Après 2 mois sur le territoire Canadien, je me dis qu'il est peut-être temps de faire le point, les post-premières impressions Torontoises.
Simplement parce que tout n'est pas aussi rose qu'on pourrait se l'imaginer, tout n'est pas aussi positif que tout les témoignages que l'on peut lire. Et il faut quand même avoir un peu de plomb dans la tête pour entreprendre un PVT, et seul(e).
J'ai eu un début chaotique, d'auberge en auberge, puis trouver un logement un peu à l'arrach' qui s'est avéré être un désastre (je vous passe les détails, mais le coloc qui paye pas ses factures = coupure de gaz, coupure d'électricité ; empêche de dormir la nuit avec la télé à fond, ne détient aucun produit ménager que ce soit du liquide vaisselle ou un simple balais...). Galère pour trouver un autre logement, pas trop éloigné du centre, pas trop cher, meublé de préférence... ça en fait des conditions! J'ai fini par trouver : j'ai redonné un grand coup de neuf à la vieille et petite chambre pour me sentir chez moi (et le luxe de mettre un nouveau clic clac). Murs et table repeints, étagères clouées, rideaux installés, penderie réparée... Le nouveau mobilier coûte TrèS CHER! Soyez-en conscient. Et quand on n'a pas de moyen de transport pour le trimballer, on est obligé de passer par Ikéa pour son service de livraison (pas donné). Sinon Toronto regorge d'endroits pour trouver du mobilier d'occas' en très bon état.
Le job : à partir du moment où j'ai commencé à chercher, j'ai mis UN MOIS à trouver... Et pourtant, j'ai vraiment cherché (vendeuse, serveuse etc, avec de l'expérience dans les domaines à chaque fois). Les grosses déceptions des entretiens d'embauche très positifs, des employeurs qui vous disent qu'ils vous rappellent, et qui ne rappellent jamais (même quand vous harcelez leur téléphone parce qu'il paraît que c'est la méthode canadienne). Le stress de voir l'argent qui disparaît comme s'il y avait un trou dans votre compte en banque, les privations qui commencent alors qu'on voudrait pouvoir profiter (genre remplacer Starbucks par Tim Hortons...

). La vie est chère, surtout quand on aime boire des bières
D'ailleurs attendez-vous à changer vos habitudes alimentaires. C'est dur de manger sainement avec toute la junk food omniprésente. Oubliez charcuterie, fromages, bon pain et bon vin! C'est bête à dire comme ça, mais à vivre, ben... ce sont des habitudes dont il est difficile de se défaire!
Finalement, me voilà serveuse et pâtissière à mes heures dans un café des plus sympas, mais en mi-temps, donc ça paye peut-être les factures, mais ça ne permet absolument pas de mettre un peu d'argent de côté pour voyager. Donc il va falloir que je trouve autre chose. L'entretien était de ce qu'il y avait de moins formel, j'ai le patron le plus cool de la terre – ainsi que ma collègue de boulot. Ca va être dur pour moi de changer et de me relancer dans la course au Resume.
La ville n'est de loin pas belle (y a même des trucs franchements affreux!), niveau architecture on sent tout d'un coup le poids de l'Histoire en Europe. Mais elle trouve tout son charme dans ses aspects décalés, comme ses immeubles de l'époque coloniale perdus entre les grands buildings en verre; ou encore l'éclectisme incroyable de ses quartiers qui vous font changer de pays en quelques rues. Je ne vous parle même pas des Beaches qui vous donnent un goût de vacances très inattendu! Mais il faut creuser, prendre des petits guides (ou des résidents

) et beaucoup marcher pour se rendre vraiment compte des atouts de la capitale ontarienne. Et oh oui, il y en a !
Les Canadiens :
Au début on a l'impression d'être au pays des bisounours : tout le monde vous aide, les gens vous parlent dans la rue naturellement, vous complimentent parfois; dans les files d'attente chacun attend son tour patiemment sans râler ni essayer de doubler tous les autres (amazing!!), personne ne fraude dans les transports en commun... Et puis au bout d'un moment ce côté discipliné en devient presque effrayant : attendre que le bonhomme devienne vert pour traverser même quand il n'y a pas une voiture à la ronde, euh... ils sont aussi patients quand il fait -30°C ?!
Et puis on découvre que l'hypocrisie se cache souvent derrière les sourires, et les gens en fait ne laissent pas si souvent que ça la place aux vieilles dames dans le bus. C'est quand même beaucoup du « chacun pour soi ». Ressentiments donc très contradictoires parfois, et pourtant on peut faire des généralités de ces paradoxes. Vous me suivez?
Enfin voilà. Par contre, là où j'ai eu beaucoup de chance, c'est pour toutes les rencontres que j'ai pû faire. On est une vraie belle bande de Torontois, on s'entraide, et je crois qu'en quelques semaines seulement je suis sûre qu'il y en a plus d'un(e) sur le/laquelle je pourrais compter en cas de galère. Et psychologiquement, ça fait un bien fou. Ou simplement quand le moral est pas au top, quand on est en stress parce qu'on trouve pas de boulot ni d'appart au bout d'un mois de recherches intenses, ça remonte le moral. Alors oui on parle français, mais après une journée boulot d'anglais, ça fait du bien! Et puis ça fait partie du voyage, très bonnes soirées, très belles journées, vivement la suite !
Il ne faut pas perdre ses objectifs pour garder la tête haute, et il ne faut surtout pas s'arrêter sur les défaites. Par contre il faut beaucoup d'énergie et de patience pour affronter les premières semaines.
Maintenant, ma plus grande peur, et bien c'est......... l'hiver !
CamZouille la Fripouille