1. #1
    Avatar de Adrien48
    Adrien 34 ans

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    Salut à tous.


    Avant de commencer mon récit, je tiens à vous dire que j'ai lu de très nombreuses discussions sur ce forum et j'ai souvent été ému/amusé par les histoires tantôt bouleversantes, tantôt incroyables, tantôt attendrissantes que j'ai pu lire!

    Ce forum est une véritable MINE D'OR d'anecdotes en tout genre et en tout

    Voilà ma situation : j'ai 23 ans et je suis actuellement étudiant en fin d'étude. Mon cursus s'achève sur une formation de deux ans, dont un an passé obligatoirement en échange. Il se trouve que dans ce cadre, je vais partir l'année prochaine à Toronto.

    Je suis évidemment RAVI d'y partir, je rêve depuis plusieurs années de visiter le continent Nord-Américain! Je suis passionné par la langue anglaise que je pratique, lis, écrit avec un plaisir fou. J'ai aussi tellement entendu parler de la qualité de vie, de la qualité des relations sociales sur place que j'en suis enchanté. Le Canada est pour moi un pays tout simplement fascinant et d'une richesse culturelle incomensurable.

    Seulement voilà, plus l'échéance approche (le semestre commence fin aout/début septembre) et plus je doute/j'angoisse/je stresse.
    Peut être que cette anxiété est normale, ou peut être est-elle liée au fait que j'ai beaucoup (trop) de temps pour m'enfermer dans mes pensées anxiogène en ce moment (je suis "libre" depuis fin avril, et ne part donc au Canada que fin aôut).
    Pour être plus précis sur l'objet de mes anxiétés, les voici :

    - Je me rends compte que le Canada c'est bien mais.. C'est loin. En somme je dois partir sans me retourner, et sans revenir en arrière (je n'aurais pas les moyens de faire 2 A/R). Ce point est une bonne transition pour le second.


    - Je ressens une réelle culpabilité financière. Par chance, je n'ai pas à payer les frais d'inscriptions de l'université partenaire mais la vie sur le campus (vivre sur un campus me rassure quand même) va en tout me couter près de 8000 dollars pour les 8 mois d'échanges. On peut relativiser sur le montant de cette somme.. Sur 8 mois ce n'est pas "tant que cela". Seulement les universités canadiennes semblent avoir une drôle de notions des facilités de paiement et exige en géneral un paiement comptant...
    Cela me tue de devoir faire supporter ce cout à ma famille qui traverse une phase financière très difficile. Je ne suis pas non plus éligible aux aides et différentes bourses (sauf une, ouf!) en raison de critères sociaux, faisant parti de cette frange de la populations aux revenus tout juste trop haut pour y être admissible, et bien trop bas pour pouvoir partir sereinement.
    Je cherche à occuper les mois qui me reste par des petits boulots mais le marché du travail est ce qu'il est et en dépit de toute ma bonne volonté je galère vraiment.
    J'ai par chance une famille soudée, et des frères et sœurs capable de me faire des prêts gratuits (ils m'ont proposés et sont tous complètement conquis par ce projet et cette opportunité) mais je ressens une vrai culpabilité, et au delà de ca une.. PRESSION.
    La source de mes angoisses, c'est en effet de me dire... Et si cela ne marche pas ? Et si j'avance tout les frais nécessaires (frais d'inscriptions, de logement, de carté étudiante/cafet, d'avions ; soit plusieurs milliers de dollars) et que pour une quelconque raison il se trouve que je ne parviens pas à me faire à la vie à Toronto, que je suis dans un état dépressif tel que je dois rentrer en France en "urgence", me faisant forfait de surcroit de ma formation qui m'oblige à partir en échange pour valider mon diplôme... :sick:


    - J'ai peur que mes proches, amis, amours, familles, animaux ( ) me manquent à outrance. Heureusement, il y a skype, viber et tous les autres remèdes à la distance mais bon...


    C'est idiot mais ces pensées me rendent vraiment malade. Je ressens soudainement une énorme pression, alors même que tous les amis à qui j'ai fait part de mes doutes sont formels : je suis quelqu'un de très sociable, j'ai un bon sens du contact humain et une débrouillardise correcte. Ils ne se font aucun soucis sur le fait que je m'intègre bien et me plaisent la bas (surtout dans un campus ca ne doit pas être trop dur de s'intégrer.) J'en conclus que c'est un problème de confiance en moi ?

