Une semaine à Sydney

Cet article date d'il y a quelques jours, depuis, j'ai emménagé dans ma coloc'

Colocation trouvée, ville découverte, copains faits !
Mais à part ça, comment je me sens ? Est-ce que je suis heureuse ici ? Est-ce que je regrette d’être venue ? Est-ce que c’est difficile ? Plus difficile que pour le Canada ? A quoi ressemble la vie d’une pvtiste fille partie seule ? Quelles sont mes impressions ? Quels sont mes projets ?

Beaucoup de questions m’ont taraudé l’esprit à l’aéroport et mon moi faisait la guerre à mon autre moi. L’un essayait de me convaincre que tout ça allait être génial et l’autre me demandait ce que j’allais faire là bas seule, me mettait face au fait que peut-être je ne rencontrerais personne, que ça allait être dur, que j’allais être loin de tout le monde. L’autre me rappelait alors les raisons de ce départ et les joies qui m’attendaient…



En une semaine – qui me paraît un mois – beaucoup de choses ont bougé dans ma tête. Mes idées, mes projets ont évolué, changé, puis sont revenus en arrière, pour laisser place à d’autre, bref autant dire que j’étais en plein fou artistique

Aujourd’hui, je suis fière de moi, d’avoir laissé de côté mes craintes et d’être venue ici, d’avoir creusé mon nid, d’avoir ignoré ma timidité face à des groupes déjà formés, d’avoir rencontré des personnes vraiment sympa, d’avoir fait preuve de motivation et d’acharnement et ainsi d’avoir trouvé une collocation avec une Japonaise, des Anglaises et des Coréens dans une tour centrale de la ville.

Je suis heureuse, non pas dans ma vie ici qui n’a pas réellement commencée puisque je ne vis pas encore dans ma collocation et que je n’ai pas encore de travail, mais dans l’aventure que je vis ici au jour le jour. Je suis heureuse de vivre ce que je vis, d’être seule, de réaliser que ce n’est pas toujours simple, de rencontrer d’autres filles parties en solo, au fort tempérament et à qui je finis par ressembler. J’ai conscience de n’être qu’une débutante en matière de voyage solitaire mais j’apprends chaque jour un peu... Jessie, à l’auberge, me disait hier qu’elle faisait ce voyage autour du monde pour se prouver qu’elle pouvait le faire, qu’elle n’avait besoin de personne pour ça et qu’elle serait fière de pouvoir se dire après qu’elle l’a fait !

Elle a raison, c’est sûr, même si mes raisons initiales ne sont pas vraiment les mêmes. Avant tout, je suis venue ici pour l’anglais, pour découvrir ce pays si convoité, pour me tester. Aujourd’hui, cependant, je pense comme elle, je me dis que dans 12 mois, j’aurai une année extraordinaire derrière moi. Mes rencontres m’apportent beaucoup, j’écoute beaucoup et je rêve en entendant certains me parler de leurs précédents voyages et d’autres me faire part de leur projet de voyages en Australie.



Au début, j’avais pour projet de voyager mais je souhaitais le faire à la fin de mon PVT pour avoir suffisamment d’argent de côté et pour avoir fait des rencontres sympas avec qui faire ce trip. Aujourd’hui, je suis loin de tout ça… Parce qu’avant, je parlais de quelque chose que je ne connaissais pas. Depuis une semaine, je joue à la backpacker et je vois que je peux rencontrer du monde où que j’aille, que je peux bouger à travers le pays et me débrouiller.

Je souhaite rester à Sydney pendant deux mois et partir. Où ? Je ne sais pas, mais sans doute quelque part où je pourrais faire des cueillettes, comme ça de l’argent j’en gagnerai et des gens j’en rencontrerai, pas besoin d’attendre huit mois pour faire ça, n’est-ce pas ?
Je m’arrangerai pour faire des cueillettes de fruits qui ne demandent pas trop de force car je ne veux pas non plus me bousiller le dos…
Bref, maintenant que je suis là, je vois la vie à la Lorie, je me dis que rien n’est impossible, qu’il y aura toujours ce genre de jobs qui m’attendra.

Je prévois en mars de faire Sydney-Brisbane avec des copines rencontrées en auberge, j’espère vraiment qu’on le fera mais sinon je le ferai « on my own » comme d’autres avant moi. J’aurais peur, c’est certain, on ne se refait pas, mais maintenant je sais que c’est à chacun de nous de faire ce qu’il faut pour rencontrer des gens et rendre cette année géniale !



