Discussion: Tranche de vie Chap. V
- 10/08/05, 05:06 #1Salut la gang,
Je vous avez prévenu, je ne voulais pas vous laisser trop longtemps sur une touche de vague à l'âme. Alors me voilà de retour pour vous parler de la suite de mon aventure montréalaise
En ce début de deuxième semaine alors que je continuais à entretenir des cyber liens intenses avec la France, je reçois un appel d'un cousin de ma chérie qui est expatrié pour sa boîte française au Canada depuis le début de l'année. Je lui avais envoyé un mail quelques jours plus tôt pour que l'on discute de notre vie de célibataire autours d'une bonne Lef....... Budweiser (bordel, je ne m'y ferais jamais ). Lui aussi attends sa chérie et .... ses 5 enfants (lui, les 5 enfants pas moi ). Le soir même on se donne rendez vous pour siroter un de ces merveilleux nectar .
Au bout de deux goulées et de quelques mots de retrouvaille dont je vous passe les détails (si si...), il me dit que dans sa société il recherche un gars pour planifier les projets de développements informatiques. Le job paraît intéressant mais je lui signale que je n'ai pas la moindre expérience du secteur d'activité et des logiciels utilisés. Il insiste tout de même pour que je lui envoie un CV dès le lendemain car de toute façon ça fait plusieurs semaines qu'il cherche quelqu'un et que maintenant le temps presse... Moi je suis pas très chaud, car on avait prévu à l'arrivée de ma chérie de se faire une bonne balade dans ce beau pays avant de commencer à travailler sachant que c'est pas avec nos futures deux (1+1) semaines de vacances par an que l'on pourra se balader dans un si grand territoire . Mais bon, je suis un garçon poli et en plus j'ai pas trop envie de passer pour le plus grand branleur de cette terre en lui disant que moi je préfère me taper un bon mois de vacance avec ma belle plutôt que de chercher du boulot . J'accepte donc de lui envoyer un CV dès le lendemain ce qui me permet de changer de sujet (ouf...) et de lui parler de ces gigantesques cables électriques emmélés et raccordés n'importe comment les uns aux autres qui constituent le réseau électrifié local
Le lendemain matin, j'ai donc une activité de plus à gérer dans mon planning : envoyer au cousin un merveilleux CV à la mode québécoise pour démontrer mon implication active dans ma recherche d'emploi . A peine le temps d'oublier les 10 secondes investies dans cette activité matinale que dans l'après midi même je reçois un coup de fil du secrétariat de la boîte en question qui me demande si je suis disponible le lendemain en fin d'après midi pour une entrevue (oui oublier le mot entretien ici c'est réservé aux gens qui font le ménage ). Par réflexe, je prends quelques secondes pour consulter mon agenda et je m'aperçois qu'il est désespérément vierge depuis 3 semaines . J'accepte l'invitation et je raccroche avec un sentiment partagé entre la satisfaction d'avoir un premier contact sérieux et la perplexité devant la rapidité avec laquelle les chose s'enchaînent : la veille au soir, on parle boulot aucours d'une discussion de bistrot, j'envoies un CV le lendemain matin et l'après midi on me convoque pour le lendemain Je suis d'autant plus perplexe que je viens de me rappeler que je suis arrivé ici avec mon équipement de vacancier : shorts, tee shirts, baskets... Je me vois mal me pointer le lendemain en vacancier bavarois pour ce type de poste, autant y aller avec un tee shirt avec un majeur pointé sérigraphié dessus
Donc c'est décidé, je pars à la conquête des magasins de fringues locaux pour m'acheter la panoplie complète du parfait jeune cadre dynamique... Pas trop le temps de magasiner, je sais par avance qu'il y aura forcément des retouches à faire et que ce serait déjà un miracle si le lendemain je pouvais récupérer mon complet taillé . Le premier magasin de fringues pour homme sera donc le bon à partir du moment où il sera capable de me livrer la cam le lendemain matin. Pas de problème, le soir même si je le souhaite (vous apprendrez ce que le mot service veut dire ici). Pas trop exigeant sur le costard en lui même, je me décide pour un modèle type Al Pacino avec les fines rayures, la grande classe ...... enfin pour les mafieux je pense . Le soir même, je récupère l'équipement complet avec les chaussures, la chemise et la cravate, prêt pour aller au baptême de mon neuveu Je suis un peu frustré de lacher près de 500 $ dans l'affaire sachant que d'une part mes malles qui arrivent la semaine d'après ont déjà tout cet équipement en multiples exemplaires et que d'autre part je suis même pas motivé pour le job, ha la famille....
