- 26/09/10, 00:52 #1
Mise en garde : « Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite » . De manière plus claire : Cette histoire que je souhaite partager avec vous n'est pas un reflet de mon expérience, il s'agit d'une histoire romancée aillant pour seule ambition de montrer le point de vue et la vie tragico-dramatico-réaliste d’une personne X vivant au Canada et subissant désillusions après désillusions en affrontant des difficultés liés au choc culturel et à la routine d’une vie dans un pays qui n’est pas « le sien ».
Sur ces tristes paroles, je vous souhaite une bonne lecture et vous donne rendez-vous dans les commentaires de cet article en vous rappelant également que vous pouvez (re)lire la partie 1/2 de cet article romancé : « Vivre au Canada : un rêve devenu réalité ! ».
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Aujourd’hui je me réveille et je suis en enfer. En fait, je suis à Ottawa au Canada. J’ouvre la fenêtre de ma chambre, j’entends une rue bruyante et pleine de trafic et j’aperçois le McDonald’s juste en face de chez moi. Aussitôt je réalise que je ne rêve plus, c’est bien réel : JE SUIS AU CANADA ! Quelle triste aventure qui tourne au désastre. Je ne suis plus le fier français qui partait explorer l’autre bout du monde. Je suis un idiot de français qui se rend compte qu’il est seul à l’autre bout du monde sans sa famille, sans ses amis, sans ses repères. Mes illusions ont disparues, je suis au pays de la consommation et de l’hypocrisie.
Je me lève et me prépare mentalement à affronter une autre journée pleine de défis et de déceptions. Je me prépare un vrai petit déjeuner canadien : un bol de céréale avec du lait vendu en sac. Ce matin il faut que j’aille payer ma facture d’hôpital qui s’élève à 700$. Je suis toujours malade mais je ne peux pas aller consulter un docteur. Étant français sans health card (carte de santé) on me refuse les soins et on me redirige vers les urgences de hôpital où il faut attendre 6 à 7 heures avant de voir un médecin pendant 5 minutes. Je me sens exclu, rejeté, je ne me sens plus le bienvenu. Hier encore, un vendeur a refusé de me vendre des cigarettes car je n’avait pas de carte d’identité canadienne, il a regardé ma carte d’identité et m’a dit « Sorry but I need a real piece of ID. A valid one that comes from Ontario ». Ceci me rappel Koodo, la compagnie de téléphone portable qui m’a jeté en me disant « If you don’t have two Canadian pieces of ID, you can’t get a cellphone plan. Sorry about that. Byebye… *NEXT PLEASE!* ».
Je vais donc prendre mon bus pour l’hôpital, je paye mes 700$ avec ma carte de crédit canadienne et me voilà dans la même situation que de nombreux Canadiens. Je suis endetté et la banque va me prendre 20% d’intérêt sur cette somme chaque mois jusqu’à ce que je puisse rembourser ma carte de crédit. Il faut maintenant que je me rende à l’université pour mon cours de publicité. Bien que mon cours soit en français je me sens stupide car je ne comprends pas plus que durant mes classes en anglais. Le professeur fait référence à des auteurs, à des compagnies, à des marques à des lieux et je ne connais rien de cela. Je n’ai plus aucun repère. À la fin du cours un étudiant me parle en anglais et encore une fois je me sens stupide car je ne le comprends pas non plus. Je lui demande de répéter et il répète, en français cette fois… Encore une fois je n’ai aucune idée de ce à quoi il fait référence. Cela me frustre tellement je suis incapable de communiquer en français ou en anglais. Je lui souris donc bêtement juste pour pouvoir m’échapper. Je réalise que ce que j’ai appris en France ne m’est d’aucune utilité ici. J’ai l’impression d’avoir à tout réapprendre.
Je quitte l’université et m’arrête à Pizza Pizza sur le chemin de mon appartement, après tout, j’ai déjà pris 8kg en deux ans, je ne suis plus à ça prêt. La serveuse me vois rentrer et s’exclame en souriant « Hey, how is it going? Oh my god you look amazing with that sweater, I love it! So, what can I get for you today? ». Le sweat-shirt que je porte est certainement le plus laid et le plus vieux que je possède mais j’ai bien compris que la serveuse n’en à rien a faire de mon sweat-shirt, elle veut juste que je lui laisse un bon tip (pourboire). Juste avant de partir j’aperçois Mona une fille de ma classe qui a 3 jobs pour pouvoir payer ses études. Je lui fait un petit signe de la main et continue mon chemin en me demandant si moi aussi je vais finir dans la même situation.
Nous sommes à peine en novembre et il fait déjà si froid, l’hiver arrive… Je n’en peux plus, je suis fatigué de tout ça, je veux me réveiller et me retrouver en France, ou bien a Cuba sur une plage avec une eau des plus bleu qui existe sur cette terre. Je ferme les yeux quelques secondes puis les ré-ouvre, mais il n’y a pas de plage, pas de mer bleu… Au lieu de cela, j’arrive chez moi et je vois une sorte de gros rat noir qui fouille dans les poubelles (ndla: au Canada ce genre de rat s’appelle « écureuil »). Je décide alors de passer par l’arrière de mon immeuble et tout à coup je sens une odeur épouvantable, aussitôt j’aperçois une moufette qui s’enfuit. L’odeur est répugnante, je m’engouffre à l’intérieur de mon building et pense déjà a ce que je vais regarder à la télévision. Au fond peu importe je sais bien que je vais regarder la même chose que d’habitude, une ou deux heures de publicité entrecoupée par quelques passages d’une émission supra nord américanisée qui n’a pas de maudit bon sens…
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Source de l'article :
Article rédigé par Jérôme de Blog Canada
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- 05/10/10, 17:22 #2
- 25/11/10, 10:36 #3c'est drole. Moi le choc culturel c'est plutot une impasse dans un pays avec des gens vivant dans le désillusion et la peur des autres.
- 25/11/10, 17:47 #4J'ai lu les 2. J'aime comment c'est écrit.
Et j'ai eu les 2 états d'esprits à un moment donné. Du coup je trouve que ça reflète pas mal la réalité, parfois dans un sens, parfois dans l'autre.
J'aimerais la suite "je retourne en France et je me rends compte que j'étais 100 fois mieux là-bas"
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- 28/07/13, 01:36 #5
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