Discussion: Mes impressions après 18 mois au Canada
- 08/02/11, 15:54 #1Je viens de me réveiller ce matin avec une furieuse envie de me bilanter aussi
2009\2010: An I
Je pose les pieds à Montréal Trudeau en un jour d'août ensoleillé. Un an auparavant, je faisais le chemin inverse et je rentrais en France heureuse d'avoir réalisé un rêve. Pendant ces 3 mois de stage, le Québec, je l'ai aimé, mais je ne comptais pas y remettre les pieds.
Pourtant, l'année d'après, j'y revenais avec le projet de ne plus le quitter. La boucle était bouclée.
Me voici donc de nouveau à Montréal avec un tout autre projet et un autre statut: celui d'étudiante.
Je me trouve une sous-location. Pas chère, bien située. Je suis contente.
Je découvre la vie universitaire à la québécoise et je suis émerveillée de tout ce que l'on a à notre disposition. Tout est grand, tout est beau, je traverse ce qu'on appelle "une lune de miel".
Les couleurs d'automne font leur apparition, mon budget ne me permet pas encore d'aller en profiter à l'extérieur de la ville, mais ce n'est pas grave, je suis persuadée que je vais vite améliorer ma situation et que ce n'est que partie remise.
Les premiers flocons arrivent, j'ai des étoiles dans les yeux. L'hiver québécois, je rêve de le voir depuis très longtemps.
Ma maman m'a dit que tout petite, j'avais une réponse originale à la question "Que veux-tu faire quand tu seras grande?".
Je voulais être Québécoise ...
Nous avons une première bordée de neige, je suis aux anges. Ça fait bien rire mes voisins de me voir m'amuser dans le blanc de ma ruelle.
Ils me mettent en garde: "c'est ta première année, bientôt tu verras le véritable visage des joies de l'hiver".
Même pas en rêve, moi, je l'aimerais toujours, la neige!
Le temps file, déjà 3 mois que je suis là. Je reçois mes premières notes universitaires, ce n'est pas très bon.
Je me rends compte que j'ai beaucoup de mal à prendre le rythme. Je ne me suis pas assise sur les bancs de l'école depuis des années, c'est difficile.
On me reproche de ne pas employer les bons termes, la bonne présentation.
Le concept du "C'est à moi de m'intégrer" se fait moins présent dans ma tête, je commence à me dire que les gens pourraient être plus ouverts et compréhensifs envers moi, nouvelle arrivante.
Je suis contente: c'est bientôt le stage. Je vais enfin pouvoir aller sur le terrain et découvrir l'école québécoise.
Je reçois un appel de ma faculté: quelque chose ne va pas, il faut que je vienne les voir d'urgence.
Le permis de stage que j'ai demandé à l'immigration comporte la mention "interdit de travailler dans les écoles primaires et secondaires".
Pardon ??
L'immigration me dit que pour retirer cette fichue ligne, il faut passer une visite médicale. Prise de sang, test d'urine et radio des poumons: 200$ et 3 mois de délais.
C'est foutu pour mon stage cette année.
Les décorations de noël prennent place dans les centre commerciaux. Je suis prise d'une envie de rentrer voir famille et amis.
La solitude me pèse. Je commence à me rendre compte de la valeur de ce que j'ai laissé là bas. Famille aimante, amis fidèles, collègues merveilleux. Et la mer... oh! la mer...
Deux filles de la cohorte m'invitent dans leur famille pour le réveillon de noël. Je décline l'invitation, je ne me sentirais pas à l'aise. J'ai juste envie d'être seule et attendre que ces foutus fêtes de fin d'année passent. Mais leur geste me touche, beaucoup.
Janvier. Mes économies sont parties, je me retrouve dans une situation très inconfortable. Je n'ai pas le droit de travailler, c'est la loi. Il faut attendre le mois de mars et débourser encore 150$ pour avoir un permis de travail. Payer, payer, payer, je commence à voir à quel point les immigrants peuvent être des vaches à lait. Ça me fout en rogne.
Un seul espoir pour me sortir de cette situation: travailler sur le campus de l'université. Sauf que, rien.
J'ai envoyé une centaine de cv et n'ai eu que des silences ou des refus.
Je contacte le directeur du département pour un devoir universitaire. Il m'offre un poste d'assistante de recherche. Enfin une lueur dans ce monde que je vois de plus en plus noir.
