Pardon, je fais un peu mon touriste ici à répondre à tout en ce moment mais encore un sujet amusant plein de points communs
Oui les relations entre les japonais et les gaijins sont assez compliquées, à cela s'ajoute notre vision divergente de la société.
En terme de réel racisme, contrairement à beaucoup je suppose y avoir été confronté seulement une fois mais ce fut assez caractéristique: un salaryman bourré comme un coing qui m'a clairement insulté en japonais avec le courage à l'avenant, en faisant mine de ne pas me regarder, tourné vers ses amis visiblement gênés pour lui et dans un japonais ordurier, critiquant l'Allemand que j'étais supposé être selon lui.
Pas de bol j'ai tout compris, un petit recadrage sur le fait qu'il était très probable que je travaillais plus que lui, que dans mon pays en principe on est poli et que au moins moi j'ai appris sa langue aura eu pour effet de lui faire perdre la face.
Après il y a la discrimination positive assez rigolote si on la prend à la légère.
-Les garçons ne nous aiment pas trop, surtout les jeunes. Curieusement je m'entends super bien avec les papys.
-Je n'ai presque que des amiEs tout comme toi et je ne suis pas dupe malheureusement...
-Il arrive, rarement, qu'un salaryman me grille la priorité dans des files d'attente, juste pour me faire remarquer qu'ils sont pressés et certainement ont plus de droits que moi. Une petite tape sur l'épaule et l'air pas content règle l'affaire en général.
-Dans le métro, si y a un gros porc qui lâche une caisse, tout le monde te regarde.
-Il m'arrive des fois de n'avoir pas de voisins dans le metro bondé, ce sont principalement les messieurs qui refusent de s'asseoir à côté de moi. ça me fait de la place, je suis content.
-Les enfants me dévisagent parfois mais c'est souvent suivi d'un coucou de la main ou d'un grand sourire. Donc franchement ça me fait plus plaisir qu'autre chose.
-Niveau situation incongrue, il m'est arrivé plusieurs fois qu'une jeune fille me tienne la main dans le métro

(surtout en mode costume classe). En général je ne dis rien de peur de gêner la personne. Franchement c'est mignon et parfaitement inefficace donc bon.
-Même si je parle un japonais relativement correct, beaucoup de personnes me répondent en Anglais (ça par contre ça me gave).
Il faut savoir aussi que les amitiés sincères homme/femme sont assez rares ici.
Les femmes ont le syndrome du gâteau de Noël (plus bonnes après 25, expression d'ici!). Et tentent leur chance même si tu es casé.
On remarque que les amies femmes s'essoufflent dans le temps, quand elles voient que ça ne donne rien...
Les petits cadeaux à l'improviste, la boîte de chocolats en forme de cœur le jour du white day, franchement ça c'est triste quand tu pensais avoir une vraie bonne amie.
Celles qui restent, plus sincères, on généralement un peu de mal à cerner cette relation amicale et se trouvent gênées lors d'une sortie à deux.
Je trouve ça un peu puéril mais bon, pour eux quand on est jeune, une femme et un homme c'est un couple.
Une femme et un homme qui parlent ensemble on dit qu'il font "dating".
A croire que la seule relation autorisée soit le couple ou être sempai, collègues avec une différence hiérarchique.
Jusqu'ici les amis les plus sincères, solides que j'ai pu avoir sont des hommes avec qui il a été très long d'obtenir la confiance, deux ans à travailler ensemble d'arrache-pied et à s'entraider.
Pour corroborer ton expérience j'ai eu la désagréable sensation de souvent être une curiosité amicale.
Puis un mari potentiel dès que j'ai eu un bon travail.
J'ai perdu la grande majorité de mes amies quand je me suis marié.
Et quasiment tout ce qu'il restait quand j'ai dit que j'allais être papa. mails répondus 3 mois après, pas de réponse au téléphone ou aux invitations pour soirée alors que c'était très très courant avant. Bref assez déçu là dessus.
La sympathie des messieurs s'est par contre améliorée.
Sans compter les "propositions" bizarres et assez flippantes au boulot...
En sus, je refuse catégoriquement de me plier à l'exercice du bourrage de gueule entre collègues tous les soirs à Kabukicho, la ville des relations tarifées, donc je passe certainement pour un Français pédant.
Plus les Japonais que tu croises auront voyagé et vécu à l'étranger, plus ils seront accessibles.
Ayant vécu en Chine, j'avoue que les relations sont plus simples et plus franches là bas, en 3 minutes tu étais fixé, pas après 2 ans.
Edit: Bonus puisque je m'en souviens, au bar "normal" (aka. pub quelconque, pas un bouge infâme), tout à fait respectable près du travail avec un collègue devenu un bon ami.
2 jolies Japonaises me font un sourire et un petit coucou de la main.
Moi je réponds
poliment, de mon plus beau smile sélection "merci c'est cool mais non".
Mon ami, plonge son regard dans son verre et murmure "f



ing foreignership". Ça vous donne une idée de combien nous sommes adorés par ces messieurs.