Localisation
Sapporo, Hokkaidō, Japon
Profession

Passionnée par le Japon depuis son enfance, Camille a finalement réalisé son rêve en se lançant dans l’aventure du PVT. Entre bénévolat, rencontres, tourisme, apprentissage du japonais et découvertes culturelles, elle nous raconte sa vie au pays du Soleil-Levant.

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Bonjour Camille ! Peux-tu te présenter ?
J’ai 25 ans et je suis originaire de Clermont-Ferrand en Auvergne. J’ai fait des études en sciences politiques à Lille et deux ans d’Erasmus en Espagne. Ensuite j’ai enchaîné l’an dernier avec un service civique de neuf mois chez Welfarm, une association de protection animale basée à Metz. Bref, j’adore voyager et découvrir des nouvelles villes, pays ou expériences. Camille PVT Japon Nuit dans un temple au Mont Koya, avec un délicieux « shôjin ryôri » (cuisine végétarienne bouddhiste) et un « yukata » (kimono léger porté dans la chambre ou pour aller aux bains publics)
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Tu es arrivée en début d’année au Japon pour un PVT. Pourquoi avoir choisi ce pays ?
D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai pas passé une seule journée de ma vie sans penser au Japon. Mon enfance et mon adolescence ont été marquées, comme beaucoup de jeunes je crois, par les mangas et les films d’animation japonais. Ensuite, au fur et à mesure des années, mon intérêt pour la culture japonaise s’est étendu à de nombreux domaines : son histoire, ses coutumes et traditions, sa langue, et plus récemment sa spiritualité. L’idée de me rendre au Japon était une évidence depuis le collège, mais je ne voulais pas me contenter d’un simple voyage touristique de quelques semaines. Une immersion longue était pour moi nécessaire pour mieux comprendre la complexité culturelle et apprécier la variété des paysages du pays. Le PVT était donc le visa idéal pour cela. De plus, je me suis dit qu’avec une vie personnelle et professionnelle stable, il serait plus difficile de mener ce type de projet, donc la fin de mon contrat de service civique représentait l’opportunité idéale pour me lancer et ne pas avoir de regrets.
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Comment se sont passés tes premiers jours au Japon ?
Les premiers jours se sont un peu déroulés au pas de course : entre l’emménagement, le forfait téléphone, l’inscription auprès de la mairie (obligatoire), pas le temps de flâner ! Pour ce qui est du logement j’en avais déjà trouvé un avant de venir (en passant par les services de Dokodemo, qui se sont aussi chargés de l’inscription auprès de l’école de japonais à Osaka). Le fait de savoir qu’on a un toit sous la tête dès notre arrivée évite un gros coup de stress ! Pour l’instant je n’ai pas encore ressenti le fameux « choc culturel », je m’acclimate plutôt bien à la vie japonaise. C’est sûrement plus facile quand on se renseigne à fond sur le pays depuis aussi longtemps.
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Parlais-tu japonais avant d’arriver en PVT ? Et maintenant ?
J’avais déjà quelques bases car je prenais des cours de japonais en dehors de mes études, malheureusement je n’avais que quelques heures par semaine à y consacrer… De plus je l’apprenais par pure passion, sans pression. En revanche à mon arrivée au Japon je me suis lancée dans un apprentissage intensif (4h de cours par jour pendant 3 mois à Osaka), ce qui m’a permis de progresser rapidement. Maintenant je continue à pratiquer en parlant tous les jours avec des Japonais, que ce soit dans les deux familles qui m’ont accueillie depuis avril, ou bien dans le cadre de mon travail. Evidemment je suis encore loin de parler couramment mais j’arrive à me débrouiller dans la vie quotidienne et à faire des rencontres, c’est pour l’instant le plus important.
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As-tu eu l’occasion de visiter le pays depuis ton arrivée ?
Oui, c’est l’objectif principal de mon PVT ! Depuis janvier j’ai visité 30 villes et villages dans 15 des 47 préfectures du Japon. Sans compter des dizaines de lacs et forêts, ainsi que des centaines de temples et sanctuaires. Et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin ! 😉