La neige a fondu, j'ai rangé mes patins à glace: les températures sont trop douces, il n'y plus glace qui tienne. C'est donc ça, l'hiver Québécois ?
On annonce que l'année est particulière, des records de températures sont battus, ceux des chutes de neige aussi. L'hiver le plus chaud qu'on ait connu, voilà ce qu'on en dit.
On est en février et je me sens tellement mal que je vois ça comme un signe de la vie qui me dit: vois comme tu as fait n'importe quoi, tu aurais dû rester au pays ma fille!
Au travail, rien ne va. Je n'aime pas être enfermée dans un bureau. En plus, la "numéro 2" me mène la vie dure. Je ne suis qu'une "maudite française" qui aurait dû rester au pays.
Je fais l'objet d'une chose que moi, petite fille blanche blonde au yeux bleus, n'aurait jamais cru devoir affronter un jour: le racisme.
Sauf que ce terme, on ne nous permet pas de l'utiliser nous, français. C'est parfois bien fait pour nous et ça nous remet à notre place, nous habitant d'un pays si fermé à la différence.
Dans la vie privé, pas grand chose ne va non plus. Ces différences culturelles qui me faisaient sourire me pourrissent la vie maintenant.
Je ne supporte plus rien, plus une réflexion sur ma nationalité, ma façon de parler, d'agir, d'aimer.
Toutes mes relations foutent le camp, il ne reste dans mon entourage que des français émigrés.
Je passe à deux doigts de la probation universitaire. Et probation veut dire pas de permis de travail, pas d'argent, pas de vie.
Dans le même temps, on m'annonce que je ne pourrai pas effectuer de remplacement dans les écoles à cause de mon statut de travailleur temporaire.
Le monde s'écroule, mes restes d'espoir s'envolent.
Je commence à faire des démarches pour rentrer, on est en février...
Partie 2
La température continue son ascension. Le moral, lui, ne peut plus vraiment baisser.
J’ai reçu ma première note de l’université McGill : un 5,5 sur 25 qui m’enfonce un peu plus dans ce sentiment d’incapacité et de projet raté.
Dans cette période de gros doute, je suis tout de même pas mal sûre d’une chose : je veux toujours enseigner.
J’appelle alors les universités françaises pour qu’ils m’aiguillent un peu sur la situation actuelle. Nous sommes en pleines interrogations sur la masterisation et personne ne sait vraiment ce qu’il va se passer. On m’annonce que le chemin va être difficile et que les étudiants dans ce domaine n’ont rien à envier aux Québécois.
On me demande même pourquoi je veux rentrer.
Je m’en fiche, au Québec, je n’y suis pas venue pour raisons professionnelles, alors ce ne sont pas ces mêmes raisons qui me feront rester.
Une amie expatriée essaie de me raisonner et me pousse à me reprendre en main et à ne pas me laisser aller. Je lui réponds que je ne vois pas pourquoi je continuerais.
« Je vis à la française, avec des Français, mais à 6000km de mon foyer, quel est l’intérêt ? »
Quelques jours avant, c’était l’engueulade de trop avec ma seule amie québécoise.
Elle devait venir me voir en France en mai, maintenant c’est une amitié définitivement enterrée.
Les chargés de cours de l’UdeM sont toujours en grève, la session universitaire sera plus longue que prévue. J’ai donné mes dernières économies à cette université et je compte bien au moins finir ma première année. Mon retour en France est donc reporté.
Le mois d’avril pointe déjà le bout de son nez et une amie reçoit sa Rp. Elle me propose qu’on aille la valider et d’en profiter pour aller un peu se promener. Ma foi, sortir un peu va me faire du bien.
Nous devons passer chercher une autre amie et nous montons à son appartement.
Très étonnée, j’apprends en fait que c’est une fête surprise qui va se dérouler en cette journée. Un anniversaire que je ne voulais pas fêter, mais qu’on a organisé en secret.
J’étais très touchée d’avoir tous ces gens là rassemblés et mes amis d’outre-Atlantique par webcams interposées.
Cette belle preuve d’amitié a suffi pour causer en moi le déclic et c’est transformée que j’accueille le mois de mai.
J’ai échoué un cours, mais je ne me laisse pas démonter. Pour m’avancer, je m’offre même une session d’été.
La France, ce sera finalement pour des vacances que je la retrouverai.
Le moral remonte doucement et l’espoir revient. Je me rapproche de quelqu’un de ma cohorte à qui je n’avais pas vraiment parlé et commence là une nouvelle belle amitié.
