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    Céline 38 ans

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    Bonjour les pvtistes et les curieux!

    J'ai commencé à écrire quelques articles sur mon blog (Take a Walk on the Wild Side – Les Aventures d'une Baroudeuse en carton // Tales of a Novice Adventurer.) sur des endroits que j'ai visités au Nord de Taiwan. Comme j'suis super sympa, je partage ça avec vous ici (et hésitez pas si vous avez des questions). Amour & Zongzhi!

    SHIFEN ET LA LIGNE DE TRAIN PINGXI LINE


    Au Nord de Taïwan, la Pingxi Line est une ligne de train peu ordinaire. Construire en 1921 sous l’Occupation Japonaise, cette vieille ligne circule encore de nos jours ! Longue de 13 km, elle relie Ruifang, à l’est de Keelung, jusqu’à Jingtong, en suivant le tracé de la rivière Keelung au milieu des montagnes.
    On peut acheter un ticket à la journée qui permet de s’arrêter à chaque station à loisir pour profiter des charmes plutôt bien préservés du Pingxi District. Il y a des petites balades et des chemins de rando à chaque station, ce qui en fait une escapade rêvée loin de la capitale.



    La vue depuis le train est tout simplement surprenante. Flora et moi suivons de près la rivière Keelung dans ce petit train tout vieillot qui cahote. On passe devant des cascades, au milieu de la jungle et de la forêt, dans des tunnels obscurs sous les montagnes.
    Ce jour-là, nous avons jeté notre dévolu sur Shifen, au nord-est de Taipei, une petite ville célèbre pour ses vieilles rues typiques, son festival de lanternes en papier and ses cascades. Le train nous dépose au cœur de la ville, et la plupart des touristes profitent de la position stratégique des rails pour prendre quelques photos originales. Evidemment, on n’échappe pas à la règle, c’est trop tentant !



    La gare ferroviaire se trouve juste à côté des vieilles ruelles de Shifen, où on peut flâner entre les stands de bouffe et de souvenirs. De quoi se procurer un porte clé en forme de lanterne. Sur la droite, en se baladant, il y a un pont suspendu (ils kiffent les ponts suspendus à Taiwan, et clairement ça me ravit) qui traverse la rivière Keelung. Le spot parfait pour regarder les lanternes en papier s’envoler dans le ciel.



    Il y a beaucoup de stands de lanternes, de part et d’autres des rails. Ici, sur les rails, tu peux peindre ta propre lanterne et la faire s’envoler. C’est surpeuplé de touristes, évidemment. Il y a un Festival des Lanternes à Shifen chaque année vers début Février, mais on peut lancer sa lanterne chaque jour de l’année. Il faut juste être conscient que les lanternes en papier sont dangereuses pour tout un tas de raisons.D’abord, les lanternes en papier peuvent causer des feux – comme on a pu en être témoins lorsqu’une lanterne s’est retrouvée prise dans des câbles électriques, s’embrasant et retombant sur la foule de touristes. Ensuite, les lanternes en papier polluent. On a pu le voir en se baladant le long de la rivière, il y a des restes de lanternes partout qui sont retombées sur les arbres et les abords de la rivière. Sans compter que les oiseaux et autres petits animaux peuvent avaler le petit bout de métal qui se trouve à l’intérieur. Du coup, voilà, profite du spectacle c’est joli, ça fait des « waow » dans ta bouche, mais garde à l’esprit les dangers que ces jolies lanternes peuvent causer sur la nature.



    Après une petite balade de 15 à 20 minutes hors de Shifen, se trouvent les Shifen Waterfall. Sur le chemin pour aller au Visitor Center, on se retrouve au milieu de paysages superbes aux alentours de la rivière Keelung avec quelques ponts suspendus et des chemins faits de planches de bois. Les cascades ne sont pas très hautes, mais bien larges, ce qui en fait d’ailleurs les cascades les plus larges de Taïwan. On dirait un peu les chutes du Niagara, en forme de fer à cheval. Plusieurs plateformes permettent d’avoir des points de vue différents des cascades et de la rivière.

