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    Avatar de yepaland
    Guillaume

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    Depuis l’ouverture des PVT, des milliers de jeunes français sont venus au Québec pour y passer quelques mois, ou plus si affinités. Le Québec est un choix naturel, car la langue, le climat exotique et la qualité de vie en font à la fois une destination dépaysante et rassurante. Tout n’est pas rose pourtant ! Le mode de vie est peut-être trop similaire, tout en gardant des différences importantes qui ne sautent pas tout de suite aux yeux. D’où des erreurs et des a priori qui peuvent transformer l’expérience en cauchemar. Similaire ne veut pas dire identique et il faut savoir rejeter ses certitudes les plus simples pour bien apprécier le Québec et les Québécois. Vouloir à tout prix fonctionner de la même manière qu’en France apportera tôt ou tard des désillusions.

    Trouver un emploi fait habituellement partie des priorités numéro 1 des pvtistes lors de leur arrivée. Il est facile de faire des erreurs durant cette phase cruciale d’adaptation et ces erreurs sont presque toujours les mêmes !

    L'anglais...


    Vous l'avez déjà remarqué, dans la majorité des offres d'emploi on demande un employé bilingue. Si vous faites parti des français qui ne répondent pas à ces annonces, vous avez tout faux. Bilingue veut dire a peu près n'importe quel niveau d'anglais entre débutant analphabète et traducteur agréé. Tout est encore une fois une question de contexte : si l'emploi est dans une grande tour du centre-ville et que la compagnie annonce fièrement qu'elle est un leader dans l'import-export avec les USA, un anglais impeccable sera de mise. Pour postuler comme serveuse dans une taverne d'Hochelaga-Maisonneuve, savoir dire "bonjour" suffira amplement. C'est un mauvais réflexe des employeurs de toujours cocher la case "bilingue", même quand ce n'est pas pertinent. Il est vrai que ce sera toujours un plus, mais ce n'est pas si primordial. Si votre anglais est vraiment mauvais, concentrez vos efforts sur les quartiers très francophone comme le Plateau, Rosemont, Hochelaga.

    En entrevue, lorsqu'on vous demande quel est votre niveau d'anglais et que vous savez que c'est essentiel de répondre positivement à cette question pour avoir le job, ne dites pas fièrement que vous êtes nul (c'est courant il parait comme réponse). Dites que votre niveau est moyen, que vous manquez de pratique et dites surtout la phrase clef : "Je suis venu à Montréal dans le but d'améliorer mon anglais et d'acquérir plus d'aisance dans cette langue". Dans beaucoup d'emploi, un niveau d'anglais médiocre vous permettra de garder votre nouvel emploi, surtout si vous êtes très qualifié par ailleurs. Pourquoi ce "mensonge"? Parce que beaucoup de québécois qui parlent peu ou mal l'anglais se qualifient de niveau intermédiaire. Les employeurs sont habitués à cette exagération, alors quand vous dites que vous parler mal anglais, ils traduisent par "pas du tout".

    Le CV français est à proscrire au Québec


    Le CV québécois est très différent du CV français : les éléments ne sont pas disposés de la même manière et il ne comporte pas de photo. Le système scolaire étant complètement différent, la scolarité des Français est inintelligible pour le Québécois moyen. Soyons sérieux, tout ce qui peut vous nuire est à proscrire lors d’un contact avec un employeur. Ce n’est pas à lui de s’informer de la pertinence de vos diplômes, mais bien à vous de faire les démarches nécessaires pour trouver les équivalences. Plusieurs sites vous aideront à remodeler votre cv pour l'adapter à la réalité québécoise.. Pour bien vous montrer les différences qui peuvent apporter de la confusion, voici un exemple : un Bac au Québec est un diplôme universitaire de premier cycle. C'est l’équivalent d’une licence, terme qui n’existe pas au Québec.

    Dans le même ordre d'idée, portez attention au format dans lequel vous envoyez votre cv. Au Québec, le .doc est la norme. Résistez à l'envie d'utiliser le format pdf, beaucoup d'entreprise n'ont pas acrobat reader. Office 2007 n'étant pas encore la norme, le format docx est aussi à proscrire, de même que le format Open Office. Malgré qu'il existe des convertisseurs, ne prenez pas pour acquis que l'employeur est au courant de ce genre de chose... Un fichier qu'on ne peut pas ouvrir est un fichier qui passe à la corbeille. Si vous utilisez Word 2007 ou Open Office, vous pouvez sauvegarder directement votre cv ou votre lettre de présentation en format doc.

