Et oui, le retour. Je me decide a reprendre mon clavier pour parler de Vancouver et de mon immigration ici...
Je fete mes 8 mois a Vancouver, BC (youhoo), et je vois arriver la fin de mon pvt a grands pas. Sans vraiment de tristesse ou d'amerture, puisque, je reste... Je suis toujours partie de France avec l'idee de rester, cela n'a pas (encore) change, meme si parfois, c'est difficile, tres difficile.
Je ne realise qu'a peine, finalement, combien la decision de tout plaquer et de partir seul-e a la conquete d'un pays, ou du moins d'une ville ou l'on ne connait personne ou presque, est une decision assez enorme. Tout reconstruire, et meme construire tout court. Se decouvrir, detache-e de toute attache familiale, amicale et sociale. Se decouvrir libre d'avancer a son rythme et sur le chemin que l'on souhaite. Voila ici le bonheur de l'immigration, d'apres moi.
Je me prouve, et je prouve aux autres, au moins a ma famille, que partir de rien et reussir m'etait possible.
Avec la misere du chomage en France, meme diplomee, trainant alors des regards compatissants ou moqueurs de gens se demandant ce que je pouvais bien foutre pour etre au chomage avec un doctorat (et d'abord a quoi ca sert, hein ?), je n'avancais plus.
Je suis arrivee a Vancouver fin janvier, a la fin de la saison des pluies. Il a meme neige une fois. Mais on s'en fout quand on a soif de nouvelles terres. De nouvelle vie.
Et j'ai trace ma route. Avec ma maigre experience de prof de francais langue etrangere en France (mais, avec un doctorat en linguistique, ca n'aide pas du tout en France, par contre, ca aide ici... allez comprendre), j'ai decroche un contrat dans une ecole de langue, puis dans une 2eme. Bien sur, j'ai alors accepte les cours reserves aux nouveaux employes, genre des horaires a la con... Mais ca a paye. Et ici, enfin, l'universite m'a ouvert ses portes. 7 mois apres, je me retrouve donc avec 3 employeurs, et je me permets de refuser des cours, le pied...
J'avais aussi en France une petite experience de journalisme, mais rien ne debouchait sur du concret... Ici, je commence ce mois-ci a ecrire une chronique pour LE journal francophone de la BC, L'express du Pacifique (achetez le prochain !!).
Pour resumer car ca commence a faire long, je suis donc dans ma demande de visa, surtout que mon cheri n'a pas specialement envie de me voir rentrer en France...
Dans tout ca, il ne faut tout de meme pas oublie qu'on en verse des larmes, realisant O combien il pouvait etre difficile d'etre ailleurs que "chez soi" quand ca ne va... Quand on recoit des mauvaises nouvelles de France, quand les amies ou que vous deprimez, vous revez de votre lit douillet francais, du gateau au chocolat de maman, bref de qqchose que vous connaissez, de rassurant. Et puis, ca repart. On se souvient qu'ici, on fait ce qu'on veut, du moins, on en a l'impression...
Pour finir, surtout a Vancouver, les reseaux sont primordiaux, mais pas seulement les rezo francais, les rezo anglophones ! ceux qui vout permettent de pratiquer votre anglais, de connaitre des gens, et donc de trouver du travail... Trop de francais ne restent qu'entre francais et rentrent en France en n'ayant quasi pas parler anglais et en n'ayant que des amis francais :s Bon je dis ca, mes 4 amis rencontres a mon arrivee (grace au forum) etaient francais... et sont repartis en France (ou vont) . Les canadiens, eux, ils restent
Voila !
stephanie