Discussion: Partir seul(e) en PVT au Canada...
- 06/11/13, 16:56 #601
- 06/11/13, 22:02 #602
- 18/11/13, 01:52 #60328 ans et en partance en 2014 pour mon PVT (entre janvier et mars si tout va bien) J'ai déjà vécu à Montréal 4 mois... et mon seul but en revenant en Belgique, c'est d'y repartir. Fier d'être belge, mais ce pays ne me convenait plus surtout après ce que j'ai connu à Montréal...
-
- 30/12/13, 15:10 #604Bonjour à tous !
Sujet très intéressant. Je compte partir pour le mois de mars ou le mois d'avril direction Montréal. Je me suis aussi moi même posé cette question. Au départ ce projet avait été décidé à deux. L'ami avec lequel je devais partir à entre temps trouvé un emploi dans son domaine (et ce n'est pas évident de nos jours). Ce projet un peu fou a alors été mis en suspend et je me suis alors posé de nombreuses questions. Après quelques semaines de réflexion la réponse à toutes ces questions était toute trouvée : je ne peux pas passer à côté de ce dont je rêve depuis des années.
Est-ce mon jeune âge et peut être l'insouciance qui va avec qui m'a poussé dans cette direction ? Non c'est plutôt la peur de passer à côté d'une expérience incroyable et de regretter cela toute ma vie. Avec tous les retours d'expérience que j'ai pu voir ou entendre, il y a beaucoup plus de points positifs que de points négatifs. Et je ne doute pas que cela sera riche en rencontre
Je vois que nous sommes plusieurs à prévoir de partir pour la période mars-avril, alors qui sait peut-être à bientôt (dans l'avion même peut-être) !
- 30/12/13, 17:25 #605
-
- 30/12/13, 17:32 #606Comme te le conseil Nicolas : Fonce ! Tu es jeune, c'est une opportunité à saisir
L'expérience du PVT est super enrichissante même si tu dois passer des moments difficiles, tu en sortiras muris et avec des acquis qui te serviront plus tard
Une citation d'Albertine Sarrazin que j'aime particulièrement :
Les seuls regrets doivent naître des choses qu'on n'a pas pu accomplir.
- 27/01/14, 20:30 #607Bonjour, je suis actuellement en pvt canada 2013, je repars pour la France plus tôt que prévu (février au lieu de mai)Je suis arrivée en pvt au mois de juin 2013 j'ai travaillé deux mois à Montréal puis je suis partie seule à la découverte de la région Québec. Temps en temps avec une copine française rencontrée en auberge ou sur pvtiste, pour découvrir ensemble un bout. Mais la plupart du temps seule, et pour moi ca été plus que la galère au niveau psychologique... J'ai assez mal vécu la solitude. C'est clair c'est génial de décider où je vais, qu'est ce que je fais.. mais quand il vous arrive un bonheur, un moment de joie ou de peine, et dans le voyage ca manque pas, vous avez personne avec qui partager cela à part vous même. C'est sûr que je n'oublierai jamais mes bons et mauvais moments. Je suis partie aux US durant deux mois seule, j'ai appris l'anglais, en tout cas améliorer ma base, dormi chez les habitants, découvrit les villes, mais seule ca a été assez dur. Je suis de nature très solitaire mais cela m'a quand même peser; Je ne déconseille pas de partir seule mais trouvez vous des compagnons de route si vous le pouvez, moi je n'ai pas trouvé et étant fatigué psychologiquement, j'ai arrêter mon voyage plus tôt; peut-être un autre voyage je ferai la traversée du canada mais là ce n'est plus possible. J'admire ceux qui partent seules et qui en reviennent mieux!
-
anneb7, Charlotte22, isa, Mirkie, nagrom
- 27/01/14, 21:57 #608salut Aurélie! Merci pour ton témoignage. Je suis désolée de lire que ça a été dur pour toi, d'être seule en PVT, et je pense que tu as fait le bon choix en rentrant en France, si tu te sentais mal.
Tu as déjà un beau parcours au final et j'espère que cette expérience t'aura quand même apporté beaucoup.
