Discussion: Première quinzaine à Montréal
- 27/09/06, 14:52 #1LE DEPART (ET L'ARRIVEE)
Après un vol sur Air Transat qui s'est passé comme un clin d'oeil, je suis arrivé à l'aéroport de Montréal le 11 septembre à 16h20, avec une surprise : j'ai chopé une belle crève dans l'avion, premier contact avec la façon dont l'air climatisé est pratiqué sur ce continent...
2 jours avant, ou plus exactement dans la nuit de samedi à dimanche, après avoir bu un coup avec mon pote Joris à Paris, en rentrant chez Raf chez qui je dormais, je me suis connecté à MSN. Dorothée - du site pvtistes.net - était en ligne et je lui ai simplement demandé "t'as tu une chambre ?".
Sortie de l'avion, passage au bureau d'immigration, VISA et permis de travail en règle, j'ai flané un peu dans le hall, pris une bière dans un bar de l'aéroport (y'avait un accès internet, je voulais me connecter, prendre un café mais la dame conviviale m'a lancé "non mon beau ici on ne sert que de l'alcool" "ok je prendrai une biere" et je me suis retrouvé avec un pichet d'1 litre)...
J'ai ensuite pris une navette qui m'a amené en centre ville, à la station Berri-Uqam et je n'ai plus eu qu'à suivre les indications données par Dorothée : un coup de métro, un coup de bus, un coup à pied, et j'arrive donc rue Chapleau, à l'appartement en collocation de Dorothée. Pas faché d'arriver et d'enfin poser mes insupportables sacs.
FRIENDS
Je suis arrivé dans un appartement occupé par Dorothée donc, 24 ans, qui bosse (se fait exploiter serait plus approprié) dans une boutique de fringues, Elodie, 20 ans, étudiante en école de commerce (Concordia), et Elise, 22 ans, étudiante, en stage, en psychologie. Premiers regards, premiers contacts... Cette triplette de sourires et de convivialité m'a tout de suite mis plutot à l'aise, malgré la toux et le dos tordu par les sacs.
Elise finissait de préparer le repas, de délicieuses lasagnes, puis un autre squatteur, Gaspard est arrivé, 23 ans, étudiant à HEC Montréal, un sacré lascard, plein de conneries, mais avec une forme de retenue, limite sournois. Puis j'ai fait la connaissance des garcons qui occupent l'appartement jumeau (entrée et terrasse arrière en commun). Jean-Michel, 24 ans, et Simon, 30 ans, pvtistes également, et enfin Christophe, 21 ans, étudiant en je sais plus trop quoi. Le contact est passé immédiatement avec chacun d'eux, et ca n'a cessé d'aller dans ce sens depuis.
J'ai beaucoup toussé ce soir là. Mais malgré la fatigue, malgré la toux, j'ai fait la connaissance de cette bande de joyeux drilles, une autre pvtiste (présente ici), Constance, s'était également jointe à nous, et on s'est couché vers 4h. Putain ca commence bien !
Je dois dire que j'ai rapidement eu un faible pour Elise : déconneuse excellente, sereine, les pieds sur terre et la tete bien ancrée sur les épaules... et s'il y a eu - evidemment - une once d'ambiguité de ma part pendant un temps, il n'en reste pas moins aujourd'hui une excellente complicité, je t'adore Chouchou
Certains viennent sur ce continent pour vivre comme dans les séries que l'amérique nous délivre sur M6 ou TF1. J'avoue que je ne m'y attendais pas : je me suis retrouvé dans un épisode de Friends... un très long épisode puisque j'y suis toujours
J'ai passé la journée suivante, le mardi, à balader dans les rues de Montréal - à m'équiper en sirop contre la toux, comprimés d'Advil et bonbons citron miel -, le soir venu, on a remis ça et c'est parti pour de bonnes déconnades en buvant des bieres et en fumant... des McDonald's !
Un quatrième larron dans l'appart des garcons est venu enrichir par son énergie et son rire aux éclats la joyeuse bande : Roman, 23 ans, touriste L'abondance : encore un mec excellent avec qui le feeling est immédiatement bien passé, chacun à sa personnalité, sa manière d'être, aucun ne se ressemble, mais on a tous la meme déconne et je dois dire qu'on ne cesse de rigoler, TOUT LE TEMPS !
