1. #1
    Avatar de Lauraki
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    Pour situer, la topographie du centre d’Athènes, voici un petit aide visuel sur cette carte Google Map© où les principaux lieux sont signalés.

    Dans la nuit de la saint Nicolas, le 6 décembre 2008, Athènes s’est embrasée, comme vous en avez sûrement entendu parler. Les évènements qui se sont déroulés depuis, que l’on commence à appeler les « Dekembriana 2008 » (les évènements de Décembre 2008) en rappel aux « Dekembriana » historiques qui avaient marqué le début de la guerre civile au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1945, n’ont pourtant rien à voir. Et pourtant, cette semaine marquera-t-elle peut-être un tournant dans l’histoire sociale grecque, voire européenne ? Comme tout le monde le sait maintenant, Athènes, mais aussi les principales villes du pays (Thessalonique, Patras), mais les villes moyennes également (Trikala, Larissa, Corinthe, Nauplie) et certaines îles (en Crète, à Rhodes) sont aux proies à de nombreuses émeutes, très violentes depuis samedi soir, lorsqu'un adolescent de 15 ans, Alexis Grigoropoulos a été abattu par un policier dans le quartier d'Exarchia, à quelques encablures de mon lieu de résidence.


    Ce jeune garçon qui fêtait la saint Nicolas, une fête très populaire en Grèce (les fêtes sont plus importantes que les anniversaires ici) avec quelques amis, s’est retrouvé sûrement au mauvais endroit, au mauvais moment. La version initiale disait qu'il faisait parti d'un groupe de 20-30 jeunes qui s'attaquait à une patrouille de police en lançant des pierres et des cocktails Molotov. Plus les jours avancent, plus il semblerait que ce groupe n’ait pas réellement existé, en tout cas, pas en aussi grand nombre. Mais, l’enquête est en cours.

    La scène se déroulait dans le quartier Exarchia, estampillé "quartier révolutionnaire et anarchique" par la présence des universités de droit, économie et de Polytechnique : c’est un quartier par endroit très bobo, tout en étant en même temps populaire et avec une forte population étudiante. Mais aussi, parce qu'en 1973, c'est là que prit, à Polytechnique même, la révolte estudiantine contre les Colonels qui amorça la fin de la dictature (la Junte militaire exerça son autorité entre 1967 et 1974) : cette révolte s'était achevée tragiquement par plusieurs étudiants tués par l'armée qui avait envoyé les chars dans Polytechnique ; aujourd'hui, par décret, la police et l'armée n'ont pas le droit de pénétrer dans les universités (décret qui date de la fin du 19e siècle et trouve ses origines dans des lois et traditions antiques). Ce quartier est donc le bastion anarchiste grec et le bastion des idéaux d’extrême gauche.

    Quartier jeune et vivant, ce n'est pas non plus l'anarchie dans les rues d'Exarchia, il y fait très bon vivre : j’y habite et je vous l’assure, c’est sans souci. Ceci étant, il est vrai que la police n'y est pas la bienvenue, pourtant elle est bien présente aux abords immédiats de la place Exarchia et circule tout de même dans le quartier : son commissariat central est tout prêt et le QG du PASOK (parti socialiste grec) est installé là aussi et un car de MAT (CRS grecs) est en permanence stationné devant l’entrée. Des accrochages réguliers ont donc lieu au cours de l'année, sans que cela ne déborde : on pourrait presque dire (malheureusement ?!?) que cela fait parti du décor. En même temps, une population de marginaux (beaucoup moins nombreuse maintenant) déambule dans les abords de cette place et il est fréquent de croiser des drogués et autres exclus sans que cela trouble l’ordre public. Au contraire, sur cette place, un nombre important de cafés branchés (et chers, sauf LE café des anarchistes) sont installés et « la rue de l’informatique » part de cette place (en direction de Polytechnique). C’est donc un coin ultra agréable et très tranquille, vivant, mais sûr (j’insiste sur ce dernier aspect). Une présentation du cadre était nécessaire, car encore une fois, ce quartier que j’affectionne est en train de voir son image ternie par la presse et les médias étrangers.