Lorsque je suis partie avec Mat – et peu de temps après, Seb, Stef et Haby nous ont rejoint – nous ne sommes pas vraiment allés vers les autres car nous nous apportions l’attention dont nous avions besoin. Je ne crache pas sur cette aventure, pour rien au monde, c’était tellement merveilleux ! Mais lorsque nous sommes seuls, un peu livré à soi-même, il faut aller vers les autres, c’est de la survie et je peux dire aujourd’hui que j’ai rencontré dix fois plus de personnes à Sydney qu’à Toronto mais c’est aussi une histoire de projet. Mes deux projets n’ont rien de similaire, l’un n’est pas meilleur qu’un autre, ils sont juste différents et même si j’apprécie beaucoup de rencontrer plein de gens, par moment ça n’atteint pas l’amour d’un chéri et la présence d’amis…

J’ajouterais également que le niveau d’anglais est très important. Lorsque Mat et moi sommes arrivés au Canada, son anglais était limité et le mien un peu meilleur mais j’avais beaucoup de mal à comprendre mes interlocuteurs et à avoir confiance en moi. Aujourd’hui, je suis comme un poisson dans l’eau, même si je fais des fautes, peu importe, on me comprend et je comprends, c’est l’essentiel ! Rencontrer du monde lorsque son anglais est mauvais n’est pas une mince affaire, je tenais à le dire, ce n’était pas une simple question de couple ou de projet.

Je pense que cet article rejoint mon « Y a-t-il un bon et un mauvais PVT ? », sauf qu’aujourd’hui, je connais les deux grandes catégories de PVT, le fixe et le mobile, même si je goûte à peine au deuxième. Tout est une question d’objectif : si vous souhaitez vous posez, acquérir de l’expérience professionnelle, vous imprégner d’une ville en particulier, foncez vers un PVT fixe, il vous apportera tout ce que vous attendez !
Si vous voulez voyager, vivre un peu l’aventure, rencontrer beaucoup de monde (nous sommes d’accord que cela reste assez éphémère) et vivre en réel backpacker, restez 2 mois ici, 3 mois là et vous serez ravis. Mais la Lilou va quand même vous donner un conseil, le mieux ce n’est pas le PVT fixe, ce n’est pas le PVT mobile, c’est de faire les deux à la suite, l’un au Canada, l’autre en Australie par exemple (dans cet ordre-ci, c’est mieux pour que le changement de température se fasse plutôt du froid vers le chaud !)
Vous vivrez deux expériences très différentes mais toutes les deux tellement enrichissantes !

Sachez en tout cas, chers pvtistes, que je vois ici de nouveaux pvtistes et que je me compare à eux. Loin de moi l’idée de jouer les prétentieuses mais un premier PVT forge, représente une véritable expérience en matière de voyage, d’adaptation à une culture différente et même si ce n’est pas évident de mettre à nouveau les compteurs à zéro et de tout recommencer, dîtes-vous que là maintenant, vous apprenez beaucoup, beaucoup plus que vous ne le pensez et que cela vous servira. Je n’arrive pas trop à mettre par écrit mes idées mais il est désormais évident pour moi que quelqu’un qui a voyagé a un gros avantage dans la vie par rapport à quelqu’un qui ne l’a pas fait !

Je vous souhaite donc à tous de vivre comme moi (et d'autres bien sûr) au Canada, des galères d’argent, d’appartement, de travail. Sur le moment c’est vraiment dur mais ce n’est pas en ne connaissant que du lisse qu’on tire profit de ses voyages (quand je pense à Mat, SSH, Mel, Jay, Sev, les SEUV, Jeanne, Mary, Léo et tous les autres Torontois qui ont lutté pour trouver un job ou pour quitter le leur, pour supporter l’ambiance qui y régnait, je me dis que nous sommes des petits veinards finalement )

J’allais oublier de vous dire qu’on ne cesse de me dire « comment ça se fait que tu parles si bien anglais ? », chose qu’on ne m’avait jamais dite au Canada. Souvent, on a le sentiment de stagner en anglais en cours de PVT, c’est faux, archi faux, on progresse moins vite mais les progrès sont plus subtiles et c’est génial. Ici, je m’exprime comme je veux, je sais pertinemment que ce n'est pas parfait mais mes phrases sortent sans que je réfléchisse, c’est vraiment le pied, merci le Canada !!

Quelques autres magnifiques photos ICI !