1. #1

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    Personne n'a pu passer à coter de l'émergence de cette nouvelle couche social entre prolo et bourgeois, que ce soit de loin ou de près: j'ai nommé, les bobos. Je faisais mes courses à Monop' en tout insouciances.
    En main mon panier rempli d'une brique de lait bio, de cornichons de russie, d'une bierre de qualité d'une brasserie belge, d'un sachet de soupe chinoise et d'une baguette aux olives, mon regard se pose sur un couple de jeunes: le garçon portait un jean levis, un top H&M, des ecouteurs blancs apple sortant de sa veste Jules, coupe beattles avec une meche cachant la partie gauche de son visage mal rasé à la Delerme;
    la fille, jean skin se terminant par une paire de balerinnes, portait son sac à main nonchalament sur son avant-bras droit, afin de laisser son bras gauche se charger de remettre en place sa meche que son serre-tete ne retiens pas, top ample griffé Zara, les mêmes ecouteurs blancs pendent avec une alure désinvolte dans sa main gauche, l'on peux imaginer le rose glitter de son iPod trainant dans son sac au coté du Motorolla de même nuance. En moi c'est levé un sentiment de dégout grincant ponctué par la pensée: "que je haie ces bobos fashion..."
    Une foix mes achats règlés avec ma CB je tombe face à face avec moi même dans le reflet du mirroir de la cabine photomaton: jean H&M, polo rose Corléone acheté en solde, iPod dans les oreilles au son des tounes de Charlotte Gainsbourg et sac en bandouliere Springfield rappelant les colories de ma paires de Converses. A partir de ce jour j'ai entrepris un réel travail d'introspection.

    Il me fallait accepter ce fait: j'étais devenu un bobo.

    Les fautifs? Atroce de répondre à cette question, tant là réponse m'effrai. Mais il faut l'avouer, ceux qui sont à l'origine de se que je suis socialement sont ma principal source d'inspiration, ma principal crainte, mon réconfort, ma source de désaccord ,mon point de ralliement, mes parents. Eh oui, les chiens ne font pas des chats. Rendre visite à mes parents frôle le spectacle. Ferme aménagée entre Angers et Saumur, piscine dans un jardin à l'anglaise, salon d'été sous le chêne centenaire, télérama sur la table du salon, de chevet, dans le hamac, dans les toilettes, de temps en temps un Charlie hebdo, Manu Chao si ce n'est Cesaria Evora, un interet grandissant pour les nouvelles technologies, acquisition d'un camping-car tout neuf, un socialisme débousollé qui ne s'y retrouve plus, fréquence France-Inter dans le salon, dans l'espace, dans la twingo, cuisine maghrébine pour changer du pot-au-feu à la bretonne migotant deux jours durant au coin de la cheminé servant entre autre à chauffer le chat qui comme mes parents a tout compris : calin, bouffe, dodo, plaisir.