    Peut-être que cette nuit-là, le jeune Alexis Grigoropoulos, a peut-être lancé quelques invectives envers la patrouille et encore, les témoignages ne vont pas tous dans ce sens. Dans tous les cas, le policier aurait riposté en tirant trois coups en l’air… le troisième achevant par ricochet (version officielle du policier) dans la poitrine de l’adolescent. Dans tous les cas, quand son métier fait que l’on appartient aux forces de l’ordre, on ne répond pas avec son arme à feu et on ne tire pas sur des civils [désolé, sur certains points, je manque d’objectivité, mais là, c’est un détail trop important de cette tragédie qui m’irrite.]

    Samedi, l'évènement ne fut pas anodin et n'était pas un simple incident. La tragédie a embrasé le quartier, puis le centre vers Akadimias jusqu'à Monastiraki. Dimanche, pourtant de sortie avec une amie, nous n'avions rien remarqué jusqu'à ce que l'on reçoive un coup de fil de France pour avoir des nouvelles (une coupure d'électricité toute la journée et nous ne savions rien). Les émeutes ont repris dimanche soir, puis lundi dans la fin d'après-midi et la nuit. Après une accalmie dans la nuit de jeudi à vendredi (la faute à l’orage ?), tout a repris vendredi après-midi. L'esprit de Noël qui commençait à s'installer dans les rues a disparu (déjà qu'il n'y a pas trop de décorations) : le sapin de Noël installé sur la place Syntagma a été brûlé. Autant dimanche soir, on ne se rendait pas compte de grand chose, autant lundi ce fut tout autre chose et tout prit des proportions monumentales : de la maison, on entendait les tirs de lacrymogène. Le résultat au terme de cette 6e journée est désolant par endroit et deux rues plus loin, rien n’y paraît.

    Mercredi 10 décembre, une grève générale, prévue depuis de longues semaines a eu lieu : bien sûr, elle a donné lieu a de nombreuses manifestations de violence. Le gouvernement de Costas Caramanlis (Nea Democratia, droite conservatrice) ne fait rien, ne dit rien et rejette la faute sur les extrémistes de gauche, les anarchistes. Or, il faut savoir que les anarchistes ne sont pas responsables de tous les dégâts : des casseurs et pilleurs ont profité de la situation. Les anarchistes grecs s’en prennent à des symboles étatiques ou des symboles du capitalisme : banques, magasins chics ou chaines d’importation (Mc Do, Starbucks, H&M…). Pourtant, les dégâts sont importants et la facture s’élève à près 50 millions d’euro. Mais, je précise que, malgré des destructions importantes, des pillages par endroits, plusieurs magasins (même d’Hifi ou électro) ont vu les vitrines démolies, mais le matériel pas pillé. Au final, les dégâts sont quand même considérables et on ne peut pourtant pardonner la violence de toutes ses actions.

    C’est là qu’il faut essayer de se poser la question : comment un incident, plutôt une tragédie, isolée a pu dégénérer en une semaine d’affrontements ? De suite, je vous arrête, le parallèle avec mai 68 ou les émeutes françaises de novembre 2005 sont à proscrire. On ne parle absolument pas du même contexte. Pour les émeutes en France, justement, ça a prit dans les banlieues, termes qui n’existe pas en Grèce. Il y a des quartiers périphériques, mais des banlieues, au sens social de son existence en France, cela n’existe pas : pas de tours ghettos, pas de quartiers dangereux. Tout d’abord, la société grecque et la vie en Grèce est sûre : je pourrais rentrer seule, en pleine nuit, sans problème (après il faut avoir aussi un minimum de bon sens), mais il est vrai que les agressions, vols sont plutôt rares.

    Exemple : un café dans une rue à côté de chez moi a fermé pour travaux plusieurs mois et durant l’été ce fut vacances pour les ouvriers. Il avait deux palettes de petites bouteilles d’eau qu’ils avaient entreposée sur le trottoir, devant sa devanture : les palettes sont restées intactes, personne ne s’est servi. Autre exemple, des petits kiosques, appelés periptero, existent à tous les coins de rues ou presque et on y achète de tout (genre le dépanneur canadien, je crois ?). Ils ont des réfrigérateurs avec boissons : le soir, lorsqu’ils ferment, ils restent dans la rue, avec juste une chaine et un cadenas. Je n’ai jamais vu un frigo brisé pour en voler le contenu. Ce sont des petits exemples pour vous permettre de comprendre que ce genre de petits délits, si courant en France (dans mes souvenirs) est absent ici.
    Pourtant, vous avez du entendre parler ces jours-ci, de la « génération des 600/700€ » : parce que oui, c’est le salaire moyen d’un jeune diplômé. Les parents font des sacrifices énormes pour leurs enfants, les envoient dans des universités étrangères, mais au final, ils sont souvent obligés de cumuler plusieurs emplois pour arriver à 700€ mensuel. Et là, je le sais, puisque mon compagnon a travaillé 6 mois dans une boîte grecque et fut traité à ce niveau là, alors qu’il n’était pas débutant. Donc, des jeunes qui à 30 ans, vivent toujours chez leurs parents, jusqu’à leur mariage même, c’est chose plus que courante (jouent en plus d’autres modes de vie et traditions de la société sur lesquels je reviendrai dans un autre article). La mort de ce jeune adolescent, n’a pas amené cette crise dans laquelle le pays est plongé : la soupape de pression a alors volé en éclat.

