Tranche de vie Chap. IX

[remy]

Salut la Gang,

Bon ça sent un peu la fin des vacances, Montréal est toujours baigné par un magnifique soleil en ce long week end du 1er mai local (Labour Day, dire Le Bordel avec l'accent ça marche) mais les températures de fin de soirée commencent à fraîchir et les arbres commencent à se débarasser de leurs plus faibles feuilles... En attendant back to the future . On retourne là où je vous ai laissé la dernière fois c'est à dire au pied du Parc National des Grands Jardins dans le Charlevoix. Notre prochaine étape : La région de Saguenay Lac St Jean à environ 150 km de là. On décide de remonter la 381 par le Nord, la route la plus directe mais certainement pas la plus rapide, mais bon on est en vacance...

Après une heure de route au milieu de la forêt sans croiser âme qui vive ou qui vive pas d'ailleurs, on arrive sur la fameuse baie des Ha! Ha!, non ce n'est pas une baie rigolote, c'est son nom . Le lieu est réputé pour les amateurs de pêche blanche qui viennent l'hiver dans ces cabanes posées sur l'étendue d'eau gelée, armés de pack de bières, dans l'espoir de taquiner le saumon .Cette baie se situe à la jonction du fjord du Saguenay et de la rivière du même nom. Nous remontons sur Chicoutimi toujours en direction du lac St Jean dans l'espoir de trouver un emplacement pour notre tente. On arrive en fin de soirée dans un camping coincé entre la voix ferrée et le lac St Jean, le temps est menaçant, vive le camping .
Le camping, dont je tairais le nom pour ne pas faire de publicité inutile, ressemble à ces campings surpeuplés du sud de la France. Bref, ça nous change de notre camping sauvage de la veille, là c'est un camping de sauvages, un tout autre style. On y retrouve les mêmes habitués d'années en années, qui chaque saison 'améliorent' leur petit emplacement un peu plus en rajoutant un auvent, un barbecue, un jeu pour enfant... Certains doivent même venir depuis 20 ans car ils ont carrément construit un mur autour de leur mobil home qui n'est plus du tout mobile pour le coup . Au bout de cinquante ans, je suis sûr qu'on a droit au modèle casemate de la ligne Magineau

On remonte la bute qui nous sépare du lac et là, la vue est ahurissante. Ce n'est pas tant la beauté du lieux qui nous frappe mais plutôt les dimensions de cette mer, le tour du lac fait 256 km, autant vous dire que vous ne voyez pas d'un bout à l'autre. Des voiliers croisent au large, des véliplanchistes profitent également de l'arrivée du vent.
Nous passons une nuit difficile sous l'orage, jamais drôle dans une tente, mais nous sommes heureux de voir que le lendemain le soleil est revenu, car au programme c'est une descente en Rafting de la rivière Metabetchouan qui nous attend. On engloutit un petit déjeuner local robuste : café noyé (ouai ça c'est pénible ) avec des pancakes au sirop d'érable, dieu que c'est bon . Nous nous dirigeons vers le point de départ de la grande aventure. A la vue des autres passagers de notre Raft, une maman avec ses 4 enfants, je comprends que la descente ne va pas être des plus sportive, pas grave j'en profiterai pour admirer le paysage . Après le sempiternel rituel sur la sécurité, nous voilà embarqué dans un van avec notre bateau dans la remorque, on remonte une bonne partie de la rivière jusqu'au départ et là ça se complique car le van s'arrête pas au bord de l'eau mais devant un escalier en bois pentu qui nous ammène à la rivière situées 500 mêtres plus bas.
Et là ceux qui ont déjà porté un douzes places, comprendront ma joie de me coltiner l'engin avec 3 femmes (l'accompagnatrice était une fille aussi) et 4 gamins qui arrivaient à peine à porter leur pagaie, le tout sur un escalier en bois d'un mêtre de large serpentant dans une descente à 10 % . Arrivé en bas j'étais déjà rincé sans même avoir mis un coup de pagaie . Bref, on met l'engin finalement à l'eau on s'installe et on commence à ramer, je m'excite pas trop sur la pagaie car sinon on tourne en rond, ce qui me permet de me remettre de ma descente d'escaliers... Et là je lève la tête enfin pour pouvoir admirer la beauté du paysage, on se trouve dans un canyon digne d'un épisode de David Crocket, les ours en mois . Les sapins et les roches entremélées nous offre un spectacle à nouveau stupéfiant, il n'y a rien autours de nous, rien de construit que la nature, l'eau et notre petit équipage, les premières centaines de mêtres de la descente sont exclusivement dédiées à l'admiration du paysage mais plus loin le bouillon commence à nous rappeler que les choses sérieuses vont commencer .
Notre accompagnatrice est à la hauteur car elle assure grave dans l'ensemble des passages difficiles de la descente, pas besoin de gros bras pour magner la godole, elle guide ça tout en souplesse et sans aucune erreur de trajectoire. Notre descente est aussi ponctuée d'arrêts prévus. Tout d'abord, un saut de 10 mêtres en haut d'une roche. Arrivé là haut, on a un peu envie de faire comme dans les cartoons, revenir en arrière en courant quand on s'est jeté dans le vide à l'instar de Beep Beep le Coyote, mais là ça marche pas, une fois lancée vous vous écrasez comme une 10 mêtres plus bas. Après cette piqûre d'adréanaline, on fait un petit tour de glissade sur une roche polie au milieu du bouillon . Après les 2 stops organisés, on reprit notre embarquation vers un autre stop non organisé celui là... Quelques mêtres devant nous un raft retourné gît sur une roche plaquée par le courrant. Le groupe d'avant a chaviré et le zodiac est parti se ficher là dessus. Deux gars sont sur le bord de la rivière regardant désespérement leur bateau coincé. Notre guide décide de leur prêter main forte. Elle envoie une corde aux 2 gars, rejoint la roche à la nage, monte sur le bateau et attend qu'on lui renvoie la corde pour l'accrocher à l'avant du zodiac. Mission accomplie, on récupère le bateau plein d'eau et on reprend notre route fiers de notre intervention, enfin surtout elle . Avec cette petite péripétie imprévue, notre descente dure plus de 3h30 et nous sommes en retard pour notre prochaine étape du soir, la très attendue baie de Tadoussac

[bimg]https://img73.imageshack.us/img73/8554/hpim07816ae.jpg[/bimg]

[Kamel]

ah tadoussac , le fjord , la virée en zodiac pour aller voir les baleines , son auberge de jeunesse , le parc du saguenay...j'en garde un très bon souvenir.

merci pour ton récit , ça donne envie encore et encore et encore...
en attendant la suite...

[Laet]

merci Rémy pour cette tranche de vie, je m'y croyais, surtout quand tu racontes l'épisode du bateau à porter, ca m'a bien fait rire!!

sinon j'attends la prochaine avec impatience car tadoussac nous y éions l'an dernier à cette periode et je pense que c'est ce que j'ai préféré de mes 10 jours au québec!!!

[Vanessa]

toujours tres intéressant tes récits, et c'est vrai qu'on s'y crois.
le coup de la riviere 500m plus bas avec le canoë.... super lol

[alex]

quel narrateur, toujours aussi terribles tes récits, vivementTadoussac!!!!!

[remy]

Merci les amis

[Gilles]

merci a toi Rémy c'est cool ces petites histoires que tu nous fais partager.