Le retour en France.

Ce post concernera plus particulièrement ceux qui, comme moi, ont vécu le « V » de leur PVT pendant les week-ends et qui ont favorisé le « T » au quotidien.

Un an, c’est court ? C’est long ?
Ce qui est sûr, c’est que ça nous laisse suffisamment de temps pour vivre des expériences, positives ou non, pour se faire des amis, de passage ou que l’on reverra et ce n’est pas en une dizaine d’heures d’avion que tout ces souvenirs s’effacent…

L’aventure touche à sa fin pour nous, les autres restent et d’autres arrivent et s’apprêtent à vivre ces douze mois qui sont derrière nous désormais.

Retourner en France, est-ce si terrible que ça ? Nous avons réussi à y vivre relativement heureux pendant tant d’années, alors pourquoi cette anxiété ?
En vivant au Canada, tout ce que nous faisons semble mieux que si nous l’avions fait en France, car justement nous ne sommes pas en France. Avez-vous remarqué qu’en France les distances entre les différentes villes, entre la mer et la montagne, sont beaucoup plus courtes qu’elles ne le sont au Canada ?
Lorsque nous étions en France, passions-nous nos week-ends à voyager ? Je pense que la majorité d’entre nous répondra « non ».

Alors pourquoi nous acharnons nous à bouger quasiment tous les week-ends en étant au Canada ? Sans doute parce que nous voulons faire de cette année une année particulière, totalement différente de celle que nous aurions vécue en France.
C’est ainsi qu’inconsciemment, en connaissant la routine tout à fait légitime lorsque l’on travaille, que l’on a un appartement et des amis, nous nous faisons une image positive de notre quotidien canadien, une image selon laquelle nous vivons une année hors du commun.

En quittant ce quotidien, nous avons donc l’impression de quitter une vie épanouissante, beaucoup plus épanouissante que celle que nous allons retrouver à notre retour et pourtant le métro boulot dodo était pourtant bien réel au Canada aussi. Devons-nous conclure que le bonheur est dans notre tête, que c’est nous qui le créons en se convaincant que oui, nous avons trouvé au Canada ce pour quoi nous étions venus, ce pour quoi nous avions quitté la France ?

Essayons donc dans l’avion de sourire en pensant à tous ces voyages, ces rencontres, ces petits moments de bonheur. Laissons-nous aller à la nostalgie, à la tristesse, à la peur sans doute, mais essayons de nous dire que cette année au Canada nous aura appris beaucoup, nous aura rendu heureux et que nous en tirerons les leçons nécessaires pour être plus heureux encore.

La vie donne des leçons, certains les voient, d'autres avancent, tête baissée et passent à côté… Etre heureux est un but difficile à atteindre et pourtant ces leçons de la vie sont là pour nous aider à s’en approcher. Cette année au Canada nous aura permis de porter un regard critique sur notre pays et nos concitoyens. Et comme toute année, où qu’elle se passe, elle nous aura donné l’occasion d’aimer des choses et d’en détester d’autres. Pour pouvoir avancer, il faut prendre conscience de ce que l’on aime et de ce que l’on n’aime pas, de ce qu’on veut vivre et de ce qu’on ne tolère pas. C’est ainsi qu’à l’avenir, nous saurons quelles sont nos attentes de la vie, de notre emploi, de nos amis, de notre amour.

Beaucoup d’entre nous ont dit dans leur présentation sur le site que ce PVT au Canada était un moyen de quitter une France qui devenait pesante. N’entrons pas dans le débat pro ou anti-France, mais je souhaitais vraiment écrire cet article pour vous dire à tous que nous sommes maîtres de nos vies, que c’est à nous de faire en sorte d’être heureux.
C’est difficile parfois, mais quand je vois avec quelle facilité nous nous sommes rencontrés, nous les pvtistes, avec quelle joie nous nous voyons pour passer de bonnes soirées, avec quel enthousiasme nous partons tous en week-end dans des endroits merveilleux et avec quelle fierté nous disons tous à nos proches restés en France, que le Canada c’est génial, je me dis qu’une année en France, à voir ses amis régulièrement et à aller tous les Week-end à la Dune du Pyla, en Corse, à Bourg-St-Maurice, c’est-à-dire à quelques heures à peine de chez nous, nous aurions vécu une année très différente de celle passée au Canada mais nous n’aurions pas pour autant passé une année dénuée d’intérêt.

Où veut-elle en venir la Lilou ? Nokia a dit récemment que « le meilleur endroit du monde, c’est là où sont vos amis », je rebaptiserais cette phrase en « le meilleur endroit du monde, c’est là où vous mettez tout en œuvre pour être heureux ! ». Par « mettre en œuvre », je ne parle pas simplement d’actions, mais aussi, et surtout, d’état d’esprit.

Ne pas trop dénigrer ce qui fait notre quotidien depuis des années, ne pas trop encenser ce qui est nouveau, ouvrir les yeux et voir ce que la vie nous offre !

Ce retour sera déstabilisant mais pas déprimant, ni alarmant. Ce que vous quittez est bien, ce qui vous attend est mieux, puisque vous aurez appris de ce bien passé pour faire de votre futur un mieux !

Signé : une Lilou, à l’esprit un peu flou, ex-Canadienne, Française, future Australienne !