- 28/01/14, 04:51 #609Merci Helene de ta gentillesse!! Cela n'a pas été que negatif mais je pense que 8 mois c'est trop long! Cela m'a donné le goût de voyager encore mais moins loin et moins longtemps surtout! 6 mois sera mon max! Merci à toi!
- 28/01/14, 18:26 #610Bonsoir,
Je compte partir seule au Canada !
Enfin presque j'ai quand même un pied a terre sur place, un ami qui vît las bas et chez qui j'irai dès mon arrivée et biensure si j'ai un pb pendant mon voyage.
Mon but à moi est de découvrir le Canada en long et en large... Après je me laisserais guider au jour le jour par le boulot... Je compte faire beaucoup d'auberge de jeunesse et ne pas m'installer trop longtemps dans une ville quoique on verra bien sur le moment.
Je suis de nature très optimiste et je crois que je vais en avoir besoin.... après j'essaie de ne pas trop me projeter par peur d'être déçu surtout tant que je n'aurais ce foutu PVT qui n'arrive pas.
Bon PVT à tous !!!!
- 01/02/14, 15:31 #611Bonjour tout le monde,
Moi qui voulais faire un petit topo de mon voyage ça tombe bien.
Je suis parti début juin 2013 et revenu fin novembre 2013, presque 6 mois dont 4 mois de voyage. Un ami comme pied à terre à Montréal, en général retour tous les mois pour 2 semaines de repos et profiter de la vie montréalaise.
Avant de partir, on m'a dit : "tu n'es pas un baroudeur". C'était vrai mais on change.
5 jours à Montréal pour ouvrir compte en banque/forfait de tél/récupérer le NAS puis départ pour 1 mois au Québec, direction le Saguenay/Chicoutimi/lac St Jean avec le parc et village Val Jalbert puis Tadoussac puis remontée vers le Nord Est au Havre St Pierre (archipel des îles Mingan). 1ère fois que je faisais "du pouce", 1ère fois que j'allais dans une auberge de jeunesse, que je faisais du couchsurfing, du covoiturage avec Amigo Express, location de voiture à l'étranger et que je transportais toutes mes affaires.
Tout n'a pas été facile... Mais j'ai appris et retenu : faire du pouce nécessite du temps et une destination pas trop en dehors des sentiers battus (et pas de pluie). Sinon, on peut marcher 10 km en plein soleil au bord de la route... Un camping ne peut avoir aucune aire de restauration (trop tôt dans la saison) et nécessiter d'aller à 10 km pour trouver un dépanneur. Il y a des nuées moustiques en juin (il faut des vêtements amples sinon ils piquent à travers et prévoir la moustiquaire de visage, j'étais équipé) et les taons sont très agressifs. Quand on est seul, se trouver à 19h dans sa tente, 100 moustiques sur la paroi, ce n'est pas drôle.
Mais le pouce m'a permis de rencontrer une dame âgée qui m'avait remarqué en passant et qui, revenant de sa course, s'est arrêtée ; elle est passée chez son frère pour qu'il lui indique à quel endroit elle pouvait me déposer pour que j'aie le moins possible à marche. J'ai aussi rencontré : un chef de chantier du barrage géant en construction dans le Nord, une prof qui m'a fait découvrir le slam québécois, un musicien qui se rendait chez les Inous et qui tissait des liens de confiance au fil des ans, des français qui venaient en voyage, 1 mère dont le fils était curieux de savoir quels arbres poussaient en France et s'il y avait des orignaux, un québécois dans la construction qui m'a emmené faire mes courses avant de me ramener à l'auberge etc... bref, des expériences superbes. J'ai croisé un cueilleur de champignons, un chasseur d'ours, un chauffeur d'énorme camion. Le chef de chantier m'a recroisé quand j'étais sur le retour, c'était en fin de journée et il pleuvait. Je vois 2 voitures qui me dépassent rapidement, l'une pile, recule à fond sur 50 mètres, c'était lui :"je vous ai reconnu, mais un peu tard..."
J'ai rencontré des gens dans les auberges, fait un bout de chemin avec eux, certains sont devenus des amis. Je me suis retrouvé perdu dans une ville à 19h30, sans aucune idée d'où j'allais dormir ; une gérante de motel, devant la tête que j'ai fait quand elle m'a annoncé 100 $/nuit, m'a appelé un gîte local (50$) et m'a réservé une chambre en me donnant l'adresse.
