ca tourne dans ma tête

Le projet tourne, tourne dans ma tête depuis des semaines, des mois… Mais quel est ce projet un peu fou qui mûrit en moi ? QUOI ? Partir au Canada ? Ben…oui. Toute seule ? Ben… Oui. Pendant si longtemps ? Ben… Oui. Mais quelle idée ma fille ! Mais comment tu as pu en arriver a ce projet saugrenu ? Beaucoup de choses… Tout d’abord le point de départ de tout cela, ça a été un livre…

Oui oui, vous n’hallucinez pas : un livre qui a réveillé en moi des envies d’ailleurs, de faire quelque chose de ma vie, de voir autre chose que mon petit environnement familier, routinier et… étouffant. Ca a été vraiment le facteur déclencheur même si « la bête » sommeillait déjà en moi. Ce fut comme une révélation. Je ne faisais pas ce que je voulais de ma vie, j’avais la sensation de passer a coté de pleins de choses et de me limiter a ce qui se trouvait sur mon chemin. Je ressentais le besoin de m’ouvrir et de m’épanouir en dehors de mes habitudes, de mon train-train quotidien.

Pourquoi le Canada me direz vous ? Je sais pas trop, c’est un peu un coup de poker, la connaissance relative et les échos minimes que j’en avais. Ah oui et j’allais oublier un point beaucoup plus terre à terre… Je suis une quiche en anglais et au point de départ de ma réflexion intense sur le sujet, c’était pas mon objectif principal de l’améliorer, étant donné que je savais que ça ne me servirait pas d’un point de vue professionnel. S’ouvrir a un nouvel environnement, une nouvelle culture, voila ce que je cherchai aussi.

Certes, je suis sur le point de finir une formation aboutissant à un métier qui me passionne, je pourrais m’engager dans cette voie que j’ai tracé à l’avance : le marché du travail, un boulot en CDD, CDI, un appart, des amis, la famille pas loin. Mais je ne veux pas. Prendre des risques et tenter l’aventure. Ca, c’est ce que je veux. Cette envie a été renforcée par un court passage au Québec en 2005. J’aurai pu partir bien plus tôt dans un voyage comme ça, mais je n’étais pas prête, pas assez mure pour le faire. La c’est le bon moment, je le sens, je le sais. Je sais pas comment l’expliquer, c’est viscéral, le résultat d’un long cheminement personnel, étayé par des rencontres, des galères, les formations que j’ai pu faire aussi qui m’ont aidé à mieux me connaître, des coups de blues aussi.

Parfois je me dis que partir c’est aussi pratiquer la politique de l’autruche parce que tout n’est pas rose ici (que ce soit à un niveau personnel ou à un niveau beaucoup plus général concernant le système français) mais je me dit aussi que je ne sais pas vraiment ce qui m’attend de l’autre coté, je crois savoir (merci l’imagination !) mais je n’en sais rien. Je crois, enfin, que chacun d’entre nous ici, on a tous un PVT rêvé, un PVT réel et un PVT renvoyé aux autres par l’intermédiaire de nos écrits, de nos mails, de nos coups de téléphone et autres…