    Mes parents n'ont pas toujours été ainsi. Issus de la classe moyenne, j'ai des souvenirs d'enfance qui ont le gout de pates à l'eau et de fins de mois difficiles. Il n'existe pas de patente du bobo, de schéma que l'on pourrait leur imposer comme aux riches famille des grandes avenues "Evasion vert bouteille, golden retriever, palanquée de gosse en maucassin-coupe-au-bol-culotte-courte-motif-écossais" ou encore aux bon bôfe franchouillard "jogging-OM-PSG-tunning-M6-TF1-vin-rouge-fromage". Car le bobo trouve distingué de coler un autocolant OM sur son Evasion qui lui sert à déposer ses mômes habillés en St. James ou Glazik, et occasionellement à l'emmener chez ses anciens potes de fac chez qui il aime à refaire le monde autour d'un plateau de fromage et d'un bon vin de 1991, date à laquelle il se relaxais devant "Madame est servie" sur M6... merde il à oublié de donner à manger au labrador qu'il à acheté pour faire plaisir aux petits! quel guigne ce bobo! il est inclassable, c'est vous, c'est moi, c'est lui, c'est elle, c'est les autres, ça ne peut pas être moi, vous correspondez plus... nan en fait j'en suis un... tabarnak!
    Tiens en parlant de tabarnak ça me rappel mon objectif initial avant que je m'égare dans mes elucubrations: le Québec, maquis des bobos? En efet pour avoir parcourue le site j'en conclu (sans détenir de vérité, loin de moi cette prétention!) que le profil moyen du pvtiste est un jeune dimplomé bac+3 bac+5 ayant une expérience pro non négligeable, ayant trimé pour avoir les sous requis, pensée plutot mac que pc, en gros une sorte de nouvel intellectuel de la "France d'en bas" néanmoins privilégié par un systeme d'assistanat hérité des luttes sanglantes qui ont fait de la France le pays que nous connaissons aujourd'hui, dont nous profitons (non dans le sens péjoratif du terme) mais d'où nous voulons tous partir. Peut etre ai-je été un peu influencé par un article des Inrocks (emprunté lors d'une surveillance d'étude à une très chere collègues de boulot qui ne jure que par le Comptoir des Cotonniers... sacré bobo) pronnant le statut "hype" du Québec pour toute une génération français désabusés.

    Alors maquis ou pas? Et puis pourquoi le Québec? Questions que je pose à tous ceux qui se reconnaissent dans la description du bobo que j'ai fait plus hauts, mais aussi à tous ceux qui, au contraire, ne sont pas du tout d'accord avec moi et ne se reconnaissent pas dans mon stéréotype de Bourgeois Bohëme...
    Dernière modification par Panoramix ; 06/03/07 à 18:14.

  2. #2

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    dans bobo y a bourgeois, donc bon les fringues H&M ç et le sac springfield...
    J'ai l'impression que là décris juste "une dégaine de parisien"

  3. #3

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    Je vais tenter de repondre a ta question : pourquoi le Quebec ?
    Mais avant tout sache que meme si j'ai un Bac +, je ne me reconnais pas dans ta description... pas de ipod, ni de marque de fringues ( d'ailleurs il y en a certaines que je ne connais meme pas ! hooo je devrais plus sortir au lieu de parcourir les montagnes ), encore moins de voiture a macarons puisque pas de voiture et des fins de mois toujours difficiles ! On a du louper une case dans l'evolution de la societe dans ma famille !
    Bref, pourquoi le Quebec, parce que ayant tout d'abord ete en Australie avec un PVT, j'ai trouvé cette experience superbe et ayant un gout plus que porte sur les voyages, cela depuis toujours, j'ai envie de connaitre ce pays qu'est le Canada mais non suelement le Quebec, plus particulierement le Canada anglais. Une partie de ma famille y reside depuis une vague d'immigration post guerres. Triple experience donc d'ameliorer mon anglais, de visiter un pays et de renconter une partie de ma famille.
    Apres pour ce qui est des bobos, peut etre que le Quebec en est un des maquis, et peut etre que la cote ouest l'est moins qui sais !

    Felicitations pour ton poste de moderateur !
    Dernière modification par sasmira ; 06/03/07 à 17:41.

  4. #4

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    Eh bien écoute, je ne me reconnais pas du tout dans ce que tu énonces, mais je trouve que ce que tu as écrit très bon, dans la mesure où tu mets en évidence un point très intéressant: la critique que l'on peut faire des autres avant de jeter un regard sur soi-même.

    On peut avoir tendance à rejeter un certain style de vie, tout en y appartenant. C'est la remise en question, indispensable à mes yeux pour avancer dans la vie en tant que personne.

    Après, un autre point me titille. Les pvtistes et futurs pvtistes font-ils partie de ce clan "Bobo"? Je ne parlerai pas de moi, car ça n'aurait aucun intérêt que je parle de mon parcours dans ce post.
    Beaucoup de Bobo n'ont que le Bo de Bourgeois et non de Bohème. Alors peut-être les gens sur ce site sont-ils plus Bohème que bourgeois, qui prennent le risque de partir à l'aventure, en quittant un certain confort relatif.
    Bien, évidemment, tout le monde est différent, avec une histoire particulière et on n'est pas obligé de se reconnaître dans ce portrait que tu fais, mais le la façon dont tu le développe me semble intéressante.

