Merci Mel pour cet article particulièrement pertinent et qui retrace globalement bien l'histoire de la francophonie ontarienne.
Mon petit doigt me dis qu'il se base sur une série excellente diffusée sur TFO, Les vrais Pays-d'En-Haut, qui retrqce 400 d'histoire francophone en Ontario.
Mais comme toute bonne chose, elle est perfectible à mon sens, c'est pourquoi je vais me risquer a ajouter quelques points de détails :
1 - Tu évoques trois vagues d'immigration successives qui auraient formé la communauté francophone de l'Ontario. C'est effectivement vrai, mais tu laisses de côté un autre facteur très important, d'où découle la présence de ceux que l'on appelle "Franco-ontariens pur-laine". Cette communauté représente tout de même près de 30% des francophones ontariens, et est issue de temps bien plus anciens.
En effet, c'est avec l'arrivée d'Etienne Brûlé, coureur des bois du plus connu Samuel de Champlain, que les premiers Français ont mis le pied en Ontario pour la première fois. Ce qui est d'ailleurs devenu le Haut-Canada a été durant de nombreuses années territoire français et meme avec l'arrivée des Anglais, de nombreux colons sont restés sur leurs terres et ont assuré la pérénisation de la langue française en Ontario, en restant notamment au contact du Bas-Canada. Ces "autochtones de la langue de Molière" ont su faire globalement face à l'assimilation, et nombre de Franco-ontariens ont des ancêtres qui datent de l'époque de la colonisation.
2 - Au sujet de ton anecdote du 19 octobre 2004 et du PV, je tenais à en profiter pour ajouter ubn complément qui pourrait jouer en faveur du plaignant. En effet, la mairie de Toronto a annoncé ces derniers jours que le conseil municipal avait adopté une motion visant à la création d'un bureau pour les services en Français. Un joli pas vers le bilinguisme qui pourrait faire avancer les choses !
3 -Au sujet de l'hôpital Montfort, il est intéressant de savoir que le maintien de cet établissement a été financé en grande partie par le Programme de Contestation Judiciaire (PCJ), une mesure fédérale mise en place en 1994, qui permet aux minorités de pouvoir attaquer un gouvernement dès lors que celle-çi considère que des lois anti-constitutionnelles sont votées à son encontre. C'est donc ce programme qui offre aux minorités, qu'elles soient homosexuelles, francophones, schtroumpf ou whatever tant que leur statut est reconnu, un appui financier considérable aux organismes.
Et, c'est là que l'actualité entre en jeu (pour le seul qui m'a lu jusqu'ici lit hein

puisque dan le cadre du remboursement de la dette nationale, le Gouvernement Harper a sabré plus de 2 milliards $ dans les programmes sociaux. Des programmes qui s'adressent essentiellement à des minorités, et dont fait partie le PCJ, qui est non pas amputé mais simplement supprimé.
À noter que depuis, la Chambre du patrimoine canadien à Ottawa (l'organe à mon sens le plus représentatif du peuple) a voté une motion demandant le rétablissement de ce programme, qui n'a pas eu écho à ce jour...
Voilà, je pense que c'est un ch'tit complément utile pour qui s'intéresse un peu à la question