    En effet, le gouvernement conservateur de Caramanlis, au pouvoir depuis mars 2004, puis réélu en septembre 2007, n’a vu qu’une inflation constante du coût de la vie et en plus, s’est enlisé dans de nombreux scandales, sans compter que la corruption est encore présente ici. Bien que réélu après les incendies violents et meurtriers de l’été 2007, les scandales tombent les uns après les autres depuis. La police ici, est très très mal vue par la jeunesse et est toujours associée à la répression militaire, sans compter que je n’ai jamais vu pareil police qui laisse à désirer et qui se prend pour « des cadors » : les policiers qui font la circulation, clope, café, portable… la première fois ça surprend ! Donc, les cris de « batsi, gourouni, dolofoni » qui raisonnent depuis dans les manifestations, résultent d’une vieille rancœur populaire contre ce corps de métier qui laisse beaucoup à désirer et qui n’est pas formé à gérer en cas de crise : le policier a donc véritablement perdu son sang-froid samedi dernier. Pour info, « batsi, gourouni, dolofoni » c’est « flics, cochons, assassins » ! Et dans les médias, vous avez dû voir, des images avec les MAT (CRS) partout, et bien non, ils furent globalement absents et maintenant font l’objet de critique encore plus vivaces depuis que les journalistes offusqués, diffusent des vidéos de ces mêmes MAT tirant en l’air, à balles vraisemblablement réelles, devant les manifestants. Sans compter, maintenant, que le rapport balistique annonce que la balle aurait ricoché… (allez savoir, est-ce le véritable résultat ?) Dans tous les cas, le policier est inculpé d’homicide volontaire et est maintenu en prison.
    La révolte a donc prit facilement dans un contexte social très perturbé : il faut savoir que les mutuelles et que certaines caisses d’assurance santé sont en faillite. Enfin, il faut aussi savoir, que la jeunesse grecque est politisée, à l’inverse de la jeunesse française (je parle de sa majorité) ; les grèves étudiantes ont été nombreuses ces trois dernières années : en 2007, il y a eu près 4 mois de grèves et de fermeture des universités. Les jeunes sont beaucoup impliqués dans les syndicats étudiants qu’en France. La mort d’Alexis fut donc le détonateur d’une colère qui grondait sourdement depuis des mois.

    J’ai donc essayé de vous faire part, au mieux, de la situation actuelle, telle que je la vois et la vis. Je ne suis ni sociologue, ni spécialiste de la politique grecque, il ne faut donc pas prendre cet article comme une analyse, mais plutôt comme un éclairage de l’intérieur. Je vous conseille d’aller voir aussi ces quelques blogs, autres témoignages au cœur du pays. D’ailleurs Eurostar Blues est une québécoise installée ici : Fotia stis trapezes... le feu aux banques et Émeutes et révoltes en Grèce, ses deux récits sont instructifs et bien écrits. Européen de coeur, Grec d'esprit nous offre aussi une analyse de cette Saint-Nicolas tragique. Dernière lecture de blog, sur Paris-Athènes Blog. Il y a aussi le blog de ce professeur d'anglais de Thessalonique, Craig Wherlock, Teachier Dude [en anglais] et les actualités sur le site Info-Grèce. Pour la presse, voici quelques liens sur Ta Nea ou Kathimerini [en grec : si j'avais le temps, j'en ferais bien des traductions ou résumés, mais là, ce n'est pas à l'ordre du jour]. Ce sont deux quotidiens grecs, cela peut aussi intéresser, si certains lisent le grec. Je joints également l'interview réalisé par le journal Le Monde à Georges Contegeorgis, professeur de sciences politiques à l'Université du Panteion à Athènes. L'article est court, mais c'est une vue relativement intéressante des véritables problèmes de fond qui minent la société grecque et qui unissent toutes les générations.