Puis retour à Montréal via Québec grâce à un super pouce, une vraie amitié avec un québécois. Sur la route (4h), il m'a fait visiter de jolis petits villages, m'a fait découvrir une réserve indienne et m'a offert un déjeuner en demandant à la serveuse de partager la soupe de crabe en 2 pour faire goûter "son ami français".
Cela, je crois que je l'ai vécu parce que j'étais tout seul ; parce qu'à deux, on a moins besoin d'aller vers les autres ; on se soutient, on partage ; et les autres n'osent pas forcément venir vers nous.
Retour à Montréal pour 2 semaines, pour profiter des festivals, aller à la plage et à La Ronde.
Puis départ vers l'Ouest pour 1 mois avec une française rencontrée sur couchsurfing et qui avait le même projet que moi, faire de la rando dans les Rocheuses.
2,5 jours de car Greyhound, c'est long mais on n'est plus dans la petite France et je n'étais pas là bas pour le confort. Et puis, on rencontre Eric, un canadien de Toronto venu marcher lui aussi. Finalement on marchera ensemble. Calgary, Banff. Rencontre avec des danois, on passe une journée ensemble, départ à minuit pour du camping sauvage (mauvais plan : plein de moustiques et dans le noir, on s'installe près d'une voie de chemin de fer... le train passe toutes les 2h, quel bruit !). Puis stop le matin, on arrive à monter tous dans la même voiture direction Lac Louise. On rencontre 2 grizzlis sur le bord de la route. A lac Louise, une mauvaise surprise : on ne peut pas faire le chemin qu'on avait repéré car trop de monde, on doit donc faire une moitié, rejoindre l'autoroute puis faire du stop jusqu'à un autre départ de randonnée puis faire la 2nde moitié. Sauf que pas de ravitaillement possible et que pour atteindre le début de la rando, on devra marcher 5 km. Imprévu.
Je suis bavard, je finis donc en bref. On devait faire 10 jours de rando, on en a fait 5. Je ne sais pas quel a été le pire moment : voir un carcajou de trop près (wolverine en anglais... un des animaux les plus agressifs au monde) ; se prendre 2 orages et marcher sans visibilité alors qu'on savait qu'on était dans la zone des femelles grizzlis et leurs petits ; se perdre, marcher sans le savoir dans le sens opposé de notre destination et devoir faire du camping sauvage, escalader les arbres à 4m de haut, accrocher les cordes pour la nourriture et s'apercevoir que les sacs de nourriture sont trop lourds et que la corde se détend ; faire tout ça 3 semaines après les inondations historiques qui ont touché la région, emportant les ponts permettant d'atteindre les campings, effaçant les chemins et en créant d'autres, ce qui nous a obligé 1) de traverser les rivières sur des troncs instables 2) en l'absence de troncs, de les traverser pieds nus ou en chaussures... ou peut-être était-ce de se réveiller au chuchotement de : "j'ai un animal sur moi" (posé sur la toile de tente mais avec le poids, il était sur elle) ou bien se faire bouffer nos chaussures de rando la nuit, par une créature indéterminée et disposer des branches autour des tentes la 2nde nuit afin que l'animal fasse du bruit, ce qui n'a pas manqué d'arrivé ! Ou finalement, c'était peut-être aussi de ne voir personne pendant 2 jours et demi, c'est long.
Oui, c'était galère. Mais ça m'a fait du bien !! Compter sur soi-même, se dépasser, s'aguerrir, ça m'a permis de grandir.
On a fini par s'en sortir, pour arriver dans une auberge de jeunesse à Jasper où il n'y avait pas de douche et qui n'était pas accessible en transports en communs. Il y a un problème et il ne reste qu'à trouver une solution.
J'ai mis 3 jours à m'en remettre complètement et 7 jours pour trouver que l'expérience avait été vraiment très bénéfique.
Au cours de mon voyage, j'ai continué vers Vancouver puis Vancouver Island (Victoria, Ucluelet, Tofino) puis j'ai pris le train pour revenir à Toronto. Une superbe expérience.
J'ai découvert qu'au bout d'1 mois de voyage, j'ai besoin de me reposer et digérer ce que j'ai vu/vécu et les rencontres que j'ai faites.