Mon contrat en tant qu’assistante de recherche est prolongé. Même si ce travail me donne la nausée, c’est lui qui paye le loyer.
Je me trouve un nouvel appartement et signe le bail. J’entrerai moi aussi dans la ronde des déménagements du 1er juillet.
J’achète mon billet d’avion pour l’été : un aller-retour dans un sens différent de celui habituel, ça fait son petit effet.
Fin juin, je démissionne. Je me jette à corps perdu dans un pari fou : je ne veux pas d’une seconde année comme celle qui vient de passer. C’est décidé, je ne vais pas me contenter de subir. Je veux choisir.
Plus d’économies, plus de travail, pas de situation, pas de porte de sortie. La prochaine rentrée c’est bien simple : ce sera ça passe ou ça casse.
Tenter le tout pour le tout pour n’avoir aucun regret, c’est dans cette optique que je reviendrai après l’été.
J’envoie ma demande de permis de travail à l’immigration et je passe ma visite médicale en espérant trouver ces fameux papiers de stage et de travail dans mon courrier à mon retour.
Le temps file, le cœur s’emballe. Je peux déjà compter les jours qui me séparent de ma patrie sur mes doigts. Un sentiment étrange grandi en moi.
Je ne veux plus rentrer, je veux profiter de Montréal en été. J’essaie de ne pas montrer cette grosse appréhension pré-retrouvailles. J’en discute avec un ami qui fait le voyage une semaine avant moi. Il a cette même boule au ventre à l’approche de cette traversée que l’on attend depuis des mois.
Un an déjà est passé et le fait est que, cette famille et ces amis, ce pays que j’ai quitté, je ne sais pas comment je vais tous les retrouver.
J-5, 4, 3, 2 … je m’en veux de n’avoir qu’une envie : finalement tout annuler.
J’emménage dans mon nouvel appartement en un temps record. Je trouve une sous-locataire pour y vivre durant mes 5 semaines françaises et déjà, c’est le temps de s’envoler.
Une fois à l’aéroport, j’ai retrouvé ma sérénité. Dans 8h, je saurai l’effet que ça fait de retrouver ce que l’on a quitté
Partie trois: escapade française
Dans l'avion, ma voisine et moi avons sympathisé. Elle a passé quelques jours à Montréal pour le travail. Cette ville, elle lui trouve beaucoup de défauts. Je me surprends à maintenant défendre cette métropole avec qui je n'étais pas tendre quelques mois auparavant.
Les conversations font passer le temps plus vite, mais plus les heures défilent, plus le stress monte.
On aperçoit la capitale française du hublot et bientôt l'avion touche de nouveau le sol.
Je récupère mon petit bagage, mon voyage transatlantique est léger pour la première fois. J’ai cette fois l’air et le sentiment d’être une touriste plus qu’une immigrante.
Je cherche des têtes connues aux arrivées. Personne.
M’aurait-on oubliée ?
Non, les bouchons sur le périph’ les ont mis en retard, mais finalement ce sont bien des retrouvailles. Pas d’embrassade, rien, nous ne sommes pas très démonstratifs dans la famille. Le temps s’est arrêté durant quelques secondes, on se scrute de la tête aux pieds. Un an sans se voir amène son lot de surprises sur les changements physiques.
Trois heures plus tard, je suis dans mon nord natal.
À peine descendue de la voiture, le chien de mes parents me saute dessus. C’est fou comme ces petites bêtes ont bonne mémoire. Mon chat, lui, est plus distant. Normal, c’est un chat, on les aime quand même ces indépendants.
Après un petit tour du monde familial, je me précipite sur ma voiture et, après quelques hésitations (mais c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas!), je prends la route vers la mer.
Une semaine vient de s’écouler. J’ai fait le tour des amis, de la famille et des anciens collègues. Une semaine où j’étais à la fête et le centre de toutes les attentions.
Et la vie reprend son cour…
Et les gens reprennent leur vie…
Et moi je me sens transparente.
Je leur en veux de refuser mes invitations, de me dire « tu es là pour un mois, on a le temps ».
"On a le temps ..." Non, moi, je n'en ai pas l'impression.
La frénésie estivale de Montréal est bien loin et je m’ennuie dans mon petit village ch’ti. Je me rends compte que ma vie n’est plus ici. Études, appartement et habitudes sont maintenant ancrés de l’autre côté de l’atlantique.
