jours suivant la signature du contrat d'arrivée, j'ai donné mon préavis de départ, et avec le FIX plan j'ai récupéré 10,000y. La demande de remboursement en elle-même est simple, aka il suffit de se connecter sur son compte oakhouse et de transformer ses points en argent, par contre pour récupérer son argent il faut insister un peu (je crois avoir envoyé pas mal de mails et au bout d'un mois passé seulement je les avais).
IMPORTANT parce que j'ai fait l'erreur : le FIX plan ne marche que si on ne reprend pas de logement chez OAKHOUSE dans le japon entier pendant le laps de temps qu'ils prendront pour vous rembourser. Dans mon cas, j'étais dans une coloc oakhouse, j'ai demandé le remboursement avec fixplan et je pensais déménager dans une autre maison oakhouse, mais les managers m'ont dit que dans ce cas-là le fix plan ne marcherait pas.
Je pense que prendre un mois une adresse fixe "officielle" (pas un hôtel) est bien plus pratique dans un premier temps, pour faire les papiers, mais pas non plus obligatoire. Les employé.es de mairie ou de poste peuvent faire la fine bouche au moment de réaliser la resident card si on leur dit qu'on habite en auberge, mais la solution à ça est...de pas dire que c'est une auberge ! En règle général, moins on en dit aux fonctionnaires japonais.es, mieux c'est. Iels se noient dans une verre d'eau.
!! Les gens en PVT : pensez absolument à faire un compte bancaire ! j'ai connu des pvtistes à la campagne qui l'avaient pas fait et qui ont jamais pu recevoir les 800e annuel du gouvernement jp pour le covid. C'est gratuit, rapide, très pratique pour être pris au sérieux et on sait jamais quand ça peut servir. Allez à la poste, donnez votre resident card, une preuve d'adresse et un numéro de téléphone (facile à obtenir en allant dans un bic camera quelconque, perso je payais 12euros par mois pour un numéro de téléphone japonais où on pouvait m'appeler mais où je pouvais pas appeler, et 3 go d'internet par mois. Sachant que tout le monde communique par LINE, ne pas pouvoir appeler n'est pas gênant. Pensez à Désimlocker votre portable avant de partir). Attendez 3j et c'est plié. J'ai entendu dire qu'on avait besoin d'un sceau officiel pour ouvrir un compte à la banque postale... C'est faux. Par contre, on ne peut pas faire de virement ou de paiement en ligne avec le compte gratuit de la banque postale. Franchement mieux vaut prendre une banque en ligne comme boursorama ou revolut sans frais à l'étranger, je pense que ça vaut plus le coup que de s'embêter avec un compte payant japonais. Se pose la question de s'il vous reste de l'argent sur votre compte japonais au moment de partir du pays. Donnez-le à un.e ami.e qui vit au Japon et qui vous remboursera en virement (faut faire confiance aux gens!), ou retirez et convertissez en euro (au japon on peut se balader avec 500000yen/5000 euros dans la poche tranquille) (attention max 10,000 euros à l'aéroport, sinon faut déclarer l'argent. mais bon qui a 10,000euros en yen à la fin de son pvt?). !!!
Ensuite, aller dans une auberge (dortoir ou ind.) reste la solution la plus économique. Au Japon, le prix des auberges/hôtels sont vraiment pas chers, en particulier à Tokyo et Osaka. Je sais pas d'où vient l'idée que le japon en touriste est cher, parce que les plats de restaurants, les temples et musées sont quasi tous en dessous de 5€. Pour dire, je payais 8€ la nuit en auberge à Osaka ou Tokyo, 10€ à Kyoto. Les auberges sont souvent chous, le ménage est fait, y a souvent de la bouffe disponible, et on rencontre plus de gens. Pour moi en tout cas c'était mieux qu'une coloc à Oakhouse, et mieux qu'une coloc dans une autre chaîne de share house d'après le témoignage des nombreux pvtistes que j'ai croisé lol.