De retour, j'ai fait du canoé-camping à la Mauricie, j'ai remonté le St Laurent doucement puis traverser à St Siméon. Puis ayant beaucoup appris de mes voyages, j'ai préparé mes itinéraires pour l'Est, prévu mes auberges, mes voitures, mes déplacements et je suis parti 1 mois et demi pour faire le tour de la Gaspésie, descendre en train à Halifax, aller 8 jours à Terre-Neuve (visiter l'Ouest et l'Est avec une ukrainienne rencontrée à l'auberge de jeunesse), retour à Halifax, me grouiller d'aller visiter les sites historiques qui allaient fermer, puis aller me reposer sur l'Ile du Prince Edouard. Vadrouiller là-bas. De retour à Halifax où j'ai rencontré des allemands et des français, j'ai accueilli un ami français et on a fait le tour de la Nouvelle-Ecosse.
Ce que j'ai adoré : - la Nouvelle-Ecosse pour les paysages, l'activité, l'histoire de la région (c'est là que débute la Nouvelle-France) et des sites superbes tels que la forteresse d'Halifax, Louisbourg sans oublier la presqu'Ile du Cap Breton avec ses magnifiques couleurs et puis aussi parce qu'il y a moins de visiteurs. Tout le monde ne pense qu'aux Rocheuses, à Vancouver... oui c'est bien, sauf que quand vous voyez un beau paysage, ce sera le même sur des centaines de km ! L'Est, ça change, c'est varié, c'est également très beau ! et puis y a moins de français
- Terre-Neuve pour la variété des paysages et pour des vues grandioses, pour la gentillesse et l'attention des gens. Pour l'histoire aussi : qui savait que les vikings ont établi un camp ici ? que toute l'Europe venait un temps pêcher la morue ici ? que lors de la 2nde GM, la GB avait prévu, en cas de défaite, d'y retirer sa flotte ? Et Saint John's ? et Placentia ? Le parc de Gros Morne est absolument magnifique, l'excursion en bateau sur l'un des "étangs" est grandiose. Les guides de voyage parlent de "paysages désolés", "hostiles"... Bah c'est dommage. Un de mes endroits préférés.
- l'Ile du Prince Edouard, pour son charme, sa douceur de vivre. Pour l'accueil dans l'AJ de Charlottetown.
J'ai rencontré des voyageurs solitaires, des baroudeurs d'un autre niveau que le mien, des gens qui n'avaient pas le temps d'aller à plus de 100 km de Montréal. Je crois qu'on voyage chacun pour nos raisons, avec ce qu'on est.
A ceux qui hésitent : allez-y, lancez-vous ! J'ai découvert que l'inconnu est préférable au monde connu mais sans saveur.
Cependant, mise en garde : le Canada a plein d'avantages pour les voyageurs seuls (sécurité, accueil...) mais ne pensez pas que c'est la France en plus grand. Le pays est immense, 90 % de la population se trouve sur une bande horizontale le long de la frontière américaine, ce qui signifie de vastes étendues sans personne. La nature n'a rien à voir avec la nôtre. Vous n'êtes pas à l'abri d'une rencontre. Ne l'ignorez pas et ne vous surestimez pas.
Marcher à 2 dans les Rocheuses, ce n'est pas suffisant. Parc Canada recommande 4 en rangs serrés. Ca semble peut être ridicule sauf que le grizzli est naturellement agressif, il court plus vite que vous, nage plus vite, monte mieux aux arbres, il est capable de vous tuer d'un coup de patte et vous ne lui faites pas peur. Et il n'y a pas que des grizzlis au Canada...
J'ai croisé 2 fois un ours noir. Oui oui, certains disent qu'un ours noir c'est plus petit et naturellement craintif. Ils ont raison. N'empêche que si vous le surprenez avec son petit ou quand il est occupé, vous êtes mal...
J'étais seul, en fin de journée, et je l'ai surpris malgré moi car il était occupé à manger et ne m'avait pas entendu. A moins de 10m, quand vous vous rendez compte de sa présence parce qu'il gronde, on en mène pas large. Dans ces conditions, soit je trouvais la solution, soit la solution n'existait pas. Ayez ça à l'esprit et préparez-vous en conséquence. Ne sous-estimez pas les règles de sécurité ni les consignes de comportement face aux ours. J'avais aussi mis le paquet sur mon matériel : léger, résistant, il ne m'a jamais fait défaut. Si vous partez seul, prévoyez.