    Je ne vis plus en France depuis quelques années, et je crois que les bobo, c'est bien français, du moins, c'est ce que j'observe les quelques fois où je rends visite à mes parents, car ici en Espagne, la mode est a une autre esthétique et façonn de vivre totalement différente selon moi. Et là, on reconnais certains français arrivés de fraîche date En extrapolant.

  5. #5

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    Je tiens à rappeler que la description que je dresse est totalement personnelles, discutable et comme je le dis, je ne pense pas détenir de vérité sur quoi que ce soit. Mais je suis ravie de voir les réactions que vous laissez.

  6. #6
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    Marie 38 ans

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    Que dire de cet article. Tout d'abord, je le trouve super bien écris, très drôle et tout et tout

    Ensuite, comme le dit Popogendarme, c'est vrai que ça ferait plus description du parisien que du bobo. Mais la confusion peut être normale puisque la plupart des enfants de bobos (bobos eux même) vivent à Paris .Avec les parents qui ont décidés de quitté la ville pour s'intallé dans une maison à la campagne, genre dans la creuse...pour le week-end ou pour la vie, ça dépend...). Les tendres bambins ont décidés de rester, ou d'aller à la capitale, dans une petite chambre de bonne du 6ème étage d'un immeuble dans le 17, 18, 19, 10, 11ème arrondissement...
    C'est dur parfois de faire son autoportrait...

  7. #7

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    Message de Marie
    Que dire de cet article. Tout d'abord, je le trouve super bien écris, très drôle et tout et tout

    Ensuite, comme le dit Popogendarme, c'est vrai que ça ferait plus description du parisien que du bobo. Mais la confusion peut être normale puisque la plupart des enfants de bobos (bobos eux même) vivent à Paris .Avec les parents qui ont décidés de quitté la ville pour s'intallé dans une maison à la campagne, genre dans la creuse...pour le week-end ou pour la vie, ça dépend...). Les tendres bambins ont décidés de rester, ou d'aller à la capitale, dans une petite chambre de bonne du 6ème étage d'un immeuble dans le 17, 18, 19, 10, 11ème arrondissement...
    C'est dur parfois de faire son autoportrait...

    en effet comme tu le dis ce n'est pas une mince affaire de faire son autoportrait et de cela faire son autocritique; mais pour embrouiller encore le tout, je ne suis pas parisien, mais deuxième génération de breton émigré, p**ain ils sont casse-bonbons ses bobos!

  8. #8

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    Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le profil du pvtiste actuel, sauf le look bobo-fashion la mèche, l'ipod, les fringues les ballerines, mais je vois tout à fait ce que tu veux exprimer dans ta description. mais disons que ce n'est pas forcément l'image-type du pvtiste français. il y'en a des comme ça c'est sur. parole d'angevine :drinks_ch . c'est vrai que dans notre petite ville bobo à mort on commence à les repérer partout. sans oublier que, comme tu dis, quand on se regarde dans un foutu miroir autre que celui de la salle de bains, on retrouve sur nous quelques uns de ces critères qui nous font faire d'habitude "beuhahh.." genre les p'tites converses qui vont bien dès que le soleil arrive... mais bon, allez, on est bien d'dans.
    je me retrouve totalement dans ton récit sur ta vie familiale, mais qu'est ce que tu veux, ils sont nombreux, nos parents qui sont partis de rien, qui sont devenus bobo à mort mais qui ne le reconnaitront jamais, "nous on s'est débrouillés tous seuls à l'époque..." manque plus que la voix qui déraille... petit rappel pour te dire que toi aussi tu dois te débrouiller tout seul, que meme si c'est ce que tu fais t'as le droit de continuer. ha les parents !!
    vivement le 22 mai, date aussi de mon départ à montréal. tu pars de nantes ?