L'idée d'une coloc peut paraître bonne pour se faire des ami.es japonais.es par exemple, mais honnêtement ce n'est pas ce qui se passe. Dans mes colocs et celles des pvtistes que j'ai rencontré, toutes les personnes japonaises qui habitaient dans des share house etc ne se mélangeaient pas, ne parlaient pas, allaient au boulot et rentraient dans leur chambre sans dire bonjour. Mon hypothèse est que ce sont des japonais.es qui souhaiteraient avoir un logement individuel mais qui n'ont pas les moyens du fait du prix de la key money, garanties, etc, et qui se retrouvent là par défaut et qui donc ne sont pas dans l'optique de se mélanger aux autres. Résultat, les pvtistes ou autres étrangères.ers restent entre elleux dans la coloc, à très long terme, ce qui fait que plus le temps passent plus iels sont enclins à continuer à rester entre elleux. Pour se faire des ami.es japonais.es, il y a beaucoup de clubs d'activités, d’événements ou autre où il y a une mentalité de rencontre et d'échange ce qui facilite les choses. Dans les auberges, il y a beaucoup de japonais.es solo qui veulent voyager et rencontrer des voyageurs.euses, donc l'amitié se fait beaucoup plus rapidement qu'avec la majorité des japonais.es. Il y a aussi des japonais.es qui y vivent à long terme -encore une fois dû au prix des loyers standards. Enfin il y a le public de voyageurs.es étranger.ères standard d'auberge avec qui il est facile de découvrir et faire des activités, mais iels restent moins longtemps. En bref on perd pas forcément en relation sociale dans une auberge, je dirais même qu'on y gagne.
Si la coloc à long terme vous tient toujours à coeur, pensez à regarder du côté des share house moins connues du public étranger. Moins cher, plus sympa, mieux entretenues, j'ai eu de biens meilleurs retours que les share house de oakhouse/tokyo stay/borderless house qui profitent d'être connues à l'étranger pour ne pas faire trop d'efforts (notamment en anglais) et être chères. Problème, c'est souvent écrit uniquement en japonais et il faut connaître des japonais pour s'y retrouver un peu et avoir les bons plans. Donc plutôt envisageable une fois sur place. Il y a d'autres share house accessibles aux étrangers et avec une traduc anglaise qui ont l'air pas mal, mais je n'ai pas eu de retours donc je ne peux pas dire si elles sont mieux ou pires que les share house orientées étranger.es.
Maintenant, pour où habiter lors de son premier mois à Tokyo. Je vais commencer par là parce que la majorité des pvtistes commencent par là lol. Je pense encore une fois qu'il vaut mieux faire un mois ou au moins 15 jours dans une grande ville pour régler les papiers de début de voyage et prendre ses repères. Je pense qu'à Osaka ou Kyoto, ça doit être facile aussi pour ces procédures, mais ne l'ayant pas fait je peux pas me prononcer. Par contre je sais qu'à la campagne, ce sera quasi impossible. J'ai dû faire quelques papiers administratifs standards à la campagne et iels ne savaient pas comment gérer une simple carte de résidence. Donc j'imagine même pas pour la créer ou ouvrir un compte bancaire.
Tokyo est GIGANTESQUE, mais les centres d'intérêts sont concentrés en quelques points seulement. Une fois qu'on a la carte en tête, c'est finalement assez facile de choisir son quartier. Aucun quartier n'est dangereux, même pas pour les femmes si elles sont non-asiatiques.
A KABUKICHO -quartier rouge à Shinjuku- seulement, petite mise en garde : les femmes d'origine asiatique que les japonais.es peuvent confondre avec une japonaise ont plus de chances de se faire embêter dans la rue par des hommes qui veulent qu'elles travaillent dans leur club d'hôtesses/fréquentent leur club d'hôtes par exemple, mais par rapport au harcèlement de rue en France c'est rien. Pour les hommes, prenez garde à Kabukicho où à l'entrée des clubs d'hôtesses, les employés peuvent vous inciter à rentrer pour ensuite vous droguer et prendre votre argent/vous empêcher de sortir. mais bon c'est le jeu de l'endroit. A part ces situations spécifiques, aucun endroit n'est dangereux, malgré ce que peuvent dire certain.es japonais.es lol.
SHINJUKU-SHIBUYA (ouest) : bien pour le shopping mode principalement. Bondé (pensez bondé au point "sens de circulation sur les trottoirs"). Que des magasins. Cher. Au nord, à Okubo, on a le quartier coréen, assez petit mais sympathique. Entre Shibuya et Shinjuku, on a Harajuku (quartier de mode alternative) et le grand parc Yoyogi avec le temple Meiji. En bref bien pour les gens qui veulent faire les magasins et qui peuvent mettre 100 à 200e de plus en loyer, beaucoup moins bien pour les gens qui aiment les balades dans la nature. Architecture moderne standard.