    Shifen WaterfallsOn tombe clairement amoureuses de la région, et on remonte dans le train pour aller un peu plus loin sur la ligne, jusqu’à la charmante bourgade de Lingjiao. La carte nous indique d’autres petites cascades dans le coin. Alors qu’on descend du train, on s’étonne du calme qui règne ici. Des chats paresseux, et nous sommes les seules devant les petites chutes d’eau. Ce petit village est tout le contraire de Shifen, oubliée des touristes, calme et relaxante.





    Lingjiao Waterfalls

    De la très touristique Shifen à la très discrète Lingjiao, chaque station de la ligne Pingxi a ses charmes. D’ailleurs, d’autres arrêts valent le détour : Houtong, le village des chats, mais aussi Pingxi pour ses vieilles ruelles, ses lanternes et ses fameux chemins de randonnée.

    Cette petite escapade dans le Pingxi District m’a permis de voir un peu autre chose que la vibrante Taipei et, soyons honnêtes, même si Taïwan ne fait que commencer à dévoiler ses charmes verdoyants, je suis déjà séduite.





    Y ALLER:
    Shifen, prendre la Pingxi Line depuis Ruifang ou prendre le bus numéro 795 depuis Muzha Station à Taipei.
    Shifen Waterfalls, continuer tout droit après les ‘old streets’ de Shifen pour sortir de la ville. C’est indiqué.
    Lingjiao, station paumée de la Pingxi Line.

    AU ROYAUME DES CHATS DE HOUTONG


    Houtong est un petit village tranquille situé dans le Ruifang district, au nord-est de Taipei. Jusqu’aux années 1990, la ville était l’une des plus importantes industries de mines de charbon de Taiwan. Après le déclin du l’industrie du charbon, le petit village a perdu de son attrait et de sa population : les habitants sont partis chercher du boulot ailleurs, laissant Houtong quasi à l’abandon. De 6 000 habitants, le village est passé à une centaine…
    Aujourd’hui ce ne sont pas les ruines de cette industrie passée qui font affluer les touristes. Non, non, non. Parce que Houtong c’est maintenant le village des… Chats.
    -Attention, y’a beaucoup trop de chats mignons dans ce post !-

    Je t’avais prévenu.

    Apparemment, tout a commencé en 2008 quand un groupe de bénévoles s’est créé pour prendre soin de tous les chats abandonnés du village. Ils ont doucement transformé Houtong en un endroit sûr et accueillant pour les matous errants, avec des petites niches et des gamelles aux quatre coins du village.

    Bienvenue à Houtong! (Sauras-tu retrouver le vrai chat dans cette photo?)

    Evidemment, c’est devenu complètement viral quand ils ont commencé à poster des photos sur les réseaux sociaux. Et tous les amoureux des chats ont forcément relayé l’info et les photos trop adorables des boules de poils déambulant et se prélassant à Houtong. Ce qui a attiré de plus en plus de touristes.



    Depuis, Houtong a trouvé un second souffle grâce à cette attraction touristique de village des chats. Les habitants ont ouverts des magasins de souvenirs ainsi que des cafés dans le thème des chats. Le village est décoré de panneaux et de fresques de matous, et de petites empreintes de pattes félines jalonnent l’endroit pour guider les touristes vers les spots à chats. Un pont a même été construit pour permettre aux chats de traverser la voie ferrée sans danger. Un pont avec des oreilles et une queue…






    Il y a pas mal de panneaux dans le village pour empêcher les touristes de nourrir les chats : les habitants s’en occupent déjà. Et très bien. Ces panneaux rappellent également de ne pas perturber les boules de poils ensommeillées, les chats ne sont pas des animaux de foires : ce sont des créatures indépendantes qui n’aiment pas forcément être dérangées, et ne veulent pas toujours être caressées. Bien que les matous soient la principale attraction touristique, ils méritent de vivre leur vie de chats paresseux normalement, sans être incommodés par des caresses en continu.






    Houtong me paraît être une pause parfaite pour un moment au calme, loin de l’agitation de Taipei –en tous cas ce matin-là, parce que j’avoue que lorsque je quittais l’endroit pour Jiufen, de plus en plus de touristes arrivaient en train. C’est juste un plaisir de s’y balader pour prendre les chats en photos, et de se poser pour un thé froid et un petit snack dans un café, avec un chat roux curieux sur le siège d’à côté.