    Lettre de présentation - Lettre de motivation


    Au Québec, on écrit une lettre de présentation au lieu d'une lettre de motivation. C'est exactement la même chose, mais si vous nommez votre fichier "lettre de motivation de untel", il va passer à la corbeille! Que voulez-vous, pour le Québécois moyen, cela équivaut à une faute. On peut débattre durant des heures sur le bien fondé ou non de cette assertion, votre lettre ne sera tout même pas lue et vous n'aurez pas le job.

    La relance

    Selon le type d'emploi, on s'attend au Québec à ce que vous recontactiez l'employeur. Ce n'est pas vrai dans tout les cas, mais si il faut le faire, la méthode utilisée variera selon le type d'emploi. Il faut utiliser sa jugeote. Dans tous les cas, si vous n'utilisez pas la bonne méthode, c'est pire que de ne pas relancer.

    Pour un poste de serveur, rappeler deux jours plus tard pour demander poliment où en est le processus d'embauche sera très bien perçu. Profitez en pour dire, sans flagornerie, des trucs positifs tel que : "j''ai bien apprécié l'environnement de travail" ou "les autres employés semblent sympa". Soyez naturel et ça passera bien.

    Pour du travail de bureau en général, voici la méthode habituelle : au retour de l'entrevue, vous envoyez un court message par courriel pour remercier l'intervieweur et vous dites que vous êtes disponible pour toute question supplémentaire. Un simple remerciement, sans plus. Ensuite, vous pouvez appeler deux jours plus tard, mais il ne faut pas poser de question sur le processus d'embauche. L'idéal est d'appeler sous prétexte de poser une question sur l'entreprise, mais il faut qu'elle soit vraiment pertinente. De grâce, n'appeler pas pour parler du salaire! Le but est de se faire remarquer, mais de façon positive.

    Pour un centre d'appel entrant, pour du télémarketing, du sondage... Ne rien faire est sûrement la bonne solution, excepté pour de très gros employeurs qui paient bien comme les Caisses Populaire Desjardins, Bell Canada, Telus. Pour postuler dans un centre d'appel de "base", l'idéal est d'envoyer son cv par courriel ET d'appeler, quitte à laisser un message sur la boite vocale des superviseurs. Entendre votre voix est un plus pour ce type d'employeur. Ceux dont l'anglais est PARFAIT (accent compris) en profiteront pour laisser un message bilingue et ce sera une embauche presque automatique. Si vous parlez mal anglais ou que vous avez l'accent français lorsque vous parlez en anglais, faites le contraire : n'abordez pas le sujet par vous même. Voir la section "anglais" pour plus de détails.

    L’entrevue, pas gagnée d’avance


    Combien de Français sont sortis d’une entrevue en étant persuadés d’avoir le job ? Quelle désillusion lorsque le fameux coup de fil ne vient pas ! Après avoir perdu plusieurs jours à attendre, après avoir arrêté toute démarche, refusé d’autres entretiens, voilà qu’il faut tout recommencer… Au Québec, il est illégal de refuser le CV d’un employé potentiel. Dans la même logique, un employeur ne donnera jamais le résultat de l’entretien, surtout s’il est négatif. Dans les entretiens au Québec, le ton est paraît-il plus détendu qu’en France et bien plus chaleureux. Les employeurs vous diront toujours « on vous rappelle », c’est l’habitude. Les Québécois s’y font souvent prendre aussi lorsqu’ils débutent dans le marché de l’emploi, mais ils apprennent vite à décoder le non verbal pour savoir à quoi réellement s’en tenir. Prenez donc pour acquis, lorsque vous sortez d’un entretien, que vous n’avez pas le boulot et continuez à chercher ! Cela évite bien des déceptions et des déconvenues financières.

    La première paie


    La première paie québécoise est souvent un choc pour les Français. Une des raisons est psychologique : habitué à être payé au mois, le montant de leur paie leur semble ridiculement bas puisqu'au Québec, l'habitude est de payer aux deux semaines (voire à la semaine). Le deuxième choc arrive lorsqu'ils ont péniblement réussi à lire le détail : ils se rendent compte qu'une portion très importante de leurs revenus à été littéralement gobé par les deux paliers de fisc. Le système fiscal canadien fonctionne à l'inverse du système français : les impôts sont retenus à la source. À la fin de l'année, les Québécois remplissent leurs formulaires d'impôt et la majorité récupère une partie des montants versés. Il est primordial qu'au 1er janvier de chaque année vos ex-employeurs connaissent votre adresse, même en France. Ils pourront ainsi vous faire parvenir les formulaires qui vous permettront de remplir vos déclarations d'impôt. Il est vivement déconseillé aux non résidents de faire leurs impôts par eux-mêmes. Différentes agences peuvent le faire pour un coût modique et éviter des erreurs qui pourraient vous priver de centaines de dollars.
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