ASAKUSA (est) : bien pour les temples traditionnels. Touristique donc pas mal de monde mais que sur quelques points. Festivals, événements culturels. Assez isolé, à part les temples pas grand chose à faire. Nécessite de prendre beaucoup les transports pour rejoindre les spots d'activités autres, et les transports peuvent revenir chers.
UENO (centre-est) : à mon humble avis le meilleur spot où habiter. Il y a des magasins, des temples, des parcs, l'immense quartier chinois avec ses dizaines de restaurants de rue, on peut rejoindre asakusa (temples) et AKIHABARA (quartier manga-anime) à pied, activités culturelles accessibles à pied aussi vers Kanda et Iwamotocho, pas cher. Grand grand parc Ueno où se trouve la majorité des musées, plein de temples, un zoo, un lac. Station de métro centrale et importante, quasi toutes les lignes y passent donc en se débrouillant on peut ne prendre qu'un métro (et donc réduire les coûts, au japon on paye pas seulement au trajet mais au nombre de changement).
AKIHABARA : à côté d'Ueno. Bien desservi, shopping orienté manga/anime/électronique, quelques temples sympas, du monde mais pas trop, prix pas cher. Un bon équilibre. Dans les grands axes, se préparer mentalement à voir des jeunes filles habillées en maid essayer d'attirer les hommes qui passent dans leur boutique, entourées de vieux creep qui les collent et les regardent sans leur parler. En dehors de ces grands axes, quartiers résidentiels tranquilles.
YANESEN (YANAKA NEZU SHENDAGI) (nord-ouest) : Juste au nord du parc Ueno. 3 quartiers historiques très mignons, avec une rue en particulier où se concentre des magasins d'époque. Honnêtement pas grand chose à faire et isolé, je le mentionne parce que pour celleux qui veulent vivre tranquille ça peut être un bon endroit.
CHIYODA & TOKYO STATION (plein centre) : la quartier des ambassades et bâtiments administratifs. Franchement pas une ambiance de ouf sauf si vous aimez les grands bureaux et croiser des cols blancs. Tokyo station est sympa, un peu un piège à touristes mais y a quelques magasins et restaurants de ramen au sous-sol sympathiques. Il y a le grand parc avec jardins où se trouve le palais impérial, et ça ça vaut le coup pour visiter. Y vivre.... une autre histoire.
GINZA (sud-est) : Quartier de luxe au sud de Chiyoda. Magasin de vêtements de luxe, restaurants de luxe... Il y a le marché au poisson Tsukiji et le bâtiment Okuno qui est sympa. Mais à part ça difficile de savoir quoi y faire.
ODAIBA (excentré, sud) : L'île articiel de Tokyo. Nécessite de payer 8e je crois rien que pour y aller, parce que accessible qu'avec un certain métro. Faisable à pied la journée par un pont fermé le soir, mais faut bien marcher 30mn sur ce pont -mais la vue est magnifique. Donc pour ces raisons je dirais pas le meilleur endroit où habiter. Assez cher mais il y a beaucoup de résidences pour étudiant.es en thèse, donc si vous vous faites des ami.es thésard.es.es iels risquent d'habiter là. Il y a des plages et des centres commerciaux avec des thèmes aquatiques. Un peu à part de Tokyo et dans les transports et dans l'ambiance, mais c'est sympa.
SHIMOKITAZAWA (excentré, ouest) : Quartier très mimi avec petits magasins et resto, friperie, plutôt alternatif mais pas mal accès consommation. Très excentré donc encore une fois pas une bonne idée d'y habiter si on veut découvrir Tokyo.
Il y a bien sûr beaucoup d'autres endroits, mais honnêtement pour y avoir habité plusieurs mois et avoir visité tous les jours la ville à pied, je pense ne pas me tromper en disant que les autres quartiers sont soit trop excentrés, soit sans centre d'intérêts. Vers l'est en particulier (ueno asakusa akihabara), c'est plus que possible de se loger pour 300e par mois en share house, ou en auberge, les 2 options ayant leur propres avantages et leur défauts.
Si ça intéresse des gens je peux faire la même pour d'autres villes, demandez.