Les jours suivants je suis allé obtenir mon numéro NAS (numéro de sécu obligatoire pour pouvoir bosser légalement). J'ai également fait la connaissance de Virginie, 27 ans, infirmière en résidence permanente depuis janvier dernier, connue également via pvtistes.net. Très belle rencontre, on a une passion commune : on adore papoter Une belle amitié a commencé.
Elle s'est généreusement proposée comme guide durant ces quelques jours pour visiter un peu la ville, (et papoter donc).
Mais Quelle ville !!
Je n'ai pas eu tout de suite le coup de foudre pour Montréal, j'avais amené quelques retenues - comme quoi le tracé des rues en grille, à l'américaine, ça devait être triste, peut-être déprimant... Et quelle magie ! Dès le deuxième jour le brouillard disparaissait et je commençais à me sentir capable de m'orienter sans souci...
Triste ? Déprimant ? ah ah !! En fait, quel charme !!! Si le style des batiments et l'architecture peuvent varier en fonction des quartiers - que c'est beau ces maisons avec les escaliers tout tordus devant, cette verdure et ces backyards - les rues sont toutes larges, on se sent tout de suite très à l'aise, les pistes cyclabes abondent, de même que l'on trouve absolument partout des parcs de stationnement pour les vélos ! La ville est verte et respire, les parcs sont nombreux, sans compter le Mont-Royal, une superbe bosse forestière en plein milieu de l'Île. Au sujet des parcs, la découverte d'un phénomène amusant : les écureuils pullulent, ils sont même considérés comme nuisibles... ce sont les pigeons de l'amérique ! Forcément, ces petites bestioles de peluche qui accourent quand on les appelle et vous tiennent la main pour vous piquer une frite (mais c'est strictement interdit), participent un peu aussi à ce qu'on en vienne à se dire "Calisse ! c'est bougrement sympa ici"...
J'ai toujours eu un faciès plutôt fermé, limite à faire la gueule. C'est marrant comme icite petit à petit le sourire s'installe, on se sent immédiatement serein : je n'ai parlé pour l'instant que du décors, mais on ne peut louper le sourire, la simplicité et la gentillesse des gens d'ici (dès le hall d'embarquement à Paris d'ailleurs) !
Par contre c'est vrai que pour l'instant je n'ai guère cotoyé que des Français, et j'avoue que j'avais surtout pas envie d'être avec des Francais... Il ne m'était tout simplement pas venu à l'idée que les Francais qui viennent ici vivre une expérience, sont susceptibles d'avoir l'esprit déjà bien ouvert. Ce qui fait donc que je n'ai pas de regret de ne pas encore avoir cotoyé de Québécois. Au contraire : le meilleur est à venir !!!!
Les soirées se sont toujours terminées vers 3-4h cette première semaine, Friends oui, mais avec une French Touch (biere et clopes, conneries débitées à longueur de soirée) - et comme dans la série, un peu de flirt entre collocs pour faire vivant.
Un passage obligé rue Crescent, dans la city, jeudi soir, pour boire un coup avec une partie de la bande, suivie d'un billard et d'une biere aux Foufounes Electriques (grand bar musical, nombreux espaces, salles, discothèque, patio à l'arrière, allure usine mais belle ambiance) - l'occasion d'admirer la ville de nuit, néons et panneaux publicitaires animés à l'américaine toujours... forcément !
A propos, le terme "foufounes" désigne icite les Fesses Il y a un tas de petites différences évidemment, la langue française d'icite a suivi sa propre évolution à partir d'une base commune avec la France 400 ans en arrière. Certains termes nous paraissent alors désuet ou anciens alors qu'ils sont courants ici... certains objets ont changé de nom comme les fesses donc, par exemple les couilles deviennent icite les gosses, une bagnole devient un char, et le fameux panneau STOP se transforme d'évidence en panneau ARRÊT Tout est francisé autant que possible, le Kentucky Fried Chicken ou KFC s'appelle donc icite le Poulet Frit du Kentucky ou PFC, les noms des Hambourgeois chez MacDonald deviennent des Quart de Livre ou des MacPoulet...
