Discussion: Article - Reflexions

  1. #1
    Avatar de Lilou
    Julie

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    Les premiers départs nous poussent tous à la réflexion et moi encore plus que je ne me l’étais imaginé. On regarde derrière soi, on fait le bilan de ce début de PVT mais on prend surtout conscience qu’une partie de l’aventure est déjà terminée et qu’il ne reste que quelques mois à vivre dans ce contexte-là.
    Depuis le départ de Zitoun, j’apprécie beaucoup plus de me balader dans Toronto, le midi par exemple, alors qu’avant je cherchais plus a rester au travail pour regarder mes e-mails ou surfer sur Internet. Peut-être que certains se diront que c’est de ma faute, que je n’ai qu’à pas être aveugle et que je n’ai qu’ à me rendre compte de la chance que j’ai d’être ici, ils ont raison, seulement je crois que la routine s’installe partout ou l’on va et se pose.

    Certains choisissent les wwoof, certains vont de ville en ville en véritables aventuriers. Moi j’ai en quelque sorte choisi ce rythme de vie « métro boulot dodo » car je souhaitais vivre à Toronto et m’y intégrer socialement ne serait-ce que pour un an. A force de voir les choses, on a tendance à ne plus les apprécier, ou du moins à perdre conscience de leur valeur…

    J’arrête donc de voir « ma » ville, je la regarde et elle n’est pas si laide qu’on la décrit souvent, moi la première. Certains quartiers sont hors du commun et je pense notamment au quartier de North York, au niveau de Bay Street, tout simplement magnifique !

    Je me sens bien dans cette ville, je n’ai pas envie de la quitter. Ceci dit, je n’envisage pas la résidence permanente. Pourquoi ? Sans doute parce que j’ai encore des envies de voyage et aussi parce que je n’ai pas l’envie profonde de vivre ici. Alors pourquoi suis-je déjà nostalgique a l’idée de quitter Toronto, alors que mon départ n'est prévu que pour dans 7 mois ? N’est ce pas la simple idée de savoir que l’échéance approche qui me donne envie de rester ? N’est ce pas un caprice de plus, comme lorsque nous devons rentrer d’une soirée car nos parents nous ont donné une heure, ou lorsqu’on arrête de regarder la télévision car c’est l’heure de manger. Peut-être ne serions nous pas resté à cette soirée si nous avions pu rester, peut être que nous aurions éteint la télé de nous même et fait autre chose si personne ne nous avait poussés à le faire…

    Des le début, nous savons que la fin arrivera à un moment donné. Pourquoi a-t-on peur de la mort ? Parce que nous avons peur de ce qui va nous arriver après ? Parce que nous n’avons pas envie de ne plus vivre les jolies choses que nous vivons au quotidien ? Parce que nous savons que les autres continueront leur vie, sans doute modifiée par notre absence, mais qu’ils la continueront tout de même ! Est ce pour les mêmes raisons que je crains l’arrivée du mois de septembre ?
    A la différence de ma vie, le PVT m’offre une alternative : Partir, rester en stage de perfectionnement, faire ma demande de résidence permanente, étudier…

    Ai-je profondément envie de rester ?
    Le temps nous le dira mais aujourd’hui ma réponse est non, mais en septembre, je serai triste…
    Dernière modification par Lilou ; 17/02/08 à 13:06.

