- 25/04/13, 16:54 #1J’ai trouvé intéressant de vous relater mon expérience car elle est quelque peu particulière et j’espère qu’elle pourra aider, rassurer ou répondre à quelques interrogations…
Début de l’année 2012…je vais être diplômée en septembre si tout va bien et je veux partir. Je veux découvrir une autre culture, je veux améliorer mon anglais, j’ai envie de road trips, de découvertes, de galères, de me retrouver, de savoir ce que je veux dans la vie… 3 ans d’expérience professionnelle en France et un master RH en main, je me dis que c’est le moment, que même si je ne travaille pas dans mon domaine pendant une période, je pourrai faire valoir mon CV une fois rentrée en France…
Alors commence la recherche de VIE…Je sors d’une université quelconque…aucune chance…j’ai aussi un copain à prendre en compte. « Tu veux partir ou cœur? » « En Angleterre. » « Ha ok mais moi je veux partir loin… » « Ben regarde cet article que je viens de lire sur les PVT et plus particulièrement celui du Canada » « Le Canada? Mais il fait froid là-bas »… « ppffff Ce sont des idées reçues ça … » « Ha ok!». Alors nous nous renseignons…Wouahouuuu!! Ça a l’air cool là-bas, un peu le nouvel Eldorado. C’est le bon compromis donc on se lance : on se renseigne, on prend un job une fois diplômés puis on attend patiemment novembre pour envoyer le dossier.
Entre temps nous réfléchissons à notre projet : on se décide pour partir 6 mois à Montréal puis 6 mois à Vancouver pour l’anglais et ensuite on part en road trip sur la côte ouest des États-Unis avant de rentrer. Perfect plan, can’t wait!
Quelques mois plus tard…Ouverture des quotas…on renvoie notre dossier le lendemain.
Quelques semaines plus tard (et pas mal de stress pour moi!), on reçoit le St Graal! On informe nos employeurs, nos amis, la famille, on commence à prendre des contacts pour le travail et le logement mais comme le marché est différent, nous n’avons pas vraiment de retour…pas grave. Le 27 mars arrive à grand pas et quelques heures de vol plus tard nous voici à Montréal.
L’arrivée est froide mais excitante : 1 semaine d’hôtel et quelques entrevues concluantes.
Côté appart nous trouvons une sous-location dispo de mai à fin Août. Parfait, on prend donc une colocation pour 1 mois en attendant ce super appart.
Côté job, la dernière entreprise avec laquelle je travaillais en France avait une succursale à Montréal. Je passe donc une entrevue avec eux…Ils me prennent à mi-temps…Super! Je trouve un autre job sur un call-center pour le reste du temps. Cœur a du mal à trouver mais il ne lâche rien, il fait de la manutention et de la vente. 2 mois plus tard mon manager me convoque un soir : « Marjorie […] je n’ai pas une très bonne nouvelle […], nous n’avons plus vraiment d’argent pour te payer […] non, tu ne reviens pas demain […]. (Je vous mets les crochets car comme les québécois ne supportent pas le conflit, il m’a fallu un bon 5 min pour comprendre que j’étais licenciée!). S’en suivent des éloges de 15 min dont concrètement je me contrefiche vu que je n’ai plus de job… Anyway, je ne me démonte pas, et le soir même je passe une entrevue dans une PME qui m’offrirait un super job de recruteur principale pour assister la DRH. Une semaine plus tard je suis prise…Parfait!! Je commence ce super poste début juin.
L’été se passe, nous profitons à fond : festival du jazz, festival juste pour rire, week-end à New-York, à Boston, week-ends du monde, plage gratuite sur le parc jean drapeau, concours international de feu d’artifice, concerts gratuits tout ça tout ça. Pour combler le tout, pendant l’été cœur trouve un job dans son domaine (comme recruteur aussi). Bon certes c’est loin mais c’est une belle opportunité payée un peu mieux que la vente.