Et très rapidement, là aussi, non seulement on trouve tout cela normal, mais tellement évident qu'on se demande pourquoi on garde les termes anglais en France ! Cela dit, alors que le Québécois semble défendre la francophonie comme un diable dans cet océan d'Anglophones qu'est l'amérique du nord, il n'en reste pas moins que l'anglais (prononcé correctement par contre) est très présent dans les quelques conversations que j'ai pu entendre... OK il faut dire Fin de semaine plutôt que Week-end, stationnement plutôt que parking, mais ca n'empêche pas, par exemple, de dire Lunch au lieu de déjeuner
En fin de semaine, donc, et plus précisemment dans la nuit de vendredi à samedi, Elise est rentrée de soirée avec une de ses amies Célia, 23 ans, étudiante en criminologie. Belle rencontre encore, des sensations étranges et pénétrantes, que j'avais un peu oublié jusque là, se sont rappelées à mon bon souvenir...
Petite parenthèse touristique avec Elise le dimanche pour clore la première semaine : nous sommes allés visiter Ottawa, la capitale administrative du Canada, en voyage organisé d'une journée, en car, via une agence de Chinatown. Une journée dans la peau d'un touriste chinois, c'est assez marrant ! La ville par contre a un intérêt limité, à première vue. Une journée a suffit amplement ... Parlement, Musée de la civilisation, ambassades, usine de frappe de pièces de collection, parc... journée bien remplie mais... mais... mais... piqure de rappel au sujet de la climatisation... dans le car cette fois ! Dommage, je commençais juste à me sentir mieux ! Notre candidate (la crève, salope !) reste en deuxième semaine !!
DEUXIEME SEMAINE
Lundi glandouille. Le soir rencard spontané avec Célia, on va boire un coup, rue crescent, foufounes électriques, bis repetitae. L'effet tombe un peu, on papote simplement, mais bon, le charme agit tout de meme... on a prévu de se revoir le lendemain, y'a une soirée dans un bar de la fac...
Mardi glandouille - il est interessant de noter combien la présence d'un peu de nuages roses duveteux entraine par extraordinaire un état second, de latence, d'attentisme enthousiaste, et de glande sévère : vivement le soir donc !
Enthousiasme éphémère cependant, au cours de la soirée j'apprends de manière tout à fait fortuite (merci Jean-Mi qu'en fait non y'a désaccord sur les intentions.
Bon.
Ma foi, ok. Pas grave, c'est l'Amérique ici ! Land of Plenty (je suis pas québécois, j'aime l'anglais, je vais pas me priver) ! Tout est possible ! Je suis pas venu pour m'éprouver dans le vide non plus, alors pas de malaise avec mistinguette, en faisant sa connaissance je me rends compte que s'il est vrai que c'est une sacré chieuse, elle n'en reste pas moins et toutefois sympathique, et meme franchement adorable. Bref no soussaille comme dirait l'autre. Terre d'abondance (donc), je t'adore !
Et puis il se trouve que c'est une bonne copine d'Elise, et qu'en fait on a prévu de partir en fin de cette deuxieme semaine vers Tadoussac, au delà de Québec, voir les baleines (Elise, Dorothée, Célia, Jean-Michel et moi). Alors autant éviter de se pourrir l'existence sans raison vraiment valable.
Je ne me rappelle pas exactement pourquoi mais les jours ont vite défilé jusqu'à vendredi, avant ca on s'est occupé de réserver un char en location, de l'hebergement pour vendredi soir à québec et samedi soir à tadoussac, et puis... ben non c'est tout.
Ah si peut-etre... le dimanche soir en rentrant d'Ottawa, on s'adonnait à notre passe temps favoris : tous assis face à face dans le salon, les ordis sur les genoux, à papoter ... ensembles... sur MSN... (non mais faut y être pour comprendre)... Et on a tous chopé une saloperie comme des imbéciles ... et j'ai passé quelques jours de la semaine à réinstaller chacun des pc des filles... et le mien Cela dit non, ca ne convient pas non plus, c'était en début de semaine ça... Bon je ne sais pas, j'ai du rien foutre, pour changer !
LES BALEINES
Nous sommes donc parti vendredi en fin d'apres midi de Montréal avec une bagnole (un char donc) de location. TUYAU : comme me l'avait indiqué Alain (à qui je dois d'être au Canada aujourd'hui, mec, sans déconner, merci !) il faut toujours réserver une bagnole de catégorie A (éco), car en pratique les agences n'en disposent jamais et vous refile une catégorie B Tuyau confirmé donc : je me suis retrouvé au volant d'une excellente Chrysler PT Cruiser rouge ! Un vrai bonheur !
