Je n'avais pas fait de retour sur l'expérience à l'UQAM alors je me lance même si ça date (2006-2007).
C'est une université plutôt sympa. Effectivement, au moins à l'époque, ils revendiquaient un côté "gauche" mais c'était sympa au niveau du fonctionnement de la fac : pour les contrôles en cours et en fin de semestre, chaque prof au début du premier cours faisait une proposition, ensuite il sortait de la salle et on votait pour savoir si on était ok ou non avec ces modalités. Le fait de ne pas "juste subir" l'examen avait un petit côté très appréciable.
Pour ce qui est de l'ambiance générale, ni mauvaise ni géniale, au moins dans le département droit. J'ai essayé de connaître un peu les étudiants mais ça n'allait jamais très loin (je ne vais relancer le débat sur la facilité de se faire des amis québécois) mais je pense que c'est une dimension à prendre en considération. Et quant on ne l'a pas anticipé, c'est un peu la douche froide.
Je ne dis pas que c'est mieux dans d'autres facs, mais le facteur géographique est important et à prendre en compte. Dans des facs comme celles de Sherbrooke ou de Laval à Québec, il semblerait (pour en avoir discuter avec des étudiants là-bas) qu'il soit plus facile de lier connaissance. La raison principale, c'est que la plupart des étudiants ne sont pas nécessairement originaires de la région, n'ont pas leur famille ni tous leurs amis à proximité.
A Montréal, j'ai trouvé que les étudiants avaient un mode de vie plus proche de celui des trentenaires : ils avaient leurs cours évidemment mais quasi tous un emploi à côté, leur famille, leurs amis, leur appart à Montréal. Bref, sans doute moins enclins à aller plus loin avec des nouvelles personnes rencontrées puisqu'ils avaient déjà leur vie sociale bien remplie.
Pour les cours en eux-mêmes, il y a pas mal de différence avec la France. La première c'est la participation, ils n'hésitent pas à poser des questions, à demander des précisions quand chez nous c'est dur pour les chargés de TD de faire ouvrir la bouche aux étudiants. L'ambiance est moins "crispée" plus décontractée et c'était très appréciable également.
Les personnes de l'administration sont plus serviables et coopératives, j'me souviens de Mme Jolicoeur, qui portait très bien son nom, elle était adorable.
Concernant le contenu des cours c'était aussi très différent. Moins de raisonnements sur les concepts, plus de pragmatisme, de mises en situation. Pour les juristes, en clair, pas ou peu de commentaires d'arrêts, d'articles, de dissertations, mais des cas pratiques.
Ce qui était drôle c'était de voir comment le système d'éducation dans lequel on a évolué, a conditionné notre système de pensée (ah les fameux plans en 2 parties et 2 ss parties) et les conséquences dépendamment des matières. Sur certaines matières où les québécois avaient des difficultés, ça me semblait très facile et ne nécessitait que peu d'effort pour obtenir une bonne note. Pour d'autres matières beaucoup plus pratiques, comme le droit fiscal, j'avais beau faire tout ce que je voulais ça ne fonctionnait pas alors que les québécois éprouvaient moins de difficulté que moi.
Concernant la qualité des cours et/ ou intervenants. Ca dépend beaucoup des intervenants. Il y en avait des très bons, notamment en droit des affaires et en droit des compagnies, des vraiment très sympathiques et certains, comme partout ailleurs, dont on se demande pourquoi ils enseignent. Mais dans la globalité c'était plutôt bien.
Voilà enfin un autre aspect un peu moins positif c'est le manque d'évènements organisés. J'avais rencontré, à l'époque, des étudiants de Concordia, de Polytechnique, d'HEC, ... beaucoup avaient des comités pour étudiants étrangers très efficaces qui organisaient des sorties à Tadoussac, de l'accrobranche, ...
A l'UQAM il n'y avait quasi rien d'organisé, quelques 5 à 7 prévus à la dernière minute. Bref, un peu déçue à ce niveau là. Il fallait donc se tourner vers le département droit. Malheureusement, à défaut d'amis au sein de l'université, c'était difficile de participer aux sorties à NY ou aux law games qui nécessitaient de former des groupes pour l'hébergement. Sinon ça coutait très cher.
Voilà. A savoir aussi, si certains s'interrogent sur la difficulté des cours, puisqu'il semblerait qu'ils soient réputés plus difficiles qu'en France, je pense que ce n'est pas vraiment le cas. Surtout qu'à l'UQAM, ils appliquent, tout du moins, appliquaient la politique des examens à livre ouvert dans un certain nombre de cours. Ca s'enligne dans leur philosophie de développer l'analyse, le pragmatisme plutôt que l'apprentisage bête et méchant de la loi. Voilà, alors si contrairement à moi, on ne laisse pas son bouquin à la maison parce qu'on a oublié ce détail, tout doit très bien se passer.
Bonnes études.
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