Décrocher un job a Sydney est une expérience vraiment différente d'une recherche d'emploi a Paris.
Pour vous donner un peu de contexte, je travaille dans l'IT (pour être précis, dans le développement d'applications), depuis pas mal d'années maintenant (8 ans). J'ai un bon bagage de par mes expériences en France, et sur une technologie porteuse (Java). J'ai aussi eu la chance d'expérimenter et pratiquer les méthodologies Agile et Scrum plus particulièrement. Bref, pas mal de choses qui sont demandées en ce moment en Australie.
Selon les stats officielles du gouvernement australien, l'IT est un des secteurs qui recrute le plus, donc mon expérience n'est pas nécessairement représentative de tous les métiers en Australie.
Mais cela vous donnera peut-être une vision plus claire si vous êtes dans ce secteur, alors voici mon parcours.
Je suis arrivé a Sydney en juin 2011, et après deux semaines de vacances à découvrir Sydney, je me suis mis à la recherche d'un emploi.
J'ai fait ce que la plupart des gens dans l'informatique (et plein d'autres métiers) font, j'ai utilise seek (
SEEK - Australia's no. 1 jobs, employment, career and recruitment site).
Parcours des annonces, selon mes critères, et dès le premier jour, pas mal de contacts avec des gens intéressés par mon profil.
Première différence avec la France : ici, les entreprises utilisent des recruteurs, et rares sont les clients qui vous recrutent en direct.
Généralement, le parcours type pour décrocher un emploi en Australie, c'est
* retenir l'attention d'un recruteur
* passer un entretien avec le recruteur (formel, pour discuter des prétentions, du rôle, et de vos précédentes expériences professionnelles)
* passer un 1er entretien avec le client (généralement technique)
* éventuellement passer un 2nd entretien avec ce même client (pour des questions d'ordre plus général ou avec un mélange technique/général)
Le nombre d'obstacles à passer en Australie est donc un peu plus important qu'en France (du moins par rapport à mon expérience du recrutement en France).
Ce que j'ai retenu des mes différents entretiens ici, c'est que les recruteurs et les clients cherchent avant tout à savoir si votre personnalité conviendra dans leur équipe ou leur projet.
L'expérience professionnelle compte, mais assez peu de clients y accordent du temps dans les entretiens.
Ces entretiens sont plutôt directs, et s'orientent rapidement sur les connaissances techniques. A des niveaux variés selon le client et le rôle, mais les questions sont beaucoup plus pointues qu'en France.
Je suis même tombé sur un client qui m'a posé une énigme pendant l'entretien. Une histoire d'une bonne dizaine de minutes, en anglais bien sûr, avec des chapeaux, des prisonniers, je ne sais combien d'autres détails, et une question finale du genre : quel est le prisonnier qui s'échappe, et... pourquoi? Ouch!
Pour l'anecdote, c'est une technique de recrutement issue de chez Microsoft, pour jauger la logique du candidat (merci Bill

)
Et pour terminer cette anecdote, le client poseur de devinettes, a, malgré ma totale absence de réponse, été intéressé et a souhaite me revoir... Comme quoi !
Bref, après pas mal d'entretiens sans réponse, et une confiance en baisse vu les challenges à relever pour obtenir un poste, je me suis mis à douter un peu...
Et après deux semaines d'entretien, je me suis dit qu'il fallait changer ma stratégie.
J'ai revu un peu mes bases techniques (car on oublie certaines choses à force), et j'ai décidé de préparer d'avantage mes entretiens.
Cela parait évident, mais passer des entretiens en Anglais demande de la préparation, et la meilleure chose que je puisse vous conseiller, c'est de préparer votre routine, pour les questions types que l'on pourrait vous poser. Répeter chez soi son speech en Anglais, et les réponses aux questions type que l'on pourra vous poser, c'est le meilleur moyen de ne pas arriver en entretien et passer son temps a faire des "euh... well... hum..."
Je suis quelqu'un qui a un bon niveau d'anglais, et (sans jouer les vantards), je suis capable de tenir une discussion sans aucun problème.
Mais malgré cela, une discussion dans la vie courante et une discussion dans un milieu professionnel n'ont rien à voir. Votre métier a surement des termes et des expressions précises que vous devez maitriser. Et ce sera certainement la partie la plus dure à travailler pour vos entretiens !
Mais pour en revenir à ma recherche d'emploi, je me suis entrainé (avec ma très chère femme, merci!), a répeter les situations type, en anglais, et cela m'a vraiment permis de faire la différence dans les entretiens qui ont suivi.
La preuve : deux semaines plus tard, j'avais 3 offres dans les mains (1 contractor et 2 permanent roles), et j'ai choisi un des permanent roles (et le sponsorship).
Ma conclusion, sur ces 5 semaines de recherche, c'est qu'il faut jouer au maximum de votre personnalité. Si vous êtes devant un client final, c'est que vous avez déjà fait 50% du chemin avec votre CV.
Il ne vous restera alors qu'a démontrer que vous avez bien les compétences décrites, et surtout que vous êtes la personne qu'il leur faut.
Mon expérience est évidemment difficilement généralisable, mais j'espère qu'elle vous donnera une petite idée. Et peut-être que certains d'entre vous souhaiteront partager leur propre expérience ?