    C'est vraiment le fait de devoir tout avancer qui m'angoisse, de ne pas avoir le droit à l'erreur sur ce choix.
    D'un point de vue universitaire, c'est une excellente opportunité pour mon cursus et y renoncer par couardise serait une très grave erreur.
    Par ailleurs, je ressens vraiment l'envie d'aller au bout de ce projet pour en sortir grandi, plus indépendant et plus mature. Cela fait extrêmement longtemps que j'attends ce "nouveau départ" et je m'interdis vraiment d'y renoncer en raison de ces appréhensions que je juge irrationnelles, et c'est un peu pour ca que je cherche à recueillir vos conseils et avis aujourd'hui.

    Je me sens un peu ridicule de vous dire que je suis angoissé dans ma situation, quand je vois ce que certains de ce forum ont pu traverser comme parcours d'obstacles! La plupart des PVT quittent tout et arrivent sur place sans logements, sans travail, sans aucunes certitudes...
    Pour ma part je quitte tout en sachant précisément ou je vais pouvoir vivre, ce que je vais y faire. Je devrais arrêter de faire l'enfant et prendre un peu confiance, mais je n'arrive pas (encore) à avoir ce déclic d'un départ serein.

    Pour résumer, je dirais que mon problème se situe d'une part la culpabilité financière (je continue à chercher du taff!) et d'autre part l'angoisse du cas de figure dans lequel je devrais tout annuler et renoncer à un diplôme prestigieux et gacher de grosses sommes d'argent (même si ce cas de figure est objectivement infinitésimal).

    Tous mes amis me conseillent de partir et de faire abstraction de ces faux-problèmes. Je SAIS au plus profond de moi qu'ils ont raison et pourtant je n'arrive pas encore à me détendre. "Fais comme si tu partais en vacance 9 mois , et pense un peu plus à toi" me disent-ils... Certes

    Bref, voilà je vous remercie beaucoup de m'avoir lu et j'attends avec impatiences vos conseils pour enfin préparer mon expatriation avec sérénité !


    Edit : C'est d'autant plus idiot que toutes les personnes qui m'ont raconté leurs expatriation en garde au minimum un souvenir extraordinaire, et fréquemment le meilleurs souvenir de leurs vie. Je n'arrive pas à me convaincre que ce sera la même chose pour moi en dépit de mon attirance pour le pays !

  2. #2
    Avatar de fonclea
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    Pour ce qui est du travail, tu peux en trouver sur place. Des jobbines, c'est pas ça qui manque.
    Pour ce qui est de regretter, il est préférable de vivre avec des remords plutôt que des regrets. Si tu ne sautes pas le pas, tu t'en voudras forcément.
    Les premières semaines te semblerons difficiles, mais tu seras vite pris dans le tourment de tes études, des fêtes étudiantes, des excursions avec les autres étrangers sur place: même ton noël sera magique.
    T'as droit à l'erreur, on y a tous droit mais je ne vois pas de quelle erreur tu parles: t'as fait le choix d'une année scolaire à l'étranger, tu ne joues pas ta vie à la roulette russe, y a pas de quitte ou double.
    Ce sont mes années à l'étrangers qui m'ont permises de trouver mon boulot actuel, tu en sortiras forcément gagnant.
    Et puis n'idéalise pas le Canada, bien des choses sont moches la-bas, comme ici. Profite de ce que la vie te donne, basta !


  3. #3
    Avatar de Dimitri69
    Dimitri 43 ans

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    Tu es face à des angoisses que toutes les personnes qui doivent faire des choix importants vivent. Cela arrivera toute ta vie. Par contre à 23 ans tu as la vie devant toi, alors on pourrait naturellement te dire "FONCES!!!"

    Par contre, l'expatriation (même pour 9 mois) est une expérience transformante qui va t'enrichir mais aussi te changer énormément dans tous les cas. Alors, il est important de ne pas trop rationaliser, ni intellectualiser ton choix mais d'avantage écouter ton côté plus "émotionnel" (proches, amis, amours, familles, animaux...) et ainsi de prendre une décision en accord avec toi même, que tu ne regrettera pas dans tous les cas, que ce soit pour saisir ou refuser l’opportunité qui t'es présentée. Je t'encourage à mettre de côté le rationnel et écrire sur papier (ou peut importe la forme) uniquement tes ressentis, émotions par rapport à ce choix, les pires comme les meilleurs et te donner quelques jours (ou semaines pour décider).

    Ensuite il faut être conscient que sur-place, tous les émigrants, déracinés et expatriés vivent des périodes d'émerveillement, de doute, de dépression et d'acceptation qui sont humainement et psychologiquement normales. Toutefois, dans un environnement étudiant tu devrais être bien accompagné et soutenu pour traverser d'éventuels épisodes personnels difficiles!!