Le lendemain, me voilà prêt pour l'entrevue dès le début d'après midi. J'ai chaud avec ce type de fringues que je n'ai plus l'habitude de porter depuis plusieurs mois, le temps est orageux et je dois me taper deux heures de transport en commun pour aller à l'adresse indiquée, bref j'ai un bon feeling :censored2 .
L'entrevue se déroule très bien, je sens cependant dès la fin que ça ne marchera pas (je ne me trompe jamais avec ça, j'ai passé des dizaines d'entrevues durant ma courte carrière), je sais que je n'ai rien fait passer en terme de motivation ou d'ambition et pourtant je suis content de mon expérience, pourquoi donc .... Déjà depuis trois jours ce contact a bouleversé mon quotidien et m'a sorti de la torpeur mélancolique qui commençait à s'emparer de moi (comme dans The endless story ): revoir ce cousin, se replonger dans mon CV, acheter les fringues et traverser Montréal pour aller passer cette entrevue... Tous ces évènements m'ont remis dans une dynamique positive, je n'avais pas trop le temps de réfléchir sur ma condition et donc de me poser trop de questions, j'avais un but . D'autres éléments me réjouissaient : cette entrevue ressemblait vraiment à ce que je connaissais, je n'ai jamais été destabilisé, je savais parler de mon expérience avec à propos, j'apportais des éléments pertinents à la discussion, bref je retrouvais un terrain de jeu connu avec des règles identiques à ce que je connaissais. Même la question sur mon niveau d'anglais fut amenée de la même façon qu'en France. Toutes ces similitudes m'ont apporté une énorme bouffée d'optimisme et je sortais de cette entrevue (très vraisemblablement soldée par un refus) bien plus joyeux et déterminé que je n'y étais rentré . On me raccompagna jusqu'à la sortie en me promettant une réponse rapide mais mon esprit vagabondait déjà en direction de la prochaine étape : non pas attendre passivement que je recoive un refus de leur part mais me lancer pleinement dans la recherche active d'un emploi . Tant pis pour les vacances planifiées, on se rattrapera à un autre moment, j'avais compris que le paramètre qui me bouffait de la joie de vivre c'était le fait de se retrouver sans boulot, sans avenir dans ce nouveau pays. Rien que le fait de me préoccuper de ce point là m'avait regonflé à bloc, je connaissais à présent mon antidote, il ne me restait plus qu'à la trouver mais ça, ça fera l'objet d'un prochain chapître les amis .
Je tiens cependant à éclaircir certains éléments relatifs à mon parcours et à mes intentions en venant au Canada. Je suis venu avec la ferme intention de rester quelques années et d'avoir une expérience de vie ici et pourquoi pas agrandir notre famille. La plupart des pvtistes, à raison, viennent pour se faire une année de découverte d'un nouveau pays, d'une nouvelle culture... et s'en retournent en France la tête remplie de merveilleux souvenirs et là se trouvent le but premier du PVT. Pour ma part, il s'agit d'un tremplin vers l'obtention du visa de résident permanent (sans l'existence du PVT je n'aurai pas trouvé la force d'attendre un an ce visa, j'aurais renoncé à ce projet), et donc le fait de ne pas savoir de quoi mon avenir professionnel était fait me posait des conflits internes assez perturbants (Fatal error pour les nombreux informaticiens du forum :ban3: ). A ce moment là de l'aventure, je n'en avais toujours pas la moindre idée mais je savais qu'il fallait que je travaille dans cette direction et ça me réconfortait énormément
La suite au prochain épisode. That's all FolksDernière modification par remy ; 10/08/05 à 05:15.