    Après avoir chassé la photo parfaite de chats se prélassant un peu partout, on peut jeter un œil à ce qu’il reste de l’industrie de charbon, ainsi que le pont qui traverse la rivière Keelung et permettait d’acheminer les chariots de charbon. La vue de la rivière Keelung me ravit comme d’habitude de sa couleur tirant sur le vert profond.



    Il y a aussi un petit temple sur le côté nord du village des chats, en haut de la colline, d’où j’ai pu apercevoir mon premier oiseau endémique : la Pirolle de Taïwan. Une sorte de pie d’un bleu Klein avec une longue queue tachetée. Elles voletaient tout autour de moi, quand j’avais le dos tourné, comme si elles voulaient me dire bonjour mais étaient trop timides pour m’approcher. J’ai eu une belle flipette aussi quand j’ai failli marcher sur un putain de serpent… Oh. P***. J’oublie parfois que je suis pas en train de me balader en France ou en Nouvelle-Zélande, et qu’à Taïwan il y a pas mal d’insectes et de reptiles.


    De ville minière sur le déclin au Royaume des chats, on peut dire que Houtong a su retomber sur ses pattes !

    Sur la route de Shifen et Pingxi, Houtong est incontestablement le stop incontournable pour les amoureux des félins ou pour ceux qui, comme moi, vouent un amour infini au dessin animé Le Royaume des Chats de Miyazaki (bientôt je te raconte comment je me suis retrouvée dans le décor de Chihiro à Jiufen, promis !)

    Allez, une dernière.
    Y ALLER :Houtong, premier stop sur la Pingxi Line depuis Ruifang(Il est recommandé d’acheter un pass à la journée sur la Pingxi Line pour s’arrêter un peu partout, et notamment à Shifen !)

    LA MAGIE DE JIUFEN


    S’il y a bien un endroit à aller visiter lors d’un séjour à Taipei, c’est très certainement Jiufen (ou Jioufen ou Chioufen.) Les voyageurs comme les locaux tomberont d’accord : Jiufen, c’est un must-do à Taiwan. La raison est toute simple : lorsque le soleil se couche, la magie opère. Grâce à ses vieilles ruelles étroites bordées de lanternes rouge vif, Jiufen jouit d’un charme Asiatique tout traditionnel.






    Plutôt isolée, de par sa situation dans les montagnes, au nord-est de Taipei, Jiufen était une destination inconnue pendant un long moment : d’ailleurs “Jiu Fen” ça veut littéralement dire « neuf parties », car il n’y avait que neuf familles qui vivaient dans ce coin perdu. En 1883, lorsque les Japonais occupèrent Taiwan et découvrirent de l’or dans la région de Ruifang et ses montagnes, c’est devenu la « ruée vers l’or » et la ville de Jiufen a pris de l’ampleur. D’ailleurs, il est toujours possible de visiter des mines d’or aux alentours.


    SUR LES TRACES DE CHIHIRO



    Lorsque la « ruée vers l’or » a pris fin, après la Seconde Guerre Mondiale, Jiufen aurait pu re-sombrer dans l’oubli. Mais, en 1989, le film de Hou Hsiao-hsien intitulé « La Cité des douleurs » (悲情城市, Bēiqíng chéngshì) a changé la donne. Ce film traite d’un moment tout particulier de l’histoire taiwanaise, la « Terreur Blanche », après que les Japonais aient capitulé et rendu Taiwan à la Chine, l’île s’est retrouvée sous le contrôle du Kuomintang. Lors de cette période de répression active, des milliers de taiwanais furent emprisonnés, torturés et exécutés. Le réalisateur a choisi de tourner son film à Jiufen, et comme ce dernier a connu un succès retentissant, remportant le Lion d’Or au Festival du Film de Venise, Jiufen a connu un regain d’intérêt touristique.
    Plus récemment, un autre film a propulsé Jiufen sous le feu des projecteurs. Certains décors du « Voyage de Chihiro » du réalisateur japonais Hayao Miyazaki ont été inspirés par les ruelles de Jiufen, particulièrement les scènes de début, lorsque Chihiro et ses parents découvrent un village abandonné, alignant des stands de bouffe où les parents finissent par se transformer en cochons d’avoir tout dévoré. On le voit bien, dans les multiples stands de Jiufen que les Taiwanais affectionnent spécialement Miyazaki et sa plus belle œuvre : figurines, porte-clés, peluches, clés USB, tous les goodies dont tu rêvais sont ici

    .




