Discussion: Présentation Paradoxale
- 29/06/06, 04:26 #1Bon, on va faire la version courte, sinon vous serez endormi avant d’arriver à la fin de la présentation :
- Je ne suis pas, n’est jamais été et ne serais jamais un PVTiste.
- Je n’ai jamais été accueilli par les autorités aéroportuaires du Canada (dommage ils ont toute une trousse de bienvenue pour les nouveaux immigrants, parait que c’est bien pratique…)
- Cependant je suis résident permanent, en fait citoyen canadien même (raté pour ceux qui croyaient déjà avoir à faire à un clandestin).
- Je suis parisien, enfin banlieusard parce que la clinique était de l’autre côté du périf à 200m au sud de Paris.
Un paradoxe !
Accordé, le « comment » je suis arrivé n’est peut-être pas des plus représentatif, mais pour tous ceux qui se demandent « C’est ti comment que de le vivre le Canada pour le tit français moyen ? », ben là je serais ravi de partager avec eux mon expérience depuis que j’ai posé mon sac-à-dos au pays des caribous ;-)
- 29/06/06, 07:44 #2Waou. bienvenu.
- 29/06/06, 08:44 #3
- 29/06/06, 09:20 #4WELCOME !! Ravie d'accueillir un résident ex français mais toujours de souche ! Je suis sure que tu vas beaucoup nous aider avec tes infos venues de "l'intérieur" !
- 29/06/06, 09:30 #5Bienvenue Paradox!!! Tu pourrais nous raconter comment t'es devenu canadien? Est-ce parce que tu as un parent canadien, ou es-tu passe par les differentes procedure RP etc? Qu'est-ce qui t'a motivé? Je suis sure que ton temoignage en interessera plus d'un! Comptes-tu rester au pays des caribous?
J'avoue je suis une peu curieuse
- 29/06/06, 09:47 #6moi jaimerai bien connaitre ton histoire !!!
- 29/06/06, 15:25 #7Salut Paradoxe !!
Bienvenu parmi nous et n'hesite pas à nous raconter ton histoire, on est très curieux
- 29/06/06, 15:53 #8
- 30/06/06, 05:54 #9Message de Nathou
Pas mal pensé cependant le coup du parent canadien, mais non, raté... Je suis un pur produit européen : 50% breton, 25% polack et 25% belge né dans le 92
Là tout de suite, à chaud, j'avais pas prévu une bio tu vois, juste une présentation, courte de surcroît... Mais bon, je suis sûr qu'il y aura place à mieux se connaître au fil des discussions.
Rester ? Je peux pas me prononcer sur le long terme (autre que pour te dire que la race humaine va droit dans le mûr au rythme actuel), jamais été fortiche pour ça. Mais pour le moment j'aime l'odeur du caribou au petit matin oui, c'est pas du Banania avec un croissant, c'est plus musqué et ça le fait bien pour moi.
T'as raison, reste curieuse, l'abruti qui a dit que c'était un vilain défaut a dû finir sa vie avec de bien piètres souvenirs en tête.
- 30/06/06, 05:57 #10Message de dezinvolt
ok, à ce rythme là je vais devoir la pondre l'histoire...
- 30/06/06, 06:27 #11Message de paradoxe
- 30/06/06, 08:37 #12Message de Mat
Bon, ok, je me lance alors... Mais c'est vraiment juste pour niveler le terrain avec Mat. Vous m'arrêtez si je radote
PRÉLUDE :
La première fois que j’ai pris mon sac à dos j’avais 14 ans, mes parents avaient dû me signer une autorisation de sortie du territoire pour que la douane me laisse partir…. – Nah, c’est trop loin ça, je reprends –
ACTE 1 :
La nième fois que j’ai pris mon sac à dos, il était déjà bien usé - mais tu peux crever la gueule ouverte avant que je le change celui là -. Cette fois là, c’était spécial… Pour la première fois mon sac à dos n’était pas seul. Par un étrange concours de circonstances une jeune - y a pas eu détournement de mineur, elle avait 18 ans révolue monsieur l’agent - demoiselle avait embarquée avec moi.
