Profiter de la grande liberté accordée par le statut de freelance pendant son PVT Japon pour boucler ses fins de mois tout en voyageant, c’est un mode de vie adopté par de nombreux pvtistes. Photographes, développeurs, rédacteurs web, traducteurs… Voici ce que vous devez savoir si vous comptez travailler en freelance pendant votre PVT Japon.

Je compte travailler en freelance pendant mon PVT Japon : dois-je l’indiquer sur le programme de séjour ?

N’oubliez pas que l’objectif d’un visa Vacances-Travail est d’abord de découvrir le pays et non de travailler. Si vous indiquez sur votre programme de séjour que vous comptez travailler 35 heures par semaine à votre compte, vous serez orienté vers un autre type de visa. De plus, cela pourrait laisser entendre que vous comptez vous expatrier au Japon, ce qui pourrait être très mal vu.

Ce n’est pas une science exacte mais on aurait tendance à vous recommander de ne pas trop mettre en avant le souhait de travailler à temps plein en freelance.
Néanmoins, si votre budget est assez serré, il est acceptable d’indiquer que vous pourriez le compléter avec quelques heures de travail en freelance si vous en avez besoin. 

Plus de conseils dans notre dossier dédié : Lettre de motivation et programme pour le PVT Japon.

Les obligations en tant que freelance pendant un PVT Japon

Concernant vos obligations, tout va dépendre de l’origine de vos clients.

De manière générale, on vous recommande de toujours faire un contrat écrit même s’il n’existe aucune obligation légale pour cela. Pensez à mentionner votre identité et celle de votre client, le type de travail effectué, le montant de la rémunération, les modalités de paiement et enfin la durée du travail effectué.

En PVT, vous n’êtes pas limité concernant le nombre d’heures travaillées.

Situation 1 : Vos clients ne sont pas japonais

Commençons par une petite digression : après avoir expérimenté l’administration japonaise où tout ne se fait quasiment que par voie postale, pouvoir faire toutes ses démarches administratives en ligne est un plaisir assez inattendu.

Si vos clients ne sont pas japonais, que vous ne souhaitez pas rester sur le long terme au Japon ou que vous voulez continuer votre activité en rentrant, on vous recommande la solution la plus pratique : avoir son auto-entreprise domiciliée fiscalement en France. 

La plupart des pvtistes freelance l’étaient déjà avant leur départ et peuvent donc conserver leur auto-entreprise d’origine.

Si vous décidez de vous lancer en tant que freelance avec des clients non japonais alors que vous êtes déjà parti en PVT, vous pouvez créer votre auto-entreprise française en ligne sur le site de l’URSSAF

Les obligations générales des freelances français

  • Être enregistré auprès de l’INPI, posséder un numéro SIRET ;
  • Avoir souscrit à une assurance responsabilité civile professionnelle.

Les obligations fiscales des freelances français : 

Le chiffre d’affaires doit être déclaré en France (de manière mensuelle ou trimestrielle, vous aurez le choix au moment de créer votre statut) et les impôts sont payés en France par acomptes.

Pour payer vos impôts, rendez-vous sur votre espace personnel sur le site de l’URSSAF. Leur montant est calculé en fonction du chiffre d’affaires déclaré et vous pourrez régler vos impôts directement en ligne et être tout de suite prélevé sur votre compte bancaire. 

En tant que pvtiste, si vous êtes bien considéré comme résident au Japon, vous n’êtes pas considéré comme un résident fiscal. Il n’y a donc pas de double imposition avec la France.

La question de la retraite :

Tout dépend de votre statut juridique en tant que freelance ! Vous trouverez ici toutes les informations concernant les différents statuts.

Situation 2 : Vos clients sont majoritairement japonais

Vous pouvez créer votre auto-entreprise domiciliée fiscalement au Japon appelée kojin jigyo (solde trader en anglais). Tout comme la version française, sa création est gratuite. Le kojin jigyo n’est qu’un statut et ne vous assure en aucun cas un visa pour l’après PVT.

Ce n’est pas la solution que nous vous recommandons le plus, au vu de la quantité de paperasse administrative à faire qui, en théorie, ne servira que pour un an. De plus, l’ensemble des démarches est en japonais, mieux vaut avoir une maîtrise solide de la langue (ou des amis pour être aidé). Aussi, vous serez payé en yens sur un compte japonais, donc prenez en compte le cours de la monnaie locale si vous hésitez entre ouvrir votre auto-entreprise en France ou au Japon.

En revanche, si vous êtes sûr de rester au Japon plus longtemps ou que la majorité de vos clients sont japonais, cela peut être une solution intéressante. 

Notez que vous aurez besoin d’une adresse de résidence, d’un compte bancaire et d’un numéro de téléphone japonais.

Les obligations fiscales

Vous devrez vous acquitter de plusieurs taxes : impôt sur le revenu (shotoku-zei), impôt d’indépendant (kojin jigyo-zei) et taxe de résidence (jumin-zei). Il existe deux types de formulaires (un blanc et un bleu) pour déclarer ses revenus, chacun avec ses avantages et inconvénients en matière de déduction fiscale. Vous retrouverez les détails ici.