    Mais ce qui fait tout le charme de Jiufen, cependant, ce sont ses petites allées étroites, reliées par des escaliers tout aussi étroits, dans lesquelles les stands du night market s’alignent. Clairement tu te sens comme les parents de Chihiro dans ce paradis : tes papilles frétillent, tu as envie de tout goûter. La maison de thé A Mei va t’en faire prendre plein les mirettes, surtout quand les lanternes rouges s’allument, à la tombée du jour. Il s’agit de l’endroit le plus photographié de toute la ville – attends toi à faire la queue.


    LE PARADIS DES AMOUREUX DU THE



    Et en parlant de thé, tiens, tu savais que Jiufen c’est un endroit parfait pour les amoureux de théine ? De nombreuses maisons de thé sont éparpillées dans la ville, toutes offrant une grande variété de saveurs locales, que tu peux déguster chaud… ou froid !
    D’ailleurs, si tu décides d’aller te poser à la maison de thé A Mei, tu vas te retrouver sur une terrasse superbe en hauteur, où tu pourras siroter ton thé devant la plus belle vue de la ville. Perché dans les montagnes, avec ta tasse de thé, tu pourras apercevoir l’Océan, les montagnes et les villes alentours. Et c’est encore mieux lors du coucher de soleil. Comme j’ai commandé un thé chaud traditionnel, un serveur me montre comment procéder pour préparer moi-même mon thé. Un, il faut laver les feuilles. Deux, tu verses l’eau chaude. Trois, tu attends et laisse infuser. Quatre, tu verses ton thé dans cette petite tasse faite spécialement pour sentir. Cinq, tu sens – et ça sent bon. Six, tu peux maintenant le verser dans la tasse de thé traditionnelle and le déguster de tout ton soûl. Evidemment, l’opération est à répéter plusieurs, jusqu’à ce qu’il ne reste plus de feuilles ou bien que ta vessie soit sur le point d’exploser. Le thé est servie avec quelques douceurs : un mochi au haricot rouge, un biscuit au sésame, and un lù dòu gāo (une douceur faite avec des haricots verts ou blancs). Ces douceurs permettent de contraster avec l’amertume du breuvage.



    Quand à la Jiufen Tea House, elle occupe la plus vieille maison de la ville, une maison centenaire. L’endroit est simplement stupéfiant. De vieilles théières, des tables en bois, quelques peintures aux murs, un petit ruisseau et une petite cascade, dans une atmosphère plus que douce et relaxante. Il est possible de visiter la maison gratuitement, sans consommer, car la Tea House est aussi une galerie d’art avec de superbes poteries et céramiques autour de l’univers du thé.



    Je recommande vivement la maison de thé Siidcha, dans un style plus moderne, pour la vue incroyable qu’offre la terrasse sur le toit. Cette maison de thé propose aussi une grande variété de thé traditionnels appelés ‘Leicha’, the thé préféré des Hakka. Jiufen s’offrait à moi en un seul coup d’œil lorsque j’étais attablée sur cette terrasse, et je n’aurais pas rêvé meilleur endroit pour finir une journée épuisante à papillonner sur la côte est. Et il va sans dire que mon thé glacé à la pêche était divin.


    Une escapade à Jiufen, c’est un peu une escapade dans le temps. On a l’impression de toucher à quelque chose de presque oublié, dans ces petites allées cabossées et étroites bordées des lanternes chinoises. Attention, cependant, l’endroit est bondé de touristes de nos jours. Et on comprend bien pourquoi.

    Entre les maisons de thés super jolies, les stands de spécialités délicieuses et cette atmosphère traditionnelle tenant presque de la magie, Jiufen va te faire tomber amoureux/se de Taiwan c’est clair. Enfin, si c’était pas déjà le cas.