Camille PVT Japon
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Travailles-tu sur place ? Comment ça se passe ?
En juin et juillet je travaille dans une start-up qui propose des visites de Hokkaido, l’île la plus au Nord du Japon. D’une part, j’accompagne les voyageurs pour leur servir d’interprète (du japonais vers l’anglais) et veiller à ce que tout se passe bien pour eux. D’autre part, je suis aussi chargée de traduire le site web de l’anglais vers le français. J’ai aussi carte blanche pour créer du contenu sur les réseaux sociaux et le blog de l’entreprise. Un excellent compromis pour pratiquer les langues étrangères et découvrir la région ! Avant cela, j’avais aussi fait du WWOOFing en mai dans la campagne japonaise. Ce n’est pas un travail au sens strict du terme car on n’est pas rémunéré mais logé et nourri en échange de quelques heures de travail par jour. Cela permet de partager la vie quotidienne d’une famille japonaise tout en faisant de nouvelles expériences plutôt fun ! Pour ma part j’ai choisi d’aller chez des artisans confiseurs qui réalisent tout eux-mêmes : le maraîchage des fruits, la préparation des confiseries, le conditionnement et la vente. Les matins, par exemple, j’allais sur le marché du village vendre les gâteaux et confiseries. Une excellente mise en situation pour pratiquer le japonais !
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Comment fonctionnent les rencontres au Japon ? Es-tu devenue amie avec des Japonais ?
Oui, je me suis fait quelques amis japonais, notamment au printemps quand je vivais à Hiroshima. Ensemble nous avons fait des excursions et des soirées et je suis encore régulièrement en contact avec eux. Je suis certaine que le destin nous réunira à nouveau un jour ! Les relations sociales sont très codifiées au Japon et la communication assez différente de chez nous. Ici on distingue le « tatemae » du « honne ». Le « tatemae » c’est une « façade » que l’on réserve à nos nouvelles rencontres ou au monde du travail. Souvent, cela est perçu par les étrangers comme de l’hypocrisie mais je pense surtout que cela préserve une certaine harmonie sociale et évite les conflits. En revanche le « honne » ce sont nos vrais sentiments et pensées, que l’on partage uniquement avec le cercle familial et amical. Au bout de cinq mois, je commence à cerner la différence entre les deux et à manier l’un et l’autre lors de mes interactions sociales. Cela m’a vraiment aidée de vivre chez des Japonais et passer du temps avec eux et leurs amis. Je pense que si on ne fait pas cette démarche pour s’intégrer, on peut passer à côté de ces nuances de communication et aboutir à des malentendus.
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Quelles sont, selon toi, les plus grandes différences entre la vie en France et la vie au Japon ?
D’abord, je trouve la vie quotidienne au Japon plus simple et pratique qu’en France, notamment grâce aux Konbini qui permettent d’acheter tout et n’importe quoi 24h/24 et 7j/7. De plus, le réseau de train est très développé, ce qui fait qu’il est vraiment facile de se déplacer, même pour rejoindre les zones rurales.
La deuxième grande différence est d’ordre spirituel. Ici, contrairement à la France et aux autres pays occidentaux, il n’y a pas de culte d’un Dieu unique et créateur de l’humanité. Au contraire il y a des centaines de divinités, les « kami », liées aux éléments (les rivières, le feu, les montagnes, les champs…). Ici, l’être humain fait partie de la nature au même titre que les végétaux et les animaux, mais n’est pas considéré comme supérieur à eux. En conséquence, leur relation à la nature et à l’Univers est complètement opposée aux croyances dominantes en Europe. Cela prête à réflexion.
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Est-ce que la France te manque parfois ?
Pas vraiment, non ! Cette année sabbatique passe tellement vite que je préfère profiter pleinement de ce que m’offre le Japon et ne pas être nostalgique ou mélancolique. Et il est très facile de nos jours de rester en contact avec les gens qu’on aime via Skype ou les réseaux sociaux, donc la distance n’est vraiment pas un problème pour moi. Bon, je reconnais que de temps en temps j’aimerais bien croquer dans une bonne viennoiserie bien de chez nous !