En septembre mon manager est de plus en plus insistante pour que je fasse un permis jeune pro et aimerait que je m’occupe d’un dossier particulier. Donc en gros elle m’offre un super poste…bon ok…ce n’était pas le plan de base mais c’est une super opportunité pour moi et cœur est plutôt partant aussi…On se met donc dans la recherche d’appart et mes parents viennent nous visiter entre temps. Au beau milieu de leur séjour, (et 1 semaine après la fin de ma période de probation) mon manager me convoque : « Marjorie […] nous venons de perdre notre plus gros client […] et c’est ton poste qui saute […] on te paye jusqu’à la fin de la semaine mais tu ne reviens pas demain, profite de tes parents hein!» Le gros VDM et toujours avec les crochets bien sûr!
Donc j’appelle cœur qui m’annonce qu’on vient juste de l’appeler pour lui proposer un super job au centre-ville payé 5$ de plus par heure…ASCENSEUR ÉMOTIONNEL…ok ben on reste alors!
Mes parents repartent (un peu stressés par cet épisode : les pauvres!), on trouve un appart, on continue de profiter, on dit au revoir à des amis, on fait connaissance d’autres personnes…
2 semaines de recherche plus tard et quelques entrevues, le manager de cœur demande mon CV pour l’envoyer dans son ancienne entreprise…ok : le voici, le voilà. Un appel, une entrevue et le courant passe très bien. 2 semaines plus tard j’ai une proposition de cette entreprise avec une rémunération supérieure à ma demande...Super! Nous voici donc tous les deux début novembre dans notre petite vie stable pour passer l’hiver.
Très rapidement, on me demande si je souhaite faire un permis jeune professionnel ou un permis fermé de 3 ans…ouais ok, je ne m’y connais pas trop (vu que ce n’était pas le plan de base) donc il va falloir m’expliquer les coûts reliés à tout ça :
Jeune pro : 150$ + l’assurance (sachant que nous sommes 2) mais uniquement 18 mois pour rester (en même temps on ne compte pas vraiment rester plus d’un an!)
Permis fermé de 3 ans : 350$ pour le CAQ + 150$ chacun à la douane (car cœur se mettrait sur mon permis comme conjoint de fait) mais valide 3 ans et on bénéficie de la RAMQ et de la couverture médicale d’entreprise.
Ok mais le calcul est tout fait car nous n’allons pas payer le double alors que nous ne comptons toujours pas rester! J’avise donc mon manager que pour des raisons financières, nous préférons opter pour le jeune professionnel.
Une semaine plus tard, convocation dans son bureau : mains moites, gorge sèche, larme à l’œil… je suis traumatisée et je pense que le licenciement me guette… « Marjorie, nous avons réfléchi pour ton permis et nous allons t’offrir le CAQ, nous préférons que tu n’aies pas à te préoccuper de soucis administratifs pendant 3 ans et comme ça tu as le temps de lancer ta RP » …petite danse de la victoire dans ma tête! Bon beh super, puis dans mon entreprise nous avons une cellule mobilité qui nous aide pour tout ça donc j’envoie 5 documents et ma collègue s’occupe de tout…ROYAL!!
Donc nous passons l’hiver comme nous pouvons (de toute façon il parait que c’est le pire hiver depuis des années!), tempête de neige, patinoire, igloofest, nuit blanche…on s’adapte…on à froid…on rencontre des personnes…on attend mon permis.
3 mois plus tard, je reçois mon permis et nous nous envolons pour la France pour une semaine (histoire de se ressourcer et de faire le tour du poteau pour valider le permis). Le stress et l’excitation sont au rendez-vous : je trépigne, j’ai peur, je veux juste serrer mes proches dans mes bras et recevoir plein d’amour. Exactement ce qui se passe pendant toute la semaine en France mais le dernier jour je me réveille avec la boule au ventre et les larmes aux yeux…NON, je ne peux pas retourner à Montréal, ma vie est ici même si je me sens plus libre au Canada. Puis avec l’aide de ma famille je m’accroche et je passe cette dernière journée à profiter à fond des gens que j’aime…
Le lendemain matin c’est le retour et le passage à la douane. Cœur et moi sommes conjoints de fait depuis 3 jours et j’ai uniquement un relevé bancaire pour justifier notre situation (beh oui : pas de bail à notre arrivée et nous ne vivions pas ensemble en France, notre seul chance c'est le compte bancaire commun que nous avons ouverts à notre arrivée!). C’est notre tour, j’ai tout de même une petite appréhension. Je donne mes papiers….la seule question posée : « qui est la personne qui vous accompagne Madame? » « C’est mon conjoint, nous sommes conjoint de fait, j’ai des justificatifs si vous le souhaitez… » « ok c’est bô…».