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    [Source : LeMonde.Fr| 02-12-2008 | 19h04 | Grèce : "La police n'assure plus sa mission de service public".]

    Quelles sont les revendications des manifestants ?
    Le mécontentement de la population est d'abord dirigé contre les forces de l'ordre. Les manifestants reprochent à la police de ne pas accomplir correctement sa mission de service public. L'institution policière, qui devrait être au service de tous les citoyens, n'agit aujourd'hui que dans l'intérêt de quelques personnalités influentes. Je connais, par exemple, un directeur de journal qui dispose de trois ou quatre policiers pour assurer sa propre sécurité. Pendant les manifestations de ce week-end, les forces de l'ordre ne sont pas ainsi intervenues pour protéger les commerçants contre les tirs de cocktails Molotov.Mais cette mobilisation témoigne surtout d'un profond malaise d'une partie de la société à l'égard de la politique du gouvernement grec. Partant de la capitale, elle s'est propagée à tout le pays. Les manifestants dénoncent le fonctionnement d'un Etat qui place l'intérêt d'une certaine classe politique et économique au-dessus de l'intérêt général. Ils réclament la mise en place effective d'un État de droit et d'un État providence, ainsi qu'une meilleure représentativité des citoyens. Leur objectif, c'est d'être considéré comme des partenaires à part entière du système politique.

    Quel rôle tient le mouvement anarchiste dans les manifestations ?
    Le mouvement anarchiste, tout en étant très minoritaire, est particulièrement actif au sein des universités grecques. Ce n'est pas la première fois qu'il s'oppose violemment aux forces de l'ordre. A Athènes, il est implanté dans un petit quartier du centre-ville [Exarchia] où l'extrême gauche jouit d'une certaine immunité. La police les tolère à condition qu'ils ne sortent pas de cet environnement bohème et universitaire.Il faut savoir que la population étudiante est nettement plus politisée que le reste de la société. [En 1973, c'est la révolte des étudiants de l'école Polytechnique d'Athènes qui a précipité la chute du régime des colonels, une dictature militaire à la tête du pays de 1964 à 1974]. Par ailleurs, la police n'a pas le droit d'intervenir sur les campus. Mais l'adolescent qui a été tué par un policier n'appartenait pas à un groupe anarchiste. Il ne portait pas de cagoule et ne participait pas à une action ciblée. Connaissant sa famille, je peux même affirmer qu'il appartenait à un environnement assez aisé. Samedi, il s'en prenait à la police comme beaucoup d'autres personnes le font chaque jour en Grèce.

    Quelle est la marge de manœuvre du gouvernement ?
    Les récents événements viendront très certainement bousculer l'agenda politique, mais le gouvernement du premier ministre de centre-droit Costas Caramanlis est dans une situation très difficile. Un an après son élection, il dispose d'une très faible majorité au Parlement et ne parvient pas à sortir le pays de la crise. Par ailleurs, il est empêtré dans une série de scandales. [Une affaire de mœurs mettant en cause le secrétaire général du ministère de la culture, Christos Zachopoulos, éclabousse le gouvernement depuis le début de l'année]. Il n'y a qu'à voir les derniers sondages d'opinion qui donnent cinq points d'avance aux socialistes en cas d'élections anticipées. {Propos recueillis par Elise Barthet}

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Enfin, voici une rapide revue de presse francophone, vous pourrez y trouver quelques éclairages supplémentaires. J’ai signalé ceux que je trouvais le plus pertinents par un *. J’espère que j’aurais pu contribuer à éclairer la situation, sans trop de parti pris – parfois c’est dur – et si, je peux après, répondre à d’autres questions, je le ferais, si je suis en mesure d’y répondre. Promis, les autres articles, seront moins graves et plus orientés « vieilles pierres » !EDIT: il est là 23h, je poste l'article préparé dans l'après-midi, je rentre d'un resto avec mon homme au-dessus de la place Exarchia. Nous avons abrégé notre dessert, des bandes préparées remontaient vers le commissariat et s'apprêtaient à l'affrontement. Ce soir, il y avait une commémoration, une semaine après la mort d'Alexis, la tension était très nette. Plusieurs rues étaient bloquées par des poubelles, plusieurs commençaient à brûler... Les groupes quadrillent autour des pâtés de maison entourant le commissariat. Et nous avons essuyé un reste de lacrymo... Et moi qui voulait juste déguster mon fondant au chocolat.
    Je pense que la nuit sera de nouveau tendue... Mais à quoi aboutira réellement tout cela ? Y aura-t-il du changement ? On aimerait y croîre...
    Dernière modification par Lauraki ; 13/12/08 à 23:22. Motif: Corrections des liens externes