J’irais bien me faire un Tim Horton tiens.
Toutes ces choses françaises qui me faisaient envie durant l’année me paraissent bien insipides maintenant qu’elles sont à portée.
Je deviens de plus en plus impossible à vivre, je tourne en rond, je me dis que je n’aurais pas dû rentrer un mois, mais tout au plus 15 jours.
Finalement, je décide d’aller découvrir le sud de la France pour mes derniers 10 jours. Ma cousine y est en vacances et me propose de planter une tente sur leur emplacement de camping. Je fonce sur l’occasion et passe de très bons moments.
Puis je me rends compte qu’on a quand même de beaux paysages, en France.
C’est toute souriante et toute bronzée que je remonte dans le nord pour les dernières 48 heures. Je suis ressourcée et prête à attaquer cette nouvelle année universitaire.
La veille du départ, l’envie de rester me prend. C’est fou comme on passe par tous les avis et toutes les émotions en immigration.
Le jour J, c’est tout de même avec le sourire que je prends l’avion. Une chose m’y a bien aidé : une amie fait le voyage avec moi. Il y a quelques semaines, elle me demandait si je voulais bien l’accueillir et lui faire découvrir ma nouvelle ville.
Ce sont ses parents et non les miens qui vont nous mener à l’aéroport. Ca me soulage, je n’aime pas les « au revoir ».
C’est bien plus chargée qu’à l’aller que je reprends la route avec mon lot de peine, de joie, mais aussi d’inquiétudes : comment vais-je gérer cette nouvelle année qui commence sans travail et sans argent ?
Et surtout: mes papiers de l'immigration sont-ils bien arrivés ?
À suivre
Partie 4:
Ça fait plaisir, ils m'ont manqué.
À peine les valises posées, nous nous rendons au Tim Hortons. Ça les fait beaucoup rire de voir que c'est la première chose que j'ai réclamé.
J'en ai oublié mon courrier, qui attendra la fin de soirée.
L'heure est arrivée: il faut maintenant vérifier si le facteur m'a bien apporté le permis de travail tant convoité. C'est avec une main tremblotante que j'ouvre les lettres reçues durant mon mois d'absence.
La première n'est pas de bonne augure: il manque des informations pour traiter ma déclaration de revenus.
La seconde n'est pas mieux: on m'annonce que ma candidature pour un poste de professeur n'est pas retenue.
Enfin, je vois une lettre brune, ornée d'un "immigration Canada" sur le côté.
Je la retourne dans tous les sens et mes espoirs de permis de travail diminuent au fur et à mesure: vu le format, ça n'a pas l'air d'être ça.
J'ouvre et la dernière lueur d'espoir s'envole: "Madame, votre demande de permis de travail est refusée. Cause: vous en avez déjà un valide".
Ils n'ont pas compris que je voulais juste faire enlever la mention "interdit de travailler dans les écoles" parce que c'est justement là que je veux exercer.
C'était la dernière lettre. Je n'ai donc pas non plus mon permis de stage. Je ne vais tout de même pas encore devoir l'annuler et retarder mon programme ?
Je sens que je vais encore passer de nombreuses heures au téléphone...
Cette seconde année démarre donc avec une fille un peu déprimée, mais beaucoup plus battante que la première année.
Les cours reprennent, les sorties (gratuites!) s'enchainent.
L'immigration m'a demandé de renvoyer mes deux demandes: ils n'ont aucune trace de ma demande de permis de stage et, cette fois, il faut que je note très distinctement que je veux un nouveau permis de travail parce que j'ai passé ma visite médicale.
Vous pensez bien que je l'ai écrit en énorme et stabiloté bien comme il se doit.
Le temps passe, le sou manque.
Je fais bien quelques petits gardiennages d'enfants et quelques jours de dépannage pour des projets de recherche sur le campus de l'université, mais ça ne suffit pas à boucler les fins de mois.
On m'a annoncé 6 semaines de délais pour mon permis de travail, 8 pour le permis de stage.
Tout semble encore ne pas vouloir fonctionner.
Mais c'était sans compter le petit bout de chance qui vient s’immiscer...
À l'université, je fais des pieds et des mains pour trouver une solution. Après plusieurs semaines de combat, on m'annonce enfin mon gain: je vais pouvoir faire mon stage dans un centre d'éducation aux adultes sous couvert de mon permis de travail hors campus (normalement, c'est interdit, mais bon).
Enfin une bonne nouvelle!