Mais bon, mon meilleur souvenir, c'est sans doute cette fameuse fin de journée, dans la balade du Cap Gaspé au parc régional de Forillon (Gaspésie). Alors que je venais d'avoir très peur avec l'ours mais que j'avais eu le bon réflexe, je suis arrivé près du phare. Ebloui par le paysage au soleil couchant, j'ai eu une autre rencontre imprévue. A sa vue, je me fige instantanément. L'animal s'avance sans me remarquer. Et s'assoit pour regarder. Si proche, je peux voir la couleur de ses yeux.
Ce félin plus beaucoup plus grand qu'un chat, cette couleur fauve claire, ces oreilles avec de longs poils... C'est un lynx ! Sauvage. Magnifique.
J'ai été long mais j'espère vous avoir donné envie de voyager !
Si vous avez des questions sur des itinéraires, des destinations, n'hésitez pas.
-
- 01/02/14, 15:44 #612
-
- 01/02/14, 15:48 #613Merci pour ce très beau témoignage. C est motivant, c est réel.. Et c est très intéressant de lire le côté sauvage du Canada.
On en parle peu, et il est important en effet de ne pas le sous-estimer.
J ai le.projet de partir dans l Ouest, et si j ai la chance de le faire.. Je penserai à ton histoire au moment de partir en rando
À presque une heure de l ouverture, ton "roman" me rappelle pourquoi je souhaite vivre cette aventure de dingue! Merci
Envoyé depuis l'app pvtistes.netDernière modification par carpe40 ; 01/02/14 à 21:17.
- 01/02/14, 21:12 #614Tant mieux !
Au fait, l'animal, on a réussi à le déterminer... La seconde nuit, on s'attendait à ce qu'il revienne. On a donc décidé d'être chacun dans sa tente, d'éteindre la lumière et d'attendre, tout habillés, avec nos chaussures aux pieds et les bâtons de rando à la main. En fait, on n'avait pas fermé depuis 2 minutes que le bruit caractéristique se reproduisait !
On a attendu qu'il soit tout proche de sa tente et hop ! on est sorti à fond pour le chasser !! Nous l'avons manqué mais on a réussi à le bloquer et il s'est réfugié dans un arbre. J'ai escaladé à mon tour jusqu'à ce que je me rende compte que c'était complètement imprudent : je ne savais même pas ce que c'était ! Même si je supposais qu'il s'agissait d'un rongeur (pour grignoter des godasses, quel autre animal en aurait envie ?!). Je suis redescendu. Il était au sommet et on l'a éclairé de nos lampes frontales. Et là, surprise : c'était un porc-épique ! Je ne savais même pas que ça montait aux arbres... Il m'a paru énorme mais j'en ai croisé pas mal par la suite et ils sont tous gros.
Pas d'autre solution que de rerentrer dans nos tentes pour qu'il redescende. On est ressorti une 2nde fois mais sans succès. Finalement, on s'est couché, nos chaussures bien à l'abri dans la tente (les miennes dans chaque coin).
Pendant la nuit, une branche qui bouge près de ma tente. Sur le qui-vive, je me réveille immédiatement, pour découvrir une grosse ombre et un corps penché sur ma toile de tente, juste au dessus d'une de mes chaussures.
Je me suis redressé sans bruit, ai doucement pris l'un de mes bâtons par la pointe, l'ai saisi à deux mains, avant d'envoyer un puissant coup dans l'intrus, en plein milieu du corps. Il a bien des piques sur le dessus mais en dessous, c'est mou !
5 minutes plus tard, il a refait son bruit, mais il était à 20m de la tente... Rassurez-vous, ce n'est sans doute pas ma seule force qui l'a renvoyé là-bas mais n'empêche qu'il n'est pas revenu.
J'ai appris par la suite que c'est simplement parce qu'on avait eu chaud, qu'on avait sué dans nos chaussures et qu'il voulait le sel.