  2. #2

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    Merci pour ton article

    Assez impressionnant ce qui se passe là bas, on a connu pas mal d'émeutes en France aussi ces dernières années mais jamais aussi généralisées.
    De ce qu'on en entend en France, ça a pas l'air de s'arranger, tu as l'impression que ça peut durer encore longtemps ou tu sens que ça commence à s'essouffler?

  3. #3
    Avatar de Lauraki
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    Justement, depuis hier après-midi, on disait que ça s'essouflait. Mais les manifestations continuent. Ce midi, les lycéens, notamment ceux du lycée du jeune, se sont donnés rendez-vous (300 pers. environ) devant le Parlement à Syndagma pour une manifestation pacifique : de nombreuses photos où les gens offrent des fleurs aux MAT !

    Mais le mouvement dur et semble solide. Une amie est avec les syndicats depuis hier, le mouvement est moins visible car moins violent (enfin, là j'ai toujours les yeux bouffis de la lacrymo), mais toujours solide, car ils voudraient que cette mort ne soit pas inutile et que cela fasse bouger les choses. Les universités sont toujours bloquées et annoncées bloquées pour la semaine prochaine. Il faudra voir ce que va donner la trève de Noël, si trève il y a... Pour le moment, je dirais que la volonté ne baisse pas.
    Je verrais demain en me réveillant ce qu'il se sera passé 3 rues en dessous de chez moi, mais vu ce que je viens de voir, vous comprendrez que mon instinct de reporter m'invite plutôt à rester chez moi que d'aller faire la curieuse : il y a 20 min., je pense près de 300 pers. cagoulés, les koukouloufoni, attendaient pour se jeter sur le commissariat. Courageuse, mais pas téméraire, je suis !! Mais là, j'assume !

  4. #4
    Avatar de Marie
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    Lol Laure.
    Merci pour ce témoignage très intéressant!!!
    En fait, je comptais te demander comment ça se passait là-bas, quelles étaient tes impressions.
    C'est beaucoup plus intéressant selon moi qu'un journaliste qui pompe les dépêches AFP ou Reuters....
    Si tu fais quelques photos ou vidéos (ou des liens), n'hésite pas
    Sinon: pour les lacrymos, bah bon courage, et sinon: malox, citron et sérum physiologique
    Bon courage à toi (et à nos amis grecs...)

  5. #5
    Avatar de Lauraki
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    Une nouvelle vidéo, ici sur le site de France24 illustrant parfaitement ce que j'ai "bravé" (héroïquement hier) ou des photos de mon quartier sur LeMonde.fr, prises hier soir.

    Pour ma part, moi je n'ai pas trop de photos, ni de vidéos. Comme en, plus, j'ai un peu été malade cette semaine, je ne suis pas beaucoup sortie. J'en récupèrerai d'une amie à l'occasion. Mais, pour le coup, les images des journaux illustrent bien ce que l'on peut voir par endroits, car encore une fois, j'insiste tout cela est localisé : hier je finissais mes achats de Noël au centre ville et beaucoup moins de magasins endommagés que ce que l'on imaginait. Par contre, les banques oui... symboles que les anarchistes attaquent.

    Dernière modification par Lauraki ; 14/12/08 à 10:57.

  6. #6

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    Je n'avais pas trop suivi l'actualité cette semaine donc je te remercie pour cette "mise à niveau" claire et détaillée. C'est très intéressant d'avoir un point de vue de l'intérieur (surtout qu'il est pondéré par le fait que tu sois une expat) sur ce genre d'événements pas toujours bien traités par les médias et sur lesquels on ne prend pas forcément le temps de se renseigner (la Grèce ça paraît loin même si c'est en Europe)...

  7. #7
    Avatar de Pand0re
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    Eh ben ! Merci pour ce témoignage très complet Lauraki, vraiment intéressant !

    Bon courage.