Salut la gang,
Je vous avez prévenu, je ne voulais pas vous laisser trop longtemps sur une touche de vague à l'âme. Alors me voilà de retour pour vous parler de la suite de mon aventure montréalaise
En ce début de deuxième semaine alors que je continuais à entretenir des cyber liens intenses avec la France, je reçois un appel d'un cousin de ma chérie qui est expatrié pour sa boîte française au Canada depuis le début de l'année. Je lui avais envoyé un mail quelques jours plus tôt pour que l'on discute de notre vie de célibataire autours d'une bonne Lef....... Budweiser (bordel, je ne m'y ferais jamais ). Lui aussi attends sa chérie et .... ses 5 enfants (lui, les 5 enfants pas moi

). Le soir même on se donne rendez vous pour siroter un de ces merveilleux nectar .
Au bout de deux goulées et de quelques mots de retrouvaille dont je vous passe les détails (si si...), il me dit que dans sa société il recherche un gars pour planifier les projets de développements informatiques. Le job paraît intéressant mais je lui signale que je n'ai pas la moindre expérience du secteur d'activité et des logiciels utilisés. Il insiste tout de même pour que je lui envoie un CV dès le lendemain car de toute façon ça fait plusieurs semaines qu'il cherche quelqu'un et que maintenant le temps presse... Moi je suis pas très chaud, car on avait prévu à l'arrivée de ma chérie de se faire une bonne balade dans ce beau pays avant de commencer à travailler sachant que c'est pas avec nos futures deux (1+1) semaines de vacances par an que l'on pourra se balader dans un si grand territoire . Mais bon, je suis un garçon poli et en plus j'ai pas trop envie de passer pour le plus grand branleur de cette terre en lui disant que moi je préfère me taper un bon mois de vacance avec ma belle plutôt que de chercher du boulot . J'accepte donc de lui envoyer un CV dès le lendemain ce qui me permet de changer de sujet (ouf...) et de lui parler de ces gigantesques cables électriques emmélés et raccordés n'importe comment les uns aux autres qui constituent le réseau électrifié local
Le lendemain matin, j'ai donc une activité de plus à gérer dans mon planning : envoyer au cousin un merveilleux CV à la mode québécoise pour démontrer mon implication active dans ma recherche d'emploi

. A peine le temps d'oublier les 10 secondes investies dans cette activité matinale que dans l'après midi même je reçois un coup de fil du secrétariat de la boîte en question qui me demande si je suis disponible le lendemain en fin d'après midi pour une entrevue (oui oublier le mot entretien ici c'est réservé aux gens qui font le ménage

). Par réflexe, je prends quelques secondes pour consulter mon agenda et je m'aperçois qu'il est désespérément vierge depuis 3 semaines

. J'accepte l'invitation et je raccroche avec un sentiment partagé entre la satisfaction d'avoir un premier contact sérieux et la perplexité devant la rapidité avec laquelle les chose s'enchaînent : la veille au soir, on parle boulot aucours d'une discussion de bistrot, j'envoies un CV le lendemain matin et l'après midi on me convoque pour le lendemain Je suis d'autant plus perplexe que je viens de me rappeler que je suis arrivé ici avec mon équipement de vacancier : shorts, tee shirts, baskets... Je me vois mal me pointer le lendemain en vacancier bavarois pour ce type de poste, autant y aller avec un tee shirt avec un majeur pointé sérigraphié dessus
Donc c'est décidé, je pars à la conquête des magasins de fringues locaux pour m'acheter la panoplie complète du parfait jeune cadre dynamique... Pas trop le temps de magasiner, je sais par avance qu'il y aura forcément des retouches à faire et que ce serait déjà un miracle si le lendemain je pouvais récupérer mon complet taillé . Le premier magasin de fringues pour homme sera donc le bon à partir du moment où il sera capable de me livrer la cam le lendemain matin. Pas de problème, le soir même si je le souhaite (vous apprendrez ce que le mot service veut dire ici). Pas trop exigeant sur le costard en lui même, je me décide pour un modèle type Al Pacino avec les fines rayures, la grande classe ...... enfin pour les mafieux je pense