Oui je suis le seul conducteur du groupe : ici en location de bagnole il faut compter une sympathique majoration de 25$ pour un conducteur de moins de 25 ans, et pour les moins de 21 ans c'est carrément pas possible... Bref mon statut de vieux attardé au sein des petits jeunes de la colloc (vous etes pas couchés les gamins ?) s'est clairement avéré avantageux et c'est avec grand plaisir que j'ai pris le volant tout le we pour contribuer un peu à les remercier de leur accueil (et de toute façon je me suis régalé).
Premiers contacts avec la boite automatique... le traditionnel coup de frein brutal du à l'habitude de l'embrayage... un petit temps d'adaptation sur le dosage de la pédale de frein... et c'est parti ! On profite du char pour faire 3 courses pour les collocs, puis on décolle, on récupère Célia à sa résidence, on récupère ensuite Dorothée à son taf et on galère pour sortir de Montréal en tentant de suivre l'itinéraire concocté par gloogloo maps... En fait au bout d'un moment ca me pète les couilles de chercher à coller à l'itinéraire alors je file tout droit au feeling et on finit par prendre une direction favorable... meme si on se retrouve d'un côté du fleuve Saint-Laurent, alors qu'on pensait passer par l'autre coté... pas de probleme : "On ira, où tu voudras, quand tu voudras..." lalalala Joe Dassin est avec nous à chaque instant icite.
On arrive tranquillement à Québec, on galère carrément plus violemment pour trouver l'auberge de jeunesse... on a demandé dans des stations services à des endroits complètement a coté de la plaque, festival de volte-faces, tasse à droite, tasse à gauche, l'viaduc lo, t'sais tu, ensuite t'arrives lo t'sais, ok merci bonjour... puis enfin on a trouvé la bonne direction, la bonne rue, et le bon lit pour dormir, n'est ce pas Elise (Note pour Elise, Célia, Dorothée, Jean-Michel et les autres : non je vais pas tout raconter non plus, mais y'avait 2 lits doubles et 1 lit simple et c'était ben l'fun pour se décider, n'est-ce pas Célia hé hé.
Bref, une fois l'auberge trouvée, on va se faire un écossais (comprendre Mc Do - je précise c'est pas du québécois hein), pi on balade, pi on va danser au Dagobert, une discothèque sympathique et conviviale du vieux Québec, qui tappe et qui fumigene. Les autres rentrent rapidement à l'Auberge, et l'on reste dans la boite, avec Célia. Celle-ci, par son habile déhanché sensuel, déclenche un phénomène pas franchement répulsif chez les mâles environnants, alors je me retrouve un peu dans une position pratique pour elle, qui sert régulièrement des "laisse moi tranquille, je suis avec mon mec" à qui s'approche trop prêt, et finalement je m'en amuse aussi :
Maudits Francais ! (il est complètement normal dans ces contrées de s'aborder le plus simplement du monde, personne icite ne s'en formalise, une nana ici te dira rapidement si elle est dispo ou pas, un mec pareil - les nanas ne sont d'ailleurs pas que des proies ici, elles chassent comme les mecs - et si elle est prise, ca ne l'empechera pas d'accepter tout de meme volontier de danser, de discuter et de s'amuser : y'a que les Francais qui viennent avec leurs habitudes de chasse - ou de proie en l'occurence - comme "à la maison" qui sont sur la défensive (ou l'attaque inversement)).
Je ne reviens pas sur la nuit à l'Auberge, le lendemain matin, après avoir refilé la crève - qui bien sur ne m'a jamais quitté - à Elise (comprenne qui veut, ou qui peut - mais on s'affole pas, c'est ma poto), on part donc balader dans le vieux Québec faire des photos de n'importe quoi, sachant que Dorothée adore chevaucher des canons... (et moi mimer des mises en bouches devant des fresques). Petite balade autour du chateau Frontenac donc, dans la rue je-ne-sais-quoi qui ressemble à une fete foraine de souvenirs et de trucs à touristes - mais c'est de toute beauuutéeuh - et puis comme Dorothée insistait beaucoup nous sommes allés voir la place au milieu de laquelle trône le don de la ville de Paris à la population de Québec. Une oeuvre majeure et évocatrice, tellement puissante et ennivrante que l'on a tous choisi de ne pas la reproduire photographiquement. Par respect. Pour que ce rare moment de jouissance sensorielle soit conservé dans la seule intimité de nos souvenirs émus. Bref si tu veux voir le merdier, t'as qu'a y aller ! Super, Dorothée, vraiment ! trop classe
ET BEN QUOI ? ET LES BALEINES ?