  9. #9

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    D'abord merci pour ce récit.
    Même si je ne me reconnais pas dans la description du bobo (ma mere m'interdit de porter des polos roses, je milite même pour que mes amis n'achetent pas d'ipod), je dois reconnaitre que ce style bobo correponds assez a la quantité incommensurable de couple français que je croise au supermaché metro à coté de chez moi sur Laurier : 25/35 ans, style néo/post 80 négligé qui coute cher, la mêche accroché au front qui ne semble jamais se poser de questions tellement la vie semble être difficilement simple........
    Même si ce stereotype semble surfait : je pense que le fait qu'il y'ait tellement de point commun entre ces gens : même age, même niveau d'étude, même envie d'immigrer au Canada, même "promotion" sociale au Quebec, même quartier choisit pour habiter (le plateau forcement) + ça plus les modes vestimentaires et musicales actuelles + le fait qu'en immigrant on cherche forcement à plus affirmer ses codes, fait que forcement......tout le monde se ressemble un peu.
    Mais apres tout, s'il y'a bien une catégorie qui ne fait de mal à personne c'est les bobos

  10. #10

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    Message de ademica
    Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le profil du pvtiste actuel, sauf le look bobo-fashion la mèche, l'ipod, les fringues les ballerines, mais je vois tout à fait ce que tu veux exprimer dans ta description. mais disons que ce n'est pas forcément l'image-type du pvtiste français. il y'en a des comme ça c'est sur. parole d'angevine :drinks_ch . c'est vrai que dans notre petite ville bobo à mort on commence à les repérer partout. sans oublier que, comme tu dis, quand on se regarde dans un foutu miroir autre que celui de la salle de bains, on retrouve sur nous quelques uns de ces critères qui nous font faire d'habitude "beuhahh.." genre les p'tites converses qui vont bien dès que le soleil arrive... mais bon, allez, on est bien d'dans.
    je me retrouve totalement dans ton récit sur ta vie familiale, mais qu'est ce que tu veux, ils sont nombreux, nos parents qui sont partis de rien, qui sont devenus bobo à mort mais qui ne le reconnaitront jamais, "nous on s'est débrouillés tous seuls à l'époque..." manque plus que la voix qui déraille... petit rappel pour te dire que toi aussi tu dois te débrouiller tout seul, que meme si c'est ce que tu fais t'as le droit de continuer. ha les parents !!
    vivement le 22 mai, date aussi de mon départ à montréal. tu pars de nantes ?
    Angers Angers belle ville bobo, maire socialiste, patrouille de flics à chaque rues, bars-lounge, anciens quartiers pauvres où se cotoient retraités militaires et cadres de la fonction publique, plans d'urbanisme propulsé par une émulation de tourisme verts et de pseudo bien-etre ecolo mené par des bureaucrates qui se prennent pour la réincarnation du Corbusier et de Cousteau. Comme je n'ai aucun regret de te quitter petite ville nombriliste qui à perdu tout son caractere revolutionnaire d'ancien régime au profit de l'apparence Ardisson-Bachelot-Hulot. Quelle joie me parcourera le corps lorsque je monterais dans ce train m'amenant à Roissy, fredonnant "Knocking on heaven's door" (pas celui de Dylan, nan, celui d'Axl Roses). Quitter cette gare toute de verre, trop propre, trop lisse, trop bobo... mon Dieu... même la gare qui n'a rien demandé est bobo... au revoir Angers... Et peut-etre retrouverais-je beaucoup de similitudes dans certains coins de Montréal, mais je ne seerais plus à Angers.

    P.S. je part d'Angers pour Roissy et je décolle avec Zoom Airlines le 22 mai à 17h50.

  11. #11

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    Message de Antanarivo
    Aaaahh Zoom Airlines, en voilà une compagnie qui n'a rien de bobo.
    Personnellement, je trouve que ta description des "bobos" ressemble davantage à l'image que je me fais de la classe moyenne française (et à fortiori parisienne...) plutôt qu'à une frange de la population très spécifique (les bobos).

