J'arrive donc en octobre 2006 à Toronto où j'avais décidé de passer pas mal de temps. J'avais tout de même le projet de me faire la traversée en stop et peut-être finir mon voyage à Vancouver.
Je pars en laissant mon copain, ma mère et mes frères à l'aéroport. Le départ se fait évidemment dans les larmes. Dans l'avion, c'était la déprime, je me demandais pourquoi je quittais une vie bien sympa en France pour l'inconnu au Canada.
A l'arrivée à Toronto : c'est un sacré changement d'achitecture. Tout est très neuf, assez froid en fait, un peu inhumain.
J'ai la chance d'être logée chez une amie de ma mère. L'appart est très chouette, mais il est hyper loin du centre de Toronto. Ok, ya les métro, mais bon, c'est un peu relou au départ (ok, je fais un peu trop l'enfant gâtée ici

)
N'ayant pas masse de tunes, je cherche un boulot rapidement. J'en trouve un dans un magasin de journaux. L'ambiance n'y est pas top : les collègues se tirent tous un peu dans les pates, parlent dans le dos les uns des autres, on me dit "cool, t'es une fille, tu vas pouvoir faire le ménage" alors que j'occupe et fait les mêmes activités que les mecs (payée pareil bien évidemment). Je me tue le dos à monter des descdendre des revues de la réserve. Enfin, je suis mal payée (8 dollars de l'heure). Par ailleurs, j'ai des semaines et des horaires très variables qui ne me permettent pas de voir sur le long terme. Je vais parfois bosser 44 heure et parfois seulement 20. Je n'ai pas vraiment de congés. Heureusement, la plupart des clients sont gentils, mis à part quelques morues qui me prennent pour une conne quand je ne comprend pas ce qu'elles me demandent (bah oui, le fonctionnement du loto canadien n'est pas inné pour les pvtistes français qui n'ont jamais joué au loto même en France).
Heureusement, un voyage avec mon copain au Québec vient comme un bon bol d'air frais dans ce début de voyage. On passe quelques jours agréables à Montréal, on n'accroche pas du tout avec Québec (au point limite de s'y ennuyer alors qu'on y était pendant une seule journée (bon, ok, c'était le 25 décembre, donc c'était férié et calme...). On va sur une île pas loin où on aura l'occasion de voir une première tempête de neige et de faire du chien de traineau. Le retour à Québec pour récupérer le bus est galère vu que le stop semble assez difficile. On marche pendant genre 1 heure dans le froid et la neige avant de se faire enfin prendre. Je quitte mon homme qui doit rentrer en France et retourne directement au boulot.
Nayant pas assez de revenus, je tâche de bosser dans un call center. Sur les conseils d'une pvtistes, je vais postuler dans une boite. Mais c'est juste horrible : plein de gens assis dans des petits box à se tuer les yeux devant un écran. Je galère aussi bien à parler anglais (j'ai quand même eu une dame qui m'a fait : "excusez moi mademoiselle mais je ne comprend absolument rien à ce que vous me dites") qu'avec les Québecois. Je reste trois jours puis n'y retourne plus : trop fatigant, trop mal aux yeux, trop galère... J'aime définitivement pas mon premier emploi (où je serais resté trois mois et demi quand même....) et le salaire ne me permet pas de faire grand chose (je sors peu à cause des horaires, mais aussi à cause du manque d'argent). je n'en peut vraiment plus de l'ambiance de travail (qui on peut le dire est une ambiance de merde), de la mauvaise paye.
Je passe un entretien en groupe qui s'était super mal passé pour un magasin de fringues dans le centre. J'avais trouvé hallucinante l'hypocrisie totale des postulants sur les différentes questions posées.
Je démissionne sans avoir de nouveau boulot de mon premier emploi : Je me prend une semaine pour voir ce que je veux faire. j'en profite pour aller à Niagara falls. Bon c'est beau hein, pas de soucis là-dessus. Mais c'est tellement gâché par le décors de Disneyland qu'il y a derrière que ça casse un peu la beauté du site. En plus, il fait froid, et on galère avec une copine à passer la douane américaine, mais bon, au moins, j'ai pu y entrer.
Le froid m'embête un peu. Enfin, je n'ai pas si froid que ça, je pensais que ça serait pire. : ça m'énerve de devoir prendre un quart d'heure pour bien te couvrir quand tu veux sortir. J'ai des chaussures moches, un manteau moche, et je suis sappée comme un sac pour pas avoir froid. Les journées sont hyper courtes... Il fait nuit vers 4 heures de l'après-midi. Autant dire que je ne profite même pas du soleil (vu que quand même, les journées sont ensoleillées).
Je reviens et j'ai un copain qui m'annonce qu'il a un boulot à me proposer. C'est serveuse. Je n'aurais aucun salaire qui dépassera les 8,5 dollars de l'heure mais je comprend l'intérêt des tips que je donne depuis le début au Canada vu qu'ils me permettent d'avoir (enfin) un revenu tout à fait convenable.
C'est plus loin de chez moi, je dois me lever tous les matins à 6 heure du matin , mais bon, c'est quand même mieux qu'avant.
Rentrage en France, un peu de retour au chaud. Mes amis, mon copain et ma famille me manquaient terriblement et ça fait vraiment du bien de revenir
en France. Tous mes potes étudient, je me rend compte que ça me manque pas mal quand même de plus être en court, mais c'est vrai que je les reprendrais l'année prochaine.
Je reviens au Canada, on est au mois d'avril, j'ai laissé mon gros manteau en France, pensant qu'il ne ferait plus froid, et pourtant, je caille encore. Heureusement, ça va se réchauffer peu à peu, pour que tout d'un coup, il fasse hyper beau et hyper chaud. La chaleur ne me dérange pas trop, mais j'ai des allergies solaires (oui oui, c'est relou). J'ai beau chercher dans toutes les pharmacies ou autre, aucun pharmacien ne me propose un truc contre ça. J'ai bien des trucs contre les allergies, mais moi je veux un truc du type oenobiole et évidemment, ils n'en ont pas. Bon, tant pis, après tout, je rentre en juin, il ne fait pas si chaud.
La vie dans ma colloc se passe plutôt bien, mais c'est pas pareil qu'en France... J'étais en colloc avec une copine, donc on passait pas mal de temps ensemble. En plus, il y a la barrière de la langue. Je les comprends sans trop de souci, mais pour avoir de grandes (ou même petites) discussions, ça reste assez galère. Là, on passe du temps ensemble, mais pas plus que ça en fait...
En fait, j'ai même du mal à créer des liens avec des Canadiens. Mis à part au boulot ou avec mes colocs, je n'en rencontre pratiquement pas... ou du moins, je ne tisse pas plus de liens avec eux. Je voulais rencontrer des gens différents, d'une nationalité différente, mais ça n'est pas vraiment le cas.
Des trucs importants se passent en France, et évidemment, je les rate. Ca m'emmerde de râter des trucs chouettes que font mes amis.
Ma maman me retrouve pour les 15 derniers jours de mon voyage. Je déménage de chez mes collocs qui sont absents au moment où je rentre. Hélas, je ne les reverrais pas, mais je leur laisse des petits mots dans la coloc pour les remercier de ces quelques mois passés ensemble.
Avec ma maman, on pars pour un petit road trip dans le nord-est américain (où elle n'était jamais allée). Nous allons à Montréal, Boston, Philadelphie, New York et avec un retour à Toronto par Niagara falls.