Donc note : si vous devez mouiller vos chaussures, vous les suspendez avec la nourriture sur le mât.
Finalement, j'ai oublié de dire que : partir seul, longtemps, peut convenir à certains ; pour ceux qui seraient moins solitaires, vous pouvez partir seul mais cherchez des compagnons de voyage sur couchsurfing, dans les auberges. C'est super sympa. Moi qui partais pour voyager seul, je l'ai été, mais bien moins que prévu.
- 01/02/14, 21:24 #615
- 07/07/14, 16:01 #616Je ne suis pas partie en PVT mais en tant que touriste, pendant 3 mois à travers le Canada et les USA. Donc voici un message un tout petit peu hors sujet !
Je n'avais pas vraiment d'inquiétude vis à vis de la sécurité en tant que femme seule en Amérique du Nord, je connais déjà bien les Etats-Unis notamment, et que ce soit seule à plusieurs, je n'ai jamais eu de soucis (il faut juste faire preuve de bon sens, comme chez soi...)
C'est plus "partir seule" tout court qui a été une grande innovation. Je n'étais jamais partie seule, toujours avec des amis ou en couple. J'avais vraiment besoin de le faire pour me prouver que j'en étais capable, et aussi parce que de toute façon, personne ne pouvait m'accompagner
Ces remarques sont dans le cadre d'un voyage itinérant, donc ce n'est pas forcément la même chose pour un PVT.
Et bien je dois dire que j'ai un sentiment mitigé. Il y a des bons points :
- Voyager où on veut sans demander à personne, même si c'est un problème que je n'ai jamais vraiment eu parce que je suis plutôt "facile" et que j'ai toujours réussi à faire des compromis de ce point de vue là, avec mes amis, en voyage
- ça fait juste du bien d'être seul face aux paysages, pour méditer. C'est assez fantastique, et j'adore me balader seule en ville
- Il est plus facile de rencontrer des gens (dans le train, en auberge...) quand on est seuls, cependant, je trouve que si on est un peu ouverts, ça change pas grand chose quand on est 2. Quand on est une grosse bande, oui, c'est clair que ça peut coincer
Les moins bons points :
- En voyageant seule, il faut tout porter sur son dos, et je ne parle pas du sac à dos, mais métaphoriquement : il faut penser à tout, être aux aguets niveau organisation, et quand on voyage beaucoup en transports en commun, notamment, faut pas se laisser aller. Pas d'épaule sur qui se poser dans les moments où on est crevé où quand il y a un coup de mou
- Personne avec qui partager les bons moments (comme les mauvais moments). Ayant laissé ma "moitié" à la maison, c'était d'autant plus difficile car je savais avec qui j'aurais pu les partager !
- Les frais... J'ai dépensé beaucoup plus en voyageant seule qu'à deux : on ne partage pas les frais de bouffe, de logement... je ne pensais pas que la différence pouvait être aussi énorme (ayant déjà effectué un voyage identique aux USA, mais à deux, j'ai pu le constater concrètement)
Pour conclure, j'ai été contente de faire cette expérience car maintenant je sais ce que c'est, et je sais que j'en suis capable, mais j'aurais sincèrement préféré le faire avec un ami ou mon copain. Je trouve que les moments de grâce sont encore plus forts lorsque l'on peut les partager...
-
- 20/07/14, 14:02 #617Coucou les pvtistes,
Je viens dans ce topic parce que j'ai une copine qui est arrivée PVT en poche à Montréal vendredi, toute seule, et la solitude lui pèse énormément, elle n'est pas bien du tout et elle a envie de faire demi-tour tellement moralement, c'est difficile de faire face à tous les changements que l'aventure entraîne. Elle se pose beaucoup de questions en ce moment et toute seule, forcément, elle n'a personne vers qui se tourner. Moi je ne pars qu'en janvier et en plus ce sera à Vancouver alors je ne peux pas trop l'aider à tenir le coup autrement qu'en soutien et écoute virtuels, l'encourager à passer le cap du mal du pays et tout ce qui va avec, et en plus, n'étant pas encore partie, je ne peux pas lui faire part de mon expérience, je ne l'ai pas encore vécue. -_-' Je lui ai conseillé de venir ici pour lancer un petit SOS, prendre des conseils ou peut-être même demander à rencontrer des pvtistes qui se trouvent actuellement à Montréal et qui vivent la même chose ou ont vécu la même chose récemment mais sa connexion est limitée dans son auberge (où elle ne se sent pas très bien d'ailleurs), elle surfe de son Iphone alors elle ne peut pas franchement venir sur le forum comme elle veut. Là je vais lui c/c en PDF des témoignages de ce post qui j'espère lui feront du bien, mais c'est vrai qu'autrement, c'est chaud et je me sens un peu inutile de la France. :-/ Si vous avez des petits conseils ou qu'il y a des rencontres prévues quelque part dans Montréal pour les nouveaux arrivants, est-ce que certains parmi vous accepteraient de les communiquer? Je lui transmettrai et après, j'espère que ça lui permettra de se sentir mieux. Merci beaucoup!