    Certes Angers s'est embourgeoisée, mais, à mon sens, elle n'a pas grand chose de "Bohème". D'ailleurs, plus j'y réfléchis, et plus je me dis qu'à part peut être le quartier Montmartre à Paris, la ville de Toulouse, et "La plaine" à Marseille, rares sont les lieux en France qu'on peut vraiment qualifier de bobos. Le reste me paraît être un enchevêtrement de villes très classiques, plus ou moins riches.

    Bref, avant de se demander si le Québec est un "maquis de bobos", il faudrait d'abord se demander qu'est qu'un bobo. A mon avis, il y aurait autant de définition que d'user inscrits sur Pvtistes.net ...
    Bien d'accord avec toi sur le probleme de la definition du bobo; comme je le dis ds mon premier message ou l'un des suivant je ne sais plus, la description que je fais est la mienne, c'est ma vision, mon point de vue; et je suis tout à fait conscient que LE bobo n'éxiste pas. par contre notre avis differe sur la ville d'Angers... mais je me rejoui de voir un autre point de vue que le mien ou de ceux qui partage mes jugements sur Angers.

    PS : c'est vrai que Zoom c'est assez cheap et pas très bobo ... Damned!!!

  12. #12

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    Ah, les bobos.
    C'est devenu un terme plus que péjoratif maintenant et ils ne le doivent qu'à eux-mêmes.
    Leur principal fait d'arme, avoir accéléré la hausse du prix de l'immobilier dans les quartiers autrefois dits populaires.
    C'est resté en travers de la gorge de beaucoup d'avoir vu les loyers presque doubler en quelques années du fait de l'arrivée massive de bobos dans le quartier.

    Euh sinon, pour le Québec, Bobo airlines ça existe pas ?

  13. #13

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    petite erreur techniq, je r'commence...
    ar.briz, sache que pour nous c'est la même, trop pressés de quitter cette "petite ville nombriliste". besoin de RESPIRER.
    dommage que tu ne partes pas de nantes, vu ta date de départ, j'y croyais ! mais bon, on se verra peut être à montréal !

  14. #14
    Avatar de Charluss
    Charlie 41 ans

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    Bonjour à tous!
    Et bonjour à toi, ennemi angevin des bobos en tous genres.

    Je trouve ton style littéraire agréable à lire. Ton croquis des bobos m'a bien fait rire.
    Mais maintenant laisse-moi te dire autre chose.

    Je voyage depuis un certain temps déjà, et mes arrêts ne sont jamais des escales mais toujours de très longues haltes. Je vis dans les pays qui m'attirent à chaque fois au moins 6 mois, et cela depuis plusieurs années.
    Je ne suis pas rentré en France depuis longtemps, et ce pays que je conchiais littéralement à la première heure de mes départs se rattache à moi au fur et à mesure des mois. Je ne cherchais pas à fuir une patrie, ni un état, ni des amis, ni une famille, ni une communauté quelconque (les bobos par exemple): je ne faisais que me fuir. Ce que je ne pouvais plus supporter, c'était moi, et j'aurais très bien pu, comme toi, être dégoûté par une gare en verre aseptisée d'une petite ville de province, par des écouteurs blancs en balancement le long d'un collier Zara sur fond de chemisette Penguin.
    Je voulais juste te faire partager mon expérience pour que peut-être tu commences à y voir plus clair sur ce dégoût extrême qui, de l'extérieur, semble beaucoup trop intense pour être vrai. Même le plus contestataire des révolutionnaires ne prendrait pas la peine d'encrer sa plume et de perdre quelques minutes pour écrire un tel hurlement.
    Je te le dis et le redis encore, je n'ai rien contre tes posts, au contraire, je les aime beaucoup! Je voulais juste te mettre sur une autre piste...

    Qu'en penses-tu? Et qu'en pensez-vous, vous amis pvtistes déjà au loin de notre belle Vieille France?

