- 30/01/14, 17:50 #1PVT, Journalistes en JP, puis permis d'étude et conjointe de fait ? Une histoire d'immigration compliquée.
(Je précise que ce post a été rédigé par ma copine).
Je sais que les sujets que je vais aborder ont déjà été débattus sur le forum. Mais c'est la combinaison de plusieurs problèmes qui me pousse à créer un nouveau fil de discussion.
J'espère trouver quelques bons conseils et que le témoignage de notre parcours sera utile à certains.
L'euphorie du PVT
Moi et mon ami arrivons en avril 2012 à Montréal avec un PVT d'un an. La ville nous plaît énormément, ainsi que les personnes, l'atmosphère générale... Côté boulot, c'est plus compliqué. Tout deux jeunes journalistes, nous ne trouvons pas de travail dans notre branche. Pas de soucis , on s'y attendait. Même si la situation économique est meilleure qu'en France, le métier de journaliste n'est pas en demande au Québec, de plus nous n'avons pas la fameuse "première expérience québécoise". Nous postulons donc à droite et à gauche : restauration, boutiques de vêtements, librairies d'occasion... Je finis par être engagée comme serveuse de pizza dans un fast-food assez miteux, dans le même temps nous décrochons tous les deux un poste de téléphoniste dans un call-center. Parallèlement nous commençons à faire du bénévolat.
En été, bonne nouvelle. Nous sommes tous deux recrutés comme pigistes pour une boite montréalaise qui sous-traite des articles pour différents médias. Comme être serveuse/téléphoniste/pigiste commence à me rendre schizophrène, je fini par laisser tomber mes ''jobines'' pour me consacrer aux piges.
Journalisme et permis Jeune Pro
Début 2013, l'échéance approche ... Il nous faut trouver une solution pour rester au Canada. La RP nous semble un rêve inatteignable pour le moment, nous nous penchons donc sur le Jeune Pro. A priori le programme pourrait nous convenir: nous travaillons tous les deux pour une seule agence média, dans un domaine qui correspond à nos études. Le seul hic c'est qu'en tant que journalistes pigistes nous ne sommes pas salariés mais indépendants. Alors si en pratique notre situation semble correspondre à un jeune pro, sur le papier nous sommes hors catégorie.
Heureusement en consultant plusieurs fils de discussion sur le forum, nous lisons des témoignages de jeunes journalistes qui conseillent de ne pas se compliquer la tâche et demander une lettre d'intention d'embauche au média pour lequel on travaille régulièrement. Nous sollicitons donc notre ''employeur'', qui nous fournit une lettre avec un salaire horaire à titre indicatif sans émettre la moindre réserve.
La demande passe sans soucis auprès de l'immigration.
Bien que soulagés, nous nous apercevons assez vite que le Jeune Pro est dans notre cas une fausse bonne idée. Dès le premier trimestre 2013, mon ami ne reçoit plus de commandes de l'agence média québecoise. Pour changer officiellement d'employeur, il lui faudrait envoyer une demande avec un délais de réponse de 2 mois, sans certitudes de résultats... une donnée qui ne facilite pas les entretiens d'embauche ! Il se retrouve donc coincé avec un ''employeur'' qui ne l'emploie plus. Heureusement, il continue à recevoir des commandes plus ou moins régulières d'un média français (déclaré légalement en France).
Fin 2013, l'appel à un service juridique
Pour corser un peu notre histoire il se trouve que notre ''employeur'' a fait une lettre mentionnant une proposition de 12 mois en ce qui me concerne et de 18 mois pour mon ami (ce qui est assez ironique, vu qu'il ne lui enverra plus de commandes). Mon JP se termine en avril 2014, le sien en octobre 2014.
Je me prépare donc fin 2013 à faire une demande pour renouveler mon JP de 6 mois.
Pour ce faire, je choisis de prendre contact avec un service juridique*, qui pourra également nous renseigner quant à nos options pour obtenir une RP. Au téléphone, j'explique ma situation en détails, notamment le flou autour de notre statut JP.
Là, mon interlocuteur se fait menaçant : nous déclarer en tant que salariés alors que nous sommes pigistes équivaut à une ''fraude à l’immigration''. Nous risquons de lourdes amendes ainsi qu'une interdiction d'entrer sur le territoire de X années. Quant à la personne qui nous rémunère et qui a fait une fausse déclaration, elle sera pendue en place publique.
