J'ai pris mon temps, mais voici un petit retour d'expérience sur mes 6 semaines de wwoofing cet été !
J'ai rédigé un peu au feeling, désolé si il y a des redites ou des fautes de bon goût littéraire (ou d'orthographe !)

mon expérience
Pour commencer, voici un résumé de mon expérience en wwooffing :
Avant mon départ, je dirais 2 ou 3 mois avant, dès que j'ai eu assez de connaissances en japonais pour envoyer des messages, j'ai commencé à échanger avec un hôte dans la région de Gunma. Cette option s'avérant infructueuse, j'ai pu échanger assez vite avec un autre hôte dans la région de Nagano, et on s'est mis d'accord tout de suite. Mon plan
de départ était de passer 6 semaines avant de commencer ensuite ma boucle par le sud du pays.
Arrivé à Tokyo, j'avais bloqué une petite semaine pour régler des trucs essentiels (téléphone, éventuellement resident card mais ça ne s'est pas fait). Puis je saute en shinkansen vers Nagano (ne sachant pas qu'il y avait d'autres moyens moins cher, mais j'étais en rush) et grâce au téléphone obtenu on vient me chercher à la gare.
Je suis assez surpris de commencer le travail dès le jour de mon arrivée ! Je ne sais pas si ça va être comme ça à chaque endroit où je vais aller.
Les 6 semaines se passent, je croise deux wwooffers qui chacun sont restés entre 10 et 15 jours. Il s'agit d'un couple de personnes qui ont la soixantaine qui ont plusieurs vergers (pommes, pèches, nashi, raisins, prunes) et un potager pour la maison.
Les journées sont parfois longues et dures, Il n'y a qu'un jour de repos par semaine, le dimanche pour moi ! Les autres wwoofers ont eu un seul jour sur leur séjour, en semaine car les hôtes, eux, travaillent 7 jours sur 7. En fonction de la météo bien sûr, les jours où il a fait trop mauvais, on travaillait moins (mais on travaillait quand même).
Pour bien comprendre, je pensais avoir vraiment plus de temps pour moi (pouvoir faire d'autres choses personnelles en dehors du travail) et pour découvrir la région (ce que j'ai essayé de faire le plus possible les jours de repos). Je m'étais préparé un "programme" artistique avec l'ambition de faire un dessin par jour. Mais malheurement, la fatigue et le temps à passer à communiquer et à se tenir au courant de choses sur les internet m'ont fait décrocher, et j'ai grosso modo pris un mois de retard sur le planning. Et en plus j'ai eu envie de commencer un nouveau projet de jeu vidéo en parallèle ...
Arrivé à mi chemin, j'ai vraiment pensé sérieusement à arrêter (fatigue quotidienne, impossibilité de faire autre chose en dehors du wwoofing, et je supporte mal de partager ma chambre avec une autre personne sur plusieurs jours), mais j'ai décidé que ce serait compliqué et que ce serait pas sympa.
Donc on arrive fin Aout au bout de l'aventure. J'ai énormément progressé en Japonais, j'ai mal aux genoux, et je suis claqué. Je décide de prendre du temps pour me reposer sur Tokyo pour me revigorer et rattraper le retard pris en dessin.
J'ai souffert, mais je pense que l'expérience a été positive !
conseils / remarques
Donc, par où commencer ?
1. Vous voulez faire du wwoofing ? Pour quelle raison ?
En ce qui me concerne, ayant à l'heure actuelle un rejet viscéral du travail salarié en France, et globalement ayant envie de mener des actions positives au niveau humain et pour l'environnement, le principe du wwoofing me plait.
Économiquement, c'est évidemment intéressant si on regarde jute les chiffres : je n'ai dépensé que 20 000 Yen sur une période de 6 semaines (contre surement presque 10x plus pour mon court passage sur Tokyo, dont plus de la moitié en logement). Les dépenses se sont faites en déplacements (prendre le train pour aller faire une journée à Nagano, s'acheter des sucreries, cinéma, ...).
Cependant, je n'étais absolument pas libre de mes mouvements et de mon temps, de mes menus (même si la cuisine à la maison était délicieuse), donc faire du wwoofing pour seule raison financière me parait totalement absurde. Il faut absolument être dans l'état d'esprit du deal, et aimer aider les gens et travailler dans la nature. Je suis tombé chez des gens qui cultivaient en 100% biologique donc ça correspondait à ma vision écologique. J'ai soutenu une cause (je crois).
2. Vous allez donner de votre temps.
N'espérez pas, à priori, à moins d'en avoir discuté, avoir beaucoup de temps libre pour faire autre chose. C'est du vrai travail, sans la relation patron / employé, sans la pression du salaire (je suis quelqu'un qui ne peut pas garantir une efficacité constante au travail, c'est pour ça que je suis très mal à l'aise en entreprise). C'est un peu comme aider quelqu'un de la famille ou des amis à la ferme ou dans une construction, mais pas tout à fait vu qu'on ne connait pas intimement les hôtes tout en partageant leur maison et en rencontrant parfois au passage leur amis et famille. C'est spécial, et il faut se dire qu'on fait ça pour la cause et pour l'expérience humaine.
3. Il faut avoir un minimum de connaissances en japonais et avoir envie de progresser.
Il doit y avoir des hôtes qui sont parfaitement bilingues en anglais, mais l'écrasante majorité (comme la population japonaise en général) ne parle et n'écrit que japonais.
Donc, rien que pour trouver un hôte, je vous conseille vivement de rédiger directement en japonais, et pourquoi pas laisser une version en anglais en dessous au cas où. Je recommande de rédiger un message spécialement pour chaque "candidature". Vu que je je n'aime pas les surprises, j'étudie les fiches des hôtes pour bien sélectionner un hôte qui me convient vraiment (par exemple, je n'ai pas trop envie de bosser avec des animaux). Jusqu'à présent, on m'a toujours répondu.
Une fois sur place, j'ai énormément progressé en japonais, et ça, pour l'autonomie dans des situations à venir,c'était très bien !
En résumé :
- Il s'agit d'un échange entre des personnes, vous donnez de votre temps et de votre énergie contre du logement et de la nourriture.
- Il s'agit, je pense, d'un positionnement moral / politique / idéologique de la part du wwoofer. Le faire sans conviction ne vous fera pas plaisir (je pense).
- Il y a des choses positives à en tirer ! c'est une expérience humaine que vous ne referez peut-être jamais ! Et si vous voulez progresser à l'oral en japonais, je ne peux que vous encourager à tenter. Pour le coup, ce sera éventuellement de l'immersion totale !
Merci d'avoir lu jusqu'ici, j'espère que ce témoignage éclairera certaines personnes !
En ce qui me concerne, maintenant que j'ai digéré cette expérience un peu extrême (6 semaines, c'est long, en fait), je compte en faire à nouveau, mais en limitant la durée à 2 semaines