(Rappel des épisodes précédents : Kelly veut rejoindre Ken dans le pays du capitalisme, son frère s'étant suicidé lorsqu'elle avait 15 ans, saura-t-elle faire face au décalage horaire ?????)
Comment vais-je m'y prendre pour décrocher des entretiens ? Moi et Travis partons à Winnipeg dans deux jours, juste après les fêtes, et j'ai besoin d'une terrible bonne idée.
De toute évidence les recherches par sites Internet spécialisés n’ont pas donné leur fruit.
Je décide alors de laisser une chance à la qualité humaine et aux rapports humains. Je vais m’impliquer, me salir les mains, aller au front !
Et oui, pas toujours évident de faire les pages jaunes yellowpages.ca (mot clé « marketing », « communication », « promotion » etc) et de téléphoner à toutes les compagnies.. on se prend des refus plus directs, on doit jongler avec les intermédiaires, laisser plein de messages sur les répondeurs et rappeler encore et encore.
Pourtant c’est une façon aussi de montrer sa motivation, son accent « cute » et d’être fixé de suite.
Ce que je ne vous dis pas, c’est que j’avais un petit mantra qui m’a beaucoup aidé pour passer cette étape de « rabattement » de manière efficace.
C’est une petite phrase anodine que j’ai trouvé dans un guide « comment s’installer aux Etats-Unis », et qui a elle seule à rentabilisé l’achat de ce pavé de 24€.
en exclu je vous la donne :
« Ne vous positionnez pas directement en tant que demandeur d’emploi, mais appelez les entreprises en indiquant que vous êtes nouveau dans la région et que vous aimeriez en savoir plus sur votre secteur d’activité »
Waouh ! ça me donne une bonne entrée en matière pour mon petit speech téléphonique, et ça valorise l’interlocuteur qui passe pour l’expert en la matière.
En France ça peut paraître comme une « mesure désespérée » (elle a besoin qu’on lui apprenne la vie parce qu’elle est même pas capable de comprendre par elle-même), mais au Canada, je vous assure que les gens sont plus enclins à vous aider.
Après quelques déboires, du genre j’appelle une compagnie, et 10mn après j’appelle exactement la même.... je tombe finalement sur une oreille attentive à ma requête.
Il s’appelle Peter, il embauche des consultants free lance en marketing, il n’a absolument aucun poste à m’offrir.. mais il offre un peu de son temps pour me recevoir et me parler du marché du marketing sur Winnipeg.
Tout est bon à prendre, et nous fixons un rendez-vous prévu dès mon arrivée à Winnipeg.
Je suis contente d’avoir fait une touche, mais en même temps je n’ai pas plus de succès (mais il faut reconnaître qu’on était le 3 janvier, donc encore beaucoup de managers absents).
Qu’à cela ne tienne… Cet entretien sera le plus décisif !
Je rencontre le charmant Peter et nous discutons presque deux heures.. il m’écoute avec beaucoup d’attention, et je crois que je lui fais une très bonne impression, car il décide de m’aider.
C’est quoi un canadien qui vous aide ?
Dans le cas d’un consultant senior en marketing,
- il analyse votre situation,
- vous offre des conseils personnalisés sur comment vous positionner sur le marché,
- vous complimente pour vous remonter à bloc,
et enfin, last but not least,
- vous déballe toute une liste de compagnie, certaines avec nom du contact, chez qui il faut aller postuler absolument…
- Pompon sur la cerise du gâteau : il me donne les lignes directs de directeurs de communications et je peux dire que j’appelle de sa part !!
Il va même les appeler avant pour parler de moi !
Il est à noter que ma démarche téléphonique l'a beaucoup sensibilisé, il s'est dit que j'étais motivée et ça lui a donné envie de me connaître.. chose qu'il a faite et ne l'a pas déçu, d'où son aide très très précieuse !!
Je reviens de cet entretien gonflée à bloc, certaine que Winnipeg est remplie de managers qui ne savent pas encore à quel point ils ont besoin de moi.
La suite au prochain épisode, ou lorsque Stéphanie remonte sa jupe !