Bref, plutôt refroidie, j'abandonne l'idée de renouveler mon JP dans ces conditions.
Selon lui la solution pour ne pas me faire expulser serait de demander un permis de travail ouvert en tant que ''conjointe de fait'' sur base du JP de mon ami.
Quel statut en 2014 ?
Toujours d'après notre interlocuteur, nos diplômes et notre expérience au Québec ne nous permettent pas d'obtenir un CSQ et donc une RP. Un des seuls moyens de rester à plus long terme serait que l'un de nous deux reprenne des études dans un domaine en ''demande''. Ce qui nous permettrait dans un premier temps :
- que l'un obtienne un permis étudiant
- que l'autre puisse rester en tant que conjoint le temps du permis étudiant
- par la suite, d'introduire une demande de RP sur base d'un diplôme obtenu au Québec dans un secteur en demande.
Après avoir pesé le pour et le contre (il n'est pas évident de retourner sur les bancs de l'école à bientôt 30 ans...), nous dégotons une formation d'intégrateur multimédia qui pourrait satisfaire aux exigences de l'immigration et s'inscrire dans un projet professionnel cohérent pour mon ami.
Dans la foulée nous nous faisons reconnaître comme ''conjoints de fait'' par un notaire en décembre 2013. D'ailleurs, c'est notre premier engagement officiel, du pur romantisme administratif !
Nous sommes en janvier 2014, mon ami a débuté le processus de sélection (dépôt du dossier, demande d'équivalence de son diplôme belge auprès du MCC) pour intégrer une formation en 2 ans au collège Maisonneuve.
S'il est admis sa formation commencerait en mai.
Nous passons un coup de fil au conseiller juridique que nous avions déjà contacté. Nouvelle déception... Il nous informe qu'il sera difficile d'obtenir un visa étudiant avant la fin du JP (la formation commence en mai, le JP se termine en octobre). Même si un permis est censé en annuler un autre, il ne pense pas cela s'applique à notre situation.
Comme le conseiller juridique ne semble pas pouvoir nous fournir de réponses claires (et qu'il a en a sans doute assez de nous renseigner gratuitement par téléphone), voici mes questions pour le forum :
- Est-il possible de remplacer un permis JP par un permis d'étude ?
La seconde partie du problème tient surtout d'un mauvais timing :
- Dans mon cas ( mon permis JP se termine le 30 avril ) vaut-il mieux que je fasse une demande de permis ouvert sur base du JP de mon ami, quitte à refaire une demande identique une fois qu'il aura le feu vert de sa future école ? Si j'attends qu'il ait obtenu la lettre d'acceptation du collège (rappel : la formation commence en mai) j'ai peur que les délais soient trop courts pour introduire une demande d'ici la fin de mon JP.
A l'inverse si j'envoie une demande de permis ouvert en tant que conjointe sur base d'un JP, est-ce que cela ne me pénalise pas pour envoyer une demande identique sur base d'un permis étudiant un à deux mois plus tard ? (je crois que les agents d'immigration sont très pointilleux sur les demandes simultanées)
- Ou serait-il plus sage de faire une demande pour rester en tant que touriste à partir d'avril afin de m'accorder un peu plus de temps dans mes démarches ?
Cependant j'ai peur que par la suite on me refuse une demande de permis ouvert. En effet, si le permis étudiant de mon ami lui est refusé, l'agent d'immigration risque de se demander pourquoi je n'ai pas fait une demande de permis sur la base de son JP dès l'expiration du mien (sans passer par la case ''touriste'').
- Avez vous d'autres solutions à nous conseiller ?
Voilà, j'espère ne pas avoir été trop confuse dans mes questions. ; )
Merci pour vos conseils.
*A titre d'info : l'association que nous avons contactée est Legit-Québec. J'ai lu des avis négatifs sur le compte de cette asso sur deux forums. En ce qui concerne mon expérience, il est vrai que la personne que nous avons eu au téléphone, le directeur, est très ''grande gueule'' et ne nous apportait pas d'emblée de réponses claires (préférant nous faire peur avant de parler de solutions).
Par contre, je ne peux pas nier qu'il nous a toujours rappelés suite aux messages laissés sur son répondeur, n’hésitant pas à passer près d'une heure avec nous au téléphone, à nous conseiller gratuitement, sans qu'il soit question de RDV ou de nous engager auprès l'association
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