Vu que ça pouvait pas être pour mon physique – Punaise, j’avais encore les cheveux courts à l’époque - , ni celui de mon pauv vieux sac à dos, je me suis dis que c’était peut-être pour mon argent… - Bon là forcément ça se voit pas, mais je me marre en me souvenant de la situation financière de l’époque, DÉFINITIVEMENT PAS pour l’argent donc - En tout cas, avec ses yeux de princesse égyptienne, son teint de déesse des sables et sa crinière de lionne sauvage, peu importaient ses motivations premières, mon sac à dos n’avait pas pu résister.
Cette fois là c’était trois mois pour rallier Chicago à l’œuf-en-gelé, Route 66 oblige. Ma seconde fois en Amérique du Nord - j’avais déjà combattu les maringouins au Nord de Chicoutimi quelques années plus tôt -, et sa première à elle.
Évidemment à mi-chemin on fait un pitstop à Las-Vegas. – La meilleur ville pour tout routard digne de ce nom sur le continent, on y dort et dîne pour presque rien, pour peu qu’on ne soit pas joueur –
C’est dans cette ville que je me suis fait une promesse : …
ACTE 2 :
Quelques années ont passées, ma princesse est depuis longtemps au courant de l’état de mon compte en banque, et pourtant son sac à dos et toujours à côté du mien, dans un placard
C’est glauque, morose, je sens ce picotement que je connais bien dans le bas du dos – Non, non, c’est pas ma tumeur – les pincements au cœur, la nuit les images des endroits où j’ai été se mélangent aux rêves des places où je ne suis pas encore allé… Je suis mûr… Faut que je reparte.
Sauf que cette fois, je suis pas certain de vouloir revenir. Je me dis qu’il vaut peut-être mieux que je me souvienne de l’hexagone comme il était que comme il semble devenir…
Alors cette fois je ne vais pas dans les ambassades pour un visa de séjour prolongé, j’y vais pour me renseigner sur l’immigration…
Australie : « See mate, here is the thing : we used to, but hey mate, no more voluntary immigration… You need a job to get in mate. » – Et moi qui pensais connement faire l’inverse… Aller là-bas pour trouver un job… Rigolez pas, IL N’Y AVAIT PAS DE PVT EN CE TEMPS LÀ –
USA : « Sure, put your name here, we have a big lottery every year to give away fabulous, marvellous green cards to open the doors of heaven to struggling meaningless people like yourself, sign with your blood right here » - Moi, jouer ma vie à la lotterie ? Elle est bien bonne celle là –
Canada : « Ben tu sais, nous on cherche des gens travailleurs, motivés, si possible bilingue… » - Guess what mon homme, sous les cheveux longs et derrière la barbe de trois jours, y a un travailleur comme t’en a jamais vu dans ton ministère, motivé comme pas deux, regarde j’en tremble d’excitation, able to insult you in [ choose the correct language ] English – Breizh – Français et tout les dérivés d’argots. -
« Aussi, heu, on cherche… hum… des gens diplômés… » - Ben là tu tombes bien, je vois que mon déguisement de looser t’as bluffé, tu veux quoi là ? 1er cycle en dessin industriel, 2ème cycle en mécanique appliquée, maîtrise de journalisme… Attend j’en ai un qui va marcher là le rutilent !Ingénieur systèmes!… Hum, dis-moi qu’ils cherchent pas d’informaticiens dans ton pays ? –
« Oui bon, alors là c’est bien oui, bon, Mais ! Ha! Ha!, On veut des gens qui connaissent déjà le pays, l'ont au moins visité, voir même y connaissent du monde... » - Ben dis moi juste sur lequel de mes passeports tu veux regarder les tampons, quant aux connaissances sur place, faudra que tu te déplaces pour vérifier, ils ont pas l'électricité ni le téléphone... Va te falloir un hydravion aussi. Où alors t'attends le prochain raid Hariccana, tu pourras pas les manquer, ça sera les deux avec les motoneiges les plus pourries, ceux qu'arrivent toujours premiers -
« Evidemment, évidemment, seulement voilà, on recrute des gens qui vont rester, on veut des gens qui vont s’intégrer, on veut matière à faire du bon canadien ! » - Je te le dis, on est fait pour s’entendre toi et moi, je le fais pas pour moi tout seul le dossier, pour qui tu me prends ? J’emmène ma princesse avec moi. Parce que tu peux me flasher tout les étés indiens du monde, 48deg parallèlle ou pas, si la couleur de feu de tes feuilles d’érables ne se reflète pas dans les yeux de ma princesse, ça vaut rien mon gars, c’est juste terne. Et pis j'ai une promesse que je me suis faite et que je n’ai pas encore tenue, tiens viens je te la dis dans l’oreille… -
« Ha ben dans ces conditions, bien sûr, signez là, et là, en bas ici, voilà, petite visite médicale et vous aurez vos papiers dans quelques mois » - Même avec les cheveux longs et pas rasé ? –
« Meuh oui, bien sûr » - Non parce que je te sentais vachement axé sur les apparences là quand même. Enfin tant mieux parce que je les aurais pas coupés –
ACTE 3 :
Quitter son pays sans rien de défini au bout, avec tout à refaire, on savait que se serait dur, alors en attendant nos papiers, on a sorti les sacs-à-dos du placard , vendu tout le reste et mis les voiles pour la Californie, continuer notre premier voyage ensemble.
