Pour ne pas rester un an à glander
Etudiants : où s'inscrire  en septembre
Mal orientés, recalés des filières sélectives, beaucoup de jeunes sont en galère à la rentrée. Il est encore temps de dénicher des places dans certaines facs, des jobs à l'étranger ou des postes de volontariat en Europe.
Cauchemar de septembre pour étudiants ou nouveaux bacheliers : découvrir qu'on est inscrit nulle part. Malheureux Arthur. Il se dit «en panique d'inscription». La fin de l'été approche, et il n'a pas encore trouvé de point de chute pour l'année universitaire : «Savez-vous s'il est (encore) possible de s'inscrire en droit à la Sorbonne?», lance-t-il comme une bouteille à la mer (sur 
www.parisetudiant.com). Ils sont ainsi nombreux à se retrouver en rade à la rentrée, tétanisés à l'idée d'un trou d'un an dans leur CV. Certains ont eu des problèmes de calendrier, comme Fanny, au retour de plusieurs années au Brésil, qui se demande - en août - si elle peut entamer des études de cinéma. D'autres se découvrent mal orientés, comme Katia, inscrite en licence d'économieet de gestion : elle vient de s'apercevoir, horreur, qu'il y a beaucoup de maths au programme. Elle veut changer. D'autres, trop confiants, espéraient une place en IUT ou dans des filières sélectives. Ils n'avaient pas prévu l'échec. Que faire ? Pour tous, il existe des solutions au sein des facs. Mais aussi d'autres possibilités : aller travailler à l'étranger pour perfectionner ses langues, se lancer dans le volontariat. Voici des pistes solides pour ne pas rester un an à glander.
S'inscrire en fac en septembre . Bonne nouvelle : théoriquement, on peut encore s'inscrire partout en septembre. C'est en tout cas possible dans presque toutes les universités de province, moins envahies que celles de la capitale. Et à condition de demander sciences ou allemand, filières peu demandées, plutôt que psycho, qui a la grosse cote. Car les filières prises d'assaut ont déjà fait le plein. A éviter, toutefois, le choix uniquement par défaut... avec abandon garanti d'ici à Noël.OAS_AD('Middle1');
   
Il est plus facile de retomber sur ses pieds lorsqu'on entre pour la première fois dans le supérieur que si l'on a échoué en première année. Dans le premier cas une loi de 1984 garantit une place dans la filière de son choix. A condition, à Paris par exemple, d'avoir rempli sa fameuse « fiche rectorale » (avec ses trois voeux de disciplines et de facs) avant le 31 juillet... Demandez un rendez-vous au directeur de l'UFR (unité de formation et de recherche) pour défendre votre cas. En cas de refus, tentez une dernière solution : faites appel aux syndicats étudiants, qui rencontrent à chaque rentrée les présidents d'université pour régler ces problèmes en les menaçant du tribunal administratif.
Première inscription ou pas, élargissez vos zones géographiques. Parisiens, n'hésitez pas à vous adresser aux universités de Versailles-Saint-Quentin, Cergy, Evry. Fin août, il y avait encore des places. Profitez de la souplesse en province : un Lyonnais peut demander une place à Montpellier, le président de l'université décidera. Plaidez intelligemment votre cause : il est légitime de vouloir suivre un enseignement absent dans sa région ou de déménager pour raison familiale. Un rendez-vous avec le directeur de l'UFR peut aplanir les difficultés.
BTS et DUT ont déjà fait leurs sélections à la rentrée, mais certaines académies - notamment en région parisienne - organisent une « commission balai » à la mi-septembre. Les établissements privés - des meilleurs aux pires - proposent leurs places restantes en BTS.OAS_AD('Middle3');
Faire ses études à distance . Réconfortant pour les retardataires : certaines universités proposent une partie de leur enseignement à distance pour toutes sortes de disciplines et de diplômes, sans sectorisation, et prennent les inscriptions parfois jusqu'en novembre (offres centralisées sur 
www.telesup.univ-mrs.fr). La présence à des TP ou des partiels est plus ou moins nécessaire. «J'ai choisi Marseille parce qu'il n'y avait que deux regroupements par an. A Montpellier, c'était une fois toutes les trois semaines», explique Maëlig, 24 ans, inscrit en deuxième année de licence de biologie à distance. Envoyé par courrier ou par internet, le cours est le même que celui de l'amphi. Les étudiants « à distance » s'entraînent sur desforums. Faire ses études à distance se paie : 33 euros tout compris (par courrier) ou 22 euros (par internet) pour chaque unité d'enseignement en sciences à Aix-Marseille. Pensez également aux études supérieures du Centre national d'Enseignement à Distance (
www.cned.fr et 05-49-49-94-94) - en partenariat avec des universités - avec inscriptions ouvertes jusqu'en octobre. On peut aussi s'engager tardivement dans un BTS, grâce au Cned, et le passer en candidat libre.
Travailler à l'étranger. Travailler en Europe, c'est facile. Plus loin, c'est plus   compliqué, mais le parfum d'aventure est plus fort. «Cette année a été   magnifique, beaucoup de bons moments, de belles rencontres, de beaux voyages, de   l'expérience acquise. Professionnellement et personnellement, c'est plus que ce   que j'en attendais, merci au PVT, merci au Canada...» Ainsi se réjouit Lilou, 21   ans, étudiante en langues, après plusieurs petits boulots à Toronto, dans le   cadre du PVT (Programme Vacances Travail) : ce programme canadien est   proposé aux 18-35 ans désireux de financer un séjour de six à douze mois par des   petits jobs sur place sous certaines conditions (billet aller-retour et 2 100   euros pour financer les trois premiers mois ; renseignements :   
www.amb-canada.fr). D'après les témoignages publiés, comme celui de Lilou sur   
www.pvtistes.net., ce n'est pas toujours facile. Il faut dégotter son logement,   trouver son job. Mais Lilou a amélioré son anglais et désormais, dit-elle, «je   ne serai plus la même». Le quota de 7 000 départs ayant été atteint pour 2006,   les demandes peuvent êtredéposées en octobre pour un départ immédiat, mais pour   travailler seulement en 2007.Trois pays proposent des programmes   simi-laires : l'Australie (
www.immi.gouv.au ou 
www.france.embassy.gov.au),   la Nouvelle-Zélande (
www.nzembassy.com) et le Japon (
www.fr.emb-japan.go.jp).   Pour tous les pays du monde, pensez à la bourse mondiale auxemplois et bons   tuyaux du club Teli (
www.teli.asso.fr). Les Etats-Unis acceptentuniquement des   jobs temporaires viacertains organismes (
www.amb-usa.fr/az/j/JEUNES.HTM ). Pour les filles pensez au séjour au pair (
www.aupair-world.net, tous pays).
Pour ceux qui craignent l'aventure, les organisateurs de   séjours linguistiques proposent, moyennant finances, des formules jobs, stages   ou volontariat. Liste des organismes sur les sites 
www.unosel.com et   
www.loffice.org., deux associations qui affirment «certifier» la qualité de   séjours linguistiques. A noter que des séjours linguistiques longs sont   possibles toute l'année.
                                                