. Le soir même, je récupère l'équipement complet avec les chaussures, la chemise et la cravate, prêt pour aller au baptême de mon neuveu

Je suis un peu frustré de lacher près de 500 $ dans l'affaire sachant que d'une part mes malles qui arrivent la semaine d'après ont déjà tout cet équipement en multiples exemplaires et que d'autre part je suis même pas motivé pour le job, ha la famille....
Le lendemain, me voilà prêt pour l'entrevue dès le début d'après midi. J'ai chaud avec ce type de fringues que je n'ai plus l'habitude de porter depuis plusieurs mois, le temps est orageux et je dois me taper deux heures de transport en commun pour aller à l'adresse indiquée, bref j'ai un bon feeling :censored2 .
L'entrevue se déroule très bien, je sens cependant dès la fin que ça ne marchera pas (je ne me trompe jamais avec ça, j'ai passé des dizaines d'entrevues durant ma courte carrière), je sais que je n'ai rien fait passer en terme de motivation ou d'ambition et pourtant je suis content de mon expérience, pourquoi donc .... Déjà depuis trois jours ce contact a bouleversé mon quotidien et m'a sorti de la torpeur mélancolique qui commençait à s'emparer de moi (comme dans The endless story

): revoir ce cousin, se replonger dans mon CV, acheter les fringues et traverser Montréal pour aller passer cette entrevue... Tous ces évènements m'ont remis dans une dynamique positive, je n'avais pas trop le temps de réfléchir sur ma condition et donc de me poser trop de questions, j'avais un but

. D'autres éléments me réjouissaient : cette entrevue ressemblait vraiment à ce que je connaissais, je n'ai jamais été destabilisé, je savais parler de mon expérience avec à propos, j'apportais des éléments pertinents à la discussion, bref je retrouvais un terrain de jeu connu avec des règles identiques à ce que je connaissais. Même la question sur mon niveau d'anglais fut amenée de la même façon qu'en France. Toutes ces similitudes m'ont apporté une énorme bouffée d'optimisme et je sortais de cette entrevue (très vraisemblablement soldée par un refus) bien plus joyeux et déterminé que je n'y étais rentré . On me raccompagna jusqu'à la sortie en me promettant une réponse rapide mais mon esprit vagabondait déjà en direction de la prochaine étape : non pas attendre passivement que je recoive un refus de leur part mais me lancer pleinement dans la recherche active d'un emploi

. Tant pis pour les vacances planifiées, on se rattrapera à un autre moment, j'avais compris que le paramètre qui me bouffait de la joie de vivre c'était le fait de se retrouver sans boulot, sans avenir dans ce nouveau pays. Rien que le fait de me préoccuper de ce point là m'avait regonflé à bloc, je connaissais à présent mon antidote, il ne me restait plus qu'à la trouver mais ça, ça fera l'objet d'un prochain chapître les amis

.
Je tiens cependant à éclaircir certains éléments relatifs à mon parcours et à mes intentions en venant au Canada. Je suis venu avec la ferme intention de rester quelques années et d'avoir une expérience de vie ici et pourquoi pas agrandir notre famille. La plupart des pvtistes, à raison, viennent pour se faire une année de découverte d'un nouveau pays, d'une nouvelle culture... et s'en retournent en France la tête remplie de merveilleux souvenirs et là se trouvent le but premier du PVT. Pour ma part, il s'agit d'un tremplin vers l'obtention du visa de résident permanent (sans l'existence du PVT je n'aurai pas trouvé la force d'attendre un an ce visa, j'aurais renoncé à ce projet), et donc le fait de ne pas savoir de quoi mon avenir professionnel était fait me posait des conflits internes assez perturbants (Fatal error pour les nombreux informaticiens du forum :ban3: ). A ce moment là de l'aventure, je n'en avais toujours pas la moindre idée mais je savais qu'il fallait que je travaille dans cette direction et ça me réconfortait énormément
La suite au prochain épisode. That's all Folks