    ALLER A JIUFEN:Depuis la MRT Station Zhongxiao Fuxing à Taipei, prendre la Sortie 1 et le bus n°1062 vers Jinguashi.Depuis Taipei Main Station, tu peux aussi prendre un train local vers Ruifang, puis les bus n°827 ou 788 pour Jiufen.A Mei Tea House, No. 20, Shixa Lane, Ruifang District, New Taipei CityJiufen Tea House, 142 Jishan St., Ruifang District, New Taipei City, Taiwan 224Siidcha Tea House, No.166, Jishan St., Ruifang Dist., New Taipei City 224, Taiwan
    Miniatures attachées Miniatures attachées shifen-4-.jpg   shifennbis-1-.jpg  

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  2. #2
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    Belles photos et super récit, merci pour le partage !


  3. #3
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    UN TELEPHERIQUE, DES CASCADES ET DES RÊVERIES A WULAI

    Chaque semaine, j’attends impatiemment mes deux jours off pour aller explorer les alentours de Taipei. Cette fois ci, je réunis Flora, une Britannique qui a grandi en France, Nicolas, le seul autre PVTiste Français à Taiwan que je connaisse et Vita, une Taiwanaise que j’ai rencontrée via Couchsurfing. On se connait pas encore très bien, voire pas du tout, mais une escapade c’est toujours un bon moyen de rapprocher les gens.
    On se décide à aller à Wulai, une charmante petite ville, réputée pour ses sources d’eau chaude et ses superbes cascades. En vrai, Wulai est surtout connue pour sa culture aborigène, le nom ‘Wulai’ venant de‘kirofu ulai’ en Attayal qui signifie ‘chaud et empoisonné’. Ça promet grave.

    Bienvenue à Wulai!
    WULAI



    En Aout et Septembre 2015, deux typhons élégamment nommés Soudelor et Dujuan ont douloureusement frappé Taîwan, causant inondations, éboulements et autres glissements de terrains. Les villages aborigènes dans les montagnes furent les plus touchés, de par leur situation. Des éboulements ont bloqué la route à Wulai, et certains résidents ne pouvaient plus sortir de la ville ou au contraire rentrer chez eux…. Pendant plusieurs semaines. Quelques hôtels furent totalement détruits par la tempête, sans compter que les sources d’eau chaude se transformèrent en bain de de boue. L’intérêt touristique de Wulai pouvait juste mettre la clé sous la porte après cela.




    On est chanceux cependant, il y a peu de marques visibles des dommages subis par les typhons d’il y a deux ans. En fait, quelques locaux sont en train de se baigner paresseusement dans les sources d’eau piscines d’eau chaude naturelles sur les rives de la rivière. Certains plongent même tête la première dans la flotte. Il fait super chaud aujourd’hui, mais j’ai quand même envie de prélasser mes pieds dans l’eau chaude. J’enlève mes chaussures, et je m’apprête à me glisser dans la piscine, lorsqu’une locale m’interpelle. Vita me dit qu’il faut que je lave mes pieds avant – mais bien sûr ! C’est comme au Japon, tu rentres pas dans un bain si tu t’es pas lavé soigneusement avant. Très bien. L’eau est vraiment chaude, sûrement 40°C, comme dans un Onsen japonais, c’est super relaxant, mais j’abandonne vite la piscine sous le soleil de plomb.





    PRENDRE LE TELEPHERIQUE AU DESSUS DES CASCADES

    wulai

    Le petit train touristique du centre-ville de Wulai aux cascades n’est plus en service, les rails ayant été sérieusement endommagées depuis les typhons successifs de 2015. Du coup, il faut marcher. Et grimper la route sous ce soleil de plomb, ça me fait ressembler à une grosse flaque. La vue sur la rivière est superbe cela dit. On croise des travailleurs en train de retaper les rails. Il n’y a presque plus de traces des dégâts causés par les typhons, la ville et les infrastructures touristiques se reconstruisent doucement.