Ah oui, donc, après ca on a filé direction Tadoussac. Aaaah faire la route en PT Cruiser... Au delà de la boite automatique j'ai découvert la fonction "regulateur de vitesse"... après quelques essais pour comprendre comment la commande fonctionne, j'en use et j'en abuse, quel plaisir !! quel régal !!!! "Tiens une putain de côte bien raide ! Vas y titine, démerde toi et reste à 100 "
Au final, après des heures de route, je ne suis pas du tout crevé, enfin disons, pas plus que les passagers... magnifique technologie !!! L'A-mé-ri-queuh ! L'A-mé-ri-queuh ! (air connu)
Calisse de tabernouche on finit donc par arriver à l'auberge de jeunesse de Tadoussac, en étant au préalable passé in extremis prendre nos places pour les zodiacs - lesquels nous embarqueront auprès des baleines le lendemain matin.
Quelle auberge !!!!! Quelle ambiance !!!! On est de prime abord complètement enthousiasmé par ce que l'on voit, une grande batisse en bois, sur 3 niveaux (un sous sol, un etage) et 2 ailes, pléthore de canapés, chaises, tables, divans... Une population à la cool attitude (et des nuées de jolies filles à s'en péter les cervicales - je crois me rappeler que nos filles à nous ont trouvé les mecs mignonnets aussi) puis on est un instant refroidi par la température qui règne à l'étage, dans la chambre.. On ferme immédiatement la fenetre mais le chauffage ne marche pas ! L'explication que l'on nous donne est "sauvons la planete !" : On ne chauffe pas à l'étage, c'est chauffé par le rez de chaussé...
Putain ! Ca nous met dans une rage et une frustration totale... mais bon on va bouffer. Et quand on revient, finalement, on se rend compte qu'en laissant la porte ouverte un moment la magie opère... mouais... bon... ok.
Soirée festive dans l'auberge, on choisit de se coucher tot car on doit etre sur le quai à 8h30 pétantes... Arg.
Cette fois je ne dors pas avec Elise, et du coup... un flirt prend forme dans la nuit magique de Tadoussac - oui je choisis volontairement de laisser ce passage peu clair, c'est plus marrant - Et puis à un moment Elise me propose d'aller fumer une clope - il faut dire que la fiesta regne de maniere plutot sonore en dessous... Ca nous frustre encore un peu car l'ambiance est tellement chaleureuse !! Personnellement ca me donne simplement envie de rester quelques jours... mais tant pi. On retourne se pieuter, va falloir se lever demain.
LES BALEINES !!!!!
Voilà voila... Alors donc après s'être fait équipé d'un pantalon ciré et d'un gros manteau ciré et flottant bien rouge par un jeune assistant à l'accent nez bouché, nous voila embarqué tous les 5, accompagnés de 2 charmantes inconnues - toutefois déjà aperçues (repérées ?) à l'auberge.
Il fait drolement pourri. Y'a de la brume, il pleut carrément. On n'a pas trop froid. Au début. Lorsque le zodiac démarre, la vitesse donne de la virulence aux gouttes de pluie, il devient impossible de rester face à la pluie, le visage est multipiqué... je me réfugie dans ma combinaison de braqueur en baissant mon bonnet jusqu'au menton, j'y vois plus grand chose, mais bon.
Et là tout d'un coup, on se retrouve avec d'autres zodiacs et quelques bateaux, vaguement en cercle... et soudain PHHHHSSSSSHHHH !!! un crachouilli, une masse gigantesque effleure la surface un peu plus loin.. wow ! La profusion ! Encore et toujours !
On passe un bon moment à voir apparaître un premier Rorqual Commun, puis ses copains, sa famille, on en sait rien, et on s'en tappe : le spectacle est boulifiant, à un moment c'est juste à quelques metres de nous qu'une des bestioles vient prendre sa respiration... oh putain !!!
Malheureusement on n'a pas de photos tres lisible de ces moments là, c'est tellement fugace, et la pluie est tellement violente qu'il est difficile de garder un appareil photo sous la douche comme ca... Une sacré douche : pour résumer la sensation vécue sur le zodiac, il suffit de s'imaginer assis sur un banc, pendant une bonne heure et qlq, sous une douche à 2°C, complètement détrempés donc... assez rapidement le froid gagne... Le capitaine nous propose de rentrer si tout le monde le souhaite, car on a eu la chance de voir immédiatement un tas de bestioles, et qu'il comprend tout a fait qu'on veuille cesser de se cailler le cul.