Et comme elle ne vient jamais seule, le lendemain je reçois enfin mon sésame: un beau permis de travail sans mention concernant le travail dans les écoles!
On y est, cette fois-ci, l'an II peut officiellement commencer...
Épilogue:
[Niveau étude] J'ai bien effectué mon stage, que j'ai validé. D'ailleurs, mes notes à l'université se sont améliorées: à date, je n'ai pas eu de second échec et la probation n'est plus d'actualité.
Je viens de terminer ma seconde année et la semaine prochaine commence mon stage 2.
Parfois, j'ai un peu de mal à croire que j'entre déjà bientôt dans ma 3ème année.
[Niveau pro] Contre toute attente, j'ai été, dès réception de mon permis de travail, acceptée dans l'une des commissions scolaires de la ville pour des remplacements et le 5 octobre 2010, jour de ma première suppléance, restera gravé dans ma mémoire. Ce travail, même s'il peut parfois être difficile, me comble de bonheur.
Dans le même temps, on m'a fait une offre que je n'ai pu refuser: je travaille aussi à l'école de langues de mon université.
Pour rendre ma situation un peu plus confortable, j'ai aussi accepté un 3ème emploi dans une école privée pour y passer mes fins de semaines.
Je cherche maintenant activement un emploi d'été.
Avec 3 emplois, je n'ai plus une minute à moi, mais heureusement j'aime ça!
[Niveau vie perso] J'ai repris confiance en moi et le moral est grimpé en flèche tout au long de l'année. J'ai de bons amis ici, qu'ils soient français, québécois ou d'autres nationalités.
À cette époque l'an dernier, je comptais les jours qui me séparaient de la mère patrie. Cette année, je n'en ai pas ressenti le besoin et c'est tout naturellement que j'ai décidé de ne pas rentrer.
Ma famille me manque, c'est sûr. Mais avec la vie trépidante du moment je n'ai pas vraiment le temps d'y penser.
J'ai quitté mon placard au demi sous sol pour un bel appartement en haut d'un duplex. J'ai habité 5 quartiers différents et, pour le moment, je me sens bien dans ma minuscule rue de Rosemont.
J'ai peut-être enfin trouvé ma place...
Malgré tout, l'équilibre est encore très fragile et je suis consciente qu'en Amérique, plus qu'ailleurs, avec de la volonté tout peut arriver.
Mais du jour au lendemain, tu peux aussi tout perdre, c'est une réalité.
Alors je continue, j'observe et j'avance.
Bientôt viendra le temps de renouveler mon permis d'étude et de devoir présenter une somme d'argent que je n'ai pas.
Grâce à quelle pirouette je vais m'en tirer cette fois ? Je ne sais pas, on verra...
Je vous souhaite à tous une bonne réussite dans votre projet.
Rien est fait d'avance et rien est écrit.
Les étudiants qui ont fait le voyage en même temps que moi ne me donnaient pas 6 mois avant que je ne reparte en France.
Eux, sûrs de leurs projets réfléchissaient déjà à la RP.
Finalement je suis maintenant l'une des seules à vouloir la demander.
Mon plus grand conseil serait de rester humble face à tout ça. Ne partez pas gagnant, ni perdant. Faites juste ce qu'il faut pour vous réaliser.
Si vous atteigniez votre but, soyez heureux.
Si vous n'y arrivez pas, ce n'est pas un échec en soi.
L'amie qui m'a accompagnée vers l'an 2 revient ici en PVT.
Après m'avoir vu autant galérer et être partie avant d'avoir eu le temps de me voir comblée, je me dis que cette ville a vraiment quelque chose de particulier.
Pour aussi facilement réussir à nous faire revenir, et nous amener à penser qu'on pourrait bien y rester...Dernière modification par isa ; 21/04/11 à 13:28.
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- 08/02/11, 16:31 #2Salut,
j'aime beaucoup ton style, c'est très poétique.
Je me suis un peu retrouvé dans le paragraphe où tu te rends compte que ta famille, tes amis te manquent.
C'est une expérience qui ouvre les yeux sur bien des choses auxquelles on ne fait pas assez attention en temps normal...ça peut être à la fois douloureux mais aussi constructeur
Vivement la suite, surtout qu'elle s'annonce intéressante au vu de ta signature !