Etre   volontaire en Europe ou en France : «Je suis parti en Allemagne pendant six   mois. Une super-expérience. (...) J'étais volontaire dans un centre sportif et   culturel et je me suis intégré dans de petits groupes d'enfants avec des   éducateurs. Les gens ont été très accueillants. Les débuts ont été un peu durs!   Normal, je parlais très mal la langue. (...) Mais, je n'ai pas regretté»,   témoigne un ex-volontaire sur 
www.sve-connexion.org. Le SVE, Service volontaire   européen, programme financé par la Commission européenne, envoie, via   uneassociation, un jeune de 18 à 25 ans dansune autre organisation européenne,   pendant six mois ou un an, pour accompagner unprojet social, culturel ou   environnemental. Attention : seuls 400 jeunes Français partent chaque année en   SVE. Le jeune, hébergé par l'organisation accueillante, touche une indemnité   pour les repas et l'argent de poche (375 euros à Berlin, par exemple). La langue   n'est pas un problème : des cours sont prévus sur le temps de travail. «Le   SVE est le seul moyen de partir dans un pays dont on ne parle pas du tout la   langue», dit Gildas, 26 ans, volontaire dans un squatt artistique à Berlin. Les   démarches sont longues et peuvent durer quatre mois. «Il faut être très actif,   téléphoner soi-même à l'association accueillante», témoigne Gildas. Pour trouver   votre projet, contactez une organisation française agréée sur le site de   l'Agence française du Programme européen Jeunesse (
www.afpej.fr) et   renseignez-vous sur 
www.cidj.com ou dans les directions de la Jeunesseet des   Sports (
www.jeunesse-sports.gouv.fr/plan.php3). Consultezla banque de données   des missionsproposées par les structures européennes (
www.ec.europa.eu/youth/program/guide/action).
Volontaire en France, c'est aussi possible. Un nouveau statut devrait inciter les associations à engager des jeunes de 18-25 ans, indemnisés environ 620 euros par mois. En attendant, l'association Unis-cités « recrute » à partir du 15 septembre une centaine de volontaires par an pour des missions en association de neuf mois à partir d'octobre ou de six mois à partir de décembre (
www.uniscite.fr).
 
Cécile Maillard
Le Nouvel Observateur