Mais bon, à la majorité on reste encore un peu... Célia prend son mal en patience, elle est au bord de la crise, le froid lui est insupportable, mais on s'en rend pas vraiment compte. J'ai super froid aussi, je suis pas bien, mais je me dis que l'expérience en vaut tout de même la peine et je n'insiste pas... et je pense surtout à une boisson chaude auprès d'un feu de cheminée (alors qu'on n'a rien prévu pour la suite puisqu'on a libéré la chambre de l'auberge)...
On finit enfin par rentrer, après avoir vu nombre d'autres rorquaux de plus en plus communs... L'expérience était intense.
On ne se pose pas la question un seul instant : on retourne à l'auberge, on profite des douches pour se réchauffer, on seche nos fringues dans le seche linge, et on se boit une boisson chaude avec les 2 autres filles qui sont également retournées à l'auberge.
On papote un peu on fait rapidement connaissance, elles sont sur Montréal également, Lyonnaises, étudiantes pour l'année. Vraiment charmé par l'une d'entre elles, Alicia, je les invite pour la pendaison de crémaillère que l'on donnera à la collocation samedi prochain. Ah l'Amérique ! (mp pour ceux qui sont interessés pour venir samedi).
On reprend la route, je me re-régale à conduire cette excellente bagnole, je répète à qui veut l'entendre que je veux m'acheter une bagnole et que c'est génial, que je me régale et que c'est génial. (Mais bon faudrait peut-être taffer d'abord, donc je me donne comme objectif de m'équiper d'une bagnole pour barrouder quand le beau temps reviendra... dans 8 mois).
Les filles ont chopé une belle diarhée. Sauf Elise qui est constipé mais qui fait des pipis très souvent. Du coup le retour est long et fréquemment interrompu de pauses de commodités. Mais personne ne s'en plaint, et on rigole encore beaucoup sur tout le trajet, à s'écharper gentiement sur des gouts musicaux antagonistes, raconter n'importe quelle baliverne pour répondre aux questions intimes et personnelles (faut pas déconner non plus) qu'on prend plaisir à se poser.
Pendant la fin du trajet Célia est venue s'installer à l'avant, on a beaucoup discuté (pendant que d'autres avaient à faire à l'arrière), et je dirai simplement que je l'aime vraiment bien, je sais qu'elle m'aime bien aussi, et si on se donne un peu des coups, c'est juste la facon qu'on a trouvé pour communiquer. C'est l'Amérique ! On apprend sans effort à s'apprécier tel qu'on est, à accepter nos différences, nos désaccords, c'est marrant d'ailleurs... En fait, c'est très agréable.
C'est la fin de la deuxième semaine.
La suite sera développée sur mon site https://www.pierre-cadeot.fr (pour l'instant y'a que le début mais bon avec des images )
a+
pierre
- 27/09/06, 15:05 #2AnonymeBeaucoup de filles dans ce récit quand même.
- 27/09/06, 15:09 #3juste un mot...WAH!
ah oui t'aimes papoter? ça se ressent pas du tout quand on te lit en tout casDernière modification par Cynthia ; 27/09/06 à 15:24.
- 27/09/06, 15:10 #4Merci beaucoup pour ce témoignage! Tes aventures sont forts sympathiques et on a envie de lire jusqu'au bout!
- 27/09/06, 15:18 #5c'était long mais j'ai lu jusqu'au bout j'éatis captivé eh ben ouais on diaarit un vrai episode de friend!!!
- 27/09/06, 15:41 #6
- 27/09/06, 15:51 #7ce que j'adore c'est qu'on sent que tu veut nous parler des baleines, mais entre temps tu te souviens de tout ce qui s'est passé. Et là on dirait qu'y a tout qui arrive en meme temps dans ta tête et que tu ne sais plus comment faire.
Du coup les baleines arrivent de facon assez poussives. Et j'ai même cru que tu allais oublier d'en parler.
LOL
C'est génial
- 27/09/06, 20:52 #8ce que je retiens du récit:
-à survoler: la ville de québec
-à essayer: le PT Cruiser
-à découvrir: les baleines de Tradoussac (bon, vite fait si ça caille...)
-à ne surtout pas manquer: les françaises expatriées, québécoises et autres nationalités, peu importe!
En tout cas merci, c'était plutôt drôle!
- 29/09/06, 06:53 #9Merci pour vos réactions !!!