  15. #15

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    Touchés !! je crois Charlie que tu as mis le doigt sur un point commun à bien des pvtistes ...
    cela relance la discussion, pourquoi partez vous ? qu'est ce qui vous motive ? que recherchez vous ? mais aussi tu as raison, pour certains, que fuyez vous ? vous meme ?

    je me retrouve dans ce que tu dis. j'aime mon pays, ma famille, mes amis, et finalement, ma p'tite ville angevine de bobos, enfin disons qu'elle va surement me manquer plus vite qu'elle a mis du temps pour me saouler... Mais j'ai besoin de vivre autre chose, un nouvelle expérience, ou une nouvelle vie, ou de trouver des réponses à mon idéal de vie tout simplement. finalement, c'est peut être moi que je fuis, pas ma vie, mais ce que j'en ai fait pour l'instant. aurais-je besoin de cela pour changer ? je crois que oui, besoin de rupture, de dépaysement.

    PS : sympa tes chansons, mélodies agréables, un brin de mélancolie je trouve, ça l'fait !! je fais passer.

  16. #16

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    Merci Charluss pour ta réponse direct et franche, je n'en attend pas moins de ce poste. pour te répondre je ne vais que copier-coller un billet de mon blog qui est pile poil dans le sujet.

    extrait du blog de PANORAMIX, billet édité le 6 février 2007.



    Parlez moi du Québec je vous dirais ce que j'y cherche...



    Depuis que je me prépare à partir au Québec, beaucoup de gens me parlent de ce pays. Tout d’un coup tout le monde se met à me parler d’un parent, d’un ami, d’une connaissance qui y est ou qui y est allé. Cachée derrière une joie sincère je ressent néanmoins chez certaines personnes une sorte de jalousie doublée d’un sentiment de profond regret. Je réalise sûrement un lointain projet que ces personnes auraient eu il y a bien longtemps et qu’ils n’ont jamais pu réaliser. Le Québec serait-il devenu le Pérou spirituel d’une nouvelle vague de français en quête de renouveau ? Pourquoi ce pays attire-t-il autant d’aventurier du Grand Nord ? Personne ne m’a dit du mal du Québec, bien au contraire. Mais si l’on comprend pourquoi les retraités du nord de la France émigrent sur la Côte d’azur ou pourquoi une intellectuelle libérale homosexuelle Nord-Coréenne risque sa vie pour passer en Corée de Sud ; le québécois ne comprend pas ce qui pousse un européen à venir s’installer chez lui. En effet les québécois sont assez curieux en ce qui concerne les raisons qui nous mènent jusqu’au Québec ; et l’on m’a vivement conseiller de préparer une réponse très claire. Mais il faut avant tout savoir qu’il est primordial d’éviter les réponses du genre :

    - « j’adore les grands espaces tout plein d’nature »…
    - « j’adore la neige »…
    - « j’adore votre accent »…
    - « j’adore ce côté de France outre-atlantique »…
    …ou autres stupidités ridicules qui – on l’ignore trop souvent – cachent un "racisme régional" qui fait du français ce qu’il est à l’étranger (et même chez lui) et qui permet la récurrente motion de "maudits français" à tout les buveur de Beaujolais Nouveau se croyant en pays conquis partout où l’on parle le français.

