Personne n'a pu passer à coter de l'émergence de cette nouvelle couche social entre prolo et bourgeois, que ce soit de loin ou de près: j'ai nommé, les bobos. Je faisais mes courses à Monop' en tout insouciances.
En main mon panier rempli d'une brique de lait bio, de cornichons de russie, d'une bierre de qualité d'une brasserie belge, d'un sachet de soupe chinoise et d'une baguette aux olives, mon regard se pose sur un couple de jeunes: le garçon portait un jean levis, un top H&M, des ecouteurs blancs apple sortant de sa veste Jules, coupe beattles avec une meche cachant la partie gauche de son visage mal rasé à la Delerme;
la fille, jean skin se terminant par une paire de balerinnes, portait son sac à main nonchalament sur son avant-bras droit, afin de laisser son bras gauche se charger de remettre en place sa meche que son serre-tete ne retiens pas, top ample griffé Zara, les mêmes ecouteurs blancs pendent avec une alure désinvolte dans sa main gauche, l'on peux imaginer le rose glitter de son iPod trainant dans son sac au coté du Motorolla de même nuance. En moi c'est levé un sentiment de dégout grincant ponctué par la pensée: "que je haie ces bobos fashion..."
Une foix mes achats règlés avec ma CB je tombe face à face avec moi même dans le reflet du mirroir de la cabine photomaton: jean H&M, polo rose Corléone acheté en solde, iPod dans les oreilles au son des tounes de Charlotte Gainsbourg et sac en bandouliere Springfield rappelant les colories de ma paires de Converses. A partir de ce jour j'ai entrepris un réel travail d'introspection.
Il me fallait accepter ce fait: j'étais devenu un bobo.
Les fautifs? Atroce de répondre à cette question, tant là réponse m'effrai. Mais il faut l'avouer, ceux qui sont à l'origine de se que je suis socialement sont ma principal source d'inspiration, ma principal crainte, mon réconfort, ma source de désaccord ,mon point de ralliement, mes parents. Eh oui, les chiens ne font pas des chats. Rendre visite à mes parents frôle le spectacle. Ferme aménagée entre Angers et Saumur, piscine dans un jardin à l'anglaise, salon d'été sous le chêne centenaire, télérama sur la table du salon, de chevet, dans le hamac, dans les toilettes, de temps en temps un Charlie hebdo, Manu Chao si ce n'est Cesaria Evora, un interet grandissant pour les nouvelles technologies, acquisition d'un camping-car tout neuf, un socialisme débousollé qui ne s'y retrouve plus, fréquence France-Inter dans le salon, dans l'espace, dans la twingo, cuisine maghrébine pour changer du pot-au-feu à la bretonne migotant deux jours durant au coin de la cheminé servant entre autre à chauffer le chat qui comme mes parents a tout compris : calin, bouffe, dodo, plaisir.
Mes parents n'ont pas toujours été ainsi. Issus de la classe moyenne, j'ai des souvenirs d'enfance qui ont le gout de pates à l'eau et de fins de mois difficiles. Il n'existe pas de patente du bobo, de schéma que l'on pourrait leur imposer comme aux riches famille des grandes avenues "Evasion vert bouteille, golden retriever, palanquée de gosse en maucassin-coupe-au-bol-culotte-courte-motif-écossais" ou encore aux bon bôfe franchouillard "jogging-OM-PSG-tunning-M6-TF1-vin-rouge-fromage". Car le bobo trouve distingué de coler un autocolant OM sur son Evasion qui lui sert à déposer ses mômes habillés en St. James ou Glazik, et occasionellement à l'emmener chez ses anciens potes de fac chez qui il aime à refaire le monde autour d'un plateau de fromage et d'un bon vin de 1991, date à laquelle il se relaxais devant "Madame est servie" sur M6... merde il à oublié de donner à manger au labrador qu'il à acheté pour faire plaisir aux petits! quel guigne ce bobo! il est inclassable, c'est vous, c'est moi, c'est lui, c'est elle, c'est les autres, ça ne peut pas être moi, vous correspondez plus... nan en fait j'en suis un... tabarnak!
Tiens en parlant de tabarnak ça me rappel mon objectif initial avant que je m'égare dans mes elucubrations: le Québec, maquis des bobos? En efet pour avoir parcourue le site j'en conclu (sans détenir de vérité, loin de moi cette prétention!) que le profil moyen du pvtiste est un jeune dimplomé bac+3 bac+5 ayant une expérience pro non négligeable, ayant trimé pour avoir les sous requis, pensée plutot mac que pc, en gros une sorte de nouvel intellectuel de la "France d'en bas" néanmoins privilégié par un systeme d'assistanat hérité des luttes sanglantes qui ont fait de la France le pays que nous connaissons aujourd'hui, dont nous profitons (non dans le sens péjoratif du terme) mais d'où nous voulons tous partir. Peut etre ai-je été un peu influencé par un article des Inrocks (emprunté lors d'une surveillance d'étude à une très chere collègues de boulot qui ne jure que par le Comptoir des Cotonniers... sacré bobo) pronnant le statut "hype" du Québec pour toute une génération français désabusés.
Alors maquis ou pas? Et puis pourquoi le Québec? Questions que je pose à tous ceux qui se reconnaissent dans la description du bobo que j'ai fait plus hauts, mais aussi à tous ceux qui, au contraire, ne sont pas du tout d'accord avec moi et ne se reconnaissent pas dans mon stéréotype de Bourgeois Bohëme...