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Quels sont tes meilleurs souvenirs jusqu’à maintenant ?
D’une manière générale, ce qui me marque le plus ce sont mes nombreuses rencontres, même éphémères. Je trouve les Japonais très bienveillants et ouverts envers les étrangers (surtout dès que l’on parle un peu leur langue, cela nous rapproche très vite). Une rencontre qui m’a particulièrement touchée a eu lieu dans la petite ville de Takehara. Alors que je flânais dans un temple, un moine, visiblement surpris de croiser une étrangère dans un lieu si peu connu, m’a spontanément invitée à prendre le thé avec lui ! Me voilà donc à déguster un thé vert et des petits gâteaux avec un moine bouddhiste, une situation plutôt improbable ! Malheureusement j’avais du mal à comprendre ce qu’il me disait, alors je me suis contentée de hocher la tête et sourire bêtement tout en profitant pleinement de cet instant ô combien précieux ! 😉
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Quels conseils donnerais-tu à un PVTiste qui hésite à se lancer dans un PVT au Japon ?
Mon premier conseil serait de commencer l’apprentissage de la langue avant d’arriver sur place pour pouvoir parler de choses rudimentaires telles que se présenter ou demander son chemin par exemple. Pas de panique, c’est vraiment une langue passionnante et moins difficile d’accès qu’il n’y parait (en tout cas pour acquérir un niveau basique). Mon second conseil serait de pouvoir mettre assez d’argent de côté pour vivre son PVT sereinement, sans avoir à consacrer 12 mois à travailler d’arrache-pied et finalement passer à côté de la partie voyage et tourisme. D’autant plus qu’ici le droit du travail est plus « léger » qu’en France et il serait imprudent d’accepter du travail sous n’importe quelles conditions. Enfin mon dernier conseil est : si tu penses que c’est impossible, fais-le quand même ! J’étais anxieuse avant le départ, et finalement quand je regarde tout ce que j’ai pu accomplir en quelques mois je me dis que cela vaut réellement la peine de sortir de sa zone de confort ! Non seulement on découvre une culture extrêmement éloignée de la nôtre, mais on apprend surtout à dépasser ses propres limites et à mieux se connaître.
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Et maintenant, quels sont tes projets ?
En août je vais me poser à Tokyo pendant un gros mois, notamment car je compte tenter l’ascension du Mont Fuji à ce moment-là ! Ensuite on verra bien ! Il y a encore beaucoup d’endroits que je veux visiter avant la fin de mon PVT : Fukuoka, Nagasaki, les Alpes Japonaises, Okinawa… J’aimerais aussi en profiter pour passer quelques jours en Corée du Sud. Je prévois toujours mes logements deux à trois mois à l’avance pour avancer sereinement tout en gardant un certain degré de flexibilité. Pour moi l’esprit du PVT c’est un juste équilibre entre organisation et improvisation.
Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(6) Commentaires

Mylène I |

Mais, mais, je connais cette bouille ! On s’est vues la semaine dernière au Osaka Salon !
Bonne continuation 😉

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Megy I |

Bonjour Camille !

Puis-je te demander des conseils sur le comment tu fais pour parcourir autant de ville ? reste tu à un endroit et tu visites ?

Avec mon copain on part en octobre, et je suis un peu perdue sur l’organisation car trop de choses que l’on voudrait visiter ..
On va arriver sur tokyo et on y reste un mois mais après je ne sais pas comment organiser tout ça !

Merci d’avance pour ton aide

Mégane

Anonyme I |

Ce témoignage fait plaisir à lire 🙂 Si l’envie te prend de nous faire un billet sur l’ascension de Fujisan on (enfin je xD) prends ! 😉

CamilleC51 I |

Merci beaucoup ! Oui, si j’arrive à survivre à cette aventure ce serait avec plaisir 😉

Mathieu I |

Excellent récit et très riche en expérience !
Bonne continuation Camille 🙂

CamilleC51 I |

Merciiii 😀