Romain : en effet tu as bien lu, c'est gavé de filles "c'est ça que j'aime"
Cynthia, Marie, babs : merki
Totorabzou : j'ai fait une nuit blanche, j'ai commencé la rédaction mardi soir et j'ai terminé mercredi matin, le temps d'installer la structure du blog (dotclear) de personnaliser rapidement le bandeau, et hop j'ai tout balancé ici... mais ca faisait effectivement 3 jours que je rassemblais les idées
Totorabzou (envore) : sur le bousculement des idées, éh éh y'a un peu de ça, c'est net !
Crayon : exact !!! Land of opportunities !!!!! Land of plenty !!!! Everything's possible !!!
Merci encore pour vos réactions c'est drôlement sympa !!
a+++
pierre
PS: sur le site y'a des petites photos qui illustrent (les lieux, les gens)
- 29/09/06, 14:46 #10Merci pour ce témoignage !!! ça fait du bien et ça rassure !
personnellement, j'arrive demain à Montréal ... si ta proposition pour ta crémaillière tient toujours ... je commencerai bien ma "nouvelle vie" par une petite fête ...
- 29/09/06, 15:41 #11Cool une super gang de plus à Montréal !
On se voit bientôt pour que tu nous présentes toute ton équipe de friends !!!!
- 05/10/06, 23:06 #12j'avais juste un mot à dire mais qui méritait d'être dit:
top.
et puis tant qu'à faire merci aussi c'est exactement ce genre de texte qui me bouste et m'aide à patienter...
- 15/10/06, 21:39 #13eh ben ca me conforte dans l'idée que je me fais de ma future vie ....et rien pour le fun j'espere vous rencintrez sur place un de ces 4
en tout cas, PIerre, j'espere qu'on pourra papoter sur place et en live !!
a plus
- 20/10/06, 22:04 #14Pas de probleme crylise, en plus tu arrives 5 jours avant mon anniversaire, ce peut etre une occasion par exemple
A bientot donc !
pierre
- 23/10/06, 07:00 #15Salut Pierre,
ca y est ... j'ai enfin trouvé ce qui m'avait étonné chez toi ... ce n'était pas ton age , ni meme ta mèche blonde , ni meme ton humour dévastateur non, rien de tout cela ... mais plutot la facon dont tu illustres tes photos ! ... avec des graffitis tres sympas ...
mais dis-nous ton secret ? ... aurais-tu des supers pouvoirs ? ou juste un super logiciel ?!
Je te souhaite une bonne continuation ...
Et a la prochaine ... crémaillière ?!
A+
Seb
- 23/10/06, 07:43 #16juste du matériel adapté : un tablet pc (=un laptop qui a juste la gueule d'un ecran plat, mais l'ecran sert de tablette graphique)
- 16/11/06, 11:12 #17Salut Crayon,
J'ai vu que tu partais pour le Québec le 30 mars, je vais probablement partir à cette période mais je n'ai pas encore fais ma demande de PVT... je suis en CDI (poste pourri) et je n'ai pas encore posé ma démission !
J'ai plein de questions concernant la recherche d'un appart, l'assurance...etc
Peut être pourrais-tu me donner quelques infos ?
Plus que quelques mois avant le départ...... c'est de la bombe !
A +
Del
- 16/11/06, 11:16 #18Bluedel, il ne faut pas poser la même question partout, on appelle cela du flood...
Cherche un peu par toi-même et n'hésite pas à utiliser la FAQ et la fonction recherche. Les réponses sur le travail et le logement s'y trouvent...
Tu peux aussi aller dans les rubriques emploi et logement...
- 18/11/06, 12:40 #19C'est bien marrant... j'ai bien rigolé !!! Les jours vont me paraitre encore plus long avant mon départ !!! En tout cas, c'est tres tres bien monsieur
- 08/12/06, 16:57 #20UNE PETITE SUITE - le blog est pas encore à jour mais les photos arrivent
Cela fait quasiment 3 mois maintenant que je suis arrivé.
Après 2 mois de vacances et de squat (de délires, de sorties en tout genre, bref de n'importe quoi joyeux) j'ai fini par me remuer le cul et me trouver une piaule bien à moi.
J'ai donc quitté les 8 collocs français - ma famille d'accueil - de la rue Chapleau pour un appart rue Mentana, à peu près à la même proximité de la rue Rachel. Avec encore un français pour colloc : Pierre-Olivier, 33 ans, en pvt également. Super entente d'emblée.
