Discussion: Article - l'impression de...
- 15/02/07, 10:00 #1Au Canada, je venais chercher l’expérience que la vie ne m’avait pas encore apportée mais je venais aussi vivre dans une grande ville, au modèle américain avec les défauts les plus évidents en moins. Je venais garder mon rythme de parisienne dans une ville qui bouge, avec des voitures et des gens partout mais aujourd’hui, je vois les choses autrement. Je vis à Sydney, j’ai choisi cette ville plus parce qu’elle était mon seul repère australien lorsque j’étais à 16000 km de là et que – je l’avoue – l’idée de revivre dans une grande ville ne me posait aucun problème. En effet, Sydney bouge beaucoup, c’est une ville pleine de monde, parfois trop et aujourd’hui j’attends autre chose de mon expérience ici. Je suis à quelques jours de commencer mon voyage autour de l’Australie suivi d’un trip en Asie…
Je regarde mon livre de wwoof, qui m’offre la possibilité de travailler gratuitement dans des fermes en échange d’un logement et de repas. Je lis les informations fournies sur ces familles éloignées de tout, je m’imagine leur rythme de vie et ça me donne vraiment envie d’aller tenter l’expérience moi aussi. Je pense que la parisienne qui est en moi ne partira jamais vraiment et c’est très bien ainsi mais aujourd’hui, je rêve d’aller dans une famille australienne qui doit prendre sa voiture pour aller acheter de l’eau, qui tous les jours nourrit ses kangourous et plante des arbres et surtout, je rêve de m’y intégrer.
Avec ma copine française rencontrée ici, nous prévoyons d’aller en Asie et même si je souhaite voir à quoi ressemble Bangkok, je rêve encore plus d’aller dans des petits villages thaïlandais où notre venue sera un événement, je veux apprendre quelques phrases dans les langues des pays que nous allons visiter, je veux connaître leur façon de vivre, je veux réellement découvrir leur culture et je m’y accommoderai bien sûr même si des choses m’interpellent.
Nous prévoyons également, lorsque nous serons en Thaïlande, de faire une retraite de dix jours chez des moines bouddhistes. Cette retraite a pour but de vous apprendre la méditation. Vous n’avez pas le droit de parler, sauf si vous avez une question concernant la méditation, auquel cas vous devez vous adresser aux moines uniquement. Vous dormez sur des lits et des oreillers en bois et la plupart du temps, vous mourrez d’ennui. J’ai lu un récit à ce sujet qui m’a donné envie de tenter l’expérience car j’ai la cruelle impression que cette retraite n’aura pas d’effet sur moi, comme si je n’étais pas capable en dix jours d’aller aussi loin dans le changement, mais justement la curiosité n’est pas toujours un défaut et c’est ce que je souhaite me prouver…
Evidemment, je vous ferai part de mon aventure, en juillet je pense…
Alors pourquoi ce besoin de calme, d’isolation, de vie retirée ? Ce n’est pas la conséquence d’un ras-le-bol urbain mais simplement, mes attentes ont évoluées…
On parle souvent de maturité et trop souvent, je pense à tort, nous assimilons le mot maturité à un changement bénéfique, un peu comme si notre nouveau nous était meilleur que le précédent. Seulement, même s’il arrive que ce soit vrai, la maturité peut parfois être un simple changement, un changement dans ses attentes de la vie, dans ses objectifs, dans ses actions.
Je ne me sens pas meilleure de penser comme ça, je suis une citadine affirmée, sans aucun doute et je ne pense pas pouvoir changer radicalement de mode de vie pour une longue période de temps. Cela n’empêche que je souhaite goûter à autre chose aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’aller de grandes villes en grandes villes, que ce soit ici en Australie ou en Asie, serait une erreur – non pas une erreur en soi – mais une erreur que je ferai par rapport à ce que j’attends de mon PVT ici désormais.
Ok, alors, qu’est-ce que tu attends Lilou, de ton expérience ? Si je savais… J’ai le sentiment que cet article ne vous parlera pas à tous car si j’avais lu cet article, il y a encore quelques mois, je ne suis pas sûre que j’aurais saisi le message. Lorsque j’étais au Canada, je ne pensais pas du tout de la même façon, je suis persuadée d’avoir mûri là bas, d’un point de vue pratique je pense dans la mesure où j’ai eu un aperçu assez complet de ce à quoi pourrait ressembler ma vie, dans ses bons et mauvais moments, mais ici, en Australie, j’ai le sentiment d’avoir mûri dans ma réflexion, dans mon approche des choses, je me trouve bien plus sage même si ce n’est pas visible en apparence, ça c’est sûr, je suis toujours aussi déjantée, si ce n’est plus qu’avant…
Au Canada, étant donné mon choix de PVT, j’ai plus été amenée à rencontrer des pvTistes, chose que je dénigre pas, bien au contraire - et ici, je rencontre plus de pVtistes, avec qui je parle beaucoup, de notre voyage ici, de nos objectifs, de ce que l’on est venu chercher ici (puisqu’il est clair que ce n’est pas l’expérience professionnelle dans la majeure partie des cas), du regard de nos proches qui se demandent (je ne parle pas pour les miens, merci à eux d’ailleurs) quand on va arrêter de voyager sans but concret et j’ai l’impression que toutes ces conversations, aussi futiles ou sérieuses soient-elles, selon les moments, m’ont donné matière à la réflexion non seulement sur mes voyages, mes objectifs etc. mais aussi sur des choses bien plus importantes, moins concrètes, plus « spirituelles » et je me sens bien pour cette raison aujourd’hui, même si forcément parfois mon esprit est embrouillé par trop de pensées, mais j’aime ça, alors…
Je crois avoir battu mon record de mots dans un article qui finalement ne contient rien de concret mais plus des impressions. Je ne sais pas si je serai comprise, mais qui sait, bientôt peut-être ressentirez-vous en vous ce déclic et cette impression de lumière sur des choses qui étaient ombragées avant sans même que vous en ayez conscience. J’espère aussi ne pas donner l’impression de faire ma « j’ai vu la lumière, j’ai trouvé la paix intérieure », ce n’est absolument pas le but de cet article, j’ai juste ressenti le besoin de mettre tout ça par écrit et en cinq minutes, tous les mots se sont enchaînés sans même que j’ai à faire « backspace »…Dernière modification par Lilou ; 17/02/08 à 18:10.
- 15/02/07, 11:20 #2Ce qui me vient à l'esprit en lisant cet article, c'est que ça ME donne envie de voyager! Je ne te connais pas Lilou, je ne sais pas qui tu étais avant et qui tu es maintenant, mais ta réflexion sur ton changement et tes envies d'hier et d'aujourd'hui, tout ton cheminement de pensée, c'est exactement ce que je veux atteindre. C'est a dire me connaitre un peu plus.
Merci Lilou!
- 19/02/07, 00:02 #3Coucou ma belle!!!
T'inquiète, moi je te comprends!!!!!
Après tout, je change souvent d'avis et du coup je mûris toutes les 5 minutes selon ce que tu dis dans ton article...
Je suis comme toi, une parisienne finie, ou pour être plus large, une citadine... Mais ce trip au Canada et notamment en BC m'a fait comprendre plein de chose...
L'isolation te fait cogiter parce qu'il n'y a ni amis ni famille ni distraction autour de toi...
Il n'y a plus qu'une chose avec laquelle tu peux communiquer: toi-même...
Et c'est pas une mince affaire...!!!
Bon trip ma belle, reviens-en grandie
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