    Les Wulai Waterfalls sont majestueuses, du haut de leurs 80 mètres. Il s’agit des plus hautes cascades du nord de Taiwan. Mais ce qui rend ces chutes d’eau si particulières, c’est le fait de pouvoir prendre le téléphérique au-dessus de la rivière pour les admirer d’en haut ! Le ticket est un peu cher (250NT$), le ride est plutôt court -10 minutes grand maximum- mais clairement ça en vaut la peine…. Rien que pour ce qui nous attend de l’autre
    côté.






    LE YUN HSIEN RESORT



    Le téléphérique nous dépose à une station au-dessus des cascades. On dirait qu’il y avait ici une salle de cinéma, et quelques attractions, mais tout semble figé, abandonné. Un chemin grimpe plus haut dans la montagne, la vue est de plus en plus incroyable. Au bout de ce chemin se situe le Yun Hsien Resort. Un hôtel et un parc d’attraction. Qui semblent carrément vides. Apparemment, les typhons de 2015 ont causé pas mal de glissements de terrain, il y a une partie entière, à côté du petit lac qui est fermée, où l’on peut vraiment voir à quoi ressemble l’éboulement en question.






    Le Yun Hsien Resort est un grand complexe hôtelier doublé d’un parc d’attraction un peu old school pour jeunes enfants. Manèges, maison hantée, paintball, bateaux de plaisance, jardin aux papillons, stands de tirs, etc. J’arrive pas à déterminer si c’est parce que la haute saison n’a pas encore commencée ou si c’est à causes des dégâts des typhons, mais tout semble tellement… Fermé. Figé. Abandonné. Comme une sorte de parc fantôme.





    Rien de bien glauque, cela dit, ce parc abandonné donne plutôt une impression de Jurassic Park au milieu de toute cette jungle verdoyante. Un peu comme si le temps s’était arrêté, que la nature avait repris ses droits après une sorte de cataclysme. Le Yun Hsien Resort semble toujours accueillir des clients, mais les villas aux alentours sont toutes poussiéreuses. Comme si elles avaient été laissées en l’état pendant des années, sans entretien d’aucune sorte. La piscine est vide. J’ai l’impression de déambuler dans un monde oublié. Jurassic Park, Walking Dead, Lost, Le Monde englouti, Je suis une légende, ça aurait pu se passer ici.





    Etonnamment, dans ce désordre ambiant de fin du monde où les arbres, les lianes et les plantes s’épanouissent sur les buildings en béton, les jardins sont parfaitement entretenus. Les carrés fleuris sont traités avec soin, on voit bien que quelqu’un prend du temps pour entretenir ces superbes jardins. Quel contraste avec la jungle environnante !



    Alors qu’on se balance sur les balançoires du ‘jardin des amoureux’ (un petit jardin où les plants de fleurs sont en forme de cœur, ça peut être qu’un foutu ‘jardin des amoureux’ nan ?) – on commence à rêver en grand. Et si on achetait l’endroit, hein ? On le transformerait en hostel pour voyageur géant, on engagerait des helpers et des workawayers pour nous aider à tout nettoyer et retaper. On pourrait en faire une communauté de voyageurs. Tu vois cette terrasse immense sur le toit, là ? On pourrait y faire des barbecues géants. On vivrait dans ces villas délabrées, se réveillant chaque matin à la vue des montagnes ennuagées qui nous entourent. Y’a sûrement pas mal de randos dans le coin, des endroits où se perdre avec délice dans le verdoyant. Et si on vivait là, hein ?



    T’as déjà ressenti ça, toi ? Tu te balades quelque part et tout à coup ça te prend par surprise : tu imagines ta vie dans cet endroit de manière si claire, que t’as vraiment l’impression que c’est à portée de main. Tu rêves en grand et pourtant t’as la sensation que c’est vraiment possible. Ca demanderait juste une petite poussée, de la bonne volonté, un élan venant du fin fond des tripes pour devenir réel. Ca demanderait juste d’oser.
    La réalité nous rattrape. Vita nous attend plus bas, à la station du téléphérique. Il est temps de retourner à Taipei. La tête remplie de « et si ? »
    (PS: Dernièrement, j’ai voulu m’installer dans un château en Andalousie…)




    Y ALLER :Oh et clairement si tu veux essayer de la gastronomie locale, il faut tenter le riz cuit dans des tubes de bambous. C’est délicieux !
    Aller à Wulai depuis Taipei, depuis Xindian Station (terminus de la Green Line), prendre le bus n°849 pour Wulai
    Yun Hsien Resort, No.1-1, Pubu Rd. Wulai Li, Wulai Dist., New Taipei City

    Merci mec pour la photo, NicoLALA tu gères!