- 10/08/05, 05:22 #2Et bien bravo pour cette suite... du courage, du courage... moi j'espère faire aussi bien et trouver un job dans l'informatique... au pire je vendrai des hot dog au Centre Bell des Canadians de Montreal (bein oui on fait ce que l'on peut)
- 10/08/05, 05:33 #3Message de Nounos
Je pense que tu trouveras mieux sur Montréal, rien que dans ma boîte on cherche en permanence des analystes programmeurs
Au fait tu te lèves ou tu vas te coucher là ?????
- 10/08/05, 06:42 #4Arf !! je vais pas avoir le temps de te lire ce matin... faudra que j'attende de rentrer du boulot
ah non j'ai une idée je vais me l'envoyer par email pour le lire tranquillement !!
je te donnerai mon avis mais je sens que je vais me régaler
En tout cas, je tiens (encore une fois) à te remercier pour le temps que tu prends pour nous rédiger tes "articles"
ps : si quelqu'un connait un moyen pour passer un proxy qui bloque tous les sites hormis ceux de Free, je suis preneur ! <--- j'adore ce smiley
- 10/08/05, 07:55 #5Bine sympa ce passage aussi, j'ai moi aussi acheté un costume au canada et j'ai eu les retouches faite 3 h plus tard on peut dire que l'on sait pourquoi on laisse un porboire dans ces magasins.
Sinon je pense qu'arrivé labas en se disant qu'il faut pas faire grand chose en attendant sa dulciné afin de pouvoir visiter avec elle c'est assez particulier, et je comprends la complexité de la chose.
J'attend la suite ...
- 10/08/05, 15:07 #6toujours aussi bien cette petite tranche de vie ..on s y croirait
- 10/08/05, 16:19 #7
- 10/08/05, 16:46 #8
- 11/08/05, 01:19 #9Le costume c'était quand je réfléchissait encore comme un français, ici peu de gens portent le 3 pièces et vous verrez que l'apparence vestimentaire (entre autre) n'est pas le soucis premier des canadiens
- 11/08/05, 08:55 #10
- 11/08/05, 10:04 #11encore bravo et merci pour cette tranche de vie...
penser aux costumes, aux cravates, aux chaussures, à la ptite saccoche du parfait commercial...
- 11/08/05, 14:06 #12zuuut, moi j'croyais que t'allais l'avoir ce job! enfin apparemment ça te botait pas tant que ça alors tant mieux, si ça t'a permis de te booster!! tu dis qu'on rechercher beaucoup d'analystes programmeur à MTL mais qu'en est il à Toronto (vu que le chéri de laetitia est en galère!)! tant que j'y pense, canadadry, est ce que tu sais si les rollers sont chers au canada, vu que c'est un sport assez répandu?? parce que je voulais m'en acheter des neufs une fois arrivée là bas...
- 12/08/05, 03:56 #13Message de benjamin9118
- 12/08/05, 04:00 #14Message de Lilou
Ah ah c'est ça le suspens.... il faudra attendre la suite
On en recherche beaucoup mais assez paradoxalement il y en a aussi beaucoup qui cherchent du boulot. Le turn over est très élevé sur ces postes d'où la recherche permanente de candidats mais les gens sont toujours à l'affut de celui qui va leur proposer 200 $ de plus, donc ça tourne, il faut être là au bon moment et anticiper presque la démission d'un gars à l'intérieur de la société visée. A Toronto, je ne connais pas bien le marché mais ça doit ressembler à Montréal en terme d'offres.
Pour les rollers, je vais me renseigner dès que je peux car moi aussi ça me tente de me remettre sur ces engins diaboliques. Je te tiens informé.
- 12/08/05, 12:21 #15Message de Canadadry
on ira faire du shopping ensemble mon chou
- 12/08/05, 16:21 #16Message de benjamin9118
en tous cas je tiens a feliciter canadadry pour ses tranches de vie toujours aussi interessantes et plus que bien racontees
- 13/08/05, 04:01 #17Message de benjamin9118
- 13/08/05, 04:03 #18Message de laetitia
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