Ce texte est une interrogation à ciel ouvert et n'est le fruit que de mon simple questionnement. Il ne constitue en aucun cas un jugement, une prise de position officielle ou autre chose. Il n'a pour vocation que d'ouvrir le débat et de permettre d'exprimer des ressentis.
Je suis un vieux PVTiste de la cuvée 2009.
J'ai connu les affres de l'attente, l'excitation des mails reçus, la frénésie d'une dossier à envoyer par la Poste et la fébrilité des longues heures devant l'ordinateur, à prier Sainte Ambassade de bien vouloir me délivrer ma LI et, enfin, la joie et la délivrance. J'ai donc finalement passé un an au Canada, pour ce qui fut l'une de mes plus belles expériences.
Je me rappelle, qu'avant de partir, je n'avais pas spécialement de projet autre que celui d'aller au Yukon, de m'y installer d'y vivre un peu au jour au jour. Cette perspective a longtemps été le seul moteur, ma principale motivation, mon envie persistante.
Je me rappelle aussi que j'ai eu la possibilité de rester plus longtemps que prévu au Canada mais que cela n'a pas pu se faire, pour des raisons aussi belles que (vraisemblablement) stupides. Je me souviens de cette année avec une nostalgie teintée de certains regrets. Pour autant, je n'ai aucun dépit de ne m'être pas lancé sur la voie "royale" empruntée par tant et tant de confrères: PVT, JP, RP, une trilogie légendaire !
Aujourd'hui, pourtant, je m'interroge et je dubite.
Je suis tour à tour, circonspect, étonné, attristé, agacé, fâché.
Pourquoi ?
Parce que je ne reconnais plus MON pvt, celui auquel j'ai postulé comme l'ont fait des milliers avant moi et comme le feront (j'espère) d'autres dizaines de milliers dans les années à venir.
Je ne reconnais plus ce permis de travail ouvert permettant de partir un an pour bourlinguer, découvrir, essayer, expérimenter. Je ne reconnais plus son statut de permis temporaire. Je ne reconnais plus les initiales qui le compose.
Jour après jour, je lis, effaré, les articles des journaux dont le titre pourrait être toujours le même: "PVT-Eldorado-Québec". J'ai l'impression que mon permis est un devenu un accessit à l'immigration, un chemin vers un séjour à long terme, une première étape vers la longue voie de l'expatriation, chose qu'il n'a pas vocation à être, vocation à faire.
Aussi, je m'interroge. Que s'est-il donc passé ces dernières années pour que le Canada (et plus spécifiquement le Québec) soit devenu une terre si recherchée, si convoitée. Qu'est ce qui pousse autant de jeunes à tenter cette procédure ?
Que pensez-vous trouver là-bas ?
Que pensez quitter ici bas ?
Qu'est ce qui vous motive à tout plaquer ?
Enfin, et surtout, ma principale question:
"Comment
le PVT, d'abord permis symbole de liberté parmi tous est-il devenu, de nos jours, un sujet de société bâché et rebâché par les médias et présenté comme la plus parfaite façon d'émigrer, pour de bon, au Canada ?"