    Je me projette donc lors d’une soirée étudiante à Montréal. A faire le tris entre tout ce que l’on m’aura dis sur le Québec et ses habitants, tout ce que j’aurai lu, tout les stéréotypes toutefois rassurants, assimilé toutes ces expressions qui peuvent paraître "Vieille France", que répondrais-je à cet étudiant de Chicoutimi qui me demandera : « Ben voyons donc ? Qu’est-c’tu viens-tu t’pogner l’cul chez nous autr’ ? » Je lui rétorquerais alors que ce n’est pas à moi de répondre, mais à lui. Qu’a-t-il à m’apporter pour faire de son pays un souvenir des plus agréable et du mien un pays à l’image dont je souhaiterais qu’il soit ? Je lui dirais que ce que je cherche au Québec ne s’y trouve pas, car je l’ai laissé derrière moi. Comme le peintre j’ai besoin de recul pour contempler la toile. Le Québec est mon recul, et la toile, cette France que je traite depuis trop longtemps de façon péjorative. Cette France dans laquelle j’ai l’impression d’être un étranger. Ce "racisme régional" tourné trop souvent en franche camaraderie par le biais de l’humour me fige dans ma condition de breton expatrié que je suis. En France je suis "le" breton de service. En Bretagne je ne suis pas des leurs car j’habite à "l’extérieur". Je suis victime de ma propre volonté de perpétuer une tradition et une culture qui ne sont au-dessus d’aucunes autres, mais qui sont tout simplement les miennes. Et pour cela je reste un "étranger" aux yeux de la plupart des gens. Je m’efforce de les comprendre, de rester objectif, impartial, ouvert. J’en suis fatigué. Fatigué de supporter cette France bipolarisée dans laquelle la capitale se gave et s'engraisse alors que ses "provinces" se contentent des miettes. Fatigué de cette France du "hype" du "select" de V.I.P. qui se croit marginale en se faisant baiser par le Conte Ardi'snif en trouvant cela très distingué. Fatigué.

    Et la meilleure réaction que j’attendrais de l’étudiant de Chicoutimi serais qu’il me dise : « Wow minute j’ai rien compris pantoute là ! Allez arrête de niaiser pis’ va t’chipper une beer dans l’fridge. » Ce que je ferais avec un immense plaisir. Non seulement parceque ma gorge sera probablement sèche, mais surtout parceque je n'aurais aucun traitement de faveur.

    Et lorsqu'aura sonné l’heure de mon retour je souhaiterai non seulement raconter mon aventure québécoise mais surtout me surprendre a dire que ce vieux pays - que je juge sclérosée, fermée, xénophobe, à bout de souffle – m’a en fait manqué. Et à mon tour je ferais parti de ceux qui parlent du Québec à ceux qui ont le dessein d’y aller...


    ...mais je n’aurais aucun regret.

  17. #17

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    Au lendemain de l"éléction présidentielle le Québec me parait plus que jamais comme mon maquis d'excellence.Je quitte sans regret cette nouvelle France, où plutot cette France rétrogradée dans ces plus sombres années. Aux armes les bobos !!! Résistons !!!

  18. #18

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    Et les autres aussi!

  19. #19

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    Moi j'ai tripé grave en lisant ton petit récit!! Je le trouve super bien écrit et on sent que ça n'a pas été écrit au réveil à 7h du mat (si vous voyez ce que je veux dire). C bon!
    Bref, t'as description englobe pas mal de monde c claire. Et j'avoue que sur certain points je pourrais me retrouver. Perso je pense que tu brosse le portrait du jeune moyen, c'est tout! Je m'en suis rendu compte le jour ou dans ma ville c'est dérouler le G8! Depuis le balcon d'un pote on c'est mater le cortège des manifestant (autrement dit 85% de jeunes étudiants entre 16 et 23 ans). Dans cette file d'attente sensé revendiquer la mondialisation, il y avait la plus forte concentration d'ipod, de camera Sony et d'appareil photo Nikon!!! Sans compter les fringues. Imitation d’altères mondialistes sotie d'une friperie multinationale!
    Tout ça pour dire que le jeune de l'an 2000 (comme je l’appel) est la plus part du temps, un mouton. A mon sens la faute principale est aux média. Aujourd'hui en France pour être considéré comme "socialement acceptable" il faut écouter Benabar, avoir l'air d'un Beatle édulcoré, allé dans des endroit "lounge", conduire une smart et bien sur..... Avoir peur!! (Y voir une petite rancœur de l'élection)

    Moi dans tout ça me direz-vous? Je suis un rappeur, très con et un peu sectaire! Mais malheureusement je suis jeune aussi!!!