- 10/02/11, 11:08 #3
- 10/02/11, 11:19 #4
- 10/02/11, 11:42 #5Vivement la suite ! Je suis sûr que ça va s'arranger
- 10/02/11, 11:50 #6
- 11/02/11, 01:17 #7salut allisson ..;je vois que chez toi la vie et dure en ce moment ...mais reguarde ce texte magnifique que tu nous a donné . avec tout ce que tu a gualerer se n ai peut etre pas le moment de baisser les bras ..dans se pays tout peu changer d un coup donc guarde ton courage et finit ce pourquoi tu est venue faire ..je souhaite quand meme que tout va s aranger mais ne fait pas quelque chose que tu regrettera comme revenire en france par exemple..tres jolie texte sinon...
- 11/02/11, 06:43 #8Une grande part de moi n'a pas été insensible à ton récit. J'avoue avoir vécu des choses très similaires lors de mon premier séjour en terre québécoise (15 mois) : la découverte, la joie, l'aventure, les relations, la culture, l'enseignement, la vie, la distance, les pensées sombres...
De même, je me souviens de certaines de tes aventures écrites sur ce forum l'été et automne dernier.
Comme toi, pour financer ma vie à l'étranger, je me suis trouvé un petit emploi d'assistant recherche. Cela ne m'a pas empêché de revenir en France "ruiné" financièrement.
Finalement, à la place de continuer en RP ou visa de travail ouvert suite à mon diplôme. J'ai pris la décision de rentrer au pays. Une part de moi ne souhaitait plus rester au Canada et désirant avant tout... me ressourcer.
Un an et demi plus tard, je revenais.
Ainsi, l'avenir paraît souvent étrange, paradoxal, et constamment emplie de petites surprises. Je ne doute donc pas que quelque soit les choix que tu réaliseras, ceux-ci te suffiront et te permettront de toujours progresser. Et au final. Tout cela aura été une merveilleuse aventure dont tu aimeras (malgré les moments durs) te rappeler.Dernière modification par Zifnab Hydre ; 11/02/11 à 06:50.
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- 11/02/11, 16:41 #9
- 11/02/11, 18:01 #10
- 12/02/11, 18:41 #11Merci pour les commentaires =)
La partie 2 est en ligne, bonne lecture !
- 12/02/11, 19:40 #12Merci; Alisson.
J'ai l'occasion ici, de lire ton parcourt et tes ressenties.
A vrai dire; je te répondrais que la vie n'est pas réellement un cadeau.
Y'a pas de secret, faut continué coute que coute; peut importe les évènements.
Il semble; que tu as préservée avec un servante volonté de continuée.
Seulement; quelques questions:
- En rentrant à l'université McGilles; savez-tu qu'il s'agissait de la plus prestigieuse université de Montréal?
- Quelles étaient tes ambitions professionnelle; avant d'entamée ton budget?
En tous les cas;
je dirais qu'une chose:
Si es tombée amoureuse du Québec; alors ferme le poing bat toi.
Si tu n'a pas encore découverte toutes la France; alors voyage.
C'est vraiment tout; ce que je peut te dire.
Et souhaite le meilleurs pour la suite; de tes démarches.
Et puis sache; si ce n'est déjà le cas; que la fraternité et la solidarité sont indissociable.
Bonne soirée;
C.
- 13/02/11, 10:34 #13
- 13/02/11, 11:16 #14
- 13/02/11, 14:19 #15très beau texte, j'ai profité de chaque ligne! Je pars pour le canada en octobre et j'avoue qu'au début en lisant ton texte, l'appréhension à commencée à monté en moi, mais au fur et à mesure que j'avançais j'ai compris que même si parfois on vit des expériences difficiles, c'est à travers celles-ci qu'on se découvre et qu'on avance! j'ai hâte de partir et de me battre pour trouver ma place comme tu le fais!
- 13/02/11, 14:36 #16
- 13/02/11, 21:07 #17salut,, ta partie deux est aussi émouvante que la premiere ..je pensse que tu a pris de bonne initiative..bon courage pour la suite...l ache rien
- 03/03/11, 01:08 #18C'est vrai que c'est très bien écrit, on ressent beaucoup d'émotion en lisant le résumé de ton parcours...
Des embûches, des galères mais toujours cette envie de bien faire et de rebondir malgré cette séries de difficultés !
Bonne continuation à toi pour la suite...
- 03/03/11, 01:29 #19C'est vraiment bien de lire des trucs comme ça !
Et après???
- 09/03/11, 14:47 #20Partie 3 ajoutée.
Cette fois-ci, nous sommes en douce France.
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