Nous voici donc de retour dans notre appart à Montréal avec notre nouveau permis de 3 ans, des projets plein la tête, une France et un entourage qui nous manque mais nous devrions y retourner 2 semaines en septembre. Donc avec l’été qui arrive nous allons tenir le coup.
Nous ne savons pas vraiment ou nous en sommes, nous adorons la vie ici mais l’essentiel n’est pas là donc le plan c’est de mettre de l’argent de côté pour notre tour du monde qui précèdera notre retour en France () et nous laisser porter par les opportunités que nous aurons.
Je n’ai pas décrit cette expérience pour faire espérer, au contraire, je pense que nous avons eu beaucoup de chance (licenciements mis à part!) et d’opportunités du fait que nos exigences n’étaient pas du tout élevées. Nous avons donc été patients, ouverts et nous avons analysé chaque opportunité que nous avions pour faire les bons choix.
Désolée pour ce roman et si vous avez eu le courage de lire jusqu’au bout, je serais curieuse de connaître votre expérience ou vos attentes concernant le PVT!
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- 25/04/13, 18:31 #2Comment dire, et si on enlève les licenciements of course, ca donne envie!
J'imagine que lorsque ton patron t'as dit qu'il prenait en charge le CAQ, tu as du avoir un grand sourire
- 25/04/13, 18:44 #3
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- 25/04/13, 19:02 #4Je pense que je serais dans le meme état, voir pire
Et du coup, vous avez visités un peu les states?
- 25/04/13, 19:41 #5La vie est curieuse parfois. Quand on sait le nombre de personnes qui essayent desesperement de trouver un moyen de rester sans y parvenir, et qui veulent faire une RP sans le pouvoir ou en devant attendre des annees, ce qui les oblige a rentrer en France, toi tu nous fais tout l'inverse.
Encore bravo^^
- 25/04/13, 20:18 #6
- 25/04/13, 20:25 #7@Rom1M oui bien sûr, on fait NYC plusieurs fois par an sinon on a fait Boston. Pour le reste ça sera la côte Ouest lors de notre tour du monde d'ici 1 an ou 2!
@Yoshi45 Merci beaucoup. Je pense que nous avons eu cette chance car nos attentes n'étaient pas élevées. Nous avons ainsi pu tout prendre en compte et analyser sans faire d'éliminations hâtives.
@oldschool Pretty cool
- 25/04/13, 21:44 #8
- 25/04/13, 21:47 #9
- 26/04/13, 00:13 #10
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- 03/12/13, 03:46 #11Encore bravo pour vous deux, je viens d' arriver à Montréal. J'ai beau être HR generalist en France, je constate que j'ai encore beaucoup à apprendre sur le CV québécois. Peux-tu m'aider?
Merci beaucoup
- 06/12/13, 12:16 #12Super réçit ! Les licenciements, disons que c'est pour ne pas rendre la chose trop simple! Ça fait partie de l'aventure et c'est comme ça qu'on reconnaît les gens qui en veulent et ceux qui lâchent l'affaire!
Donc, si je comprend bien ton histoire, il semble tout à fait possible de trouver un "vrai" travail même lorsqu'on est en PVT. Pas seulement des petits boulots dans des boutiques ou des fast food ?! C'est la grande question que je me pose en ces temps de montage du dossier PVT !
- 06/12/13, 12:43 #13Intéressante ton histoire ! Je vois que tu as pas eu trop de mal à retrouver du boulot, c'est bien, en plus, tu as multiplié les expériences.
Et ce permis de 3 ans, ça fonctionne comme un JP ? Tu es donc liée à ton employeur pendant tout ce temps ?
- 06/12/13, 13:04 #14
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