Voilà sinon pour conclure je dirais amusez-vous et ne vous prenez pas trop la tête ! Le Japon est très facile à vivre, bien organisé, et pas cher. Comme je disais, même en cas de coups durs où vous vous retrouvez à la rue du jour au lendemain, dans les villes vous trouverez des nuitées à 8e (5e en temps de covid!) dans des auberges très conforts. La nourriture en resto se trouve facilement à 5e, dans les konbini en fin de journée plein de (petits) sandwiches à 1e. Les japonais.es ont plus peur de vous que vous avez peur d'elleux si vous êtes non-asiatiques, et pour les voyageur.es d'origine asiatique, à partir du moment où vous leur répondez en anglais ce sera la même. Il y a des toilettes avec robinet (donc douche si on vit dehors lol) tous les 100m, c'est bien desservi dans tout le pays et les transports sont toujours à l'heure. Les trains sont chers, mais pas les bus. L'autostop devant un konbini marche très bien, j'ai beaucoup voyagé comme ça. C'est vraiment un pays pratique et parfait pour un premier long voyage. J'ai voyagé de l'extrême nord à l'extrême sud, en alternant des séjours de 2 mois dans certains endroits et des roadtrip en stop sur une quinzaine de jours, et en moyenne je dépensais 500€ par mois (des mois à 1000€ à Tokyo surtout, et des mois à 10€ en volontariat à la campagne). Je suis plutôt en mode plan B et bonne combine donc je dois être dans la moyenne basse, mais pour vous dire qu'il est possible d'y vivre sans économiser des millions à l'avance.
Le seul point difficile, c'est de se lier d'amitié avec des japonais.es. Je connais des résident.es étrangers.ères qui sont en mal de relation sociale et qui finissent par rentrer dans leur pays d'origine par dépit. C'est vrai que c'est difficile. La norme culturelle qui consiste à ne pas dire "non" rend difficile de prévoir des activités parce que beaucoup de japonais.es qui semblent partant.es annulent au dernier moment avec un prétexte bidon. La mentalité que beaucoup de japonais.es qui n'ont pas voyagé ont et qui tiennent vraiment à l'écart tous.tes les étrangers n'est pas évidente. Il y a la tradition des cercles d'appartenance qui fait que les japonais.es parlent à leur famille, ami.es d'enfance, collègues et c'est tout, ce qui rend la communication difficile. En bref, tisser une relation avec un.e japonais.e "coincé.e" dans le rythme métro-boulot-dodo est un vrai parcours, et ça peut prendre des mois pour apprendre plus que juste leur nom.
MAIS ce n'est pas impossible ! Le plus important : être humble et s'adapter aux normes japonaises. Quand un.e japonais.e dit "oui", il faut savoir interpréter les signes qu'en fait c'est un "non" (intonation, recherches d'excuses, corps qui suintent le malaise, etc). De toute manière si vous ne faites pas cet effort, les japonais.es vous prendront pour un pédant imbécile et iels auront raison. Ensuite, fréquenter les endroits ou les sites où se trouvent les japonais.es qui souhaitent sortir de leurs zones de confort : club de langue, activités culturelles, etc (mention spéciale au 80's cafe à Iwamotocho, Tokyo, un club de multi-langue très sympa et pas cher/gratuit qui n'est PAS un club de rencontre caché comme beaucoup d'autres). Allez à la campagne est aussi un très bon moyen d'être proche des locaux. Le workaway/woofing peut être un bon moyen aussi, beaucoup de volontaires sont étrangers.ères mais il y a aussi des japonais.es. Par contre, beaucoup de volontariats sont juste du travail gratuit caché avec un patron qui en profite... A garder en tête. (Dans un boulot standard, j'ai envie de dire abandonnez l'idée de vous y faire des potes. Ça relève de l'impossible, économiser votre énergie sociale pour le hors-boulot.) Enfin, ne pas hésiter à fréquenter aussi des étrangers qui sont dans le même mouvement d'exploration et de découverte du pays. J'ai connu certain.es pvtistes qui ne voulaient sympathiser qu'avec des japonais.es et qui se retrouvaient au bout de quelques mois dans la déprime. Pourquoi cette envie qui ressemble beaucoup à de la fétichisation ? C'est vrai que c'est dommage d'aller à l'étranger juste pour rester avec des voyageurs.es qui ont les mêmes codes que nous, mais l'extrême inverse est pas non plus la solution.
Voilà pour des conseils sur les premiers pas ! Bon courage à tout le monde !!
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