Itinéraire : LA – Montréal - en suivant la ligne la moins droite possible -
Durée : jusqu’à ce qu’on ait les papiers pour passer la frontière.
PitStop obligatoire : Las-Vegas – Je ne sais pas lequel des deux était le plus lourd à porter, ma promesse personnelle durant toutes ces années, ou la bague dans le fond de mon sac les derniers jours -
EPILOGUE :
Frontière Americano-Canadienne, une vielle Ford Escort avec des plaques californiennes et 10 000km de plus au compteur que trois mois auparavant s’arrête malgré les gestes insistant du douanier qui fait signe de continuer.
« You can go… » - Non, pas vraiment, ce serait une entrée clandestine et on veut pas démarrer d’un mauvais pied –
« T’en ven-tu donc toué là, ti parle français, ven don de la Californie » - c’est parce qu’on est français, tiens voilà nos passeports européens –
« T’es don ben loin de ta maison toué là » - Non, on vient juste d’y arriver à la maison, voilà nos papiers d’immigration –
« Attends y toi, t’es pas un peu fou ? C’est pentoute le poste de l’aéroport icite… Charly! Charly! T’en va pas le croir, deux français qu’entrent comme immigrants dans une voiture américaine par not poste de boulboul-les-3-pélerins » - Ben quoi, j’allais pas prendre l’autoroute, non ? L'arrière pays est vachement beau dans le coin –
Finalement ils ont trouvés les formulaires d’immigration à remplir – organisés les fonctionnaires ici -, tentés de nous expliquer que les voitures louées en Californie ne peuvent pas être rendues sur le territoire canadien – Pas grave on l’avait achetée –
Oh, dernière chose; On a omis de leur mentionner que ma femme avait changé de nom de famille entre temps, on jugeait la situation assez compliquée comme cela…
Ok, bon voilà, La question du comment je suis arrivé est réglée… C’est clair pour tout le monde ? Moi je m’y suis un peu perdu je dois dire… Mais c’est de vot faute, vous m’avez pas arrêté.
Maintenant, comme j’ai promis à ma princesse de dormir plus que 4 heures par nuit, je vais vous laisser…
- 30/06/06, 08:41 #13Message de luciole
- 30/06/06, 10:04 #14c'est génial!!!!
- 30/06/06, 10:27 #15C'est bon d'etre curieux...
Ton histoire est troooop bien !!
Bises à tous ^^
- 30/06/06, 10:31 #16Super ton recit!!! Ta procedure d'immigration semble si romantique Ca serait si ca pouvait se passer comme ca pour tout le monde
- 30/06/06, 15:24 #17
- 30/06/06, 15:30 #18AnonymeJe dois avouer que sans te connaitre Parodoxe je t'admire d'une certaine façon.
Aurait tu fais ce que beaucoup rêvent de faire....
Peut être est ce cela.
Edit: Je suis sans en emploi et nouveau sur Toronto et prêt à te cirer les bottes pour un job...
Allez je sors.Dernière modification par Romain ; 30/06/06 à 15:35.
- 30/06/06, 15:31 #19Ha bah en voilà une belle histoire que j'ai même lue jusqu'au bout, c'est pour dire !
- 30/06/06, 15:43 #20hey, ça fait rêver dès le matin...très belle histoire qui nous (me) montre, que quand on veut on peut !!!
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