  4. #4
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    Si tu prévois une escapade au Nord de Taïwan, tu devrais absolument considérer de t’embarquer à bord de la Golden Fulong Shuttle. Il s’agit d’une navette touristique qui effectue le trajet Ruifang-Fulong le long de la côte nord-est de Taïwan. Cette partie de la côte est superbe pour ses formations rocheuses improbables, ses plages, ses falaises et ses montagnes rondes et embrumées.
    On appelle cette route, la Golden Route car la région aux alentours de Jiufen est célèbre pour ses mines d’or, ses cascades aux couleurs chatoyantes, ainsi que ses rochers érodés aux formes bizarres de cette même couleur dorée. Au bout de la route se trouve Fulong avec sa fameuse plage de sable blond.
    Une route pleine de promesses dorées.




    Voici les arrêts qu’effectue la navette (en gras, les stops où je me suis arrêtée)

    :
    RUIFANGJIUFEN -GOLD MUSEUM –GOLD WATERFALLSNANYA NANXIN TEMPLEBITOU -LONGDONG BAY –AODI –YANLIAO –FULONG




    THE GOLD WATERFALLS – LES CASCADES DOREES




    Ces cascades sont de loin les plus improbables qu’il m’ait été donné de voir. Les rochers d’un jaune-brun un peu brillant rendent l’eau encore plus claire. Le contraste avec les montagnes verdoyantes aux alentours n’en est que plus vif. On dirait que des cascades d’or se précipitent des montagnes.
    La couleur improbable des rochers ici est due aux mines de cuivre qui fleurissaient dans la région. La pluie a fait son petit effet, et le cuivre s’est déposé sur les rochers. Malheureusement, cela veut aussi dire que l’eau n’est clairement plus potable.



    TEMPLE DE NANYA NANXIN




    Je savais que les fameuses formations rocheuses que j’étais venue voir étaient juste ici, de l’autre côté de la route. Près de la mer. Mais il y a avait ce petit chemin vers les montagnes qui m’appelait. Les petits chemins m’appellent toujours. Du coup je l’ai suivi. C’était un peu boueux, c’était un peu glissant, et le chemin devenait de plus en plus étroit alors que je m’enfonçais dans la jungle. Les papillons et les libellules dansaient à mon arrivée dans un feu d’artifice de couleurs. Noirs, blancs, bleus, oranges.



    Ça devenait dur de suivre ce chemin, je regrettais bien vite de ne pas être assez équipée ce jour-là – quelle idée de baroudeuse en carton d’être venue en Converse et d’avoir laissé mes chaussures de marche à Taipei. Et puis soudain, j’ai commencé à penser aux serpents. Comme une obsession. Et j’avais les jambes nues. J’ai flippé et je suis revenue en arrière. Okay, clairement, je suis un peu chochotte.




    Et puis les rochers se sont avérés être un tout aussi beau spectacle. Je pouvais facilement imaginer un Cornetto glacé en face de moi, au milieu de ce paysage lunaire (ou martien). L’Océan s’étalait devant moi, mon Dieu ce qu’il m’avait manqué le Pacifique. Y’a rien qui m’apaise plus que le bruit des vagues. Je suis à mille lieux du trafic étourdissant de Taipei. Et putain c’que c’est bon.




    BITOU




    Sur ma carte, on dirait bien qu’il y a un phare à Bitou, le Bitou Jiao, ainsi qu’un petit chemin de randonnée. Je transpire déjà comme un coyote, mais je crève d’envie de perdre en nature : je commence à être gavée du bus. Bon, comme la plupart des randos à Taïwan, il y a des escaliers à gravir tout le long, c’est un peu frustrant de ne jamais foutre les pieds au sol. Malgré tout, ce petit chemin de randonnée est tout simplement éblouissant.