PS: Vos témoignages sont top d'ailleurs, merci pour le partage!
- 20/07/14, 15:28 #618Anonyme
- 20/07/14, 18:14 #619Ça fait une semaine qu'elle est arrivée et déjà envie de repartir?
Je ne vois pas d'autres solutions que de rencontrer des gens. Si elle est à Montréal, c'est pas dur à faire. Il y a les rencontres avec les pvtistes mais elle peut aussi s'inscrire à une activité qu'elle aimerait faire (cours de cuisine? Joindre une équipe de sport amateur?). Qu'elle regarde les activités dans les journaux locaux, Montréal est tellement pleine d'activités en été!
Elle peut aussi commencer à faire du bénévolat, c'est un bon moyen de socialiser. Ou chercher un emploi où elle travaillera en équipe.
Aussi, ne pas négliger les petites annonces sur les sites de rencontre (Réseau-Contact, etc.). Elle peut spécifier qu'elle vient d'arriver et recherche seulement des rencontres amicales et non amoureuses. Je suis certaine que bien des Montréalais voudront faire découvrir la région à une jeune Française! L'été, les gens célibataires se sentent souvent très seuls une fois en vacances et recherchent de la compagnie pour voir des festivals, etc. et crois-moi c'est très actif sur ces réseaux durant cette période!
Je vais sembler drastique mais il ne faut pas qu'elle rentre tout de suite en France. C'est normal les difficultés au début quand on est nouveau dans un endroit et il faut pas fuir ces difficultés mais les surmonter. le PVT est une occasion de vivre de nouvelles expériences, elle est venue pour ça
Bon on courage de ma part!
-
- 22/07/14, 22:13 #620@WhiteMoon : ta copine, elle ne se pose pas de question, elle fait son sac et elle part... Mais attention, pas en France, pas un retour comme un échec, déçue et dépitée ; au contraire, elle reste au Canada, elle choisit la destination qu'elle veut, elle retient un trajet en covoiturage sur AmigoExpress et elle fonce !
Pour commencer, je lui conseille Québec, c'est petit, c'est joli, c'est animé, c'est sympa. Elle va à la grande AJ (rue Ste Ursule), et au petit déj le matin, elle repère qui parle français (à moins qu'elle ne parle anglais), elle aborde les gens et propose de suivre leur programme. Remarque, la petite AJ rue de la Paix, quoique moins confortable, permet peut être de rencontrer plus facilement les gens, c'est plus petit.
En parallèle, elle regarde sur couchsurfing.org, et s'inscrit aux rencontres hebdomadaires pour français nouvellement arrivés et elle y va.
Ca devrait lui faire changer d'air, exciter sa curiosité, permettre d'entrer en contact plus facilement.
Moi, quand j'ai quitté Vancouver, c'est parce que je n'avais pas réservé suffisamment de nuits d'AJ et que les auberges encore dispo n'avaient pas bonne réputation. Les derniers jours avaient été sympas mais sans plus...
J'ai pris mon sac et suis parti plein Sud sur Vancouver Island, à Victoria. Là bas j'y ai rencontré un français et un suisse, on a sympathisé et on a passé 3 jours supers ensemble... C'était ce dont j'avais besoin.
Allez... envole-toi... !
-
Identifiez-vous pour répondre
Pour accéder à cette fonctionnalité, vous devez vous inscrire au préalable ou vous identifier grâce au formulaire ci-dessous.