La déclaration de revenus a lieu une fois par an entre février et mars et concerne l’ensemble des revenus gagnés l’année précédente.

Un visa freelance : qu’est-ce que c’est ?

Attention, cela ne concerne pas directement les personnes en PVT, mais c’est une information qui peut être utile si vous envisagez de retourner au Japon.

À proprement parler, il n’existe pas de visa dédié aux personnes en freelance. Néanmoins, il existe un secret bien gardé des expats sur place puisqu’il y a la possibilité d’auto-sponsoriser son visa de travail en cumulant plusieurs emplois à temps partiel (et/ou freelance). Vous aurez cependant toujours besoin qu’un de vos clients sur place parraine votre visa (vous avez donc besoin au préalable d’avoir un visa de travail).

Sachez que ce cumul permettant l’auto-sponsor est impossible lors du premier visa de travail. Vous ne pouvez y accéder qu’au moment de renouveler votre visa de travail. Il faudra montrer tous les contrats de travail que vous avez (avec des entreprises qui ont leur siège au Japon), ainsi que les revenus que vous en tirez (qui doivent être d’au moins 200 000 ¥ par mois, soit environ 1 280 €). La procédure de déclaration de revenus aux impôts sera différente aussi.

Plus d’infos dans cet article (en anglais) et dans cet article (en français).

Comment rencontrer d’autres freelances au Japon ?

Il existe au Japon plusieurs associations ou regroupements professionnels dédiés aux freelance : 

On trouve aussi de nombreux espaces de coworking. Voici une liste des plus populaires à Tokyo. Vous pouvez également échanger à ce sujet sur le forum : Où faire du télétravail au Japon ?

N’hésitez pas à partager vos expériences de freelance au Japon sur le forum PVT Japon : travailler en freelance.

Camille

Après un premier voyage au Japon, j'ai tenté l'aventure PVT en m'installant plusieurs mois à Tokyo ! Entre petits boulots dans la capitale et voyages dans tout le pays, cette année a été plus qu'enrichissante et je partage désormais ce que j'aurais aimé savoir avant mon départ. :)

After my first trip to Japan, I chose the visa PVT to settle in Tokyo for several months! Between odd jobs in the capital and travels all over the country, this year has been more than rewarding, and now I'm sharing what I wish I'd known before I left France. :)

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(4)Commentaires

Jonathan I |
Merci Camille pour ces précieuses précisions !
Steven I |
Bonjour Laura,

Je pars en PVT au Japon dans quelques semaines et je serai aussi Freelance en tant que Monteur vidéo.
J'ai déjà fait quelques démarches, notamment auprès du pôle emploi international pour qui nous sommes définit par le terme "digital nomad".
D'après mes recherches, il n'y a aucun problème à effectuer cette activité tant que tu déclares tes impôts et ton chiffre d'affaire en France. De mon côté, les entreprises seront essentiellement françaises donc aucun changement. En revanche, il est vrai qu'avec une entreprise japonaise cela doit être différent, même si je ne suis pas sûr d'être face à cette situation.

As-tu eu des informations utiles à ce sujet ?

Merci.

Steven
Laura I |
Message de Marie
Bonjour Laura,

Je dirais que cela dépend. Si tes clients sont français et que tu es payée en France, j'aurais tendance à croire que ça sera différent si tes clients sont Japonais et que tu es payée au Japon.
Je suis d'accord, mais étant donné que je ne suis pas considérée comme résidente au Japon et que la domiciliation de ma micro-entreprise reste française, résultat pour moi cela prête à confusion.

Après, pour éviter une double imposition, il semblerait que le Japon et la France soient liés par une convention fiscale. Mais en toute honnêteté, étant une véritable quiche en matière de données administratives, je ne sais pas trop si il y a des limites à cette convention ou non.
Je crois avoir trouvé l'adresse mail du pôle fiscale de l'ambassade à Tokyo. Je m'empresse de leur demander de plus amples renseignements.

Si jamais leur réponse est intéressante pour les autres micro-entrepreneurs ou même les curieux sur la question, je vous la partagerai ici.
Marie I |
Message de Laumrt
Bonjour,


J'envisage de partir très prochainement en PVT au Japon. Je suis également en train de me lancer en tant que micro-entrepreneuse Photographie Illustrateur.
Je souhaitais donc savoir si il est possible d'exercer cette activité dans le cadre de mon PVT. Rien ne semble me l'interdire d'après les informations que j'ai pu glaner ci et là, mais je préfère avoir confirmation haha.

Le soucis repose surtout sur les impôts et autres potentielles taxes. Si je souhaite proposer mes services auprès de particuliers, dois-je déclarer mes revenus uniquement en France ou également au Japon ? Si je dois m'acquitter taxes au Japon comment dois-je procéder pour rester dans la légalité ?

Merci par avance de vos réponses,

Très bonne soirée !

Laura
Bonjour Laura,

Je dirais que cela dépend. Si tes clients sont français et que tu es payée en France, j'aurais tendance à croire que ça sera différent si tes clients sont Japonais et que tu es payée au Japon.