    Commençant dans la jungle, puis s’élevant sur les crêtes, la vue au sommet est étourdissante. Ce que je vois là-haut est soit bleu, soit vert. Les montagnes rondelettes d’un côté, et l’Océan Pacifique de l’autre. Je suis le chemin sur les crêtes, alors que le soleil me brûle le corps – il n’y a plus d’arbre pour me protéger et je suis si exposée que je peux sentir mon visage bruler.
    Je sue comme c’est pas permis, mais je suis joyeuse. Mes pensées sont en roue libre alors que j’écoute de la musique sur mon lecteur mp3. Je danse même un peu quand personne ne regarde. Ca faisait longtemps.



    FULONG



    Fulong, c’est le dernier arrêt de la navette. Il faut se délester de 100NT$ pour accéder à la plage, ce qui me révolte totalement : je veux dire, depuis quand faut-il payer pour aller à la plage, bordel ? Je comprends par la suite que cette plage est populaire pour son sable blond (la majorité des plages étant faites de rochers ici), et qu’il s’agit d’une plage privée, appartenant à l’hôtel voisin. (Mais quand bien même, je déteste toujours le fait de payer pour aller à la plage. Bordel.)



    Je suis surprise, cependant. Il y a un concours de châteaux de sable sur la plage de Fulong ! Et encore quand je dis château de sable, c’est un euphémisme, car je reste sans voix devant ces sculptures géantes. Les détails sont si fins et délicats, que j’en reste abasourdie, surtout devant cette immense sculpture d’une sorte de dôme perché sur une colline, que même Spiderman se met à escalader.




    J’ai pas mon maillot de bain, et de toutes manières le carré d’Océan délimité pour la nage est bien trop petit pour nager. Il paraît que la côte de Taiwan est dangereuse pour nager, les fonds marins étant rapidement très profond et les courants très forts. Mais bon, ça c’est ce que les Taïwanais disent. Et beaucoup d’entre eux ne savent pas nager. J’y trempe mes pieds malgré tout. La première fois que je remets mes pieds dans le Pacifique depuis que j’ai quitté la Nouvelle-Zélande. Sa fraîcheur me souhaite la bienvenue.




    JE SUIS SEULE ET JE LE VIS BIEN



    Sur le chemin du retour, je m’arrête à nouveau à Jiufen. Je crois que j’en suis un peu tombée amoureuse, de cette ville surpeuplée de touristes. Il y a assez de salons de thé pour me faire me sentir à la maison pendant un petit moment. Aujourd’hui, j’ai enfin pu passer du temps à contempler l’Océan. Aujourd’hui, j’ai enfin pu passer du temps à randonner les montagnes. Deux choses qui me manquaient terriblement lorsque j’étais à Taipei. Je le ressentais au fond de mes tripes, ce besoin de me retrouver seule un certain temps, pour laisser mon flux de pensée vagabonder tranquillement alors que je me retrouve en pleine nature.
    La plupart des gens s’inquiètent de me savoir toute seule. Mais tu sais quoi ? J’apprécie mes moments de solitude tout autant que j’apprécie de faire de nouvelles rencontres ou de créer de nouveaux liens avec mes amis. Je suis une rêveuse, bordel. Ce qui veut dire que mon imagination peut enfin se lâcher uniquement lorsque je suis toute seule. Et j’ai découvert en Nouvelle-Zélande que la randonnée est clairement mon moyen préféré pour rêvasser de tout mon saoul. Aujourd’hui, mes rêveries étaient faites de ces choses qui auraient pu arriver si j’étais restée en France, et de toutes ces autres qui pourraient m’arriver si je restais à Taïwan.




    A la fin de la journée, j’avais pris ma décision. Finalement, je préfère remplir mes journées de rêveries, de randonnées et de montagnes rondelettes aux abords de l’Océan.

    En fait, c’est vraiment de ça dont j’ai besoin. Et je sais exactement où les trouver.



    Y ALLER:
    THE FULONG GOLDEN ROUTE SHUTTLE BUS – départ de Ruifang