  2. #2

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    La routine n'est pas forcément monotone, le fameux " métro, boulot, dodo" non plus.
    Il y a autant de façons de vivre son pvt que de personnes sur le site, de l'aventurier routard qui parcourt le canada au gré de ses envies, au pvtiste qui se pose dans une ville pour mieux apprécier la vie au quotidien.
    Et c'est le luxe que nous avons tous: choisir de faire ce qu'il nous plaît et avoir le choix.
    Bien sûr, des réalités économiques existent, on ne vit pas que d'amour et d'eau fraîche, mais je me sens comme privilégié de vivre ce PVT ici, au Québec.
    On ne mesure pas tout le temps la chance que nous avons, on ne savoure peut-être pas tous les moments à fond, et c'est bien normal, mais quelques fois, au détour d'une ballade, en plein milieu d'une conversation, ou bien en plein métro aux heures de pointes, on se dit:" je me sens vraiment bien ".
    Savourer ces petits moments de la vie n'est peut-être pas toujours évident, car d'autres facteurs entrent en ligne de compte, mais pour peu que l'on veuille prendre le temps, parfois, de juste vivre les choses, des moments magiques s'offrent à nous.
    Ces moments se matérialisent, des fois, dans des petits détails anodins, mais s'il n'était question que de cela, au final.
    Et si la vie se résumait à cela, vivre plein de petites séquences, mises bout à bout, émotionnellement irrégulières, mais au final tellement riches d'enseignements.
    Vivre la solitude est à l'opposé de subir celle-ci.
    Je me considère comme quelqu'un de solitaire, non pas par défaut, mais par choix, et je ne vis pas cela comme un fardeau ou une tare.
    Cela ne m'empêche en rien de savourer, parfois ( je ne dis pas tout le temps car cela serait utopique et tellement faux ), et même souvent mes ballades dans Montréal, seul, tout autant que des rencontres pvtistes autour d'un verre, une discussion avec ma colocatrice, ou un plateau repas en solitaire devant Tout le monde en parle le dimanche soir, sur Radio-Canada.
    D'autres, au contraire, ont besoin d'être entourés ou recherchent ( consciemment ou inconsciemment ) autrui, et fuient cette solitude qui m'accompagne.
    Il n'y a pas de règles, pas de formatages, nous sommes ce que nous sommes, et j'essaye, autant que faire ce peut, de vivre comme je suis, d'être honnête envers moi-même, et d'assumer mes choix.
    Je rejoins Lilou dans ses propos, on oublie parfois d'apprécier ce que l'on vit, même quotidiennement.
    Garder une âme d'enfant, dans une parcelle de sa tête, être curieux et avoir l'esprit ouvert, autant de qualités que je retrouve souvent chez mes "cousins" québécois.
    Je cultive cet état d'esprit pour savourer encore plus mon voyage.
    Je prends les jours un à un, comme ils viennent; " Carpe Diem " illustre certainement, mieux que tous mes écrits, ce que je veux vivre.
    La fin du voyage est proche, ou lointaine, tout dépend comment on voit les choses; Je ne sais toujours pas ( ou plus ) si je resterais plus longtemps, mon désir de rester est du type fluctuant, à tendance variable en ce moment.
    Le destin m'aidera peut-être dans ma décision.
    Les québécois(es) aussi .

  3. #3

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    Très jolies reflexions! Merci à vous 2. A la fois sincères et touchantes, et très agréables à lire. Vous vivez des choses belles et simples et avez le recul nécessaire pour en prendre pleinement conscience et donc les apprécier à 1000%. Je suis tout à fait d'accord, le bonheur se trouve partout, au coin de la rue. Il nous faut apprendre à le reconnaître et à ne pas passer à coté. Et sur ce point, vous avez l'air bien partis.

  4. #4

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    on te retrouve avec tes réflexions philo il est vrai que tout cela reste a mediter!!!!!!

  5. #5
    Avatar de MelanieGatt
    Mélanie 45 ans

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    Bravo a tous les deux. tres beaux temoignages qui se completent. arrivee depuis 7 jours je me sens comme chez moi et je me dis que la routine aura vite fait de s installer mais c est pas grave car il y a toujours ces petis moments de bonheur qui arrivent quand on ne s y attend plus qui me rappellent que je suis chanceuse de vivre une si belle experience!

  6. #6

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    Message de Mélanie
    Bravo a tous les deux. tres beaux temoignages qui se completent. arrivee depuis 7 jours je me sens comme chez moi et je me dis que la routine aura vite fait de s installer mais c est pas grave car il y a toujours ces petis moments de bonheur qui arrivent quand on ne s y attend plus qui me rappellent que je suis chanceuse de vivre une si belle experience!
    Merci .
    La routine n'est pas forcément monotone, bien au contraire, tout dépend ce que tu y mets.
    Content que tout se passe bien pour toi, le meilleur est certainement à venir.
    Bonne continuation et tiens nous au courant toi aussi.