Cet appartement n'a rien à voir avec Chapleau : une quarantaine de m², contre environ 400 là bas ! 3 chambres dont une dédiée à l'espace "canapé-téloche-bières" (oui "salon" se dit ainsi icitte) contre 8 chez les collocs. Changement difficile ? Certainement pas ! Agréablement équipé et décoré par des objets de récup' collectés dans la rue par Pierrot. Sa bible : un bouquin intitulé "décoration et détournement", belle source d'inspiration ! Après avoir visité et papoté, j'ai immédiatement déménagé mes affaires ! C'était le 5 novembre.
Si je ne suis pas très éloigné de l'ancien appart, je me suis carrément rapproché du coeur du plateau (le quartier français où il fait si bon vivre). Y'a le Parc Lafontaine derrière la rue, avec bientôt la méga patinoire de plein air, et tout ce qu'il faut en terme de boutiques, de restos et de bars en tout genre.
En y repensant pour raconter tout ça je me rends compte que le temps me semble être passé encore plus rapidement depuis que je suis ici ! Je n'ai pas l'impression d'avoir fait grand chose, mais en y réfléchissant à deux fois, les "pires" soirée qu'on ait pu passer ont été de se mater des films jusqu'a 3h du mat : autrement soit y'avait des potes, soit des sorties...
Mais voilà avec le temps qui s'écoule, les ressources s'épuisent et - à croire que je choisi délibérément de me mettre en situation de crise - il va vraiment falloir s'employer (hi hi) à dégoter un taf ! CA DEVIENT URGENT !
Du coup il y a 15 jours je suis allé à mon premier entretien à l'ANAEM (Agence Française de je sais pas quoi qui aide à l'emploi des immigrants on va dire). Cet entretien a consisté essentiellement à faire connaissance avec Danielle, ma conseillère - une Niçoise, tiens donc ! - et plus concrètement on a vu ensemble comment je devais reprendre mon CV pour le mettre aux normes Québécoises. Mes CV en fait : celui que j'avais fait n'a pas de sens ici, mon expérience de "touche à tout" (marrant, sur place j'aurai dit "boy a tout faire") est en opposition avec la spécialisation des tâches dans ce pays.
De sorte que je vais devoir me faire :
- un CV "tout venant" pour les petites jobs sans qualification,
- un "Administrateur Réseau",
- un "Technicien de Maintenance",
- un "Développeur Web",
- un "Infographiste",
- un "Spécialiste Support Technique",
- et un curieux "Problem solver, any"
Sauf que cette semaine, je suis allé à 2 ateliers de l'ANAEM, mardi et hier, le premier portait sur l'art du réseautage et le second sur les différences culturelles. Je consacrerai des articles sur ces deux sujets, le temps d'en découvrir davantage par la pratique notamment. Si le premier atelier ne m'a pas vraiment éveillé sur des idées neuves (je me suis rendu compte que j'étais déjà naturellement sensibilisé à ces principes), le second en revanche m'a passionné. Une sorte d'excitation difficile à contenir : apprendre et comprendre des notions nouvelles, c'est déjà passionnant en soi, mais comprendre pourquoi (et à quel point) je ne me sentais pas à ma place en France et pourquoi je devrai m'épanouir ici, ça tient du cadeau de noël ! A suivre, donc, les explications en détail, le moment venu
Et au fait ? ce froid ? cet hiver ??? Bah pas de bol, le mois de novembre qu'on vient de finir était le plus chaud de ces 40-50 dernières années ! Et pi dimanche, le 3 décembre, en revenant de balade dans les laurentides, on a eu le plaisir de trouver Montréal couverte de neige, oh pas beaucoup, mais tout de même... il a reneigé un tout petit peu mercredi, pi ça a tenu jusqu'a hier et ce matin ca commence à disparaître. Mais que c'est beau !!! J'ai capoté !!
Voilà où j'en suis. Il est tot, j'ai commencé à écrire ceci vers 7h30 du mat. Depuis quelques jours je dors peu. Les idées se bousculent dans ma tête, une effervescence enthousiaste, un mélange de bien-être, de prise de conscience du bien-être, de satisfaction de cette prise de conscience, les idées par milliers vagabondent et s'entremêlent dans une liesse grisante.
Je suis en amour : J'aime cette ville, j'aime cette vie.Dernière modification par pcadeot ; 08/12/06 à 17:08.
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